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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 19. Bainville critique frontalement Keynes et ses "Conséquences économiques de la paix" (II/II)

    1920 : Les conséquences politiques de la paix" (2)

    De "Les conséquences politiques de la paix" :

    1. Pages 14/15/16 :

    "...On s'est à peine occupé des conséquences de la paix. Nous voulons dire des conséquences politiques, car un auteur anglais a prétendu en montrer les conséquences économiques. 
    L'ouvrage retentissant de Keynes est un pamphlet d'apparence scientifique qui a obtenu un succès de curiosité et de scandale par les paradoxes dont il est rempli. 
    Il est devenu le manuel de tous ceux qui désirent que l'Allemagne ne paye pas ou paye le moins possible les frais de son entreprise manquée.
    La thèse de Keynes est bien connue. Elle a exercé une action certaine sur l"opinion et sur le gouvernement britanniques.
    Ce qui est curieux, c'est que le premier auteur qui se soit appliqué , de son point de vue spécial, un point de vue financier, à étudier les suites de la paix, ait été conduit à des conclusions pessimistes. Il est vrai que ce pessimisme est unilatéral. Keynes voit noir pour les pays vaincus. Il est optimiste pour les vainqueurs. Son évaluation des dommages que la France a subis est très basse. Il estime que nous relèverons nos ruines à beaucoup moins de frais qu'on ne l'estime en général. C'est le sort de l'Allemagne qui lui donne du soucis. Et il répète comme un lugubre refrain que si l'Allemagne n'est pas ménagée, si elle ne se relève pas avec la complaisance et l'appui des nations victorieuses, l'Europe toute entière tombera dans la détresse et dans le chaos. 
    Dans son épilogue, Keynes parle de "ces courants inconnus qui coulent sans cesse sous la surface de l'histoire politique et dont nul ne peut prévoir les résultats." Pour lui (sa pensée est claire et elle se dégage de tout son livre), ces courants sont déterminés par les forces économiques et par elles seules. C'est un autre aspect, un aspect conservateur, de la conception matérialiste de l'histoire..." 

    2. Pages 81/82 :

    "...Il n'est pas douteux que, dès la première heure, M. LLoyd George et M. Wilson n'aient été en garde. Ils ne voulaient pas d'une dissociation de l'Allemagne. Ils n'en voulaient pas pour des raisons philosophiques et politiques. A ces raisons, les négociateurs français n'en opposaient pas, parce qu'ils n'en avaient pas. Ils n'en avaient pas parce que leur philosophie était, au fond la même, que celle de leurs interlocuteurs anglo-saxons : le droit des nationalités d'abord, et la nationalité allemande devait avoir les même droits qu'une autre; l'évolution, et comme l'évolution interdit que l'on revienne en arrière, cinquante ans devaient avoir rendu l'unité allemande indestructible.
    En partant de là, on fit ce qu'on devait faire : on lui donna la consécration du droit public qui lui manquait, on aida les centralisateurs prussiens à compléter l'oeuvre de Bismarck. 
    On nous dit qu'une politique réaliste et pratique le voulait aussi, qu'une grande Allemagne aux rouages simplifiés, formant un tout économique, serait, pour nos réparations, un débiteur plus sûr qu'une Allemagne composée de petits Etats médiocrement prospères. 
    Ce raisonnement commence à apparaître comme une des folies les plus remarquables de l'histoire moderne. Nous y avons gagné que quarante millions de Français sont créanciers d'une masse de 60 millions d'Allemands, et pour une créance recouvrable en trente ou quarante années..."

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Editorial de Philippe Schneider (La Lorraine Royaliste), défendons nos racines, défendons notre patrimoine…

    Nous assistons depuis quelques semaines a des agissements inquiétants : des bandes de fous furieux s’en prennent à notre pays, son passé, son histoire, des statues ou des noms de rue. Ce sont souvent des groupes composés d’immigrés ou descendants d’immigrés ayant souvent des comportements que l’on pourrait qualifier de « racialistes ». Ils sont aidés par les habituels agitateurs d’extrême gauche. Ils manifestent, souvent violemment, et bénéficient de la complaisance du pouvoir « macronien » et de la complicité de la « gauche » en général.

    Certains marxistes y voient la possibilité de mettre en place un processus révolutionnaire en remplaçant la lutte des classes, qui ne fonctionne plus, par la lutte des races comme l’a très bien dénoncé Manuel Vals. Après tout, le processus révolutionnaire, c’est d’opposer une partie d’un pays contre une autre pour « arriver à un monde meilleur ». Alors pourquoi pas la « lutte des races ». Ils ne voient pas ou font semblant de ne pas voir qu’ils se rapprochent ainsi de leurs « cousins/ennemis » qu’étaient ces autres révolutionnaires, les « nazis » ! Et ceux qui, en face, voudrait défendre la « race blanche » rentrent dans ce même jeux révolutionnaire et s’en font, bien involontairement souvent, les complices. Ce sont les Français qu’il faut défendre !
    Tous ces révolutionnaires, y compris les Français particulièrement durant les heures les plus sombres de notre histoire (fin XVIII°), mais aussi avant avec les milices protestantes, s’en prennent aux symboles de notre civilisation.
    « La fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. » Écrivait le grand historien Jacques Bainville, historiquement un des responsables de l’Action Française. C’est cette nation que tous les Français reçoivent en héritage et doivent – c’est leur devoir – transmettre à leurs héritiers si possible après l’avoir améliorée. Il leur faut donc d’abord la connaître et c’est par l’histoire – tous les domaines de l’histoire – que cela peut se réaliser. L’étude de la littérature, des monuments, des hommes – particulièrement ceux « statufiés » ou qui ont donné leur nom à une rue – et d’autres choses encore, est indispensable à cette connaissance qui nous fait aimer notre pays. Oh, certes, il y eut des moments moins glorieux que d’autres, des dirigeants peu recommandables, des actions, des faits condamnables mais dans l’ensemble nous pouvons être fiers de notre passé, de nos ancêtres. Mais nous devons tout connaître afin d’en tirer les leçons afin de préparer un avenir qui soit moins mauvais. C’est toute la méthode que nous a appris Charles Maurras. Il l’appelait « l’empirisme organisateur » qu’il résumait ainsi : « la mise à profit des bonheurs du passé en vue de l’avenir que tout esprit bien né souhaite à son pays. » Et il ajoutait : « La méthode qui me sembla toujours la mieux accordée aux lois de la vie n’a jamais délivré un quitus général au « bloc » de ce que les Pères ont fait. En accordant à leurs personnes un respect pieux, l’esprit critique se réserve d’examiner les œuvres et les idées » et encore : « Mais l’esprit critique voir clair : l’esprit révolutionnaire ne sait ni ne veut regarder : Du passé faisons table rase, dit sa chanson. Je hais ce programme de l’amnésie. »
    Tout est dit. Nous reprenons totalement cette méthode et voulons l’appliquer aujourd’hui. C’est pourquoi nous condamnons tout dommage à notre patrimoine et souhaitons que toute atteinte à son intégralité soit sévèrement condamnée. Les révolutionnaires veulent faire de tous les habitants de notre pays des individus déracinés, sans passés, sans attache, sans famille stable, vivant dans le présent, exigeant un monde « meilleur » fantasmé. Cela convient fort bien aux financiers qui dominent le monde car eux aussi souhaitent avoir une population déracinée, manipulable, interchangeable, prête à acheter ce qu’ils veulent quand ils le veulent. C’est la raison pour laquelle nos dirigeants républicains font en sorte que l’histoire ne soit plus enseigné ou très mal, coupant les jeunes français de leur passé. Ils peuvent ainsi plus facilement être manipulés. Et comme il vaut mieux qu’ils ne se posent pas trop de question, rien de mieux que de supprimer monuments, statues, noms de rue….
    Pourtant, si nous voulons retrouver la paix civile, de plus en plus mise à mal dans notre pays, il faut que tous nos enfants connaissent le passé de la France pour aimer notre pays et travailler tous ensembles à l’améliorer. J’écris bien tous, y compris les Français de fraiche date. C’est la seule manière de les intégrer. Un homme d’ascendance magrébine le résumait très bien en disant que l’expression symbolique « nos ancêtres les gaulois » devait être intégré par tous les Français non, bien sûr, « biologiquement » mais « intellectuellement ». Il voulait dire par là que tous doivent intégrer le passé de la France, l’aimer pour poursuivre tous ensemble l’histoire de notre Nation. Philippe de Villiers, dans son dernier livre, écrit en conclusion : « La France n’est pas seulement un état civil, elle se déploie, depuis les Tropiques jusqu’au neiges éternelles, comme un poème de nature et de vie aux harmoniques sublimes. Elle est encore plus que tout cela. La France est un roman d’amour. ».
    Comment recomposer notre pays, faire de tous ses habitants, ou du moins de la plupart d’entre eux, des « amoureux de la France » dans une république qui divise par principe ? Poser la question est y répondre : il n’y a pas de possibilité de redressement dans ce régime. L’histoire, et sainte Jeanne d’Arc, nous montre le chemin : pour sauver la France, il faut lui rendre son Roi !

