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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [22.01] 

    A tout un chacun

    • Jacques BICHOT   Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France    La rémunération-partage, voie royale du plein emploi 

    Du côté des élites 

    • Aude de KERROS   Sculpteur, graveur, essayiste  Laurent Danchin, une figure des arts dissidents, vient de disparaître

    • Christine SOURGINS   Historienne de l'art, essayiste   Un humaniste s'en est allé...

    En France

    • Ivan RIOUFOL   Journaliste politique  Le libéralisme, porté par la société civile

    • Jacques BICHOT   Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France   Relèvement des âges légaux de la retraite : les vraies questions

    • Arnaud TEYSSIER   Haut fonctionnaire, historien   Redresser les comptes ne sera accepté qu’au service d’une vision de la France

    • Gérard-François DUMONT   Recteur, démographe, Professeur à la Sorbonne   "Une diminution liée à la perte de confiance des Français dans la politique familiale"

    De par le monde

    • Vincent DESPORTES   Ancien directeur de l’Ecole de Guerre, professeur de stratégie à Sciences Po   Operations "homo" : attention danger !

    • Jean-Luc BASLE  Economiste, ancien directeur de Citigroup New York   Donald Trump : une présidence mouvementée en perspective

    • Alain CORVEZ   Conseiller en stratégie internationale   Du Wahabisme

    Devant l'histoire

    • Annie  LAURENT    Journaliste, essayiste, conférencière, spécialiste du Proche-Orient, de l'Islam et des chrétiens d'Orient   Mahomet ou Mohamed ?   

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  • Maintenant que les acteurs de la présidentielle sont annoncés...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLes acteurs de la prochaine présidentielle sont désormais nommés, et le spectacle a déjà bien commencé, accumulant surprises et trahisons, petits meurtres entre amis et ressentiments... Quelques célébrités politiques sont déjà défaites, avant même que la campagne officielle ne débute : le « dégagisme » évoqué par les partisans de M. Mélenchon a joué à plein, ses victimes étant Mme Duflot, MM. Sarkozy, Juppé, Valls, sans oublier le président en exercice qui, lui, se dégage aussi et tout seul de cette campagne qui ne le concerne plus directement. Mais cette « sortie des artistes » atteint désormais ses limites, et le fait que M. Hamon, candidat officiel du Parti socialiste, dépasse désormais M. Mélenchon dans les études d'opinion, en est le premier signe et cela pourrait  augurer d'un combat plutôt classique, malgré la « nouveauté » toute relative d'un Macron. Mais la prudence s'impose et j'éviterai soigneusement, à ce jour, de faire un pronostic : n'insultons pas l'avenir, car l'histoire n'est jamais écrite avant que d'avoir lieu.

     

    Les trois prochains mois nous réservent sans doute bien des surprises, mais ce spectacle électoral m'incite plutôt, tout en le suivant et en m'y engageant, à proposer « autre chose que ce qui existe » présentement : la Monarchie héréditaire et successible (ce dernier terme étant ardemment défendu par mon ancien professeur d'université Claude Nières, qui le préférait même à « héréditaire ») a le mérite immense de préserver la magistrature suprême de l’État des appétits et des ambitions politiciennes tout en chargeant (et le terme n'est pas inapproprié) une famille de cette représentation symbolique de l’État et le roi lui-même de la responsabilité de l'arbitrage politique. Cela n'empêche évidemment pas la vie parlementaire et le débat politique, mais, lorsque la « première place » est prise, les risques d'une dérive et d'abus de pouvoir sont plus limités (sans, pour autant, disparaître complètement, les hommes étant ce qu'ils sont, et la Monarchie n'ayant pas vocation à faire des hommes parfaits...).

     

    Qu'elle apparaisse lointaine en ces temps d'élection présidentielle n'empêche pas la Monarchie d'être toujours nécessaire : peut-être est-ce le spectacle contemporain de cette lutte des clans et des chefs pour un bail chez Mme de Pompadour* qui fera, a contrario, réfléchir nos concitoyens et avancer dans les esprits l'idée royale... Dance cas, l'élection du printemps aura au moins servi à quelque chose ! 

     

    * Le palais de l’Élysée a appartenu à la marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV...

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • L’Action française face à l’élection présidentielle

     

    Par Stéphane Blanchonnet

    L’élection présidentielle est, que cela nous plaise ou non, le moment le plus décisif de notre vie politique.

     

    c89bc48ce21711fbd0205d594d9a6140.jpeg.jpgL’élection du Président au suffrage universel dans la Ve République et la forte personnalisation du pouvoir qui en résulte sont un paradoxe pour les royalistes.

    Elles nous apparaissent d’abord comme un hommage du vice républicain à la vertu monarchique. Elles confirment que la monarchie, qui a fait la France, est la constitution naturelle du pays. Elles valident le combat de Maurras et de son école contre le régime parlementaire de la IIIe République, faible là où il devait être fort (en haut, dans l’exercice des fonctions régaliennes de l’État) et fort là où il devait être faible (en bas, dans le contrôle et l’administration de la société).

    Mais elles nous apparaissent aussi comme un condensé des défauts de la démocratie, dans la mesure où le chef élu reste un homme de parti, incapable d’incarner l’unité de la nation, et plus préoccupé par sa réélection que par les réformes à mener dans l’intérêt du pays.

    Ce dernier défaut a d’ailleurs été accentué par le passage au quinquennat. 

    Mais l’élection présidentielle est, que cela nous plaise ou non, le moment le plus décisif de notre vie politique, celui où vont se décider les grandes orientations des cinq années suivantes. Les royalistes, ceux de l’Action française du moins, ont coutume de dire qu’ils entendent « préserver l’héritage en attendant l’héritier ». Ils ne se retirent donc pas dans leur tour d’ivoire ! Ils sont présents sur le champ de bataille, même s’ils veulent conserver une certaine hauteur de vue. 

