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  • Patrimoine cinématographique • Capitaine Conan

     

    Par Pierre Builly

    Capitaine Conan de Bertrand Tavernier (1996) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgL’âme du guerrier

    Conan 1.jpgEst-il si étrange que ça que Bertrand Tavernier ait consacré deux de ses films, et parmi les plus réussis, La vie et rien d'autre et Capitaine Conan aux années qui ont suivi la Première Guerre ? Lui-même fils d'un grand résistant, sans doute a-t-il tôt perçu ce que le massacre de 14-18, événement traumatique du siècle pour la France, portait en germe d'horreurs suivantes... 

    Est-il si étrange, aussi qu'un film qui présente un personnage si ambigu que Conan, admirablement joué par Philippe Torreton, ait pour cadre d'opération les lointains du conflit, l'Orient balkanique, si oublié et si extérieur, en apparence, aux buts immédiats des luttes, la défense du sol sacré du territoire ? On ne peut pas ne pas s'attacher à Conan, à Conan 2.jpgson courage, à sa vitalité, à sa capacité à entraîner, à protéger ses hommes - jusqu'à l'absurdité -, à sa clairvoyance sur les tueries... et en même temps, et parallèlement, on ne peut pas ne pas s'effarer devant son aveuglement, sa furie meurtrière, sa violence, l'espèce de jouissance sacrée qu'il éprouve lorsqu'il plonge un poignard dans le ventre d'un ennemi... 

    Montherlant, qui a beaucoup réfléchi sur la guerre et le goût monstrueux, irraisonné et irrépressible que les hommes en ont, écrit quelque part La guerre fait jouer un rôle aux gens qui ne sont pas capables de s'en fabriquer un eux-mêmes. Et ce rôle, quoi qu'on dise, est et sera éternellement, de ceux qui leur relèvent la tête. Conan, petit mercier d'un coin perdu de Bretagne, le dit au début du film à son camarade Norbert (Samuel Le Bihan) : il est fait pour ça, conduire une troupe à l'assaut, préparer les pièges, les traquenards, monter les embuscades, mener les coups de main, se faire aimer d'une bande de loups dont il canalise le goût du sang. Il n'y a pas plus poignant que les dernières images où, alcoolique, vieilli, bouffi, il est retrouvé par Norbert à quelques mois de cette mort qu'il sait prochaine et qui sera bienvenue... 

    Conan 4.jpgIl est tout de même dommage que Tavernier ait gardé les gros sabots qu'il affectionne pour un sujet si grave et si complexe : la veulerie des chefs, tous fantoches ridicules et odieux est trop habituelle pour ne pas lasser et le parti-pris de montrer les aspects grotesques de la guerre (l'épidémie de dysenterie, la comptabilité sans fin des formulaires d'intendance) est filmé sans trop de finesse ; je pense aussi qu'on pourrait chipoter sur quelques détails para-historiques (qu'est-ce que c'est que cette abondance de Médailles militaires sur les poitrines des officiers ? Seul Conan devrait pouvoir la porter puisque les bataillons de chasseurs à pied, arme dont il est issu, l'ont reçue en janvier 18 ! Rappelons que la Médaille militaire n'est décernée qu'aux sous-officiers et aux généraux ayant commandé en chef. Et puis de Scève (Bernard Le Coq), officier de carrière, ne devrait pas, vu son âge évident, n'être que lieutenant !). 

    Torreton est parfait et les scènes de combat, qui ont bénéficié d'importants moyens sont saisissantes ; le reste de la distribution est moins homogène, à l'exception du rôle secondaire de l'aumônier, Claude Brosset, que j'ai trouvé excellent... 

    Un disque de suppléments offre notamment une intervention tout à fait claire et remarquablement intéressante de Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, qui situe fort bien la chronologie et la particularité du théâtre d'opération.  

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    DVD disponible autour de 10 €

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : René Bousquet ou le grand arrangement.

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    En DVD : René Bousquet ou le grand arrangement, un film de 2007 réalisé par Laurent Heynemann, avec Daniel Prévost (René Bousquet), Philippe Magnan (son frère et son avocat), Ludmila Mikaël (la femme) et Macha Méril (Evelyne Baylet).

    guilhem de tarlé.jpgUn film-procès à charge contre René Bousquet. Ce « biopic » se substitue à un 2ème procès qui n’a pas eu lieu puisque le présumé coupable a été assassiné, quelques jours avant, en 1993, de 5 balles à bout portant.
    Qui sait ce qu’auraient jugé les magistrats, plus de quarante ans après les faits, saisis d’une plainte de Me Serge Klarsfeld en application de la loi de 1964 instituant de façon rétroactive l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité ?
    Le premier procès a eu lieu en 1949, et le prévenu  a été condamné par la Haute Cour de Justice à la peine minimum de 5 ans de dégradation nationale, peine aussitôt annulée pour services rendus à la Résistance.

    Préfet de la Marne, puis préfet de Champagne, en 1940-1941, René Bousquet est nommé par Pierre Laval Secrétaire général du ministère de l’Intérieur pour la police en 1942.
    Durant l’été de la même année, il passe un accord avec le général SS Oberg, commandant supérieur nommé en France par Hitler pour toutes les questions de police. Afin de préserver, autant que faire se peut, la souveraineté de l’Etat, il refuse que la police française, en zone occupée, soit aux ordres de la police allemande, mais il accepte de faire exécuter, après négociations, des tâches prescrites par l’occupant. Il sera donc accusé d’avoir participé aux rafles et déportations de Juifs, notamment celle du Vel’ d’Hiv’, organisée les 16 et 17 juillet 1942 par la police parisienne à l’encontre de Juifs étrangers.
    En 1994, François Mitterrand dira de lui qu’il n’était pas un « vichyssois fanatique » et, de fait, il a été révoqué à la demande des autorités du Reich en décembre 1943 avant d’être arrêté par la Gestapo et déporté en Allemagne..

    Le film est globalement à charge allant même rechercher le témoignage d’un officier nazi ; il condamne avec nos yeux d’aujourd’hui et la connaissance que nous avons des camps de concentration, mais René Bousquet peut légitimement répliquer  : « si c’était à refaire, dans les mêmes circonstances, je le referais, mais évidemment pas en sachant ce que je sais actuellement » ;
    de même, toujours avec Bousquet, on peut interroger « qu’est-ce qu’ils auraient fait dans les mêmes circonstances ? »

    C’est trop facile de juger l’Histoire à contretemps…. Et la question est d’une brûlante actualité quand on condamne Colbert en raison du Code noir, quand on veut interdire des conférences sur Napoléon, déboulonner ou décapiter les statues comme celle de Christophe Colomb, débaptiser l’avenue Bugeaud, etc.

    On aurait pu craindre que la Haute Cour de 1949, composée d’anciens Résistants, manquât de sérénité et soit animée d’un esprit de vengeance. Elle prononça au contraire une condamnation symbolique, sans doute parce que ces juges avaient une expérience directe de la guerre, ayant vécu la même période et subi les mêmes événements que l’accusé, sachant ce qu’il avait fait  et conscients de ce qu’il n’avait pas fait.
    le réalisateur, qui est né après ces événements, en 1948, et qui n’est pas historien, est-il mieux placé, derrière sa caméra et 60 ans plus tard, pour en juger ?