  • Nouvelles du Blog: de la semaine ecoulée à celle qui vient.....

                La progression de notre Blog à tous continue. Au début, c'était "le petit blog qui monte, qui monte....", maintenant ce n'est plus un petit Blog, mais il monte toujours. Qui s'en plaindrait ? On verra où nous en sommes dans quinze jours, mais si la progression actuelle se poursuit, et si on prolonge la courbe de la première quinzaine, nous dépasserons encore fin octobre les chiffres de fin septembre....

                 Sinon, plusieurs albums sont en voie d'achèvement et seront bientôt disponibles: en premier, le Mont Saint Michel, dans la série Racines. Et, dans les Ephémérides, au 17 octobre, jour de la mort de Chopin, on écoutera la valse n° 11; et, au 23 octobre, on écoutera la Marche de Robert Bruce, pour célébrer l'Auld Alliance entre français et écossais....

    Voici ce que vous trouverez à partir de dimanche sur le blog (sauf modifications de dernière minute imposées par l'actualité...) 

    • Notes longues : 
    • Dimanche : Après le Jan Karski de Yannick Haennel.
    • Lundi : Le regard vide, extrait n° 11 et 12.
    • Mardi : Prix orange et prix citron.
    • Mercredi : Hilaire de Crémiers a lu pour nous (1/2): Jean-François Mattéi....
    • Jeudi : Hilaire de Crémiers a lu pour nous (2/2): Alain Finkielkraut...
    • Vendredi : Tensions et contradictions dans les  mondes musulmans.
    • Samedi : Nouvelles du Blog....

     

    •  Notes courtes :
    • Dimanche: Le sourire du dimanche (Emancipation de la femme...).
    • Lundi: Yvan Blot parle du légal et du légitime.
    • Mardi: Tony Kunter présente son Maurras sur Radio Courtoisie.
    • Mercredi: Hortfefeux cité à comparaître: Tu l'as voulu, Georges Dandin !...
    • Jeudi: Patrimoine: du nouveau sur Cluny...
    • Vendredi: Sylvain Gouguenheim, les nations, les identités....
    • Samedi: L'analyse économique de Jacques Sapir.

          Ephémérides :

    ·       Dimanche : Affaire des Placards. Révocation de l'Edit de Nantes. Mort de Bonchamp. Maurice Allais reçoit le Prix Nobel de l'économie. Naissance: Henri Bergson.

    ·       Lundi  : Capitulation de Yorktown. Début de la Retraite de Russie. Thérèse de Lisieux proclamée Docteur de l'Eglise.

    ·       Mardi :  Naissance de Stanislas Leszczynski. Victoire d'Ulm. Bataille de Navarin et indépendance de la Grèce.

    ·       Mercredi : Découverte de Saint Pierre et Miquelon. Naissance de Jean Bart. Fondation de la Comédie française. Trafalgar. Publication des Mémoires d'Outre-Tombe. Authentification de la Grotte Cosquer

    ·       Jeudi : Le premier saut en parachute. Création de l'AFP. Mort de Paul Cézanne.

    ·       Vendredi : Auld Alliance (traité d'allaince défensive entre la France et l'Ecosse). Décret de la Convention ordonnant la destruction des statues de rois de la façade de Notre-Dame de Paris.

    ·       Samedi : Mort de Hugues Capet. Consécration de la cathédrale de Chartres. Signature des Traités de Westphalie.

  • Sur Sacr TV, nos raisons pour la Monarchie - 1.

    « Un homme qui travaille à assurer sa dynastie, qui bâtit pour l'éternité est moins à craindre que des parvenus pressés de s'enrichir et de signaler leur passage par quelque action d'éclat. »

    « Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un pays sont presque toujours ceux qui le représentent. »

    P-J Proudhon

    "Tant que les ambitieux et les intrigants trouveront dans les perturbations sociales le moyen légal et facile de pénétrer dans les assemblées et les ministères, les lois même seront forgées en vue de provoquer et faciliter ces perturbations."

    Charles Maurras

  • Samedi, à Toulon, on a exalté le riche héritage de la Vendée provençale...

    Ce samedi, mes excellents amis Toulonnais m'ont, une fois de plus, fait le grand honneur et la grande joie de me demander d'être présent parmi eux.

    Il s'agissait de regarder derrière nous, pour voir qui nous étions et d'où nous venions, afin de reprendre des forces pour continuer de l'avant, menant le seul combat qui vaille : une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..." (Léon Daudet)

    Alban_de_Villeneuve-Bargemon.pngJ'ai donc évoqué "la Vendée provençale", depuis ses origines, c'est-à-dire depuis le premier jour de la révolution; raconté (trop) rapidement comment les Conventionnels eux-même nous ont appelé, nous Provençaux, "une autre Vendée"; évoqué le baron de Vitrolles, l'un de ceux qui - Jacques Bainville l'atteste - a permis la Restauration, et aussi Alban de Villeneuve Bargemon, précurseur du magnifique mouvement des royalistes sociaux au XIXème siècle : "Je voudrais avoir autant de Bargemon qu'il y a de départements : j'en ferais 86 préfets !" disait Louis XVIII...

    Puis rappelé la "touche provençale" et son apport immense au royalisme français : Mistral, Daudet, Maurras, bien sûr, mais aussi les grands Rassemblements royalistes, ceux de l'avant guerre - Barbentane, Roquemartine... - puis ceux de Montmajour et des Baux; les présidences du Commandant Dromard, de Pierre Chauvet et de Jean Arnaud, trois personnes dont je voulais symboliquement que les noms fussent prononcés, même et surtout devant des jeunes qui ne les avaient pas connus...

    Rappelé aussi comment, après une sorte de premier essai avec Je suis Français (dont j'assurais une ou deux pages d'échos et, avec Pierre Builly, une grande série d'entretien avec une bonne trentaine de personnalités) j'avais fondé, en 2007, lafautearousseau, le premier quotidien - certes bien plus modeste qu'elle... - dont l'Action française disposa depuis la scandaleuse et ignoble Epuration de 45, qui ne fut qu'une vulgaire re-Terreur...

    De nombreuses et intelligentes questions du public, lui aussi nombreux, et jeune, m'ont permis de terminer cet exposé par un dialogue fructueux et enrichissant...

    Merci à mes amis Toulonnais de m'avoir permis, une fois de plus, d'exercer mon (beau) métier de professeur; et de m'avoir donné l'occasion, une fois de plus, de me retrouver, militant, au milieu de mes amis et frères militants... 

    François Davin

  • Livres • PIERRE BOUTANG, MODE D'EMPLOI

     

    L'oeuvre de Pierre Boutang est un continent dont les falaises abruptes paraissent plonger droit dans les profondeurs de l'océan. Une voie d'accès possible — la plus pénétrante, peut-être — est de le suivre sur les chemins escarpés de sa vie. C'est ce que nous propose Stéphane Giocanti. Dont il est fait ici une remarquable analyse*.

     

    Par Christian Tarente

    « Vous parlez comme un livre ! » lançait un jour Boutang, moqueur, à un jeune fanfaron. Mieux qu'à nul autre, c'est pourtant à lui-même que cette boutade pourrait s'appliquer à la lettre : il parlait comme il écrivait, d'un même rythme, sans rupture ni rature. L'habitait une sorte de densité permanente, que seuls désarmaient, à certains moments, l'humour ou l'émotion. Ce poids spécifique, propre à sa nature même, issu de quelque grâce inexpliquée, n'est évidemment pas pour rien dans le sentiment répandu que son oeuvre est d'un accès difficile. Aussi est-ce souvent par certains aspects particuliers de son travail, notamment la critique littéraire (Les Abeilles de Delphes, La Source sacrée, La Fontaine politique), que beaucoup parviennent à l'aborder. Avec le risque d'être tentés d'en rester là, de ne pas oser affronter ses autres grands livres - Ontologie du secret, Apocalypse du désir, Le Purgatoire, ou le Maurras... -, dont la lecture peut prendre l'allure d'une épreuve rebutante, voire dissuasive.