    Ils se désintéressent d’autant moins de l’élection présidentielle de 2017 qu’elle se déroule à un moment crucial pour la survie du pays. L’indépendance, la sécurité et l’identité de la France sont menacées comme jamais par la conjonction de la mondialisation, du terrorisme et de l’immigration de masse.

    Comme tous les adversaires des processus de destruction en cours, nous regardons avec bienveillance le populisme (le rejet des élites politiques ou médiatiques, responsables de la situation), le souverainisme (la volonté de reprendre en main notre destin national) et le renouveau identitaire (la réponse à la mondialisation culturelle comme au communautarisme induit par l’immigration).

    Mais sur chacun de ces points, nous portons un regard original qu’il nous appartient de faire connaître : nous savons que le populisme conduit au césarisme et à ses périls là où le recours à la légitimité traditionnelle concilie autorité, service du bien commun et modération ; nous savons aussi que le souverainisme, s’il se réclame seulement de la démocratie, n’est pas suffisant pour garantir l’indépendance de la France car une majorité du peuple peut renoncer à sa liberté aussi bien qu’une assemblée ; nous savons, enfin, que l’identité française n’étant ni la race ni le contrat social républicain, ne peut se penser sans référence à notre longue histoire royale et catholique.  

    Professeur agrégé de lettres modernes

    Président du Comité directeur de l'Action française
  • Après l’attentat du Caire

    Le patriarche grec catholique melkite Grégoire III Laham

     

    Par Gérard Leclerc

     

    3392000575.jpgL’attentat qui a fait au moins 25 morts (essentiellement des femmes et des enfants) dimanche au Caire, dans une église copte attenant à la cathédrale, n’a pas seulement bouleversé les fidèles de la plus grande communauté chrétienne du Proche-Orient. Elle atteint toute l’Église indivise, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté, qui savent quel dommage irréversible constituerait la disparition des chrétiens dans cette région du monde. Cette nouvelle épreuve n’est pas un fait isolé dans la vie des coptes d’Égypte. Depuis 2013, quarante-deux églises ont été attaquées, dont trente-sept incendiées ou endommagées. Il faut prendre en compte aussi les multiples agressions dont sont l’objet les institutions et les familles, subissant de multiples dommages privés. Bien sûr, c’est une minorité violente qui est responsable de ces offensives à répétition, que la radicalisation islamiste n’a cessé d’encourager ces dernières années.

    Notre Assemblée nationale vient de reconnaître le génocide perpétré par Daech contre les populations chrétiennes, yézidies et d’autres minorités religieuses en Syrie et en Irak. Plusieurs parlementaires ont expliqué que les atrocités commises réunissaient la plupart des critères définissant le génocide. La France est désormais en mesure de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU, pour qu’il donne compétence à la Cour internationale afin de poursuivre ces crimes. Ce sont, en effet, toutes les minorités religieuses qui se trouvent en péril de disparition dans toute la région, et au-delà, car l’offensive djihadiste a une portée mondiale. Mais la menace la plus immédiate concerne les communautés chrétiennes, les plus anciennes de l’histoire, implantées bien avant la naissance de l’islam.

    Les autorités chrétiennes locales se trouvent face à une terrible responsabilité. Peuvent-elles encourager le départ massif des fidèles vers l’exil  ? Déjà, par exemple, la moitié des chrétiens d’Irak a quitté le pays. Le patriarche grec catholique melkite Grégoire III Laham ne veut pas se résigner à la fatalité. À notre collègue Charlotte d’Ornellas, il a confié sa conviction la plus intime  : «  Je me sers d’une immense partie de mon énergie pour encourager nos fidèles à rester dans cette région, non simplement parce que nous sommes chez nous, mais parce que l’Orient a besoin d’eux, l’Orient a besoin de ce témoignage chrétien. De nombreux musulmans le disent eux-mêmes  : ils ont peur de voir ce monde arabe s’attrister sans les chrétiens et leurs belles valeurs apaisantes. [1].  » C’est dire combien, dans les épreuves actuelles, ces frères chrétiens ont besoin de notre entière solidarité. 

    [1] Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître  ! Un cri au service de la paix. Entretien mené par Charlotte d’Ornellas, Artège, 132 p., 12,90 €

    France Catholique

  • Racines : Faut-il accepter d'être les seuls à être exclus de toute démarche d'identité ?

     

    823330531.jpgLes deux commentaires ci-dessous, signés Antiquus et Jean de Maistre, se rapportent au Lundi de Louis-Joseph Delanglade - Racines* - publié hier ici-même. Le cas échéant on s'y reportera. Ils complètent et éclairent cet article de façon lucide et   intéressante, de sorte que nous avons jugé utile de les livrer à la réflexion de l'ensemble des lecteurs de LafautearousseauLFAR

     

    Antiquus sur Racines

    Les observations de LJ Delanglade sont justes et salutaires. Je me permettrai seulement de préciser un point : l'une des causes de cet immigrationnisme forcené est justement dans le principe de non-discrimination qui a infesté les cerveaux européens et américains. Et c'est parce que les promesses répétées de ce principe ne peuvent évidemment être tenues que les envahisseurs font appel à la dialectique du maître et de l'esclave, alors que l'idéologie de l'indifférenciation avait pour but d'y mettre fin. La question lancinante est : quand les Européens se rendront-ils compte de l'injustice et de l'incohérence d'une pensée qui les exclut, eux et eux seuls, de toute démarche d'identité. 