    J’ai fait, nous dit encore Bousquet, « ce que je croyais être mon devoir »… et l’on sait que le plus difficile n’est pas de « faire son devoir », mais de savoir où il se trouve.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et près de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire : en attendant la réouverture des salles, un tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    de Gaulle

    Gabriel Le Bonin

    Un bon film, mais hagiographie

    Histoire

    Français

    Mars 2020

    Une vie cachée

    Terrence Malick

    Un bon film, discutable

    Faits réels

    Américain/allemand

    Décembre 2019

    Scandale

  • Dr Dominique Megglé : « Durant la crise sanitaire, les décideurs ont perdu les pédales et provoqué la terreur et la conf

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    J’ai l’impression que nous sommes en état de pré-guerre civile.

    Le docteur Dominique Megglé, psychiatre et cofondateur de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves, analyse les conséquences de la du Covid-19 sur le lien social et familial, mais également au niveau psychologique.

    3.pngNous avons l’impression d’être entre deux vagues épidémiques de Covid-19. Après trois mois de confinement, nous avons sans doute évité de nombreux morts de maladie, mais quid des dégâts psychologiques ? Sont-ils réels ? Quantifiables ?

    Je vais aller à rebrousse-poil. Pendant le confinement, de nombreuses familles ont été heureuses de se retrouver ensemble. Des enfants étaient privés, la plupart du temps, de leurs parents du fait du travail de ceux-ci. Ils les ont découverts, et réciproquement, les parents leurs enfants. On croyait se connaître, en fait chacun avait son étiquette ; le confinement a fait sauter les étiquettes et on a été obligé de faire connaissance. Cela n’a pas été sans crises, sans conflits. Au contraire, il y en a eu beaucoup. Il a fallu se heurter à la différence des tempéraments et des expériences. Mais la nouveauté permise par le confinement, c’était que l’IVR (interruption volontaire de la relation) n’était pas possible. Malgré le conflit, il fallait continuer ensemble. Le traitement du conflit, le mener au bout et le dépasser était obligatoire. Personne ne pouvait prendre la porte, ni les conjoints, ni les parents, ni les enfants. Aucun divorce possible. Cela a constitué un énorme renversement par rapport à l’habitude. Habituellement, en effet, dans notre société individualiste, tout conflit sérieux mène à l’IVR, à l’avortement de la relation. Là, impossible. Le traitement réussi des conflits a conduit les membres de la famille à être plus fiers d’eux-mêmes et d’admiration pour les autres, et surtout à se rendre compte que la famille, avant d’être une charge, était une ressource pour la vie entière. L’individualiste postmoderne a découvert les bienfaits de la communauté.

     On pense notamment aux personnes âgées dans les EHPAD coupées de tout lien social. Quelles conséquences sur leur état de santé ?

    Les vieux ont été abandonnés dans les EHPAD et ont fourni un tiers de la mortalité. Le terme valable est bien « abandon » : privation de tout lien social et refus de soins. De nombreux vieux sont morts non du virus mais de dépression par privation sociale ; ou bien cette privation sociale a fait décompenser brutalement des pathologies antérieures dont ils sont morts ; ou bien elle a effondré leur immunité face au virus. Touchez un vieux, embrassez un vieux, vous remontez son immunité, vous le faites vivre. Privez l’en, vous le tuez. C’est ce que nous avons fait.

    De manière générale, la société doit-elle s’apprêter à payer une lourde facture sur le plan psychologique ?

    Toutes les grandes épidémies ont toujours provoqué une intense peur collective, mais là, la panique a été immédiate, massive et mondiale. Nous avons vu et voyons des décideurs politiques, des gouvernements, des médecins, des journaux scientifiques, des médias parmi les plus importants perdre les pédales, provoquant dans le peuple une confusion et une terreur grandissantes et prédisposant donc celui-ci à se livrer à la première dictature qui se présentera comme salvatrice.

    Doit-on continuer ces mesures sanitaires draconiennes à tout prix au risque d’aggraver la fragilisation du lien social ?

    La , c’est nous dire « Mes frères, séparez-vous les uns des autres » au lieu de « Aimez-vous les uns les autres ». C’est le premier pas vers la haine, l’autre étant vu comme un danger pour ma vie et dont je dois me protéger. Survenant après les crises des gilets jaunes, des retraites et de la SNCF, cette pression dite « sanitaire » continue alourdit encore le climat social et contribue à l’augmentation de la violence, particulièrement « racialiste », que nous constatons. J’ai l’impression que nous sommes en état de pré-guerre civile.

    Qu’est-ce que cette crise raconte de notre société postmoderne ? La peur de la mort ? La vie au détriment de la liberté ? 

    Un virus, et tout est par terre, tout ce que l’homme postmoderne, dans son orgueil, avait cru établi solidement sur ses créations technologiques. Plutôt que de s’humilier et de s’ouvrir à la transcendance, je crains qu’il n’ait pas retenu la leçon et qu’il n’aille, poursuivant sa logique antérieure, un peu plus verrouiller le contrôle social. Jusqu’à l’explosion. Parce que la vie ne se laissera pas enfermer indéfiniment.

     

    Dr Dominique Megglé

    Psychiatre conférencier et formateur
  • A-t-on le droit de trouver la tenue de Freaky Hoody pas très « républicaine » ?, par Gabrielle Cluzel.

    Avez-vous entendu parler de , cet enseignant qui « dérange » ? Tatoué de la tête aux pieds, et plus encore – même le blanc de ses yeux est désormais couleur d’encre -, cet instituteur de l’Essonne, prénommé dans la vraie vie Sylvain, déplore devant la caméra de « ne plus pouvoir enseigner en maternelle ». La faute à quelques parents mauvais coucheurs dont « [il] n’a pas les enfants en classe ».

    gabrielle cluzel.jpegCar les autres, explique-t-il, ont bien compris qu’il est un bon professeur ; et d’ailleurs, rajoute-t-il, de l’avis de ses élèves, il est même « le plus cool » : las, ses inspecteurs ont envie d’être « tranquilles », et pour ne pas recevoir de plaintes, l’affectent dans le primaire, du CP au CM2. Pas chez les tout-petits.

    En filigrane, on comprend la démonstration : quelques adultes avec des préjugés enquiquinent le monde et veulent écarter un bon enseignant au prétexte fallacieux qu’il n’est pas dans la norme. Et la norme, c’est mal. C’est bourgeois, c’est stigmatisant, c’est hypocrite et ce n’est pas gentil. Et, d’ailleurs, cela n’existe plus, ou plutôt, cela a été retourné comme une chaussette et renvoyé en boomerang, puisque ce sont aujourd’hui les marges qui font aujourd’hui loi et la norme d’hier qui est devenue marge : les adolescents qui n’aiment rien tant que faire partie du groupe le savent bien, la médaille de baptême autour du cou et les allures proprettes de scout versaillais font de vous un marginal, un paria, un bouc émissaire. Les censeurs implacables, les braves gens qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux chantés par Georges Brassens, ont aujourd’hui des cheveux bleus et des piercings un peu partout.