    DEUX PERSONNAGES CAPITAUX,
    TOUS DEUX PRÉNOMMÉS CHARLES...

    On ne se risquera pas ici à prétendre que Boutang est plus facile à lire qu'on ne le croit. Entrer dans sa vision des choses et dans son mode de pensée implique indéniablement un effort, une ascèse si l'on veut. Il faut l'admettre d'emblée : ce n'était pas un adepte de la clarté classique, son oeuvre ne s'ordonne pas comme un jardin à la française. Non qu'il ne soit pas lumineux, mais la lumière procède chez lui d'harmoniques complexes qui ne demandent qu'à révéler leurs surprenantes richesses. Il y a quelque chose d'essentiellement musical dans la manière dont sa pensée s'élabore et se déploie. Parfums, couleurs et sons s'y répondent d'une manière qui n'appartient qu'à lui, et qu'il va chercher dans tout ce qui a fait la matière même de sa vie.

    Né sous la calamiteuse IIIe République, marqué au fer par la Seconde Guerre mondiale, son itinéraire s'est vu éperonné par l'enchaînement diabolique des événements. Deux personnages capitaux, tous deux prénommés Charles, vont y jouer, à des titres bien différents, un rôle déterminant À 14 ans, le jeune Pierre découvre le bouleversant Corps glorieux de Maurras (reproduit dans le Dossier H « Pierre Boutang »), que son père lui lit les larmes aux yeux. Sans encore bien le comprendre, il découvrait l'inquiétude métaphysique du chef de l'Action française. Dès lors, le discours sur l'amour de Diotime dans Le Banquet de Platon suffira à faire de lui un platonicien à vie. Et décider de son destin de philosophe. Le débat Maurras-Boutang sur Platon et Aristote, dialogue d'une vie, restera au coeur de l'étonnante et indestructible fidélité, « jusqu'au bout de son souffle », de Boutang à son vieux maître. En dépit - et peut-être à cause - de l'antisémitisme d'État, de Vichy, de l'épuration, de la prison, de la vieillesse...

    L'autre Charles, ce général qui s'est forgé une légitimité de la manière poignarde que l'on sait, sera pour Boutang, loin de sa vie intime certes, l'occasion de grandes rencontres d'idées et de vives espérances pour le pays, mais aussi (surtout ?) de cruelles déceptions et d'amères frustrations.

    C'est sur ce fond de décor que les grandes étapes de sa vie vont s'installer, induisant plus ou moins directement la parution de ses oeuvres. 1947 : journaliste à Aspects de la France ; 1950 : lettre de Maurras lui interdisant le découragement (« Il faut que l'arche franco-catholique soit mise à l'eau face au triomphe du pire et des pires ») ; 1955 : fondation de La Nation française, qui paraîtra chaque semaine pendant douze ans ; 1967 : réintégration à l'Université : il devient professeur de lycée ; 1973: soutenance de thèse portant sur l'ontologie du secret ; 1976: nommé professeur à la Sorbonne, malgré la cabale menée contre lui par Derrida, il y enseignera jusqu'en 1989, marquant de son empreinte toute une génération de jeunes philosophes (Marion, Bruaire, Colosimo, Mattéi,...).

    LA VIE MOUVEMENTÉE DE BOUTANG,
    VOIE D'ACCÈS À SON OEUVRE

    AVT_Pierre-Boutang_2022.jpegL'étroite imbrication entre une vie hors du commun et une oeuvre qui ne l'est pas moins forme la substance même de la magistrale biographie que vient de publier Stéphane Giocanti. S'appuyant notamment sur les Cahiers que Boutang a tenus de 1947 à 1997 (des milliers de pages, encore inédites, mais bientôt publiées), il fournit une masse considérable d'informations, des plus simples - notamment les agitations de sa vie personnelle, traitées avec délicatesse - aux plus décisives. Leur grand mérite est de grandement contribuer à éclairer le sens de son oeuvre.

    Prenons par exemple Ontologie du secret, son « maître-livre », salué par les plus grands. Simple sujet de thèse ? Non, dit Giocanti, c'est depuis la fin de la guerre qu'il porte en lui un traité de métaphysique tournant autour du « désir de l'origine », et de « l'origine comme fondement du désir » : l'origine absolue, c'est Dieu même, et sa Parole créatrice qui se révèle dans le secret. Au service de sa réflexion, Boutang mobilise des lectures considérables qui touchent à presque toute la culture occidentale : des présocratiques, Platon (le Parménide, qu'il récitait par coeur) et Saint Augustin à Musil et Pound, en passant par tous les grands noms de la philosophie, de Descartes et Kant à Heidegger et Wittgenstein, mais aussi Giambattista Vico (le napolitain de la Scienza nuova, sa grande redécouverte), Dante, Nicolas de Cusa, Shakespeare, Pascal, le cardinal de Retz, Max Scheler, Simone Weil, Freud, Dostoïevski... Pas l'ombre d'une cuistrerie, pourtant : de l'érudition, certes, mais au seul service de ses démonstrations. Sans compter un large appel fait aux rencontres et aux souvenirs personnels.

    Comme l'a noté Gabriel Marcel, Ontologie du secret est un périple, une sorte d'Odyssée à la manière, peut-on dire, de James Joyce. D'ailleurs, Boutang s'en souviendra en écrivant Le Purgatoire, ce roman-confession dont Giocanti nous fournit, là encore, et comme il le fait pour l'ensemble de. ses livres, les tenants et aboutissants biographiques.

    Avec cet ouvrage, nous disposons désormais de deux outils majeurs d'explicitation de l'oeuvre du Forézien : l'autre est le « Dossier H » publié à L'Âge d'Homme en 2002, sous la direction du même Giocanti et d'Axel Tisserand. Parmi ses contributions, Stéphane Giocanti s'était attaché à explorer le lien entre Boutang et Maurras. Ce lien indéfectible ne cesse de nous interroger. Chez un esprit de cette trempe, la fidélité filiale n'explique pas tout.

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    PIERRE BOUTANG, de Stéphane Giocanti, Flammarion, coll. Grandes biographies, 2016, 460 p., 28 euros.

    * Politique magazine, mai 2016

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

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    Le 2 Octobre prochain : Veillée de prières à Paris pour le Liban souffrant...

    SOS Chrétiens d'Orient
     
    Nos amis de Notre-Dame-d’Orient-et-d’Occident vous invitent à une veillée de prières pour le #Liban souffrant Vendredi 2 Octobre prochain à 20h00 à l’église Saint-Roch à Paris. Venez nombreux!
     

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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    https://enmarchepourlavie.fr/2020/07/23/rendez-vous-le-17-janvier-2021-pour-le-plus-grand-evenement-provie-de-france/

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    C'est la reprise pour le Cercle Léon de Montesquiou

    Jeudi 1er Octobre à 20h00 l'Action française Bordeaux vous invite à son Cercle Léon de Montesquiou pour une conférence dont le thème sera histoire de l'Action française : des origines à 1945 animée par Louis André.

    Venez animer les échanges et les discussions ! Nos réunions sont ouvertes à tous.

    Plus d'informations en message privé.

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    Vendredi 2 Octobre à 19h00 l'Action française Lyon vous invite à un Cercle-formation dont le thème sera la garde à vue pour former nos militants animé par un avocat.

    Places très limitées.

    Inscriptions en MP.

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    L’Action française Rennes vous invite à sa rentrée militante le Samedi 03 Octobre à 14h00.

    Inscription et lieu en mp

    Conférences
    Banquet du soir
    Camaraderie

    Annonce des conférenciers dans les prochains jours !

    Participation de 15€ demandée.

    Après une présentation par le chef de la section rennaise, Francis Venciton (secrétaire général adjoint) donnera une conférence dont le thème sera la pensée d’Action Française.


    N’hésitez pas à nous contacter en MP pour vous inscrire, places limitées 

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    L’Action française Limoges vous invite à sa réunion de rentrée militante le Samedi 03 Octobre à 15h00. 

    Après une courte pause estivale, l'Action Française Limoges est de retour pour vous proposer formation intellectuelle et physique, camaraderie et militantisme !

    Une occasion en or pour se retrouver ou se rencontrer autour du même intérêt commun : la France !

    La réunion est ouverte à tous alors n'hésitez pas à nous rejoindre !

    Plus d'informations en MP.

    Renseignement : limoges.etudiants@actionfrancaise.net

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    Banquet de la fédération d’Ile-de-France

    Nous vous attendons pour bien débuter cette nouvelle année militante autour d’un grand banquet d’AF à 20h dans un restaurant parisien*, inscription obligatoire !