    Jean de Maistre sur Racines

    Je suis parfaitement d'accord avec le point de vue d'Antiquus. Personne ne reproche aux Japonais de vouloir rester Japonais, aux Ivoiriens de vouloir rester Ivoiriens, aux Chinois ... etc. Mais nous, Européens, et nous seuls, sommes sommés par les tenants du multiculturalisme et du métissage de nous nier en tant qu'Européens. Seuls parmi tous les peuples de la terre, nous sommes sommés de renoncer à notre identité, à notre histoire, à notre culture, qui pour ces idéologues ne deviennent supportables que lorsqu'elles s'ouvrent à la « diversité ». Autre remarque : le seul racisme qui ait droit de cité dans notre pays est le racisme anti-blanc si prisé dans certains milieux de l'immigration et de la bienpensance gauchisante. Nous sommes des « sales blancs »,  des « faces de craie », etc. Mais il nous est interdit de nous en indigner. L'on sait pourtant qu'aux USA certains milieux activistes noirs se sont fait une spécialité de ce racisme, et cela arrive en France. Je trouve parfaitement insupportable de voir des gens venus d'autres continents persister à vouloir vivre en France ou dans d'autres pays européens tout en manifestant en toute occasion la détestation de ces pays. Qu'ils ne nous aiment pas, après tout, c'est leur droit, mais il y a alors une solution simple, qu'ils retournent vivre dans leurs terres d'origine. 

    * Racines

  • Bien commun : les sept piliers capétiens

     

    Le bien commun est le bien du tout qui permet la réalisation du bien des parties, parce que le bien est ce que toute chose désire et qui permet sa perfection et son perfectionnement.

    Les Capétiens l’avaient compris et ont d’ailleurs été les premiers à mettre en pratique un « développement durable politique » : de leur vivant, ils ont sacré leurs fils pour que l’œuvre puisse être continuée. C’est le pilier de la continuité, le premier des sept piliers capétiens. Des Capétiens qui avaient pour règle de servir, et non de se servir ; qui se sont aussi appuyés sur un système d’hommes dans lesquels ils avaient confiance (ce qu’ils appelaient loyauté). Ils se sont appuyés sur la liberté : ils ont gardé une autonomie et ont autorisé cette autonomie pour des personnes, des communautés, comme les villes franches. Ils ont adopté un système de règles simples et compréhensibles par tous, les règles fondamentales du royaume. Ils avaient le sens de la mesure, qui évite les aventures abracadabrantes. Et enfin, ils voulaient la justice (qui n’est pas l’égalité), c’est-à-dire rendre à chacun ce qui lui était dû. Service, continuité, confiance, liberté, simplicité, mesure, justice : voilà les conditions du bien commun mises en place par les Capétiens, qui leur ont permis de rester huit cents ans au pouvoir. 

    Quelques extraits de l’intervention du prince Jean lors du colloque organisé le 13 mai 2017 par le Cercle de Flore :
     
    La notion centrale est le temps long. Le temps long est une condition nécessaire pour servir le bien commun, surtout dans l’état actuel de notre pays. Et donc la nécessité de mettre en place un système qui permet le temps long.L’État est la cause qui met en place les conditions de réalisation : en premier, des lois simples, connues de tous et compréhensibles par tous, dans le cadre du bien commun. 
     
    Nous avons autour de nous une nature et des personnes qui ne sont pas de notre fait : c’est un patrimoine dont nous sommes dépositaires, que nous devons développer et transmettre. 
     
    Le développement durable est une condition structurelle du bien commun car il entraîne la responsabilité, celle de chacun à son niveau. 
     
    Il n’y a pas de France d’en haut et de France d’en bas, il y a un France, verticale, qui se projette sur un axe horizontal.
     
    « La légitimité, c’est l’histoire et l’implication dans la réalité d’aujourd’hui, à travers les actions qui sont menées, qui participent à la compréhension de ce qu’est la France. »
     
    Je ne sais pas si nous allons instaurer ou restaurer la monarchie. Je serais favorable à une instauration. Nous sommes encore loin de ça. Une restauration ne fait pas très neuf… mais parfois, pour être moderne, il faut être archaïque, au vrai sens du terme : avoir connaissance de ce qui s’est passé.
     
  • 5 Octobre 1914 ... Un article de Barrès nous apprend, brutalement, la mort héroïque de Pierre Gilbert

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    Comme certains on-dit se propagent, par ces temps d'émotion populaire, avec une rapidité bizarre ! Il y a un mois, il s'agissait des "généraux politiques", de Percin et de Sauret, les traîtres responsables de la reddition de Lille et de la défaite de Saint Quentin. Puis c'a été le tour des récits dont Mme Poincaré a été l'héroïne : imposant "sa guerre" au président, selon les uns, et, selon les autres, déclarant à son mari, au moment du départ pour Bordeaux, que son devoir était de rester à l'Elysée. En ce moment, on murmure de village en village que ce sont les prêtres qui ont voulu la guerre et que l'argent du denier de Saint-Pierre est envoyé à Guillaume II. On désigne même les personnes connues pour leurs sentiments conservateurs et pour leur fortune, et on chiffre leur contribution au trésor de guerre de l'ennemi. Ces odieux racontars ont déterminé dans certaines campagnes de véritables jacqueries. Dans le Périgord, M. d'Arsonval, l'illustre savant, désigné comme réactionnaire parce qu'il est châtelain, a failli être assassiné. Sous l'union nationale et la réconciliation sacrée, la guerre civile rôde sans relâche.   

    En même temps, le bruit se répand que, nonobstant la circulaire du ministre de l'Instruction publique, de nombreux maîtres d'école, à la rentrée des classes, ont adressé aux petits enfants de France une allocution humanitaire. L'ignorance alimentée par un imbécile amour-propre est incorrigible... 