    On comprend mieux pourquoi Jean-Michel Blanquer s’est fait renvoyer dans ses buts quand il a évoqué l’idée de porter à l’école une tenue « normale » : qui es-tu, toi, avec tes allures d’homme de droite complexé au milieu des gens de gauche, comme un premier de la classe qui tente de se faire bien voir des caïds, pour dire ce qu’est la « norme » ?

    Dans cette affaire, les enfants n’ont donc pas le droit d’avoir peur, et les parents de se demander si cette furieuse et radicale passion pour le tatouage ne cache pas, chez ce sympathique monsieur – car lorsqu’il s’exprime, il est plutôt sympathique -, quelque léger déséquilibre. Les yeux dans les yeux, qui confierait sa progéniture sans appréhension à une baby-sitter décorée de la sorte ?

    La vérité est que l’on arrive au bout du bout de la pelote d’interdit d’interdire que l’on déroule depuis plus d’un demi-siècle : les instits sont tatoués jusqu’à faire faire des cauchemars, les élèves débraillés, les députés dépenaillés, les secrétaires d’État en tee-shirt bariolé le 14 juillet, les maires en jeans et pompes-à-Jésus sous leur écharpe devant les mariés, les curés en col roulé, les petits-enfants en baskets et les mains dans les poches à l’enterrement de pépé. Il n’y a plus guère que les employés de grands restaurants en costard-cravate, bien forcés de courber l’échine pour servir des clients mal sapés dont le compte en banque tient lieu d’éducation.

    Alors Jean-Michel Blanquer, ayant compris sa boulette, a tenté l’expression tenue « républicaine ». Immense éclat de rire sur les réseaux sociaux, imaginant aussitôt les lycéennes françaises sans culotte, en bonnet phrygien et le sein à l’air telles une Marianne exemplaire et, a contrario, les écoliers belges ou anglais arborant tiare et diadème dans la cour de récréation, tenue royale oblige !

    Quand on a dynamité la décence, le respect, le savoir-vivre, les mœurs et les codes communs, laissant la porte ouverte au grand n’importe quoi et aussi, in fine, à l’islamisme sur l’air imparable du puisque-maintenant-tout-est-permis-pourquoi-pas-moi, on s’accroche au mot « républicain », comme au radeau de La Méduse, et tant pis si personne n’a la moindre idée de ce que cela peut signifier…

     

    Gabrielle Cluzel

     
    Ecrivain, journaliste
  • Camp des Saints et hospitalité ...

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    Il y a à peine plus de quarante ans (1973), Jean Raspail publiait ce livre alors « inexplicable » selon lui, qu'est le Camp des Saints. Ouvrage régulièrement réédité depuis (la huitième édition date de 2011) qui imagine l'invasion de l'Occident par un million de miséreux venus en cargos s'échouer sur les côtes de la Méditerranée. Dans tels ou tels de ses détails le récit de Raspail peut rester de l'ordre de l'imaginaire. Dans son esprit et son ensemble telle est notre actualité. Actualité d'une extrême gravité. Française et européenne.

    Il y a un peu plus d'un siècle (102 ans), Charles Maurras avait écrit sur l'hospitalité (l’Action française, 6 juillet 1912) le texte également très actuel que nous avons publié vendredi dernier 2 janvier.  

    Les évènements que nous vivons en ce moment replacent le livre de Raspail et la réflexion de Maurras en pleine actualité. Leur simple évocation éclaire d'ailleurs cette actualité d'une lumière particulièrement saisissante.

    C'est pourquoi nous croyons utile de relire, ici, le texte de Maurras. 

    Lafautearousseau

             

    L’hospitalité 

    "...Il s'agit de savoir si nous sommes chez nous en France ou si nous n'y sommes plus ; si notre sol nous appartient ou si nous allons perdre avec lui notre fer, notre houille et notre pain ; si, avec les champs et la mer, les canaux et les fleuves, nous allons aliéner les habitations de nos pères, depuis le monument où se glorifie la Cité jusqu'aux humbles maisons de nos particuliers.

    Devant un cas de cette taille, il est ridicule de demander si la France renoncera aux traditions hospitalières d'un grand peuple civilisé.

    Avant d'hospitaliser, il faut être. Avant de rendre hommage aux supériorités littéraires ou scientifiques étrangères, il faut avoir gardé la qualité de nation française.

    Or il est parfaitement clair que nous n'existerons bientôt plus si nous continuons d'aller de ce train. (…)

    Ce pays-ci n'est pas un terrain vague. Nous ne sommes pas des bohémiens nés par hasard au bord d'un chemin. Notre sol est approprié depuis vingt siècles par les races dont le sang coule dans nos veines. La génération qui se sacrifiera pour le préserver des barbares et de la barbarie aura vécu une bonne vie.

    (…) #La jeune France d'aujourd'hui est en réaction complète et profonde contre ce double mal. Elle rentre chez elle. Ses pénates intellectuels, ses pénates matériels seront reconquis. Il faut que l'ouvrier français, le savant, l'écrivain français soient privilégiés en France. Il faut que les importations intellectuelles et morales soient mises à leur rang et à leur mérite, non au-dessus de leur mérite et de leur rang.

     

    L'étiquette étrangère recommande un produit à la confiance publique : c'est à la défiance du pays que doit correspondre au contraire la vue de tout pavillon non français. Qu'une bonne marque étrangère triomphe par la suite de cette défiance, nous y consentons volontiers, n'ayant aucun intérêt à nous diminuer par l'ignorance ou le refus des avantages de dehors, mais l'intérêt primordial est de développer nos produits en soutenant nos producteurs.

     

    Le temps de la badauderie à la gauloise est fini.

     

    Nous redevenons des Français conscients d'une histoire incomparable, d'un territoire sans rival, d'un génie littéraire et scientifique dont les merveilles se confondent avec celles du genre humain. »  

  • Le legs d’Action française, par Gérard Leclerc.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Après l’éditorial du n° 58 de la Nouvelle Revue Universelle publié en quatre rubriques, le blog quotidien de l’Action française poursuit son été militant 2020 avec la publication par morceaux de la conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte de 2019.

    Cette seconde série est à mettre en relation avec le quatre rubriques de Christian Franchet d’Esperey sur « Le nouvel âge du maurrassisme ».

    1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?

    2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures

    3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs

    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Et maintenant voici la première rubrique de la conférence de Gérard Leclerc  : Le legs d’Action française.

    Ce n’est pas sans une certaine émotion, voire une certaine crainte, que je prends la parole ce matin devant vous, parce que le sujet que j’ai choisi est un peu redoutable.

    Comment traiter en environ une heure, cette question considérable qu’est le legs de l’Action française ? Ce que l’Action française a apporté sur le plan intellectuel et politique, ce dont nous sommes les héritiers aujourd’hui, il s’agit de le faire fructifier en tirant toutes les leçons de cette longue histoire. Elle n’a pas été un long fleuve tranquille, c’est le moins que l’on en puisse dire. Si je me permets d’aborder ce sujet moi-même, c’est d’abord parce que je suis, effectivement, un héritier.