    Vente de billets en ligne *Le lieu vous sera communiqué ultérieurement par courriel.

    https://www.actionfrancaise.net/evenement/banquet-daf/

     

     

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

    Après une longue interruption due au confinement et aux vacances, le Cercle de Flore revient enfin.

    Nous aurons l'honneur de recevoir, pour notre rentrée le Vendredi 2 Octobre prochain à 20h00, le juriste et essayiste Frédéric Rouvillois, qui nous présentera son dernier livre "Liquidation", sous-titré "Emmanuel Macron et le saint-simonisme", ouvrage dans lequel il exhume les racines philosophiques lointaines du macronisme. Une généalogie qui permet de mieux comprendre comment la réduction du politique à l'économie et à la technique, qui fut initiée à l'aube de la société industrielle et théorisée par Saint-Simon, trouve son achèvement dans le monde ouvert, fluide, "liquide" de Macron.

    Frédéric Rouvillois nous parlera aussi, par la même occasion, de son précédent livre, "Les Fidèles", qui montre par la voie du roman comment l'on peut résister à cette liquidation, et demeurer fidèle jusque dans les ruines du monde moderne.

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence, dans le respect évident des gestes barrières.

    Le Vendredi 2 Octobre à 20h00
    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris
    Métro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre
    PAF : 10 € (conférence + buffet)

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    https://www.facebook.com/events/318942729396302/

     

     

    Nous aurons l'honneur de recevoir  le Vendredi 16 Octobre prochain à 20h00, nous aurons l'honneur de recevoir François Bousquet pour une conférence dont le thème sera  Biopolitique du coronavirus

    Un buffet suivra la conférence, dans le respect évident des gestes barrières.

    Le Vendredi 16 Octobre à 20h00

  • DE L’HUILE SUR LE FEU... par François Marcilhac

     

    500021990.jpgComme un marronnier dans la presse, la question du « droit du sol », stupidement opposé au « droit du sang » — la France connaît les deux — revient à intervalles réguliers dans le débat politique à la faveur des raz-de-marée migratoires que subit le pays sur son sol non seulement métropolitain, mais aussi ultra-marin.  

    Sarkozy, qui n’est pas à une indécence prêt, y est même allé de son petit couplet, à la faveur du déplacement de Manuel Valls, le 13 juin dernier, à Mayotte, notre 101e département. Les Mahorais auraient souhaité que le Premier ministre prononçât des paroles fortes sur la question des clandestins. Les pouvoirs publics les estiment en effet à 70 000, soit un tiers de la population, essentiellement des Comoriens qui, contrairement aux Mahorais, ont choisi l’indépendance en 1975. C’est ainsi que Mamoudzou, la capitale de l’île, est devenue la première maternité de France, l’indépendance ne s’étant pas traduite pour les Comoriens par une élévation de leur niveau de vie... Mais peut-être le refus de traiter la question des clandestins n’a-t-elle pour seul objectif, partagé par une droite qui fit tout pour exclure en 1975 Mayotte-la-Française de la communauté nationale, de créer une situation irréversible de submersion de la population de souche, justifiant à terme le largage d’une île où les Mahorais seraient devenus minoritaires... On sait que les Comores n’ont jamais renoncé à l’annexion de Mayotte. 

    Quoi qu’il en soit, Valls n’a pas répondu à l’attente des Mahorais. Et ne s’est même que fort peu intéressé à la question des clandestins sur une île, rappelons-le, conservée à la France grâce à l’Action française et à la détermination de Pierre Pujo — ce qu’Olivier Stirn, le ministre de Giscard chargé à l’époque de brader nos territoires ultra-marins, reconnut publiquement. Faut-il s’en étonner quand le gouvernement accepte l’arrivée en métropole chaque année de dizaines de milliers de clandestins dont aucun, ou presque, n’est reconduit à la frontière ? Quand il est prêt à encourager l’appel d’air que constituerait, par dérogation au Règlement Dublin II, la répartition entre les différents Etats membres de l’Union, à la demande du président de la Commission européenne, des migrants qui atteignent, toujours plus nombreux, l’ « Eldorado » européen via la Méditerranée et l’Italie ? Quand, une fois arrivés en Europe, Schengen leur permet d’y voyager librement et de s’installer là où les prestations sont les plus avantageuses, avant d’y être — c’est du moins le cas en France — naturalisés par brassées ? Quand, enfin, nos politiques, de droite comme de gauche, font du droit du sol un sacro-saint « principe républicain », alors qu’il remonte à un arrêt du Parlement de Paris de 1515, voire à l’édit du 3 juillet 1315 de Louis X le Hutin ? Encore faut-il qu’il y ait un « sol », c’est-à-dire un Etat souverain, maître de ses frontières, ce qui n’est plus le cas de la France. Dès lors le « droit du sol » est devenu le droit d’être envahi. Remettre en cause, au moins pour mieux l’encadrer, ce qui n’est pas un dogme, mais une pratique historique correspondant à une période de maîtrise des flux migratoires, est devenu une nécessité vitale. 

    Ce n’est pas la provocation du recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, appelant sur Europe 1 le lundi 15 juin à « utiliser des églises vides pour servir au culte musulman », c’est-à-dire au grand remplacement d’un culte par un autre, qui favorisera le « vivre ensemble » si cher à nos élites. Nos églises devraient-elles faire les frais des dissensions internes à l’ « islam de France » et de la peur de Dalil Boubakeur de se voir dépasser par les fondamentalistes ? Il avait déjà appelé le 5 avril dernier, au cours du rassemblement annuel des musulmans de France, organisé chaque année lors des fêtes pascales, à doubler le nombre des mosquées. A-t-il cette fois cherché, pour montrer son intransigeance, à saborder la première réunion, organisé ce même jour, de l’instance de dialogue avec l’islam de France voulue par Manuel Valls ? Selon ce dernier, « l’islam suscite encore des incompréhensions, des a priori, du rejet chez une partie de nos concitoyens, des amalgames. [...] Il faut donc [...] faire jaillir au grand jour ce qu’est la réalité de l’islam de France. » Il n’est pas certain que par sa provocation Dalil Boubakeur ait aidé Valls à lever les « incompréhensions » et à « faire jaillir au grand jour ce qu’est la réalité de l’islam de France », du moins dans le sens souhaité par le Premier ministre. « Les églises ne sont pas des bâtiments multi-usage », a rappelé l’évêque de Pontoise, Mgr Lalanne, également représentant de la Conférence des évêques de France, qui s’est dit, sur RTL, ce même lundi, « totalement opposé » à ce projet. Et de rappeler que « les églises sont des lieux sacrés, qui [...] ne peuvent être utilisées à un autre dessein qu’à l’expression de la foi chrétienne. [...] on ne doit pas jouer avec les symboles. » Il est dommage que Dalid Boubakeur n’apparaisse plus comme cet interlocuteur dans lequel Pierre Pujo, voyait un « grand musulman français » (L’AF du 12 février 1995) préconisant « un islam modéré, respectueux des mœurs et des traditions françaises » (L’AF du 6 novembre 2003). Dans nos propres colonnes (L’AF du 12 juin 1997), le recteur souhaitait, après avoir évoqué le sacrifice des musulmans français lors des deux conflits mondiaux, « gagner l’estime et la sympathie » de nos lecteurs et « améliorer une situation psychologique actuellement défavorable aux musulmans de France » en rappelant que, « dans l’Islam, l’amour de la Patrie est un élément de la foi ». Dans son commentaire de la Charte du culte musulman en France de 1994, n’avait-il pas du reste souligné « l’attachement tout maurrassien des musulmans à la France » avant de se réclamer (Le Point du jeudi 20 avril 2006) d’ « un amour de la patrie aussi fort que celui de Maurras ou de Barrès » ? 

    Un islam français acculturé, c’est-à-dire respectueux de l’identité nationale, qui est indéfectiblement chrétienne, est non seulement possible mais nécessaire. Encore faut-il que ses représentants les plus écoutés ne jettent pas de l’huile sur le feu des passions identitaires en justifiant, par des provocations inutiles, des craintes qu’il est facile d’instrumentaliser en ces temps troublés.  

    PS : Le fait que la mosquée de Paris ait par la suite envoyé un communiqué de presse aux médias, dans lequel le président du CFCM revient sur ses propos, ne change rien au nôtre.

     

    François Marcilhac - L’Action Française 2000

     

  • Retour sur le Camp Maxime Real Del Sarte 2013 : entretiens avec trois campeurs...

    craf fleur de lys.jpgL’AF a interrogé trois participants sur leur semaine au CMRDS...

