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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Le prix Nobel d’économie Robert Shiller voit des bulles et des krachs à venir partout !

    Christine Lagarde, interrogée tout récemment sur RTL pour savoir si elle avait des craintes au sujet d’un krach financier, a répondu que la question ne se posait pas et qu’au FMI, on se préoccupait seulement de taux de croissance ! Mme Lagarde, comme les boursiers et les médias, ne veut voir que ce qu’elle croit, alors que l’investissement recule aux États-Unis et que la croissance américaine est à son plus bas, en rythme annuel, depuis trois ans. 

    A contrario, selon le milliardaire américain Ray Dalio, fondateur de la société d’investissement Bridgewater Associates, le pape du marché obligataire mondial, tout comme Warren Buffett est le pape du marché mondial des actions, la situation est « effrayante » !

     

    marc rousset.jpgCe mercredi 23 octobre, à Los Angeles, le prix Nobel Robert Shiller, l’auteur du livre Irrational Exuberance qui a prédit le  de 2000 et le krach immobilier de 2007, professeur d’économie à Yale, a déclaré, à l’occasion du lancement de son dernier ouvrage Narrative Economics : « Je vois des bulles partout, il n’y a pas de solution sur les marchés actions, sur les marchés obligataires et sur le marché immobilier », sur le site Investor’s Business Daily en date du 25 octobre 2019.

    Shiller est un saint Thomas très intelligent qui ne s’embarrasse pas des pourquoi théoriques des bulles actuelles de tous les actifs en même temps, même si la seule explication valable est la fuite en avant de la création monétaire laxiste ainsi que les bas taux d’intérêt, les taux négatifs des banques centrales, mais il nous éclaire avec un ratio financier indiscutable, appelé le CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings ratio) ou Shiller P/E. En bon français, c’est tout simplement le ratio représentatif cours/bénéfice par action sur dix ans. Le bénéfice retenu n’est plus le dernier bénéfice comptable annuel trop volatil, mais le bénéfice moyen correspondant à une moyenne mobile calculée sur dix ans des bénéfices réajustés chaque année, en tenant compte de l’inflation monétaire.

    Premier élément fondamental : le coefficient moyen P/E Shiller pour le XXe siècle, de 1881 à nos jours, s’élève à 15,21 alors qu’il est aujourd’hui à 29, soit pratiquement le double ! En 1929, il était de 35 et le Dow Jones chuta de 13 %, le 28 octobre. En 1987, il n’était que de 16 et la grande faute des banques centrales fut d’élever les taux d’intérêt, ce qui entraîna le plus grand krach de l’Histoire le 19 octobre 1987, avec une chute du Dow Jones de 23 %. En 2000, le coefficient Shiller était de 45, ce qui entraîna une correction de 49 % entre 2000 et 2002. En 2007, le coefficient Shiller était à 25, donc légèrement inférieur au 29 actuel, ce qui entraîna une correction de 57 % de 2007 à 2009.

    De plus, Shiller s’inquiète autant pour les obligations, dont les cours anciens s’envolent suite à l’écroulement des taux d’intérêt, que pour les actions. Il remarque que le fonds obligataire SPDR™ Portfolio Aggregate Bond ETF a généré un rendement de 8,31 % cette année, soit deux fois plus que la moyenne annuelle de ces dix dernières années. Quid le jour où les taux finiront par s’inverser ?

    Shiller est un peu moins pessimiste pour la bulle immobilière car, si une bulle est de nouveau en train de se reconstituer aux États-Unis, au même niveau qu’en 2005, avec des fonds immobiliers progressant parfois de 29 % en 2019, soit davantage que les 20 % de progression des actions du S&P 500, l’Amérique a toujours en mémoire la sinistre crise des crédits immobiliers subprime de 2008 pour freiner son avidité.

    En résumé, si la baisse des taux et le laxisme monétaire continuent avec Lagarde, qui a déclaré « On sera plus content d’avoir un emploi que d’avoir une épargne protégée », la bulle des actifs pourra gonfler encore jusqu’au krach boursier et la perte de confiance dans la monnaie. Et si les taux remontent, le système explosera immédiatement, comme en 1987, avec un krach boursier encore plus violent ! C’est la raison pour laquelle le très humble et réaliste Shiller, face aux conséquences de la folie humaine passée, n’a plus de solution à nous proposer.