    Quel héritier  ? J’avais dix ans au moment de la mort de Charles Maurras, et je me suis trouvé associé à un certain nombre de séquences. Amené assez jeune à prendre des responsabilités à l’Action française, j’ai été l’adjoint de Pierre Pujo pendant plusieurs années, très tôt éditorialiste à Aspects de la France, etc. …

    J’ai participé à la rupture, douloureuse pour moi, de 1971, puis j’ai connu un certain nombre des grands témoins, des grands acteurs de cette histoire, qui s’appellent Pierre Pujo, déjà nommé, Pierre Juhel, Louis-Olivier de Roux et aussi deux personnages dont je vais parler ce matin  : Pierre Debray dont j’étais assez proche, et Pierre Boutang, dont je peux dire que j’ai été l’intime pendant de nombreuses années.

    C’est donc en tant que témoin de cette histoire que je vais essayer de la retracer, et de vous la transmettre. En y ajoutant un certain nombre de réflexions, de critiques que vous serez libres d’approuver ou non, car, comme le disait Charles Maurras, “la tradition est critique”. Si la tradition n’est pas critique, elle ne sert à rien… car cela signifierait que les échecs ne nous ont pas servi de leçon. Pourquoi faire une histoire lisse, purement positive et optimiste, de l’Action française, alors qu’elle nous pose de vrais problèmes  ? Si nous voulons nous comporter en véritables héritiers, il faut nous attacher à tirer de l’héritage le maximum de leçons.

    L’Action française est un mouvement qui a déjà cent vingt ans d’histoire derrière elle. Elle est née en 1899 et Charles Maurras est mort en 1952. L’histoire de l’Action française après Maurras, après le décès du maître, est déjà plus longue que la période de présence active de Maurras. Quand il s’agit d’envisager le legs historique de l’Action française, il nous faut donc en faire l’histoire complète. Aujourd’hui, je n’ai pas cette ambition, je ne pourrai que choisir un certain nombre de séquences, mais il faut que nous ayons bien en tête que l’histoire de l’Action française ne se termine pas en 1952, qu’elle s’est ensuite poursuivie, et qu’elle est intéressante et importante à étudier, surtout pour nous qui en sommes les héritiers immédiats.

    A suivre

  • Les mots de trop d’Emmanuel Macron au Liban, par Georges Michel.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    a vraiment un problème avec la question de la souveraineté. Nous en avons encore eu un exemple lors de sa visite à Beyrouth, jeudi 6 août. Qu’ ait été le premier chef d’État à marquer sa solidarité par sa présence sur les lieux de la catastrophe est une excellente chose. Les liens historiques entre la France et le le commandaient. Mais ce Président a vraiment le don de tout gâcher, de transformer l’or en plomb.

    8.jpgAinsi, était-il obligé de tenir des propos qu’aurait pu prononcer un chef d’État administrant un protectorat ? Certes, des propos tenus à brûle-pourpoint, dans un contexte très particulier, dans la chaleur d’une rencontre avec une population sous le choc après la terrible catastrophe et excédée par l’impéritie de ses gouvernants, « Je vais leur proposer un nouveau pacte politique cet après-midi. Et je reviendrai pour le 1er septembre, et s’ils ne savent pas le tenir, je prendrai mes responsabilités avec vous. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Concrètement ? Que s’ils n’appliquent pas ce pacte, il se pointera en rade de Beyrouth avec une armada pour imposer ce pacte ? Il est vrai, aussi, qu’Emmanuel Macron aime bien se payer de mots et l’on aimerait bien connaître la teneur de ce « pacte ».

    Les événements ne sont pas comparables, mais souvenons-nous de la réaction agacée de Jean-Yves Le Drian, en décembre 2018, lors de la crise des gilets jaunes, lorsque Donald Trump s’amusait à mettre son grain de sel en commentant, sur Twitter, la situation sociale en France. « Je dis à Donald Trump, et le président de la République le lui a dit aussi : nous ne prenons pas partie dans les débats américains, laissez-nous vivre notre vie de nation. »

    Il y a tout juste quatre-vingt-dix ans, la Société des nations, ancêtre en quelque sorte de ce multilatéralisme tant vanté par Emmanuel Macron, mettait fin officiellement à la souveraineté de l’Empire ottoman sur le Liban et le confiait au protectorat de la France. Le 1er septembre de la même année, à la demande des maronites, le général Gouraud (1867-1946), gouverneur général, proclamait, du haut des marches de la résidence des Pins, l’État du Grand Liban. En 1926, cet État devenait officiellement une république, mais toujours sous mandat français. En 1941, après avoir été sous l’autorité de Vichy, le Liban, et plus largement le Levant, passait sous la coupe de la France libre. Le général Catroux (1877-1969) devient alors le représentant officiel de De Gaulle sur place. C’est à ce moment-là que les revendications indépendantistes libanaises se font de plus en plus pressantes. Un Pacte national libanais (Macron a dû lire la fiche Wikipédia dans l’avion…) est passé entre les principales entités libanaises (maronites, musulmans chiites et sunnites) et, après bien des péripéties, notamment le rejet à l’unanimité des articles de la Constitution libanaise faisant référence au mandat, la France libre est bien obligée d’accorder l’indépendance au Liban le 3 janvier 1944.

    Macron n’est ni Gouraud ni Catroux, encore moins de Gaulle. Cela se saurait déjà. Visiblement, comme de Gaulle, Macron semble avoir volé « vers l’Orient compliqué… avec des idées simples ». Celles d’un financier qui vient proposer son plan de restructuration de l’entreprise. À prendre ou à laisser, je repasse dans un mois ! Or, les vieux peuples n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Si le Pacte national libanais doit être refondé, ce n’est certainement pas à un pays étranger de le dire. Et surtout pas à Emmanuel Macron !

     

    Georges Michel

    Colonel à la retraite
  • Immigration : un moratoire s’impose d’urgence, par Frédéric Sahut.

    Les moratoires concernant la chasse à la baleine ou la pêche au thon rouge avaient pour objectif d’éviter la disparition, à court terme, d’espèces menacées. Ils se sont imposés comme des évidences incontestables, sans querelles dogmatiques et, de plus, ont prouvé leur efficacité. Un autre moratoire s’avère aujourd’hui indispensable pour, cette fois-ci, éviter la prolifération de cultures exogènes, invasives et destructrices d’un biotope endémique propre aux terres européennes.

    3.pngOsons être plus explicites. Vous l’avez deviné, fines mouches ! Il s’agit d’un moratoire sur l’. Un référendum s’impose de toute urgence, libellé très simplement afin d’éviter des réponses hors sujet comme peuvent l’être les rejets politiques pour untel ou pour une autre.

    Persévérer dans l’immigration est-il :
    – positif pour la France ?
    – négatif pour la France ?
    Cochez la bonne case.

    Cela pourrait être adossé à la parution d’une petite annonce dans Le Chasseur français. Offre d’emploi bien rémunérée : nation en péril en cours de dissolution, proche du dépôt de bilan, recherche candidat président motivé et surtout très courageux pour réformes vitales et pour oser référendum de la dernière chance avec possible démission à l’issue. Formation dans la gestion des ressources humaines indispensable.