    1. Antoine, Secrétaire Général de l’AFE, membre de la maîtrise pour son 3ème CMRDS.

    * Les effectifs du camp ont doublé par rapport à l’an dernier. Que t’inspire cette dynamique ? 

    Antoine - Cette dynamique résulte d’une implication profonde et d’avant-garde de la part des militants d’Action Française contre le mariage gay, la GPA, la PMA, au sujet du prolongement de la crise grecque et de la guerre civile en Syrie.
Ajoutons-y les réunions publiques, les commémorations, les sessions du service d’ordre -notamment à Marseille - mais aussi les tractages, les ventes à la criée, les collages et autocollages. Nous récoltons les fruits de notre implication. Pour rappel, nous comptions une petite vingtaine de campeurs trois ans plus tôt.

     

    * Que retiendras-tu du CMRDS 2013 ?

    Ce CMRDS 2013 marque le début de notre renouveau, une génération émerge et constitue un noyau dur qui permet d’en fixer une nouvelle et de l’encadrer. Des "sections pôles" s’affirment : Marseille-Aix, Paris, Bordeaux, la Bourgogne et Lyon qui s’éveille. Nous gagnons en maturité politique et militante.

    * Les effets du CMRDS sur l’année militante sont-ils sensibles ?

    Effectivement, les effets se font déjà ressentir ! J’en prends à témoin la tenue d’une manifestation contre l’intervention en Syrie Place Dauphine le samedi 7 septembre, dès la rentrée, ayant rassemblé plus de 700 personnes. Cette manifestation a été organisée en seulement 3 jours par le Collectif des Étudiants Anti-Impérialistes, émanation de l’Action Française Etudiante. Il s’agit, à l’heure actuelle, de la plus grande manifestation ayant eu lieu en France à ce sujet. L’ambiance était au rendez-vous.
Le CMRDS a aussi vu la création d’une équipe de communication ayant pour but de donner une meilleur visibilité à nos activités et à notre pensée.

    * Et pour l’an prochain ?

    Pour le prochain CMRDS, nous relancerons une formule 5 jours de camp et 2 journées portes ouvertes. Cela permettrait de dépasser le cadre "jeune" du camp et de faire venir plus de familles par exemple. Nous prévoyons encore plus d’activités et plus de veillées. Si nous profitons de l’élan lancé par le CMRDS 2013, nous serons facilement 200 campeurs voire plus l’année prochaine !

     

    2. Isaure, lycéenne, participait à son premier camp cette année.

    * Peux-tu nous dire quelques mots sur ton premier CMRDS ? Quels souvenirs en garderas-tu ?

    Isaure - Ce premier CMRDS a été vraiment pour moi une confirmation dans mon engagement au sein de l’AF. Les conférences étaient très intéressantes, diverses et adaptées à tous les militants, qu’ils soient complètement débutants ou qu’ils aient une certaine expérience dans le mouvement. Celles de l’après-midi, notamment, m’ont appris beaucoup de choses sur les grandes lignes de la doctrine maurrassienne. En plus de la formation, le CMRDS m’a permis de mieux connaitre les militants de province (Marseille, Bordeaux, Bourgogne...) avec qui j’ai lié de belles amitiés. Tous les ateliers pratiques ont aussi été très enrichissants. Je garderais donc de très bons souvenirs de ce CMRDS, car nous avons su lier bonne ambiance et formation approfondie.

     

    * Que t’inspire notamment la forte mobilisation féminine cette année ?

    Les filles ont vraiment leur place à l’AF, même si elles sont encore en minorité (25% environ lors du CMRDS...). Mais nous sommes bien intégrées, notamment pendant les ventes à la criée ou la revue de presse.

    * Le camp a-t-il fait naître des projets militants ?

    Nous avons pour projet de relancer la section rouennaise et d’autres camarades vont faire de même à Dijon, Besançon ou encore Grenoble. De plus, une équipe de communication s’est constituée en partenariat avec une agence professionnelle pour faire entrer l’AF dans le web 2.0

    * On te retrouve au CMRDS 2014 donc ?

    On se retrouve bien sûr au prochain CMRDS, avec encore plus de militants ! Mais aussi dès à présent pour lancer l’année militante, partie sur les chapeaux de roue avec la mobilisation contre l’intervention militaire en Syrie. Je vais aussi m’impliquer davantage dans l’équipe de communication par exemple, et surtout comme je l’indiquais dans la création de la section rouennaise, donc plus m’engager dans l’AF !

     

    3. Gaspard, chef de camp en 1990, est venu passer quelques jours au CMRDS.

    * Un peu plus de vingt ans après avoir dirigé le CMRDS, quelles sont tes impressions à l’issue de l’édition 2013 ?

    Gaspard - Très positives. L’encadrement est plus organisé, plus managérial et semble avoir beaucoup mûri en une année. Il faut absolument veiller à ce que l’engagement des jeunes ne soit pas uniquement un refuge ("l’AF est une famille", assez belle et vraie en effet) et à ce que la doxa ne sclérose pas les intelligences au motif que "notre force est d’avoir raison". L’effervescence intellectuelle de la "Génération Maurras" permettait d’aller chahuter intellectuellement des pointures du camp d’en-face et, en leur tenant la dragée haute, d’acquérir un droit de parole.

    * Quel regard portes-tu sur la génération que tu as croisée lors de cette université d’été ?

    Excellent là aussi. Mais nous savons que la faiblesse de notre famille est de manquer parfois de rigueur et, pardon, de radicalité. Si nous nous investissons, ce n’est pas pour en retirer des bénéfices personnels (ils viennent par surcroît), mais pour la cause, celle-ci pouvant drainer des conséquences lourdes sur la famille, les amis non engagés, la vie professionnelle. Il faut insister sur la nécessité pour chaque militant d’être un bon propagateur du message et, pour ce faire, d’être au premier chef performant dans ses études. Un ingénieur, un grand chef cuisinier auront tou- jours davantage l’oreille de leurs auditoires que les seconds couteaux.

    * Historiquement, il a toujours été difficile pour des militants de trente à cinquante ans de trouver leur place au sein du mouvement. Est-ce une fatalité selon toi ?

    Non, il devrait être possible de réactiver la "vieille garde", ou du moins une bonne partie. Nous sommes quelques-uns à y travailler. La difficulté de l’exercice tient en effet dans la place que la structure permettra aux bonnes volontés de trouver, avec les contraintes et tempéraments de chacun. Un peu de patience avec les vieux !

    La suite du Dossier sur le CMRDS 2013 dans L’AF 2870

  • Balayons le défaitisme républicain, par Philippe Germain.

    Ce qui était espé­ré est donc main­te­nant démon­tré. La vision poli­tique d’Action fran­çaise sur la menace d’islamisation, est cohé­rente avec les réflexions du Chef de la Mai­son de France.

    philippe germain.jpgQuelle force de ne pas être une école de pen­sée hors sol. Quel espoir d’être un mou­ve­ment poli­tique pou­vant se ran­ger der­rière l’incarnation moderne de l’Histoire de France.

    La chose est d’importance, car de notre propre pole idéo­lo­gique, celui du « catho­lique et fran­çais tou­jours », remonte par­fois la petite ritour­nelle du défai­tisme. Celle que nous avions déjà enten­due entre les deux guerres mon­diales, alors que l’Action fran­çaise était la seule à dénon­cer le dan­ger ger­ma­niste. Très exac­te­ment celui de « l’islam ger­ma­niste[1] » car l’analogie était « en effet frap­pante entre la sombre ardeur des arabes au temps des pre­miers suc­ces­seurs du pro­phète et celle des fidèles du Füh­rer-chan­ce­lier[2] ». Cepen­dant la Droite répu­bli­caine de l’époque pré­fé­ra le « bon sens » et la « modé­ra­tion » aux alertes maur­ras­siennes. Ici trop de « sagesse », de « luci­di­té » mena la France à l’abime.

    La ritour­nelle défai­tiste d’aujourd’hui, tourne autour de deux notes de musique. L’une est répu­bli­caine et l’autre démo­crate. Si nous ne vou­lons pas cou­rir à la catas­trophe comme en juin 1940, il nous faut balayer les argu­ments défai­tistes du pole « catho­lique et fran­çais tou­jours ». Allons y.