  • A la découverte de l'homme Maurras : Avant d'entamer la visite méthodique du jardin, retour sur la mort de la mère de Ma

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  : Avant d'entamer la visite méthodique du jardin, retour sur la mort de la mère de Maurras...

    Nous allons faire une petite entorse à la chronologie : ce n'est que demain, le 5 novembre, que notre Ephéméride du jour évoquera la mort de Madame Maurras, mère de Charles, en 1922. Mais pour éviter de couper notre longue découverte de ce lieu de mémoire qu'a bâti Maurras chez lui, en l'honneur de Gérard Tenque (fondateur de l'Ordre de Malte) et de toutes les gloires de la Cité de Martigues, nous évoquerons aujourd'hui le décès de cette mère tant aimée (comme son père), par laquelle Maurras s'est trouvé enraciné... à Martigues, dans cette maison qui lui était si chère ("...Et ma vieille maison que nul âge ne ride..." écrit-il dans son merveilleux poème Où suis-je ?)

     

    Charles Maurras connut une petite enfance très heureuse. Il n'eut qu'un frère, Joseph, qui mourut en 1924 à Saïgon (il était médecin militaire), l'autre frère - François - étant mort très jeune. Charles adoptera, d'ailleurs, trois des cinq enfants de son frère à la mort de celui-ci. Et il a fait connaître, d'une façon tendre et plaisante, le caractère heureux, joyeux en enjoué de Joseph, toujours partant pour une promenade, un jeu ou une activité quelconque, en lui donnant le surnom de "Monsieur "allez !" ", signifiant par là la parfaite entente régnant entre les deux frères...

    La même entente et affection profonde régnait entre Charles et ses parents. Malheureusement, très tôt - il avait six ans - Charles perdit son père, le 3 janvier 1874. Sa mère, elle, vécut beaucoup plus longtemps, et toujours en parfaite harmonie avec son fils...

    Charles Maurras a longuement parlé de sa mère et de sa "maison carrée" de Martigues.

    Il a aussi  écrit un ouvrage au titre éloquent, Le bienheureux Pie X sauveur de la France, dans lequel on trouve des choses importantes sur la relation mère/fils. La mère de Maurras, croyante fervente, était inquiète pour son fils Charles qui s'était éloigné de la religion; elle était allé à Rome, voir le pape, qui lui avait déclaré, en substance : je bénis son oeuvre, elle aboutira (entrevue racontée par Maurras lui-même, dans son livre Le bienheureux Pie X sauveur de la France, Plon, 1953, pages 52/53) :

    "Ne parlez pas à votre fils de ce que je vais vous dire... Ne lui en dites jamais rien... Mais je bénis son oeuvre...". Il se tut, pour ajouter : "Elle aboutira". Tel fut le trésor que ma mère emporta de Rome. Elle ne m'en fit jamais part. Pendant les onze années qui lui restaient à vivre, elle n'y fit aucune allusion... J'eus la clef du mystère huit jours après sa mort, survenue le 5 novembre 1922. Deux amies à qui elle s'était confiée, me donnèrent le secret des paroles pontificales : mon oeuvre a été bénie de Pie X. Elle aboutira. J'avais la prophétie et la bénédiction de ce Bienheureux...

    lafautearousseau

  • L’année 2018 sent plus l’apocalypse à venir qu’un simple krach

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Le centriste Macron ne fait rien en matière régalienne (immigration, sécurité) et rêve en matière économique, ne pensant qu’Europe et jeunes pousses. Alors que certains s’effraient d’un cataclysme économique à venir, Macron, comme sœur Anne, ne voit absolument rien venir.

    Et pourtant, les faits sont là. Nous aurons au minimum un krach style 1929. Les Bourses et le bitcoin montent dans le monde entier mais vont bientôt s’effondrer. L’indice de Shiller, qui indique la surchauffe des marchés, est actuellement à plus de 31, alors qu’il était pourtant inférieur à 30 en 1929 et qu’il ne doit jamais dépasser ce chiffre. Cet indice, mis en place par le professeur à Yale et prix Nobel d’économie Robert Shiller, consiste tout simplement à diviser le cours de Bourse par le bénéfice par action, mais en ajustant techniquement les données.