    A l'instant même, un article de Barrès dans L'Echo de Paris, nous apprend, brutalement, la mort héroïque de Pierre Gilbert (1), tué à l'ennemi, à Châtel-Raould, voilà près d'un mois déjà. Ce fier, ce délicat jeune homme qui aimait la guerre et les lettres, il est mort comme un de ces grands aristocrates d'autrefois, qui savaient manier l'épée et dont l'esprit était ingénieux et orné. Il était bien, ce jeune intellectuel de la nouvelle génération, de la race de ce prince de Ligne sur qui, je crois, il préparait un livre qui eût été spirituel et enthousiaste. Des souvenirs personnels accroissent l'émotion que me cause cette mort, qui a été magnifique. Et je songe qu'entre toutes les choses que n'ont pas calculées Guillaume II et le grand état-major allemand, il y avait cette jeunesse française dont le patriotisme était lucide et qui aimait passionnément les idées. Péguy, Pierre Gilbert... Il y en aura d'autres encore, d'autres lettrés qui tomberont au champ d'honneur, et dont plus tard les noms seront honorés, dans la littérature et dans l'histoire, comme l'ont été en Allemagne ceux des chantres de l'indépendance, Rückert, Arndt.   

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    1. Pierre Gilbert Grabos (1844-1914), rédacteur en chef de La Revue critique des idées et des livres, fondée en 1908 dans la mouvance de L'Action française; ses critiques littéraires ont été réunies dans La forêt des cippes, Nouvelle Librairie Nationale, 1918. 

  • Deux autres nouveautés BD de ce week-end

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    Tripoli

    « Depuis les murs de Montezuma jusqu’aux rives de Tripoli, Nous nous battrons pour notre pays, Dans les airs, sur terre ou sur mer, Les premiers à se battre pour le Droit et le Liberté… » Les paroles du Corps des Marines, qui ont été écrites à la fin du XIXe siècle font référence à une bataille aujourd’hui oubliée et qui peut être considérée comme l’acte fondateur de ce corps d’élite de l’armée américaine. L’épisode se déroule, au début du XIXe siècle sous le règne de Yussef Ibn Ali Karamanli, pacha de Tripoli. Ce dernier réclame plus de subsides que le Traité de paix conclu entre son « califat » et la jeune nation des Etats-Unis ne le stipule. En fait, il réclame un tribut de 225.000 dollars. Le président Thomas Jefferson ne s’en laisse pas compter et décide de lui déclarer la guerre en mai 1801. Il charge l’ex-consul de Tunis, William Eaton, de contacter Hamet Ibn Ali Karamanli, frère du déposte et surtout roi légitime de Tripoli pour l’aider dans sa tâche…

    C’est un grand récit d’aventure auquel Youssef Daoudi, ancien directeur artistique dans différentes agences de communication, nous convie. Avec un réel talent de scénariste, dessinateur et coloriste, il retranscrit avec brio un épisode méconnu de l’histoire militaire américaine, haut en couleurs, très politique, bien documenté. Un parfum à la Lawrence d’Arabie s’échappe de chacune de ces pages, près d’un siècle avant l’épopée de l’officier anglais. Un ouvrage qui mérite de nombreux éloges.  u 

    Tripoli – Youssef Daoudi – Editions Glénat – 88 pages – 19,50 euros

    La Banque

    Londres 1815. Charlotte de Saint-Hubert dont les parents ont fui la Révolution survit dans un réduit miteux avec son frère Christian. Ce dernier travaille pour Nathan Rothschild. Il est employé à surveiller le colombier du riche banquier. En dehors de tenir l’endroit propre en ramassant les fientes des pigeons voyageurs, il doit porter les messages à son supérieur, Ellis, qui les remet alors en mains propres à Lord Rothschild.

    Pendant ce temps, Charlotte, pour subvenir aux besoins du « ménage familial » et tenir son rang, joue les courtisanes, en particulier auprès de Lord Milligan qui maltraite souvent la jeune française exilée. Lord Milligan est invité à une réception chez les Rothschild. Charlotte de Saint-Hubert l’accompagne. Le fils de l’hôte, Jacob Rothschild, n’en peut plus de voir celle qu’il aime dans les bras de ce lord libidineux….

    Avec le premier tome de leur nouvelle série « La Banque », Pierre Boisserie, Philippe Guillaume et Julien Maffre, entraînent le lecteur dans une grande saga familiale au cœur du monde de la finance. Ils délivrent un récit dense, passionnant, sans scrupules et terriblement actuel où le cynisme est quasiment roi. Le lecteur remarquera aussi combien le recueil d’information peut-être primordial pour faire fortune… ou pas. On attend avec impatience le tome 2 (« Le milliard des émigrés ») dont la sortie est prévue en septembre.  u 

    La Banque – Tome 1 – « L’initié de Waterloo » – Boisserie-Guillaume-Maffre – Editions Dargaud – 56 pages – 13,99 euros

     

    Source : Site de Politique magazine - Par 16 septembre 2014

     

  • 8 Octobre 1914 ... Lettre d'un capitaine de dragons

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    Voilà vingt-trois jours que dure la bataille de l'Aisne. L'Allemand s'accroche en France. Il s'enfonce dans le sol français comme les tiques dans la peau d'un cheval. Il nous manque toujours de la grosse artillerie pour pouvoir le déloger de ses tranchées.

    A ce propos, voici une lettre, belle et nue comme la vérité, que Le Temps a reçue d'un capitaine de dragons, que ce journal imprime et que, par mégarde, sans doute, la censure a laissé passer. Qu'y a-t-il eu contre nous dans cette campagne ? se demande cet officier. Et il se répond à lui-même : d'abord, l'espionnage allemand, l'avant-guerre. Il note que l'emplacement de nos batteries est partout et tout de suite dénoncé : "A Reims, à peine l'état-major installé dans une maison, les obus arrivaient sur un espace de trois cent mètres carrés; c'est restreint pour des pièces qui cherchent à se repérer. Il faut un calcul où le hasard n'est pour rien. Notre pays paie cher trop de confiance et trop d'altruisme." Mon capitaine, vous êtes bien poli : cette confiance s'appelle incapacité et cet altruisme ignorance. 

    L'officier de dragons, continuant son analyse, trouve encore ceci, qui est essentiel :

    "...Donc, c'est une guerre d'artillerie. Il faut qu'on le comprenne, et la nôtre est supérieure. Elle eût été maîtresse de la situation si elle eût été, dès le début, dotée de matériel lourd. Et si cette dépense eût été consentie largement, à temps, le pays n'eût pas été envahi."