    Après, il convient d’argumenter et pas forcément de la façon que vous imaginez : la seule chance de ravauder le tissu déchiré de la France est d’assimiler (et non pas d’intégrer, d’inclure ou d’exclure) toutes les populations présentes sur notre territoire. Toutes… ou presque toutes. Bien évidemment, il faudra savoir séparer le bon grain de l’ivraie, ce qui demande un sacré changement de paradigme comme rétablir le droit du sang, appliquer la double peine, expulser les délinquants étrangers, déchoir les mi-nationaux de leur demi-nationalité, réduire à peau de chagrin le regroupement familial et, surtout, réformer ce faux nez dévoyé qu’est devenu le droit d’asile. (On est loin de l’époque où Rudolf Noureev échappait au KGB d’un bond aérien à Orly.)

    Quelle pourrait être la durée de ce moratoire ? Deux générations suffiront à peine ! Je ne vous apprends rien en répétant cette évidence : comment croire que l’on peut continuer à assimiler des individus qui, au mieux indifférents ou au pire hostiles, ne veulent pas répondre à cette question essentielle que, d’ailleurs, on ne leur pose pas : « Voulez-vous être français ou voulez-vous seulement vivre en France ? »

    La seule façon de permettre à celles et ceux (je deviens progressiste !) qui veulent devenir ce que nous sommes est d’arrêter d’abonder sans cesse le tonneau des Danaïdes de l’immigration massive. Autrement dit, en une image maritime, « quand on commence à couler, ils est logique de calfater la voie d’eau avant de vouloir écoper ».

    Alors, en tant qu’acte fortement symbolique et surtout refondateur, il serait judicieux de ressortir des Archives nationales un parchemin un brin moyenâgeux : « Courbe-toi, fier Sicambre. Brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé. » Ce qui pourrait, d’une façon royalement républicaine, prendre corps par l’application de ces rites oubliés qu’étaient « allégeance puis adoubement ». Alors, seulement, nous pourrons proclamer « Willkommen » avec la plus grande sincérité ; c’est-à-dire « bienvenue chez nous » dans la langue de Ronsard.

    Bienvenue pour les Français de désir et adieu pour les Français de papiers.

    Que les belles âmes sectaires ne s’y trompent pas. Ce n’est pas pour rejeter l’autre. C’est pour l’aider à devenir « nous ».

  • Sur Sacr TV, les enseignements des Guerres de Vendée.


    Merci pour votre soutien dans nos activités vidéos : https://www.tipeee.com/sacr-tv
     
    NOS RAISONS CONTRE LA REPUBLIQUE : https://fr.calameo.com/read/000869313...
     
    Nous allons commencer par ce refus de la part des Chouans et Vendéens d’aller se battre pour la république en rejetant la conscription. La levée en masse de 1793 n’est que l’ancêtre de ce qu’on appellera plus tard les fameuses « mobilisations générales » devenues malheureusement célèbres avec les deux conflits mondiaux du XXè siècle. Pourtant, seuls les Royalistes de 1793 la refuseront, alors que ceux de 1914 et 1939 s’y soumettront. Au final, le constat est là. En refusant de se battre pour la république, et ceux qui l’incarnent, les chouans et les vendéens, qui n’étaient pourtant que de simples paysans pour la plupart, ont mené l’une des plus farouche et héroïque résistance contre le régime républicain. Mais stratégiquement parlant était-ce une bonne chose d’agir ainsi, sachant que la France était attaquée de toute part par les forces ennemis de l’extérieurs ? L’historien Claude Mazauric spécialisé dans la révolution de 1789 et encarté PCF, avait formulé cette réponse lors d’une interview faite par le magazine « Historia » de décembre 1998 sur le génocide vendéen : Il parlait de « … la trahison en pleine guerre des prêtres, nobles et chefs de village qui créèrent en 1793 une « Armée catholique et royale » au service de la coalition antifrançaise qui envahissait le pays. »
     
    Claude Mazauric – Historia N°624 décembre 1998 - p47
     
    Beaucoup comme lui doivent avoir cet avis. Mais alors ? Y-a-t’il eu trahison de la part de cette « Armée catholique et royale » envers la France ?
     
    Mais pour Charles Maurras, la priorité était avant tout de chasser l’ennemi de l’extérieur. Priorité somme toute logique et légitime dans un conflit entre deux ou plusieurs nations. Mais lui qui disait si justement que la république était le règne de l’étranger, il aurait dû admettre qu’au côté de cet ennemi de l’extérieur qu’était la Prusse, il y avait aussi et surtout un ennemi de l’intérieur qui était le parti républicain. Et qu’avant de chercher à combattre le premier, il fallait d’abord se débarrasser du second. C’est ce qu’avaient compris les contre-révolutionnaires de 1793, mais Charles Maurras, aveuglé par sa germanophobie, n’hésita pas à faire alliance avec cette incarnation du règne de l’étranger qu’est la république, au détriment de la vraie Patrie décrite par le général Charette. Il alla même jusqu’à écrire dans l’article cité précédemment :
    « …nous saluons les Carnot, les Cambon et tous ces membres de la Convention qui réussirent le sauvetage de la Patrie. Nous n'avons jamais ménagé nos hommages au souvenir de cette dictature du salut public. »
     
    Charles Maurras – L’Action française du 11 septembre 1914
     
    Tous les combattants contre-révolutionnaires de 1793 apprécieront de là-Haut, d’autant plus de la part d’un penseur contre-révolutionnaire…
     
    Notre combat, pour affronter efficacement les vicissitudes de demain doit se faire, pour Dieu, la France et le Roi ! Voilà une formule qui a fait ses preuves ! Il ne tient qu’à nous de ne pas réitérer les erreurs passées afin d’être plus efficace dans notre combat.
     
    Notre jour viendra !
     
     
     
    La boutique royaliste : http://www.boutique-royaliste.fr/
  • Agnès Thill sur la loi Bioéthique : « Les députés LREM n’ont aucune limite, tout est permis… Cette loi est la honte de c

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    En cette dernière semaine de juillet, le très controversé projet de loi Bioéthique revient en seconde lecture à l’Assemblée nationale. Au micro de Boulevard Voltaire, la députée Agnès Thill dénonce la nouvelle mouture de ce texte qui va bien au-delà de ce qui avait été proposé en première lecture.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/agnes-till-inquiete-au-sujet-de-la-pma

    Pourquoi souhaitez-vous dénoncer l’accélération du projet de loi bioéthique ?