    Cette fois-ci, ce sera plus grave qu’en 1929 et qu’en 2008, où l’on a soigné un patient drogué perclus de dettes en augmentant sa dose. Parler de la Grèce, de la dette publique américaine de 20.000 milliards de dollars, de la dette française de 2.000 milliards d’euros est d’un classicisme ringard dépassé. Il faut, en réalité, parler de la dette mondiale totale publique et privée, qui a doublé depuis 2006 pour atteindre 230.000 milliards de dollars. Mais à ce chiffre, il convient d’ajouter les engagements hors bilan des gouvernements et des agents économiques, soit 250.000 milliards de dollars. Et il faut enfin ajouter le volume des produits bancaires et boursiers dérivés, soit 1.500.000 milliards de dollars. La somme totale astronomique de la dette mondiale est donc de deux millions de milliards de dollars, soit ce que les Anglo-Saxons appellent deux quadrillions de dollars !

    Les banquiers prétendent benoîtement qu’il ne faut pas raisonner en valeur absolue du montant des contrats passés pour les produits dérivés et qu’il faut seulement s’intéresser au montant net des transactions, mais encore faut-il que les contreparties puissent répondre à leurs obligations contractuelles. Kerviel, à lui tout seul, a bien failli faire sauter la Société générale !

    Avec Trump, la dette publique américaine va continuer à croître sur la lancée d’Obama. Le Bureau central du budget américain estime la dette publique américaine à environ 40.000 milliards de dollars en 2024, soit le double de la dette actuelle. Il n’est pas possible que les choses restent en l’état et que les taux actuels d’environ 1,25 %, compte tenu des risques démentiels encourus, ne retrouvent pas bientôt les sommets de 19 % des années 1981. 

    Lorsqu’on prend conscience, enfin, à quelle vitesse et d’une façon subite s’est détériorée la situation en Allemagne à partir de janvier 1922, il faut se méfier de l’eau qui dort ! Une once d’or coûtait 3.976 marks en janvier 1922 et 87.000 milliards de marks le 30 novembre 1923.

    Un autre facteur géopolitique, bien plus préoccupant que la Corée du Nord, est le coup d’État réalisé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en Arabie saoudite. Les États-Unis, suite à leur défaite en Syrie, sont en train de perdre la main au Moyen-Orient et lorsqu’on a beaucoup d’ennemis des princes du sang, un assassinat est toujours possible dans ces pays. Il suffirait également que l’Arabie saoudite passe au « pétro-yuan » pour que le dollar, dont la domination repose sur le pétrodollar, s’écroule !

    De plus, toutes ces émissions de crypto-monnaies (bitcoin, ethereum), avec l’augmentation vertigineuse des cours, sentent le soufre et l’écroulement d’un système à la Ponzi qui pourrait déclencher le début de l’apocalypse ! Joseph Kennedy, le père du président John Fitgerald Kennedy, fit sa fortune en vendant en 1929 avant tout le monde car, disait-il, « quand votre cireur de chaussures vous parle d’actions, il est temps de vendre ».  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Éric Brunet dans le dernier « Valeurs actuelles » : La France doit reconnaître le génocide vendéen

     

    Par Éric Brunet 

    Malgré les travaux d'intellectuels et d'historiens, les massacres commis en 1793 et 1794 sont encore officiellement une campagne de pacification. 

    1031056.jpgLorsque j'entends sur les chaines d'info nos politiques rabâcher leur « attachement aux valeurs de la République -.je ne peux m'empêcher de penser aux 150 000 Vendéens massacrés au nom de ladite République. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, assassinés par les années de la République parce qu'ils avaient comme seul tort d'être nés vendéens. Des massacres qui préfigurent, cent cinquante ans plus tôt, les crimes du IlIe Reich : organisation de noyades collectives de civils, utilisation de fours à pain pour brûler vifs les villageois, et même première tentative de gazage de masse... La République française accepta la création de tanneries de peaux humaines permettant de réaliser des sacs et des pantalons en peau de Vendéens, et on utilisa leur graisse pour fabriquer du savon. À Noirmoutier, c'est tout simplement le premier camp d'extermination de l'histoire moderne qui fut créé.