    Je crois que cela sera le jugement de l'Histoire.

    Il faudrait ajouter encore notre insuffisance de mitrailleuses (celles des Allemands sont terribles) et l'infériorité que notre ridicule uniforme et ce désastreux pantalon rouge constituent pour nos soldats. Ils s'en rendent bien comptent et comparent tristement leur garance éclatante à l'uniforme "couleur de terre" de l'ennemi. "Vous faites des cibles merveilleuses pour les Allemands", disaient cers jours-ci des Lorrains annexés faits prisonniers. Et Le Temps - encore lui - observe que nos officiers interprètes attachés aux troupes anglaises ont perdu, en morts seulement, la moitié de leur effectif, parce que leur tunique bleue les désigne et fait cible, elle aussi, parmi le kaki dont sont habillés les Anglais. On n'avait pas pensé à cela :  

    On ne comptera pas le nombre de Français qui ont payé de leur vie l'ignorantia democratica.  u   

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  • SOCIETE • Un griot en hiver ... Par Pierre Chalvidan

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    Janvier 2015 s’éloigne et l’on ne peut s’empêcher de continuer à ruminer « les évènements »… les ruminer avec un goût amer.

    Ruminer d’abord l’acte barbare lui-même mais, plus encore maintenant, ruminer ce que nous en avons fait. Car c’était bien un acte-question. Et cette essence échappait à ses auteurs. Elle était ce que nous aurions dû « retenir ». Avons-nous été à la hauteur ? A hauteur d’homme ? Pas sûr, en dépit de ce que nous susurre la complaisance qui est toujours la meilleure alliée du conformisme.

    Car ce qu’il eût fallu d’abord faire, peut-être, devant cet acte, c’est le silence. Ce silence qui permet d’intérioriser et donc d’objectiver. Mais que reste-t-il de l’intériorité dans ce qu’un philosophe appelle « la grande fabrique postmoderne des affects et des illusions »… ? S’en tenir à la minute de silence. A la limite, en la faisant accéder aux dimensions d’une manifestation : une vraie marche blanche. Silencieuse. Sans pancartes ni slogans.

    Et surtout pas ce slogan en « Je » qui dit trop bien à la fois l’origine – les réseaux sociaux, les réseaux du « tout-à-l’ego », a-t-on dit. Un ego maladif – et la nature profonde de ce sociodrame par lequel nous avons tenté d’éviter – et pour certains, de récupérer – les questions posées par l’acte. Les questions essentielles : la violence, la liberté, la responsabilité, la vie, la mort, la place de Dieu…

    Non qu’elles n’aient pas été soulevées, mais rarement à bras-le-corps. Parce qu’elles font peur. Et, face à la peur, nous avons deux réflexes : l’enfermement dans des certitudes faciles et la fuite en avant. Les deux ont fonctionné cumulativement pour l’évitement des remises en cause : il faut, de plus en plus, protéger la liberté d’expression et préserver notre conception de la laïcité. Autrement dit, consolider les causes mêmes du mal…

    Et comme souvent dans notre monde où ils sont, partout, les premières victimes, en s’attaquant aux enfants. Ainsi va-t-on expérimenter sur eux ce nouveau et bien hasardeux protocole pédagogique de « l’enseignement laïque du fait religieux ». C’est dans ce cadre qu’on va vraisemblablement leur expliquer qu’on a le droit de dire que la religion la plus « con » qui soit, c’est l’Islam, mais qu’on n’a pas le droit de dire que les musulmans sont des « cons »… Puis, on leur fera apprendre par cœur l’inusable propos de Voltaire : je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je suis prêt à me battre pour que vous puissiez continuer à le dire… . Et ce, alors même que la vérité est spontanément sortie de leur bouche : « Fallait pas se moquer… ». Et ce, alors même que le problème de fond n’est pas l’école mais la déstructuration familiale.

    Eh ! bien non, je ne suis pas prêt à me battre pour le droit au blasphème. Que le blasphème ne soit plus un délit, c’est une chose. Mais le fait que ce ne soit plus un délit ne crée pas un droit. Cela crée, au contraire, une obligation : celle d’utiliser à bon escient l’espace de liberté ainsi créé.

    Si le blasphème, parce qu’il n’est plus un délit, devient un droit, qu’est-ce que cela fait ? Des morts.

    Si l’avortement, parce qu’il n’est plus un délit, devient un droit, qu’est-ce que cela fait ? Des morts.

    Si l’euthanasie parce qu’elle n’est plus un délit, devient un droit, qu’est-ce que cela fait ? Des morts.

    On atteint là la racine de la perversion de la liberté version 1789. Car l’article 4 de la Déclaration le disait : la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Bien ! Sauf que lorsque le subjectivisme absolu prend le dessus, la limite explose et la liberté dégénère en libertarisme. Mortel.

    Et si je ne suis pas prêt, c’est –disons-le – au nom de l’Evangile. Ephésiens 4, par exemple : « Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche… Faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes… ».

    J’entends les ricanements : comme si l’Evangile avait jamais empêché la violence et n’avait pas, même, odieusement servi à la justifier ! Qu’il l’ait souvent empêché, j’en suis persuadé. Qu’il ait parfois servi à la justifier, c’est incontestable et intolérable. Mais si l’on veut bien – honnêtement – regarder l’Histoire (ce qui aurait pu être aussi une retombée bénéfique de ces moments si souvent qualifiés d’ « historiques »), on fera au moins deux constatations.

    La première est que si la foi chrétienne a pu justifier d’inadmissibles violences, elle est aussi la seule, à ce jour, qui, en revenant sur elle-même, a pu puiser dans ses ressources propres les motifs de préférer la paix et de la mettre en œuvre. En Europe notamment. Aucun autre système de convictions – et surtout pas les idéologies – n’est parvenu à s’auto-corriger. Ils se sont effondrés avant. Ainsi des deux totalitarismes. Qui étaient athées et antichrétiens.