    Beaucoup de choses sont passées, beaucoup plus que ce qu’il y avait en première lecture. Ce qui est passé frise l’inadmissible. Le recours à des établissements lucratifs en est un exemple. Les établissements privés par définition cherchent à faire du profit. Et faire du profit avec des gamètes revient à la marchandisation de l’être humain. On peut également citer l’absence de collégialité. Ou encore la ROPA, lorsque dans un couple de femmes homosexuelles, une femme porte l’enfant issu des gamètes de sa compagne. C’est une forme de GPA, un prêt d’utérus. Alors qu’aucune n’a de problèmes de stérilité, l’utérus de l’une est prêté pour porter l’enfant de l’autre, alors qu’elle pourrait très bien le porter elle-même. Il y a également les chimères, un mélange de cellules-souches animales et humaines. C’est tout de même incroyable ! Même des associations de défense des animaux s’offusquent de cela… En revanche, il n’y a aucune association de défense des êtes humains qui s’en offusquent. C’est tout de même fantastique. On en est à défendre davantage les animaux que les êtres humains. Il y a encore le tri, car il s’agit bien de cela, d’enfants trisomiques. Le DPIA est passé.
    Cette majorité LREM est allée beaucoup plus loin qu’en première lecture. Ils n’ont aucune limite. Tout est autorisé. Tout est permis. La PMA post-mortem n’est pas passée, mais ce ne fut qu’à deux voix près. Cela reviendrait quand même à naître d’un mort. Idem pour les personnes transgenres. Je crains qu’en séance néanmoins tout passe voire pire. Fin juillet, les opposants ne pourront peut-être pas se mobiliser et ils pourront passer tout ce qu’ils veulent.
    Le gouvernement et Emmanuel Macron pourront bien dire qu’ils ne voulaient pas tout cela et rejeter la faute sur les députés. Or, en programmant ce projet de loi fin juillet, ils savent très bien ce qu’ils font ! Ils ouvrent la porte à ceux qui militent et qui seront là, alors les autres ne sont pas là. Ce qui se passe est à mon sens une des hontes de ce quinquennat.

    Vous citez la méthode ROPA, le don d’ovocytes entre femmes. Pensez-vous que ce sera un jalon pour la légalisation de la GPA ?

    C’est clairement le premier pas de la GPA. La GPA consiste, pour une femme, à porter un enfant dont aucun gamète n’est issu d’elle, ni les gamètes féminins ni les gamètes masculins. Elle prête, en attendant que l’utérus artificiel arrive, son utérus.
    Ils parlent de GPA éthique. Qu’est-ce que cela veut dire ? La seule différence entre la GPA éthique et la GPA tout court, c’est qu’il n’y a pas d’argent. Ils disent que c’est altruiste, par amour.
    C’est exactement ce qui se passe dans le cas que vous mentionnez. Par amour, l’une prête son utérus à l’autre, elle porte l’enfant de l’autre. C’est un prêt d’utérus, ni plus ni moins. On dira certainement que c’est pour l’autre et non pas pour un étranger. C’est donc la porte ouverte à cette fameuse GPA éthique dont ils parlent tout le temps.
    Nathalie Loiseau s’était positionnée avant février, avant son élection aux Européennes, pour la GPA éthique. Gabriel Attal aussi, pour la GPA éthique. Ils disent que c’est une GPA altruiste, par amour pour l’autre.
    Du moment où une femme peut le faire par amour pour sa conjointe, la mère peut le faire, la sœur peut le faire par amour pour son fils ou son frère. Pas de contrat, pas de finances, on est en plein dans cette GPA éthique. Et alors, c’est fini. Ensuite, on pourra dire que la GPA existe et qu’il n’y a plus qu’à la légaliser.

  • Les grandes manœuvres du clan du progrès, par Rémy Mahoudeaux.

    En ces temps de pandémie, la gouvernance publique est devenue folle, absurde, erratique, brownienne, ubuesque, irrationnelle et il serait lassant mais aisé de poursuivre. Cette gouvernance, toute incohérente qu’elle peut apparaître, a pourtant un cap et le suit tant bien que mal :

    2.jpgune société transhumaniste où rien ne pourra s’interposer entre l’individu et les marchés et l’État, tant que ce dernier subsistera. L’abolition du corps intermédiaire qu’est la famille est une étape clef, comme un cap à doubler pour tracer sa route dans la course.

    La France a signé la Convention internationale des droits de l’enfant en 1989 et doit répondre périodiquement aux questions de l’ONU sur l’application chez elle des dispositions de ce traité. Pour établir ces questions, l’ONU sollicite le monde associatif. Les associations du collectif Marchons enfants ! ont remis, en juillet dernier, une copie complète, fouillée, circonstanciée au comité ad hoc en charge de la synthèse. Celui-ci vient de publier son document. Hormis une question portant sur l’anonymat des fournisseurs de gamètes, toutes les violations probables du traité à commettre par la France dans le projet de révision de la loi de bioéthique sont passées à la trappe : exeunt les questions qui fâcheraient sur la PMA sans père et l’abolition de la filiation au profit de la fiction, la GPA, l’eugénisme des diagnostics préimplantatoires ou prénatals. Si l’ONU ne pose pas de questions gênantes, elle recevra des réponses dignes du bon docteur Pangloss : « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! » Les associations de Marchons enfants ! se sont indignées d’une telle autocensure et le font savoir. La gouvernance du « machin » laisse vraiment à désirer.

    Dans un pays où le Parlement est censé contrôler l’exécutif, c’est le Président qui impose aux chambres législatives l’ordre du jour. Le programme de travail du Sénat vient de tomber : il devra examiner en seconde lecture le projet de révision de la loi de bioéthique à partir du 19 janvier 2021 en commission et du 2 février en séance. Ce projet de loi avait déjà fait l’objet d’une seconde lecture bâclée et antidémocratique au creux de l’été à l’Assemblée nationale. Est-il permis de s’interroger sur ce calendrier qui semble conçu pour éviter – entre et couvre-feu – de voir des cohortes de gens normaux braver le froid et une dévoyée (sur ordre, et pour réprimer au-delà de toute mesure ) ?

    Une fois encore, ce pouvoir veut passer en force. Les circonstances compliquées que connaît le pays justifieraient que les priorités des parlementaires se réduisent, d’une part, à analyser et à voter les textes essentiels à la résolution des crises sanitaires, économiques, sociales et politiques qui accablent le pays et, d’autre part, à contrôler un exécutif doté de pouvoirs d’exception et dont certains des ministres pourraient, rappelons-le, être traduits devant la Cour de justice de la République pour leurs décisions irrationnelles.

    Quelques esquisses, pour conclure.

    Pour restaurer une gouvernance au service du bien commun, il faudrait au préalable constater que la Ve République est en soins palliatifs et qu’un tri est nécessaire dans les sujétions créées par les instances internationales et les traités.

    Bien sûr, je suis complotiste de voir une collusion dans une convergence de cap « progressiste » qui n’est certainement qu’un simple hasard.

    Attendons de savoir quelles seront les actions prévues par Marchons enfants ! pour s’opposer à cette loi et ce calendrier incompatibles avec l’état du pays.

    Il y a aussi une bonne nouvelle : « La mère est une femme, le père est un homme » fait son entrée dans la Constitution hongroise, nonobstant l’ire de la bien-pensance universelle et patentée.

     

    Rémy Mahoudeaux

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Alain Finkielkraut: «Les éoliennes transforment tous les paysages en sites industriels».

    Alain Finkielkraut. François BOUCHON/Le Figaro

    Le philosophe et académicien, qui plaide pour une «écologie poétique», explique pourquoi il est fermement opposé à l’implantation d’éoliennes qui détruisent la beauté des paysages français.

    Tout en exprimant son attachement au nucléaire, Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait de développer l’éolien en France pour augmenter nos capacités en énergies renouvelables. Que vous inspire ce choix du président de la République ?