    Certes, au fil des siècles, la France s'est rendue coupable de nombreuses exactions : croisade contre les Albigeois, persécutions des protestants, traite négrière, antisémitisme d'État... Mais seuls les massacres de Vendée. pensés et organisés depuis Paris. sont encore occultés. Ils ne sont pas enseignés dans les manuels scolaires, ni traités au cinéma ou dans des téléfilms produits par notre télévision publique. Pourtant, depuis quelques années, les choses évoluent. Et si certains considèrent ces crimes comme le premier génocide moderne, c'est grâce à l'abnégation d'un homme : Reynald Secher.

    En 1985. ce Nantais alors âgé de 30 ans soutient une thèse de doctorat à la Sorbonne intitulée Contribution à l'étude du génocide franco-français : la Vendée-Vengé. Il y démontre que les massacres commis par les représentants de la Convention en 1793 ct 1794 constituent un génocide. Le jury, qui comprend Pierre Chaunu et Jean Tulard, lui décerne la mention très honorable. La thèse est publiée l'année suivante par les Puf, se vend à 80 000 exemplaires et est traduite en Europe et aux Etats-Unis.

    C'est un électrochoc . Jusque-là, les guerres de Vendée étaient présentées comme une campagne de pacification, avec leur lot d'exactions et de débordements, mais en aucun cas comme un génocide. L'utilisation de ce mot provoque une vive polémique dans le milieu universitaire, où l'influence de la pensée marxiste est, à cette époque. prépondérante et où les défenseurs de la Terreur sont légion. Les spécialistes de Robespierre s'insurgent. Secher est victime de pressions et de menaces. On le cambriola quinze jours avant la soutenance et on lui proposa même 500 000 francs et un poste à l'université pour ne pas soutenir sa thèse. Pour avoir refusé de se soumettre aux injonctions, l'historien verra sa carrière brisée.

    L'étude détaillée des massacres démontre pourtant que les émissaires de la République ont mis en œuvre une véritable politique d'extermination pilotée par le général Turreau (et ses colonnes infernales) et par Jean-Baptiste Carrier à Nantes.

    Le 12 décembre 1793, ce dernier écrit :
    « Il entre dans mes projets, et ce sont les ordres de la Convention nationale, d'enlever toutes les subsistances, les denrées, les fourrages, tout en un mot dans ce maudit pays. de livrer aux flammes tous la bâtiments, d'en exterminer tous les habitants.. » Cette industrie de la mort fut dénoncée en son temps par le révolutionnaire Gracchus Babeuf, auteur en 1795 d'un pamphlet intitulé La Guerre de la Vendée et le Système de dépopulation, dans lequel il forgea le concept de « populicide », terme précurseur du « génocide ».


    Malgré la caution de nombreux historiens ou intellectuels, le génocide vendéen n'a jamais été reconnu par l'État français. Depuis 2007. trois propositions de loi ont été faites en ce sens par des parlementaires. En vain. La Terreur a encore ses partisans, et le nom du général Turreau, l'Eichmann de la Vendée, reste gravé sur l'Arc de triomphe...

    Comment la France peut-elle espérer contraindre la Turquie à reconnaître le génocide arménien en interdisant sa contestation, alors que dans le même temps elle s'entête à nier celui des Vendéens ?

  • Comment le Hamas a aidé les islamistes en Syrie

    Troupes armées du Hamas 

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a été créé en 1987 par des militants affiliés aux Frères musulmans.

    Il est entré en conflit avec le Fatah, autre mouvement palestinien mais non islamiste, qu'il a réussi à chasser de la Bande de Gaza. Le Fatah a conservé le contrôle de la Cisjordanie et, depuis, la résistance palestinienne est coupée en deux pour le plus grand bonheur d'Israël.

    Idéologiquement proche des islamistes égyptiens, le Hamas a organisé la survie de la Bande de Gaza par le biais de multiples tunnels qui la reliait au Sinaï. Armes, nourriture et argent transitaient par là. Le système s'est perfectionné au fil des ans et, malgré de nombreux bombardements, l'armée israélienne n'est pas vraiment parvenu à détruire ce réseau dense et complexe. Les hommes du Hamas ont ainsi acquis une véritable expertise dans ce domaine.

    C'est cette expertise qu'ils vont mettre au service des islamistes syriens.