    Tout d’abord, la note répu­bli­caine. Elle consiste à admettre le bien-fon­dé de la prio­ri­té du Poli­tique d’abord sur la guerre cultu­relle au long cours, mais en jouant la carte de la laï­ci­té comme bar­rage à l’Islamisation, par la mise en place éta­tique d’un « Islam de France ». Rai­son­ne­ment de « sagesse », car « les épi­sodes migra­toires qu’a connus la France dans les der­nières décen­nies ont ins­tal­lé une pré­sence durable des musul­mans au sein de la socié­té fran­çaise ». Et bien nous, maur­ras­siens, l’affirmons, comme face au ger­ma­nisme dans les années 1930, trop de sagesse conduit à délirer.

    Sou­rions d’abord du saut de carpe avec la loi de 1905 pour ensuite sou­mettre l’argument de « l’Islam de France » à l’histoire de son propre échec. L’échec sur trente ans, de la créa­tion éta­tique d’un inter­lo­cu­teur faci­li­tant « inté­gra­tion » des musul­mans dans la Répu­blique, comme le Vati­can lui à « ral­lié » les catho­liques. Repas­sons le film…

    • En 1989, Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur, ins­ti­tua un Conseil de Réflexion sur l’Islam en France (CORIF), pour éla­bo­rer un sta­tut devant régir un Conseil isla­mique de France. L’action demeu­ra sans suite.
    • En 1995, Charles Pas­qua, ministre de l’Intérieur, créa le Conseil Repré­sen­ta­tif des Musul­mans de France (CRMF). Il n’eut qu’une exis­tence éphémère.
    • En 1999, Jean-Pierre Che­vè­ne­ment, ministre de l’Intérieur, lan­ça une Isti­châ­ra (« Consul­ta­tion ») invi­tant à adop­ter une « Décla­ra­tion d’intention rela­tive aux droits et obli­ga­tions des fidèles du culte musul­man en France », qui au final devint : « Prin­cipes et fon­de­ments juri­diques régis­sant les rap­ports entre les pou­voirs publics et le culte musul­man en France ». En fait on ouvrait la voie à une négo­cia­tion d’égal à égal entre la Répu­blique et l’Islam. Sou­mis­sion, sou­mis­sion républicaine !
    • En 2003, Nico­las Sar­ko­zy, ministre de l’Intérieur, après une nou­velle consul­ta­tion abou­tit à la créa­tion du CFCM[3], (asso­cia­tion 1901) bien inca­pable de résoudre la dépen­dance finan­cière envers des pays étran­gers. Qui a dit que la Répu­blique c’est le règne de l’Etranger ?
    • En 2016, Ber­nard Caze­neuve, ministre de l’Intérieur, créa L’Association musul­mane pour un Islam de France pour recher­cher des finan­ce­ments fran­çais pour les mos­quées, la rétri­bu­tion des imams et de garan­tir la trans­pa­rence des fonds étran­gers. Vous allez rire, elle n’a jamais fonctionné.
    • En 2016 éga­le­ment, créa­tion d’une Fon­da­tion de l’islam de France (FIF), recon­nue d’utilité publique, char­gée d’encourager la recherche isla­mo­lo­gique pour pro­mou­voir « un islam com­pa­tible avec le pacte répu­bli­cain ». Quel aveu ; oui c’est une évi­dence l’Islam n’est pas soluble dans la laï­ci­té républicaine.
    • Depuis 2019, la fies­ta conti­nue… et la FIF est concur­ren­cée par l’Association musul­mane pour l’islam de France (AMIF), fon­dée par Hakim El-Karoui, ancien col­la­bo­ra­teur du Pre­mier ministre Jean-Pierre Raf­fa­rin et répu­té proche d’Emmanuel Macron.

    Arrê­tons de tirer sur l’ambulance répu­bli­caine ! Res­tons-en là, sur sa soi-disant capa­ci­té à régler la menace d’Islamisation ! Non la laï­ci­té répu­bli­caine n’est pas effi­cace pour lut­ter contre le Dji­had cultu­rel. Les rodo­mon­tades sur l’intégration laïque sont de la poudre aux yeux, pire, une sorte de ligne Magi­not face aux pro­blèmes posés par l’Is­lam. La laï­ci­té répu­bli­caine n’est que le résul­tat d’un com­pro­mis avec l’E­glise. Com­pro­mis que n’ac­cep­te­ra jamais l’Is­lam, car il nie­rait ce qu’il est. Une loi qui orga­nise la société.

    Indis­cu­ta­ble­ment l’objection, des natio­naux-répu­bli­cains du pole idéo­lo­gique « catho­lique et fran­çais tou­jours », repo­sant sur le pro­jet poli­tique d’un Islam de France, est reje­tée par la réa­li­té. Elle n’est pas sage, elle n’est que défaitiste.

    Seul un état fort en haut, tour­né vers l’avenir mais ados­sé sur la tra­di­tion capé­tienne sera capable de pro­cé­der à la refon­da­tion de la laï­ci­té répu­bli­caine. Le Prince y est prêt. Il s’y est enga­gé solen­nel­le­ment le 27 sep­tembre 1987 au châ­teau d’Amboise : « … je m’efforcerai d’être digne de la haute charge à laquelle m’invitent le des­tin et les lois tra­di­tion­nelles de la France… » Est-ce assez clair ?

    Mais voi­là… le pole idéo­lo­gique joue aus­si sur une seconde note de son cla­vier défai­tiste. La note démocrate…

    [1] Charles Maur­ras, AF du 3 decembre 1933.

    [2] Jacques Dele­becque, AF du 3 mai 1935.

    [3] Conseil Fran­çais du Culte Musulman.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Livres • Un anarchiste conservateur

     

    Par Eugénie Bastié

    Une excellente recension* à propos d'un livre dont le sujet - Proudhon - retiendra toute l'attention des lecteurs de LAFAUTEAROUSSEAU.

     

    2863182147.2.jpgOn retient de lui la célèbre sentence provocatrice : « La propriété, c'est le vol ». Il était revendiqué par Jaurès et Maurras, il a influencé Bakounine et Péguy. Pierre-Joseph Proudhon a joué un rôle de premier plan dans l'histoire de la philosophie politique. Né vingt ans après la Révolution française, à Besançon, l'inventeur du mot « anarchisme » est inclassable. Autodidacte, rare penseur du XIX° siècle à être issu d'un milieu ouvrier, Proudhon fut journaliste, polémiste, philosophe et même député en 1848. Dans son essai Pierre-Joseph Proudhon, l'anarchie sans le désordre, Thibault Isabel nous invite avec pédagogie à découvrir les multiples facettes d'un philosophe sous-estimé, perdant de la bataille des idées.

    Proudhon tente de réconcilier dans un « anarchisme conservateur » le besoin d'autorité et celui de liberté. Dans la lignée du socialisme à la française d'un Fourier ou d'un Leroux, il plaide pour une « philosophie des producteurs » qui mette le travail au centre de la société. Contrairement à Marx qui souhaite renverser le capitalisme par le haut, quitte à employer les moyens les plus brutaux, il n'aura de cesse de dénoncer la double aliénation du capital et de l'Etat.

    Proudhon.jpgContre le centralisme jacobin et la jungle capitaliste, il propose le fédéralisme intégral sur le plan politique et le mutuellisme sur le plan économique. Il plaide pour l'établissement de frontières solides dans le commerce pour éviter l'établissement de grands monopoles transnationaux. Il appelle à encourager la petite propriété, le travail coopératif, le tissu associatif et l'organisation de solidarités locales. Anticapitaliste, Proudhon n'est pas antilibéral : bien au contraire, il considère que les libertés individuelles sont la seule chose sur laquelle doit veiller l'Etat.