    La seconde constatation que l’on fera, si l’on est honnête, c’est que ce n’est tout de même pas un hasard si c’est en pays chrétien, et nulle part ailleurs, que se sont développés les droits de l’homme, la démocratie, la laïcité, le souci des victimes, l’action humanitaire… etc. Ou alors il faut « croire » en la génération spontanée. Ce qui n’est pas sérieux.

    Comme quoi, le débat de fond sur la laïcité est loin d’être épuisé. Et si ce n’est pas nous, chrétiens, porteurs de la responsabilité de cette civilisation, qui le relançons, qui le relancera ?

    Qui enseignera que si l’homme est homme, c’est parce qu’il lui a été «donné », et à lui seul, deux ailes qui lui permettent de s’élever au-dessus de sa bestialité : la Foi et la Raison. Deux ailes indissociables parce que, comme l’expliquait superbement Benoît XVI, elles ont besoin l’une de l’autre pour se mutuellement stimuler et se mutuellement corriger de leurs dérives maléfiques.

    Edgar Morin, dans son « Penser l’Europe », appelait cela « la grande dialogique de l’Occident ». Et comment ne pas évoquer aussi ce propos du Cardinal de Lubac dans « Le drame de l’humanisme athée » : « Il n’est pas vrai que l’homme, ainsi qu’on semble quelquefois le dire, ne puisse organiser la terre sans Dieu. Ce qui est vrai, c’est que sans Dieu, il ne peut, en fin de compte, que l’organiser contre l’homme. L’humanisme exclusif est un humanisme inhumain ».

    Il faut arrêter d’aborder la question de la foi, y compris celle de l’Islam, de façon biaisée c’est-à-dire, encore, par des catégories seulement sociologiques : les religions, les communautés, le multiculturalisme… etc.

    Or, de ce point de vue, une autre vive inquiétude suscitée par notre sociodrame, c’est bien le caractère souvent timoré des réactions chrétiennes. Celles d’un christianisme ayant tellement intériorisé la sécularisation qu’il en a perdu la fraîcheur des sources vives. C’est ainsi qu’on a pu voir de grands organes de presse chrétiens analyser à pleines pages le mouvement du 11 janvier, à grands renforts de… sociologues, sondages et instituts d’opinion. De théologiens, peu. De références bibliques, encore moins. L’Evangile ensablé dans le social… c’est aussi une figure de ce monde. Celle de la sociolâtrie.

    Pourtant, c’est Claudel, je crois, qui affirmait que lorsqu’il voulait les dernières nouvelles, il lisait…Saint Paul et Karl Barth, de son côté, conseillait de vivre ici-bas le journal dans une main et l’Evangile dans l’autre…

    Qu’a fait le Christ face à la violence ? Silence. « Tu ne réponds rien ? » Non. Ou plutôt si : sept paroles, dont une – «pardonne-leur…» – a été reprise comme « couverture » par le nouveau Charlie. Bien malencontreusement. C’est l’adverbe le plus « soft » que j’ai trouvé… On ne christianise pas Mahomet. L’amour et le pardon des ennemis sont le propre du Nouveau Testament.

    Et que faisait le Christ lorsqu’il était pressé par la foule ? Il montait en barque, avançait en eau profonde ou se retirait sur la montagne. Et c’est peut-être pour lui – et pour nous – la pire tentation : se dire que, décidément, nous ne sommes pas de ce monde, et l’abandonner à son autodestruction (car Dieu laisse le mal en liberté, comme le reste, mais il fait en sorte que le mal finisse toujours en bien).

    Mais le Christ redescendait de la montagne. Car là-haut, il priait. Et la dernière fois qu’il y est monté, c’est pour le poteau d’exécution.

    Il se trouve que j’ai suivi ces évènements en lisant un de mes cadeaux de Noël, le récit d’Erik Orsenna intitulé « Mali ô Mali », du nom de ce pays si attachant qui est… l’histoire d’un Fleuve. Et c’est cette histoire que raconte le griot de service : un Fleuve donc, qui, au lieu d’aller bêtement se jeter, comme tout le monde, dans la mer, décide, à contre courant, de monter affronter les sables du désert.

    Celui-ci finira par réussir à le détourner. Et le griot renonce à poursuivre l’histoire…Mais tout n’est pas perdu : Tombouctou, libérée, garde sa foi et retrouve la raison.

    Orsenna écrit : « C’est la rançon du métier de griot : l’effacement. Celui qui a pour mission de raconter doit apprendre à devenir invisible. A aucun prix, il ne doit troubler le cours des choses ». 

  • 1er septembre 1914 ... Nos armées sont remplies d'hommes qui savaient de science certaine que la République perdait la F

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    David Lloyd George et Winston Churchill

    On se bat à Rethel et c'est demain l'anniversaire de Sedan (1)... Pour la quatrième fois en un siècle, l'étranger a envahi la France, et cette année-ci est le centenaire de 1814. Les Français ne pourront pas manquer de comprendre cette leçon terrible. Ceux qui l'ont déjà comprise, ceux qui savaient que les principes de la démocratie et de la Révolution devaient nous conduire à une défaite ont été les premiers à marcher. Nos armées sont remplies d'hommes qui avaient prévu l'évènement, qui savaient de science certaine que la République perdait la France. Ils ont fait magnifiquement leur devoir et ils paraîtront à la postérité tels que ce Megistias dont parle Hérodote, qui mourut aux Thermopyles et sur la tombe duquel fut gravée cette inscription : "Sous ce tombeau repose Megistias le devin, qui, sachant d'avance le destin dont il était menacé, ne put se résoudre à abandonner les chefs de Lacédémone."   