    Ce soutien n'allait pourtant pas de soi. En effet, Israël multipliant les assassinats ciblés de dirigeants du Hamas, la branche politique du mouvement s'est réfugiée à Damas il y a plusieurs années. C'est l'Iran, financeur historique du Hamas, qui a joué les intermédiaires. Assad a accepté, malgré ses réticences contre les affidés des Frères musulmans, pour trois raisons : ne pas déplaire à son allié iranien, ne pas rompre la solidarité arabe face à Israël et faire un geste symbolique en direction de sa population sunnite, majoritaire dans le pays.

    Depuis plusieurs années, Khaled Mechaal, chef de la branche politique du Hamas, avait donc ses bureaux à Damas, tout comme plusieurs de ses adjoints. Lorsque la guerre a éclaté en Syrie, c'est pourtant ce même Mechaal qui appelé le peuple sunnite syrien à la révolte contre « le tyran » Bachar.

    Ce revirement en a surpris plus d'un mais il a sa logique : le Qatar avait en effet décidé de soutenir massivement l'insurrection islamiste et, entre Frères musulmans, la solidarité est totale. Or les dirigeants du Qatar sont eux aussi issus de cette obédience (c'est d'ailleurs une des causes de leur brouille avec l'Arabie Saoudite).

    Naturellement Mechaal et ses amis ont dû déménager et se sont fort logiquement installés à Doha, capitale du Qatar.

    Quelques mois après, des insurgés islamistes syriens, notamment ceux d'Al Nosra, ont appelé au secours le Hamas : leurs réseaux de tunnels destinés à se cacher dans les grandes villes et à prendre à revers l'armée syrienne ne donnaient pas du tout satisfaction. De nombreux combattants furent même ensevelis sous les éboulements.

    Dans le plus grand secret, deux cents spécialistes du Hamas se sont donc rendus en Syrie afin d'apprendre à leurs nouveaux alliés comment construire correctement des tunnels...

    Ils y sont même allés avec du matériel iranien et c'est ce qui a permis de découvrir l'affaire, les Iraniens n'ayant pas été longs à reconnaître leurs perceuses ultra-perfectionnées après la prise de plusieurs tunnels.

    Beaucoup de militants d'Al Nosra ayant ensuite rejoint Daech, l'expertise nouvellement acquise a donc profité à tous...

    Récemment Erdogan, qui parle un peu à Bachar entre deux insultes, lui a demandé d'accueillir à nouveau le Hamas, trop loin de ses bases au Qatar. Erdogan est en effet, lui-aussi, proche des Frères musulmans, et sa réconciliation avec la Russie (feinte ou réelle, l'avenir le dira), lui permettait cette requête.

    Bachar ne pouvait évidemment accepter le retour des traîtres et a logiquement opposé une fin de non recevoir à Erdogan. Ce dernier n'a d'ailleurs pas trop insisté : l'efficacité des tunnels a coûté cher à l'armée syrienne et à ses alliés libanais et iraniens. Même l'Iran, soutien historique du Hamas, n'a pas relayé la demande turque et Bachar avait donc les mains libres pour refuser.

    Depuis, le Hamas multiplie les tentatives de réconciliation vers l'Iran mais en pure perte pour l'instant. Le Hamas a perdu deux alliés précieux et pourra ainsi méditer les conséquences de son ingratitude et de son engagement dans une guerre perdue.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Lectures • La piraterie dans l'âme, essai sur la démocratie

     

    Par Jean-Michel DUFOUR

     

    couvcurnier_piraterie-2.jpgPourquoi recommander la lecture d'un essai sur la démocratie : la piraterie dans l'âme de J.P/ Curnier (Edition Lignes, 2017) ?

    C'est pour procéder à un bel exercice d'hygiène mentale afin d'échapper au formatage officiel de la pensée.

    En effet  le chapitre d'ouverture qui s'intitule : « ce que nous appelons la démocratie » comporte d'emblée une succession de questions pertinentes générées par le malaise ressenti face à l'écart considérable entre l'idéal qui sous-tend le mot « démocratie » et les différentes formes de réalité politique :

    - A quoi attribuer l'inexistence d'interrogations sur la forme d'organisation que suppose la démocratie ?

    - A quoi sert  réellement la démocratie ? alors qu'elle ne s'est jamais présentée comme une réponse pratique aux problèmes qui se posent à l'humanité et que l'efficacité n'est pas ce qui la caractérise le plus.