    Après que le marxisme a montré son caractère funeste, l'heure de la revanche sonne pour le Bisontin. Loin du « ni Dieu ni maître » des casseurs en rouge et noir, sa pensée est une ode à l'équilibre, un « ni Wall Street ni soviet » d'une surprenante actualité. Disciple d'Héraclite et de Montaigne, Proudhon croit à l'irréductible pluralité du réel et à la mesure des choses. C'est sans doute en cela qu'il est conservateur : il n'espère ni lendemains qui chantent ni refonte d'un homme nouveau. A l'instar de Weil ou Camus qu'il influencera, il croit, comme l'écrit Isabel, que : « La révolution est dans les âmes plutôt que dans les urnes ou sur les barricades. » 

    Ci-dessus, à droite, Gustave Courbet, Portrait de P.-J. Proudhon en 1853, Petit Palais

    Pierre-Joseph Proudhon. L'anarchie sans le désordre, de Thibault Isabel, Autrement, 180 p., 18,50 

    * LE FIGARO MAGAZINE - 23 JUIN 2017

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Charles Maurras : Lorsque Proudhon eut les cent ans…

  • PRINCE JEAN DE FRANCE, duc de Vendôme, ”De Poissy à Bouvines : 1214, an de grâces”

    2716942376.jpgIl y a huit cents ans, dans la Famille de France, l’an 1214 fut d’abord marqué par une naissance : celle du futur saint Louis, à Poissy. Le père, alors encore Dauphin – il ne deviendra Louis VIII que neuf ans plus tard -, avait 26 ans. C’est pour fêter cet anniversaire, que, le jour même du 25 avril, près de cent de mes amis sont venus au Domaine royal de Dreux pour assister, autour de la princesse Philoména, nos deux enfants et moi, à une messe, recueillie et priante, célébrée dans la chapelle Saint-Louis aux intentions de tous les enfants de France. Le dîner qui suivit, d'inspiration orientale - rappelant tout ce qui a relié saint Louis à l’Orient – fut un moment de rencontre amicale et paisible, ouverte et bienveillante, entre Français de tous horizons venus de Dreux, de Paris ou d'ailleurs. 

    Le surlendemain, à Poissy, c'est toute une foule qui remplissait la collégiale autour du Comte de Paris, en présence du maire de la ville, pour assister à la messe concélébrée par l'évêque cle Versailles et le curé de Poissy. Une cérémonie a suivi, mettant à l’honneur la statue de saint Louis érigée devant la collégiale. 

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    Commémorant cette naissance historique, la Famille de France ne pouvait cependant oublier le grand-père du nouveau-né, le roi Philippe II, qui, trois mois plus tard, allait remporter la bataille de Bouvines, er mériter le nom que lui a conféré la postérité : Philippe Auguste. Car au moment même où l’on se réjouissait de l’heureux évènement, les ennemis du royaume de France méditaient sa perte : les Anglais dc.Tean sans Terre avaient débarqué à La Rochelle, et les impériaux d’Otton IV constituaient en Flandre une imposante armée. Leur objectif était de se retrouver à Paris. Le roi Philippe envoya son fils le prince Louis, tout jeune père, à la tête d’une armée qui, le 2 juillet 1214, à La Roche-aux-Moines près d’Angers, mit en fuite le roi anglais. Le futur Louis VIII était devenu Louis le Lion. 

    Trois semaines plus tard, le roi Philippe, sachant - comme le saura Napoléon - qu'il ne faut pas se battre sur un terrain choisi par l’adversaire, attire Otton IV là où ses forces, supérieures en nombre, perdront de leur efficacité. 

    Ce 27 juillet 1214, avant la bataille, au bord dc la rivière Marque, près du pont de Bouvines, le roi donne l‘accolade aux chevaliers de sa maison. Puis il va se recueillir dans une église proche, placée sous l‘invocation de Saint Pierre : « Seigneur je ne suis qu’un homme, mais je suis roi de France ! Vous devez me garder sans manque. Gardez-moi et vous ferez bien car, par moi, vous ne perdrez rien. Or donc, chevauchez, je vous suivrai, et partout après vous j'irai..." Il pense à son fils, Louis, auréolé de sa récente victoire, et appelé à lui succéder aujourd’hui même sous le nom de Louis VIII, si lui, Philippe, venait à périr sur le champ de bataille. Et comment ne penserait-il pas à l’autre Louis, dont la naissance trois mois auparavant avait rempli son cœur de joie : la continuité dynastique était assurée sans que nul ne puisse encore se douter qu'elle serait assurée par un saint.  

    41FrancaisBatailleBouvines.jpg

     

    Sortant de l'église « rayonnant de joie, comme si on l’eût invité à une noce », le roi Philippe part au combat. Le soir, la bataille achevée, son destin est scellé : il va devenir et rester le seul roi à avoir quadruplé le territoire français. Il était devenu Philippe Auguste.  

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    À quelles clés attribuer le succès de Bouvines ? Je m’étais posé la question lors d'une journée  mémorable que j'y ai passée, à l'occasion d'un voyage dans le Nord, en mars 2004. Cette prouesse est d'abord due à une stratégie et une tactique militaire d'une grande lucidité qui ont eu raison du nombre supérieur des adversaires clu royaume (supériorité souvent évaluée à deux contre un). 

    L'autre grand facteur de la victoire est le sens politique et diplomatique de Philippe, qui lui vaudra des appuis décisifs. Notamment celui des communes qui, en grand nombre, vont répondre à son appel. La solidarité communale a toujours été essentielle en F rance, comme cela reste le cas aujourd'hui dans la vie politique de notre pays. Les familles et les communes sont les premières cellules constitutives de la nation française. La solidarité qui s'est révélée à la veille de la bataille de Bouvines - et qui a joué son rôle dans la victoire -, constitue, bien plus que Valmy et que tout autre évènement, l'acte de naissance dc la France comme nation. 

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    Itlais pLrisque nous sommes à la fois dans l’année Saint Louis e dans l'année Bouvines, j'aimerais aussi souligner ce que fut la similitude de parcours entre le grand-père et le petit-fils. 

    Philippe Auguste, par son action énergique et lucide, avait pour objectif d'assurer la paix des terres françaises vis à vis de l'extérieur. Saint Louis, qui a voulu apporter la paix du Christ à l'autre bout de la Méditerranée, a d'abord dû assurer la paix vis-à-vis de l'intérieur En butte à une révolte de barons conduite par le poitevin Hugues de Lusignan, c'est dans la fidélité à l’esprit de son grand-père qu'il lance une campagne militaire. En avril 1242, il se rend à l'abbaye royale de Saint-Denis et se saisit de l'oriflamme, l'étendard de guerre des rois de France : « Dieu, par la grâce et prières de notre glorieux patron, Monseigneur saint Denis, nous doint avoir victoire de tous nos ennemis ». Trois mois plus tard, le 21 juillet, sur les bords de la Charente, il remporte la victoire de Taillebourg. 

    La bataille de Taillebourg, qui a inspiré le célèbre tableau de Delacroix de la galerie des Batailles à Versailles, est aussi représentée dans un vitrail de la chapelle royale Saint Louis à Dreux. 

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    Cette cornmémoration est très importante. Dans la prise de conscience de nos solidarités nationales, le rôle de la mémoire collective est considérable. Qu'on pense à la résonance qu'a connue la commémoration à Arromanches des 60 ans du débarquement de Normandie à laquelle j'ai assisté, invité par le général de Boissieu, alors chancelier de l'ordre de la Libération. Si la France a pu demeurer un pays de liberté, c'est parce que ces grandes batailles, au moment où il le fallait, ont pu être livrées et gagnées. 

    Des batailles, il y en a toujours à livrer pour défendre ce à quoi on croit : notre liberté de conscience, la défense des plus faibles, mais aussi celle des honnêtes gens de notre pays - ce que, dans mon action, j'ai toujours cherché à faire. Pendant dix ans, je l'ai fait à travers Gens de France. Aujourd'hui, dans un contexte différent, en m'appuyant sur une autre structure, le fonds de dotation Prince Jean, c'est toujours le même combat que je mène, dans la fidélité à l'esprit de Bouvines, et en sollicitant la protection du plus saint des rois. 

    Source : La nouvelle revue universelle, 7 rue Constance, 75018 PARIS

     

  • La France se défait [2]

     

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    Quelques réflexions, encore, sur la France qui se défait, entre bien d'autres facteurs, par la démographie et l'immigration. Sans-doute est-ce là ce qui se voit, se ressent, avec la plus grande netteté. Et suscite cette « formidable colère » que nous voyons monter partout en Europe.

    Nous ne sommes pas seuls à le penser. Les sondeurs, pourtant si volontiers conformistes, le reconnaissent : malgré la pression des médias, à vrai dire leur propagande, deux tiers des Français considèrent qu’ « il  y a trop d'étrangers en France ». Tout un monde de personnalités, d'auteurs, d'intellectuels, de journalistes, appréciés de l’opinion, tirent la sonnette d'alarme, s'expriment dans les médias, ces derniers ne peuvent plus les ignorer parce que leur audience est grande, que leurs livres connaissent le succès. Et que leur présence sur les plateaux de télévision, ou dans les studios de radio, fait grimper l'audimat. Inutile de citer leurs noms : ils sont connus de tous. En quelque manière, ils ont brisé, sinon l’hégémonie culturelle et politique de la gauche, du moins le mur du silence et du mépris. Au point que les politiques doivent désormais en tenir compte. Ou faire semblant. Ainsi de la déclaration d'Emmanuel Macron, à la suite des élections italiennes dont le résultat le plus clair est l'euroscepticisme et le refus de l'immigration. Largement majoritaires. « Il faudra en tenir compte » a dit laconiquement le Chef de l'Etat. C'est évident ! 