    Qu'il est beau le sort de Megistias ! L'histoire retiendra le nom des Français qui l'ont partagé ! Les chefs de notre Lacédémone, nous les connaissons... Ils conduisent la nation à cette heure tragique : cela suffit.

    M. Winston Churchill (2) a déclaré ces jours-ci que cette guerre était celle de la démocratie contre l'autocratie. Parole imprudente à l'heure où la démocratie libérale anglaise et la démocratie libérale française expient leur aveuglement et leurs erreurs dans le sang répandu à flots dans les plaines de Flandres et de Picardie. Il paraît même certain que, si l'aile gauche des armées alliés fléchit si régulièrement depuis quatre jours, c'est parce que les Anglais s'y trouvent et que les Allemands les attaquent avec une fureur particulière.   

    Les libéraux anglais ont commis exactement la même faute que les républicains français : ils se sont laissés entraîner à une guerre qu'ils n'avaient pas préparée, ils ont fait une diplomatie dont ils ne s'étaient pas donné les moyens. La Triple-Entente, sans une sérieuse armée anglaise, quelle erreur immense ! Et si l'Angleterre, comme on peut le croire, s'est bien mis dans la tête qu'elle ne renoncerait pas à la lutte avant d'avoir vaincu l'Allemagne, que d'efforts, que de sacrifices, avant que cet empire militaire soit battu ! Et par quels abandons des principes du libéralisme arriveront-ils, les Asquith (3) et les LLoyd George, à ce résultat ?

     

    (1) Sedan : la défaite du 2 septembre 1870.

    (2) Winston Churchill (1874-1965), premier lord de l'Amirauté (ministre de la Marine) en 1911, devra démissionner en mai 1915 après l'échec de l'opération des Dardanelles dont il fut le promoteur. 

    (3)  Herbert Asquith (1852-1928), libéral, Premier ministre de 1908 à 1916. 

     

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  • Zemmour sur RTL : « C'est aux religions minoritaires de se conformer à la culture issue de la tradition catholique »

     

    Excellentes réflexions d'Eric Zemmour, une fois de plus, hier, sur RTL. Et la chaîne en donne un résumé plutôt bien rédigé. (Voir ci-dessous) Vidéo : 3' 15". 

     

     

    Pour lui, "c'est le traditionnel conflit des générations, mais à l'envers, avec des jeunes qui s'avèrent plus rigoristes que leurs anciens". Cette mondialisation version islamique, facilitée par la technologie (télévision par satellite, internet) et la puissance financière des monarchies pétrolières, "a fait exploser toutes les tentatives d'édification d'un islam tricolore".

    Éric Zemmour constate que la France est confrontée à un grand classique de son histoire : "Le conflit entre une religion universaliste et l'État-nation". Il insiste sur le fait que c'est aux religions minoritaires de se conformer à la culture issue de la tradition catholique. "C'est le respect impérieux de ces règles qui a fait la France, et c'est son abandon qui la défait", conclut-il. 

     

  • Franck Ferrand a raison de dire leur fait aux éditorialistes, observateurs et médias, sur leurs méthodes et le niveau de

     

    Propos de Valls sur le FN, sortie de Darmanin sur Taubira : Franck Ferrand s'insurge contre les éditorialistes qui ne savent faire leur miel que de ces querelles byzantines  au détriment des réels problèmes de notre pays. Justement, nous pensons, ici, qu'après avoir posé le problème, il faudra bien un jour le résoudre. Réformer en profondeur les grands médias. Au besoin en créer des nouveaux, avec des professionnels de qualité, aimant la France. Et ce ne sera pas possible tant que le Système actuel durera.  Lafautearousseau.

     

    2398817577.jpgDe quoi nous parlent les chroniqueurs politiques et les éditorialistes ? De la France qui décroche dans plusieurs classements ? De la dette qui explose ? Des jeunes diplômés qui s'exilent ? Des charges qui s'alourdissent ? Des dépôts de bilan en cascade ? De la paperasserie paralysante ? De la justice en souffrance?  De l'armée exsangue ? Du patrimoine à l'abandon ? De l'insécurité qui progresse ? Non, bien sûr que non ! Vous n'y êtes pas du tout: les médias politiques ont bien d'autres chats à fouetter. Eux, s'intéressent aux lazzis et aux saillies, aux « tacles », aux dérapages, aux tweets, aux petites phrases. L'écume, la mousse - le poison…

    Je me souviens de ces cours d'histoire où, le sourire aux lèvres, nous nous moquions des Byzantins trop bien nourris qui, alors que les Turcs poussaient à leurs portes, alors qu'eux-mêmes croulaient sous le poids de la bureaucratie, passaient leurs journées à débattre gravement, fiévreusement même, du sexe des anges... Nous en sommes arrivés au même point; et les querelles byzantines pompent l'oxygène du débat politique. Qu'ont à nous annoncer, même en période électorale, les journaux en ligne, les réseaux sociaux et les chaînes d'information en continu ? La dernière sortie de Manuel Vals sur Marine Le Pen, la polémique entre Gérald Darmanin et Christiane Taubira - bref : le néant.

    La France est en train de mourir, tranquillement; presque aucune perspective ne s'y dessine plus, dans le moindre domaine; et tout ce que trouvent à nous rapporter les observateurs de la vie politique, ce sont les propos volés à tel ou tel sur tel ou tel… Prenez la moindre interview politique: les journalistes sont là, comme aux aguets, coupant la parole à l'orateur dans l'attente du mot de trop, du propos de travers, du trait d'esprit ou d'humeur -un peu comme des parieurs aux yeux écarquillés sur un combat de coqs… Qu'importe, si pendant ce temps, des gens souffrent, se débattent, appellent au secours ! Ce qui compte, c'est la petite phrase bien sentie sur laquelle on pourra, quelques heures durant, faire réagir d'autres responsables, tout aussi fatigués, de plus en plus déboussolés.