    Un début de réponse apparait si l'on considère que la démocratisation correspond à un ensemble de concessions destinées au maintien d'un minimum de paix sociale afin de ne pas entraver l'entretien d'une domination de quelques-uns. L'accord semble unanime sur l'inspiration morale de la démocratie,et cependant rien n'empêche de vouloir l'imposer par les armes. Pour s'autoriser à parler de démocratie,il suffit de constater l'existence de 3 facteurs fondamentaux :

    - disposer de médias dits « libres » (la question de leurs propriétaires et de leurs intérêts propres est toujours soigneusement occultée),

    - entretenir une totale liberté de choix et de facilités financières pour permettre une consommation débridée  (les systèmes de crédit si préjudiciables à la pensée),

    - mettre en place des élections intronisant des"professionnels de l'administration d'un état inchangé des choses (miroir aux alouettes du suffrage universel).

    La cohésion sociale, autrement dit la réduction de la fracture sociale, tient à la nécessité de produire toujours plus de richesses pour asseoir l'illusion de liberté et d'égalité proclamées. 

    La pression économique habille la démocratie et l'obligation de croissance est son talon d'Achille.

    Une donnée importante est généralement passée sous silence : Il s'agit du profond hiatus entre la vie politique « démocratique » et les règles antidémocratiques de la vie au travail.

    Un chapitre est consacré à la démocratie athénienne pour  montrer qu'elle n'est qu'un mythe moderne En réalité  c'était une forme d'oligarchie composée d'élites dont le fonctionnement s'appuyait sur l'esclavage et la prédation.

    Alors pas de démocratie parfaite ?

    Si, la piraterie du XVIIe au XVIIIe. J.P. Curnier  établit, citations à l'appui, que les codes, les règles, le fonctionnement des compagnies de pirates en font une société légaliste et égalitaire,où la démocratie repose sur l'égalité dans le travail ainsi que sur « l'autorité de la compétence ».

    La démocratie aurait-elle la piraterie dans l'âme ? 

    Bonne lecture.  

  • Derrière les ors jupitériens, il y a le délitement du pays

     

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    Les Français n'ont plus honte de leur président. Il a l'art et la manière, l'allure, la résolution, le dynamisme, l'intelligence et l'entregent. Tout le monde en convient. Son idéalisme verbeux et prolixe agace un peu mais, en même temps, son pragmatisme, réel ou supposé, plaît.  Sa jeunesse ne le dessert pas. Plutôt au contraire. Son autoritarisme non plus : même profondément remaniée, rebrassée par les vagues migratoires, la France reste « poignarde ». Toujours, dans son histoire, il est arrivé des circonstances où elle aspirait à l'autorité, où elle voulait être gouvernée. Macron surfe sur ce désir inavoué mais effectif. Les Français apprécient que la France ne fasse plus figure dans le monde. Apparence ou réalité ? La question n'est guère posée. L’apparence suffit pour l'instant à les satisfaire ...  

    La réalité nous semble pourtant assez éloignée de ces impressions euphorisantes. Car pendant qu'Emmanuel Macron déploie ses talents de séduction et de persuasion sur la scène politique nationale et internationale, les signes de désagrégation du pays se multiplient. Et, derrière le grand théâtre médiatique, le dispositif d'État se délite.

    Le malaise des armées, durement engagées sans les moyens adéquats sur le territoire national comme en divers théâtres d'opération extérieurs, s'est manifesté l'été dernier avec la démission du général de Villiers. Il n'est pas retombé depuis. Entre l'État et les militaires un climat de défiance délétère s'est installé. 

    Il n'est pas meilleur entre l'État et les forces de l'ordre. Celles-ci sont quotidiennement affrontées à deux terrorismes, qui parfois se confondent ou se cumulent : le terrorisme islamique et celui de la gauche radicale, ultra-violente, ne reculant devant aucun procédé. Il n'est plus de jour où des policiers et des gendarmes ne soient agressés, menacés, insultés, blessés. Comme avant-hier à Corbeil-Essonnes, dans une cité difficile où deux policiers ont été frappés et blessés lors d'une interpellation tandis qu'un pitbull « dressé pour attaquer » à ce que l'on a dit, était lâché sur l'un d'entre eux. Partout en France, policiers et gendarmes prennent des coups, doivent se battre durement, sont blessés. Les journées d'incapacité de travail se multiplient. S'ajoutent à ces violences subies, la malveillance des médias couplée avec celle des associations (« les violences policières » ...), le laxisme judiciaire, l'impunité des délinquants. Dans ces conditions, l'État pourra-t-il compter longtemps encore sur le loyalisme et l'engagement de sa police ? Ce n'est plus sûr.