    Alain FINKIELKRAUT.- Dans Sérénité, un de ses textes les plus abordables, Heidegger distingue deux sortes de pensées : la pensée calculante et la pensée militante, et il redoute le jour où la première sera seule à s’exercer. Avec l’écologie officielle, qui prétend combattre les méfaits d’une technique déchaînée, ce jour est arrivé. On fait les comptes, on mesure les diverses pollutions avec une précision toujours plus fine, et l’on en conclut que les énergies renouvelables permettront de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc les développer pour lutter efficacement contre le changement climatique. La démonstration semble implacable. Elle oublie une chose : la laideur vrombissante de ces turbines géantes, de ces mastodontes effrayants qu’on appelle les éoliennes. C’est normal : la laideur échappe au calcul. Les poètes et les peintres nous ouvrent les yeux sur le monde. Mais il y a longtemps qu’ils n’ont plus voix au chapitre. L’écologie officielle se range sous la même bannière que son ennemi, le productivisme. Et, dans son noble souci de sauver la planète, elle participe sans état d’âme à la dévastation de la terre. Avec sa bénédiction, les aérogénérateurs accaparent la vue, écrasent ce qui les entoure. Comme l’a écrit Bérénice Levet dans une lettre au président de la République, « les plaines céréalières, les collines provençales, les rivages des océans, aucun arpent de terre ni de mer n’est à l’abri ». J’ai cosigné cette lettre avec Jean Clair, Patrice Gueniffey, Jean-Pierre Le Goff, Stéphane Bern, Benoît Duteurte, Yves Michaud, Pascal Vinardel, Parmi nous, aucun écologiste certifié.

    Qu’est-ce qui vous gêne dans les éoliennes ? Que répondez-vous à ceux qui affirment que les trouver laides relève de la subjectivité ?

    Tout est là, en effet. La modernité ne croit plus en la beauté. Elle a pris acte de la diversité des goûts et des cultures. Elle sait ou croit savoir que le beau n’est pas une propriété objective. Dire «c’est beau», pour elle, ne peut signifier que «j’aime ça». «J’admire la Passion selon Saint Matthieu. Tu t’éclates en écoutant Section d’Assaut, chacun ses préférences!» Rien n’est supérieur à rien. Parce que je mets au-dessus de tout Le Paysage idéal de Poussin, je hais de toutes mes forces le bouquet de fleurs que Jeff Koons a offert à la ville de Paris. Et parce que Vuillard m’est cher, je suis atterré par la bêtise du plug anal de Paul McCarthy ou la critique stéréotypée de la société de consommation qui émane des installations d’art contemporain. Mais on m’interdit désormais de voir ce que je vois parce que, affirme-t-on, il y a autant de réalités que de regards. Ainsi, l’enlaidissement de la terre et du monde croît à l’abri du relativisme professé par les démystificateurs, les malins, ceux qui ne s’en laissent pas accroire.

    Vous plaidez pour une écologie poétique, qui prenne en compte la beauté. Mais n’est-ce pas superfétatoire au vu de l’urgence climatique? Quand le bateau coule, a-t-on le temps de se soucier de la beauté du monde?

    Les éoliennes ne sont pas les moulins à vent de l’ère moderne. Elles transforment tous les paysages en sites industriels. La beauté du monde, c’est le bateau qui coule. Reste ce frêle espoir : comme l’extraction de matières premières nécessaires à la fabrication et au fonctionnement des éoliennes ou des voitures électriques – qui dépolluent le ciel de l’Europe – aggrave la pollution et augmente le nombre de maladies environnementales dans les pays où elle est pratiquée à grande échelle, peut-être la pensée calculante se saisira-t-elle du problème avant qu’il ne soit trop tard.

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    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Descartes était un mâle blanc !, par Christian Vanneste.

    “Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée”. Cette phrase de Descartes illustre le plus souvent l’empreinte de l'”esprit français” sous ses deux aspects, la rationalité, le culte de la raison et de l’universalité, et indissociable, l’égalité des hommes.

    christian vanneste.jpgFormulée au XVIIe siècle, par un homme respectueux de l’ordre, d’un ordre marqué par une monarchie dite absolue, et un catholicisme souverain, mais qui avait quand même jugé plus prudent de vivre et de publier en Hollande, pays protestant, elle pourrait servir aujourd’hui de support à une introspection des Français. Certes, leurs politiciens et l’oligarchie régnante brandissent toujours l’universalité et l’égalité comme les flambeaux du génie national, mais cette double affirmation manque totalement de bon sens. Elle revient à nier la réalité, à refuser le cours des événements, à multiplier les contradictions suicidaires. Le bon sens n’est plus la chose la mieux partagée au monde : les idées les plus stupides, les régressions intellectuelles les plus invraisemblables, les confusions les plus nébuleuses se propagent sur la toile. De la Terre plate à la négation des faits historiques les mieux établis, tout peut aujourd’hui se dire, dans notre société “libérale”, ardemment attachée à la liberté d’expression, sauf de dire qu’un noir est noir, surtout si on est blanc, ou encore de suggérer que toutes les civilisations, que toutes les religions ne se valent pas… Curieusement, dans ces cas et d’autres, la liberté s’efface, et l’égalité du même coup : les condamnations pleuvent ! Le racisme des uns, l’islamophobie des autres, sont accusés de provenir de préjugés populaires, xénophobes, nationalistes, bref populistes. Dans nos chères démocraties, le peuple est coupable d’être le peuple, d’avoir des traditions d’aimer les sapins et les crèches de Noël, de préférer sa manière de vivre à celle des autres, surtout s’ils viennent l’imposer chez ce qu’il croyait être son chez-lui. Et qui l’accuse ? L’élite ! Ceux qui savent et qui dirigent le peuple malgré lui. 

    Ainsi, le peuple manquerait de bon sens et celui-ci ne serait pas universellement partagé. Sauf qu’à y regarder de plus près, à faire marcher sa raison, on découvre avec horreur, avec le vertige, que c’est peut-être bien l’élite qui a perdu tout bon sens et qui ne tient plus à partager quoi que ce soit. La raison repose sur quelques principes clairs, comme celui de non-contradiction. Rarement celui-ci aura été autant bousculé qu’aujourd’hui. Ainsi en est-il du racisme. La race est un concept assez vague à l’origine mettant l’accent sur la transmission biologique ou culturelle d’une identité propre à un groupe, de la famille à la civilisation. Au XIXe siècle, le mot a voulu se consolider en s’appuyant sur la génétique en supposant une relation de cause à effet entre le biologique et le culturel, l’hérédité et l’héritage avec en prime des inégalités induites. Outre les effets politiques odieux de ces théories, la science a mis fin au crédit dont elles ont bénéficié. La science progresse toujours sur un chemin bordé de fossés idéologiques : si le racisme “scientifique” s’est effondré, l’inégalité génétique des individus est une évidence, n’en déplaise à l’idéologie égalitariste, d’où qu’elle vienne, et singulièrement de Rousseau. Mais on assiste maintenant au retour de la “race”, cette fois adossée aux sciences molles, à la sociologie en particulier partie de France avec des marxistes déçus mais plus que jamais voués à la “déconstruction”, et revenue plus radicale des Etats-Unis. La race qui n’existait plus, qui ne donnait plus aucun droit, sortie par la porte revient par la fenêtre : elle existe comme relation de dominé à dominant fondée sur la différence visible qu’est, entre autres, la couleur de la peau. Et elle crée des droits, inégaux, de compensation, une discrimination dite “positive”, qui, par exemple, justifie des quotas d’admission dans l’enseignement supérieur au détriment des performances et du mérite, ou encore supprime l’exigence de réciprocité ou d’universalité. Si le racisme blanc est stigmatisé, le racisme noir est nié de même que la christianophobie de beaucoup de musulmans, malgré de cruels exemples dans le monde. Des réunions “racialistes” autoproclamées antiracistes sont interdites aux blancs : cherchez l’erreur ! Et cela se passe non au fond de quartiers insoumis, mais à l’université, là où sont formées nos élites, notamment celles qui se destinent à la politique faute d’avoir tenté de devenir médecin ou ingénieur, ce qui serait infiniment plus utile. Et cela donne des présidents de la République parlant des “mâles blancs” et préconisant la fin du contrôle au faciès malgré les statistiques de la criminalité ou l’apprentissage des langues d’origine pour intégrer les immigrés. Pauvre Descartes !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Énergie nucléaire : enfin le réveil !, par Yannik Chauvin.