    Nous ne sommes pas seuls non plus en Europe et dans le monde, à nous alarmer des conséquences de l'immigration massive. On sait qu'avec Donald Trump l'Amérique entend à la fois la freiner et la choisir. Ne nous y trompons pas : le slogan « America first » répond au vœu de l'Amérique profonde. Une bonne partie de l'Europe refuse aussi l'immigration massive (les pays de Visegrad, l'Autriche ...). En Allemagne même, un courant grandissant - pas seulement l'AfD - en fait autant. L'Italie à son tour, vient de marquer son choix. A vrai dire, l’afflux massif des migrants est devenu la préoccupation citoyenne centrale en Europe. Elle fait éclater les forces politiques traditionnelles et contredit l’idéologie dominante. Elle la déstabilise. Un grand basculement des politiques migratoires européennes pourrait bien s'imposer à terme... 

    La natalité française - et plus encore celle de nos voisins - faiblit, les démographes s'en alertent ; la proportion de vieillards augmente ; au contraire, les courants migratoires ont été et demeurent massifs. Les jeunes y sont nombreux. Et souvent haïssent la France ou même la combattent. Eventuellement, les armes à la main. La faiblesse de notre démographie autochtone comparée à la puissance invasive des populations immigrées nourrit leur volonté de domination. L'on nous serine que nous avons accueilli ces deux dernières années beaucoup moins de réfugiés ou de migrants que nos voisins. Mais on ne nous dit pas combien s'étaient déjà établis chez nous depuis quarante ans. Les Français le savent. 

    De sorte que le remplacement progressif de ceux que Finkielkraut appelle drôlement les « souchiens » par des populations principalement africaines ou proche-orientales et très généralement musulmanes est en train de s'opérer. A terme donc, si rien n'est fait pour s'y opposer, quelques décennies suffiront pour que, selon la formule du général De Gaulle, la France ne soit plus la France.  Et ce sur le triple plan du peuplement, de la culture et des mœurs qui s'en trouvent déjà lourdement transformés. Ce n'est pas notre vocation ici d'accepter cette perspective d'un cœur léger. 

    On a parfois abusé â l'Action Française de la formule de Bainville : « la France c’est mieux qu'une race, c’est une nation ». Mais il écrivait en un temps où la France n'avait guère connu que des migrations intra-européennes et encore dans des proportions qui n'avaient pas vraiment entamé le vieux fond celtibère et gallo-romain qui constituait l'essentiel de la population française jusqu'à la deuxième moitié du siècle dernier. Bainville et Maurras n'ont pas eu à juger du danger qu'eût représenté pour la France une invasion semblable à celle que nous vivons. Nous doutons fort qu'ils l'eussent acceptée sans broncher. 

    Un courant d'inspiration chrétienne voudrait par ailleurs nous faire accroire qu'une France en grande partie peuplée d'Africains et d'Orientaux, serait acceptable si ces derniers - hypothèse sans vraisemblance - étaient catholiques. Nous ne sommes pas d'accord. Fussent-ils catholiques, nous les préférons chez eux. La France ne serait plus la France si elle avait les couleurs, l'esprit, les mœurs de l'Afrique ou de l'Orient. Ce qui nous en différencie ne tient pas seulement à l'appartenance religieuse.  

    C’est la dose qui fait le poison. La France d'aujourd'hui se défait - entre autres causes - en raison d'une immigration dont la dose excessive devient un poison.  

    Il conviendrait donc si nous voulons survivre de la ramener au minimum incompressible et de la choisir selon nos intérêts et nos besoins. Car une certaine immigration qualitative pourrait être utile à la France et servir son rayonnement. Il faudrait en parallèle définir une politique de remigration efficace et rigoureusement appliquée : expulsion systématique des délinquants étrangers, des naturalisés, ou devenus Français par bénéfice du seul droit du sol, avec déchéance de la nationalité française pour ces deux dernières catégories ; réaménagement des droits sociaux (chômage, sécurité sociale, aides diverses) qui ne pourraient plus être équivalents à ceux des Français ayant cotisé pendant de longues années, ou, si ce n'est eux, leurs parents ou grands-parents. Le bénéfice des droits sociaux pour les nouveaux arrivants pourrait par exemple leur être accordé pro rata temporis de leurs années ou périodes de cotisation ; obligation de respecter les lois et coutumes françaises comme condition de résidence en France ... Une telle politique devrait être, s'il le faut, traduite juridiquement. 

    Nous savons bien que la France se défait de diverses autres façons. Qu'entre elles, elles interagissent et accélèrent le processus de délitement dont nous parlons. Nous savons encore que le mal est d'abord en nous-mêmes et que les insultes, les hauts-cris, à l'encontre des immigrés ne constituent pas une politique, sont vains et, en ce sens, déplacés.  

    Nous aurons à revenir sur tout cela.   

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Où Libération publie que Je Suis Français, mensuel ancêtre de lafautearousseau, fut un pionnier  de l’écologie intégrale

    Je Suis Français (1977 - 1986)

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgOù sont allés se nicher les regards de ce Monsieur Simon Blin ? Dans quelles archives obscures  ce journaliste de Libération est-il allé puiser, pour découvrir ce que Jean-Charles Masson, notre ami disparu depuis, avait écrit en 1984, il y a trente-cinq ans dans le mensuel Je Je Suis Français que nous éditions alors et auquel lafautearousseau a succédé ? Ne cherchons pas. Il l'a fait. Décidément, on n'écrit jamais pour rien et ce que l'on a écrit se retrouve un jour ou l'autre en des lieux inattendus. Libération le fait à sa manière, avec son vocabulaire stéréotypé et stigmatisant. Qu'importe ! Il a lu. Il a publié. [Libération, 5 mai 2019 : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale »]

    Il n'aurait servi à rien de faire écho à cet article, à ces trois paragraphes, finalement intéressants, si nous n'avions pas donné ces quelques explications. On en retiendra que les jeunes royalistes que nous étions alors étaient en avance sur leur temps et réfléchissaient plutôt bien. 

    logo-LIBERATION.jpg« Nationalisme intégral »

    Extrait de : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale » 

    sans-titre.pngLes Français d’abord, la planète ensuite. Nouveau mantra pour une écologie d’extrême droite ? Pour comprendre ce twist écolo, un concept-clé : l’« écologie intégrale ». La présidente du RN ne le dit pas comme cela mais tout dans le nouveau discours de son parti fait écho à cette notion à la croisée du souci de l’identité française et de la préservation de l’écosystème.

    L’une de ses premières occurrences apparaît en 1984 dans un numéro de la publication royaliste, Je suis français.

    Jean-Charles Masson, un idéologue très catholique, y pose les « jalons pour un écologisme intégral», tout droit inspiré du « nationalisme intégral » de l’écrivain xénophobe de l’Action française, Charles Maurras. Dans son texte, Masson prône un « réenracinement » de la France afin de « dénomadiser » culturellement le pays au nom du respect de la « nature éternelle », « seul moyen» de sa «renaissance ». Quarante ans plus tard, ces mots-clés sont employés par les nouveaux cadors du parti d’extrême droite, tout juste passé en tête des intentions de vote pour les européennes. 

  • Elle revient lundi : notre Page quotidienne ”SOUTENEZ ! PARTICIPEZ !...”

    lfar flamme.jpgToute l'année, du premier janvier au 31 décembre, lafautearousseau annonce toutes les activités, réunions, conférences, manifestations etc... qui sont portées à sa connaissance (sur son quotidien, son compte Tweeter et ses trois Pages facebook). Il s'agit, pour nous, d'aider toutes les bonnes volontés qui se manifestent, partout en France, pour défendre les idées de salut public et oeuvrer en vue du Bien commun : c'est la Page "SOUTENEZ ! PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE..."

    Cette page ne s'interrompt - chacun en comprend la raison... - que pendant les deux mois de vacances d'été, juillet et août.

    Voici donc le moment, pour elle, de reprendre son service : ce sera lundi prochain, le 7 septembre.

    Cette Page - que tout le monde connaît bien, maintenant -  est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...) aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    lafautearousseau tend la main à tous les militants de bonne volonté : si de nouveaux groupes veulent voir annoncer leurs activités, qu'ils nous le disent : nous les ajouterons avec plaisir à notre liste. !

    Pour les habitués, envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    François Davin,

    Blogmestre

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