    Où ce petit jeu va-t-il nous mener, au bout du compte ? Il est temps, grand temps de se poser la question. 

     

    Franck Ferrand - Figarovox

  • Tout ça... pour cà ?... par François Davin

    24839943.jpgNous avons décidé de reprendre quelques textes fondateurs de Lafautearousseau. Celui-ci, très court, rédigé par François Davin, remonte au 2 mars 2007, juste après la première note du Blog, le 28 février 2007, "LA" question de fond , que nous avons redonnée le 12 Novembre dernier, et dont il est comme une suite...

    C'était sous la présidence Chirac, et cette première note a été, depuis, maintes fois reprise, sur divers sites et blogs royalistes. C'est sur ces idées simples que nous avons créé Lafautearousseau, il y a presque huit ans. Nous n'avons, hélas, rien à y changer, après la présidence Sarkozy et sous celle, calamiteuse, de François Hollande. La France poursuit sa descente aux Enfers. Et lorsque Eric Zemmour publie son "Suicide français", la France entière sent bien qu'il parle vrai. Nous n'avons donc vraiment aucune raison de renoncer à penser et à dire que la France doit changer, non de majorité, mais de régime. Et que le régime qui lui conviendrait le mieux serait une monarchie - une monarchie royale. Est-ce une gageure ? Sans-doute. Mais la véritable gageure ne serait-ce pas, aujourd'hui, de vouloir la survie de la France et le maintien du régime actuel ?  ♦   Lafautearousseau 

     

    On s'est fait avoir il y a deux cents ans... : on était les premiers, on n'est pas les derniers, mais presque; on était les plus riches, on accumule dettes et déficits; on donnait le ton au monde entier, qui nous copiait et nous imitait ; tout le monde parlait français, on construisait Washington sur le modèle des villes "à la française" : aujourd'hui la France n'intéresse et n'influence plus grand'monde, et si on nous regarde, c'est le plus souvent avec commisération : nous faisions envie sous les Rois, nous faisons presque pitié sous la République; bien sûr, nous avions des problèmes sous Louis XVI, mais nous étions dans la situation des USA aujourd'hui, nous étions LA superpuissance, avec ses problèmes, mais superpuissance malgré tout et numéro un incontesté, faisant la course en tête dans tous les domaines ou presque...

    Aujourd'hui, il ne nous reste que les difficultés, et la France ne cesse de s'étioler, de s'affaiblir : un jour viendra où toutes les réserves auront été épuisées, et la France tout simplement, sortira de l'Histoire, du moins en tant que grand peuple qui compte...

    Ne voit-on pas les signe alarmants qui se multiplient : 2000 milliards de dette; 5 millions de  fonctionnaires, et plus, qui stérilisent une grande part de notre richesse; une démographie chancelante et une armée d'immigrés, imposée par le gouvernement républicain sans que le Peuple ait été associé (ni même, au départ, informé !) de cette décision; un empilement et une superposition de lois et de règlements (plus de 400.000 !), tatillons et très souvent inefficaces, qui étouffe et décourage l'entreprise et l'initiative privée, créatrices de richesse; 2.500.000 français (la plupart  jeunes...) partis travailler à l'étranger par déception et lassitude devant les blocages de la société... ♦

  • 15 Novembre 1914 ... Aujourd'hui fête du roi des Belges, Albert 1er

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    L'Information signale que beaucoup d'Allemands se sont fait naturaliser américains et ainsi vivent en France à l'abri de la conscription et du séquestre.

    On découvre enfin la loi Delbnrück - dont Léon Daudet avait cent fois imprimé le texte avant la guerre - qui conserve la nationalité allemande aux sujets allemands qui se sont fait naturaliser à l'étranger. Mais des naturalisés de cette farine-là, il peut y en avoir jusqu'à l'état-major général. Ce qui est certain, c'est que le général Joffre se plaint des fuites qu'il constate depuis le commencement de la guerre. S'il y a des fuites jusque dans l'entourage du généralissime !...

    Aujourd'hui fête du roi des Belges. On parle plus que jamais d'une combinaison qui mettrait Albert 1er sur le trône de France : comme si l'Angleterre, qui est partie en guerre pour que le port d'Anvers ne devînt pas allemand, permettrait une réunion de la Belgique à la France. Il est probable que le parti républicain, très habilement, aiguille le sentiment national et le sentiment réactionnaire vers une combinaison radicalement impossible.   ♦ 

    * Nous nous apercevons aujourd'hui que les hommes de métier, les hommes "de caste" ont été les seuls qui aient retenu les leçons de 1870. Reprenant une parole de Napoléon après Leipzig, von der Goltz, après la bataille de la Marne, se serait écrié : "Ces animaux-là ont appris quelque chose depuis Sedan !" Sans la "caste" militaire, qui eût eu de la mémoire ? Qui eût appris ? Qui eût retenu ? Onze millions d'électeurs occupés à l'exercice de leur profession, contraints de gagner sur la glèbe ou dans l'atelier leur pain quotidien ? Huit cent rois parlementaires soumis au caprice de l'élection ? 

    Quarante ans de notre histoire donnent la réponse... 

    Il est impossible que 1914 ne soit pas mieux compris et qu'il porte le même contre-sens funeste que 1870. Il est impossible que les mêmes erreurs recommencent, fassent couler de nouveaux flots de sang et causent de nouvelles ruines sur la terre de France. L'esprit public, distrait en 1870, sauf en quelques hautes pensées, se trouve aujourd'hui averti et éveillé précisément sur les points vifs de ce débat séculaire. Il est impossible que, cette fois, la réaction n'ait pas raison de la révolution. Ou bien alors, la vraie leçon de la guerre, faite pour enchanter les sceptiques et pour autoriser le jugement des pires réactionnaires, ceux qui sont pessimistes à fond, ce serait que rien ne sert à rien et que la guerre elle-même ne porte pas de leçon.  ♦ 

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    Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)