    On pouvait s’attendre à ce que l’aristocratie des extrêmes écolos, les gretaphiles à tous crins toutes couettes, les transiteurs écologiques compulsifs, les bobos germanopratins, les contempteurs excités des gaz à effet de serre, les lutteurs réchauffementaux convaincus, les défenseurs impénitents de la veuve noire et de l’or félin, les encore-épris-d’Al Gore, bref, tout ce que notre beau pays compte de gens qui comptent les bouffées de CO2, on pouvait s’attendre, disais-je, à ce qu’ils se révoltent bruyamment et qu’ils investissent les rues de nos villes avec force pancartes, vociférations et poings levés.

    3.jpegEh bien, non ! L’affaire n’a pas fait plus de bruit que la flatulence étouffée d’un papillon sur une écharpe de soie. La grande presse n’en a pas parlé, la télévision non plus et aucun des champions usuellement téléphages, télévores, téléphiles de l’écologie totale mondialisée n’a moufté.

    Pourtant, il y a de quoi ! Il y a quelques jours est née l’association du patrimoine et du climat (PNC France). Son comité est composé de scientifiques, d’élus et d’anciens ministres de droite et de gauche : on y trouve, pêle-mêle, et pardon d’avance à ceux que je n’aurais pas cité, des politiques – Hubert Védrine, Jean-Pierre Chevènement, Gérard Longuet, André Chassaigne, Arnaud Montebourg, Hervé Mariton –, des scientifiques – le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji, Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, et des industriels comme Louis Gallois, l’ancien patron de la SNCF. Le président en est Bernard Accoyer, ex-président de l’Assemblée nationale. L’objectif : dénoncer les décisions irrationnelles du gouvernement – arrêt de deux réacteurs à Fessenheim, arrêt du programme de recherche sur la quatrième génération, arrêt programmé de quatre autres réacteurs avant 2028, puis de huit autres avant 2035. La portée de ces mauvaises décisions, disent-ils, est connue : dégradation du bilan carbone de la France (par la réduction de la production pilotable d’électricité décarbonée), coût énorme financier, industriel, social (prix pour les consommateurs), environnemental, crises économique et sociale à venir dans les territoires impactés, risque de délestages dès cet hiver, déjà annoncés par Barbara Pompili. Dans son acte de naissance, PNC France gronde : « Au moment même où l’énergie nucléaire est mondialement reconnue comme étant incontournable pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, le patrimoine nucléaire français est en grand danger. » Et de réclamer protection pour cette filière industrielle qui « pèse » 225.000 emplois.

    Face au concert assourdissant des opposants forcenés à l’énergie nucléaire, il est réconfortant de voir des personnes de haut niveau, hors toute appartenance politique monocolore, prendre la responsabilité de dénoncer la réduction drastique de la production d’électricité nucléaire. Il est piquant de lire, sous la plume de Greenpeace : « Certes, le nucléaire est une énergie qui n’émet que très peu de CO2, mais ce n’est pas pour autant une énergie propre. » Ils semblent gênés aux entournures ! On ne comprend plus rien : pour « lutter », comme ils disent, contre le réchauffement, que faut-il ? Être propre ou ne pas émettre de CO2 ? Faudrait savoir.

    Voltaire disait : « Qu’est-ce que la folie ? C’est d’avoir des pensées incohérentes. » À méditer…

     

    Yannik Chauvin

    Docteur en droit, écrivain, compositeur
  • Contre la cancel culture.

    La chro­nique de Sté­phane Blanchonnet

    Le mois der­nier, j’insistais sur la néces­si­té pour le mili­tant de se culti­ver, plus pré­ci­sé­ment de culti­ver en lui l’amour des chefs‑d’œuvre de la civi­li­sa­tion. En effet, notre natio­na­lisme ne doit pas être seule­ment néga­tif (réagir aux agres­sions contre notre iden­ti­té) mais aus­si posi­tif (nour­rir cette iden­ti­té et être capable de l’incarner et de la reflé­ter).

    Stéphane Blanchonnet.pngLa menace repré­sen­tée par la can­cel culture dont on parle beau­coup en ce moment est une preuve sup­plé­men­taire de l’importance cru­ciale du com­bat cultu­rel. Qu’est-ce que la can­cel culture ? Une haine abso­lue de la civi­li­sa­tion, de la hié­rar­chie dans les arts, des huma­ni­tés, une volon­té enra­gée de détruire tous les ves­tiges de la grande culture au nom de l’égalitarisme et du poli­ti­que­ment cor­rect. La musique clas­sique, la grande lit­té­ra­ture, la science elle-même sont sur le point d’être pros­crites car trop éli­tistes, trop sexistes, pas assez mul­ti­cul­tu­relles, jugées « offen­santes » pour toutes les mino­ri­tés (ou pré­ten­dues telles), qu’elles soient eth­niques ou sexuelles… on en vient, aux États-Unis, à vou­loir ban­nir Homère des pro­grammes uni­ver­si­taires ! Jamais dans l’histoire, l’extrême-gauche, – celle des cam­pus amé­ri­cains en par­ti­cu­lier –, n’a mieux mon­tré son vrai visage, celui d’un anti­hu­ma­nisme radi­cal. L’avenir res­semble de plus en plus aux pires cau­che­mars des auteurs de romans d’anticipation. Qui sait si demain les dis­si­dents ne devront pas, comme dans Fah­ren­heit 451 de Ray Brad­bu­ry, deve­nir des « livres vivants », apprendre par cœur La Bible, L’Iliade et L’Odyssée, les tra­gé­dies d’Eschyle (qu’il devient déjà dif­fi­cile de repré­sen­ter sur scène en Sor­bonne !) et toutes les autres œuvres majeures de notre civi­li­sa­tion, quand celle-ci seront inter­dites ou réécrites pour com­plaire à l’idéologie domi­nante ? Cette menace n’est plus une pré­dic­tion futu­riste mais un méca­nisme déjà à l’œuvre, dont nous obser­vons chaque jour les pro­grès effrayants.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/