    Depuis quelques jours, le blocage du système carcéral s'est ajouté.  Les gardiens de prison, en grève et en quasi rébellion, sont eux aussi de plus en plus fréquemment et sauvagement attaqués par des détenus radicalisés parmi les populations délinquantes - étrangères en grande partie - qui emplissent nos prisons. Hier, les représentants syndicaux des surveillants de prison, ont rompu les négociations en claquant la porte de la Chancellerie. L’archipel des prisons françaises surpeuplées et violentes est en crise. Il est indéniable que cette crise est liée à l'immigration. 

    Ce sont maintenant plusieurs catégories d'auxiliaires de l'État, indispensables à son fonctionnement et à sa survie, qui lui font ou risquent de lui faire défaut. Son autorité, ses capacités d'action s'en trouveront évidemment diminuées.

    Les gouvernements successifs au cours des dernières décennies ont trop longtemps laissé filer les choses, comme si le statu quo pouvait durer toujours. Peuvent-elles s'aggraver ainsi indéfiniment sans qu'on en ait un jour ou l’autre les conséquences ?

    Avant-hier, à Davos, Emmanuel Macron a lancé à un auditoire de dirigeants économiques et politiques enthousiastes : « France is back ». Il s'en faut de beaucoup pour que, tous domaines confondus, économique, sociétal ou régalien, ce retour soit une réalité. 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Vagues submersives

  • L’Italie bien placée pour déclencher un krach financier

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Le LIBOR, le taux de référence interbancaire pratiqué à Londres pour plus de 350.000 milliards de dollars de produits financiers et d’emprunts, vient d’atteindre son niveau le plus élevé depuis huit ans, à 2,2 %. Entre 2010 et 2015, il n’était que de 0,15 %. Lors de la dernière crise financière en janvier 2008, il s’était élevé jusqu’à 5,5 %.

    De son côté, le président Jens Weidmann, de la Bundesbank, a déjà prévenu, le lundi 26 mars, que « les anticipations d’une hausse des taux par la BCE à la mi-2019 n’étaient pas complètement irréalistes ». L’italien Draghi est sur le départ. Les faucons ont déjà pris le pouvoir à la BCE. La hausse des taux pourrait faire dérailler les coûts de la dette de pays comme la France et l’Italie.

    La fin, qui approche, de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif va ôter son bouclier protecteur à l’Italie, en pleine convulsion « populiste », avec une dette publique qui représente 132 % du PIB. Les achats obligataires de la BCE devraient cesser fin septembre 2018. Le bilan de la BCE atteint, en effet, le chiffre démentiel de 44 % du PIB de la zone euro, soit le double du ratio de la Fed aux États-Unis.

    Jusqu’à présent, la BCE achetait la moitié (environ) de l’offre brute des obligations italiennes, soit 17 % du PIB, un des ratios les plus élevés au monde. Les banques italiennes ont même souvent vendu des obligations de leur pays pour acheter des obligations allemandes. Qui, à l’avenir, va vouloir encore acheter des obligations italiennes ? 

    Les créances douteuses du système bancaire sont très élevées, de l’ordre de 13 %. Le sauvetage de Monte Paschi montre le coût énorme de la tâche. Banca Carige et Credito Valtellinese sont aussi dans une situation désespérée. De plus, avec un taux de 20 % du capital alloué, l’Italie est le champion d’Europe des entreprises « zombies » mort-vivantes incapables de faire face à la montée des taux d’intérêt, alors que la moyenne européenne est de 9 %. 

    La crise de l’Italie est non seulement financière, mais économique et structurelle. Le PIB de 2018 est inférieur de 6 % à celui de 2007. Les entreprises peinent face à la mondialisation et à la révolution numérique. Le niveau de vie italien a diminué de 9 % pendant la dernière décennie. Les impôts augmentent, la dette aussi. Le pays est fracturé sociologiquement ainsi qu’entre le Nord et le Sud. Avec l’euro, il est pris au piège et ne peut plus dévaluer.

    Le choc démographique et l’invasion migratoire ont été le coup de grâce, d’où la montée victorieuse du populisme de droite et de gauche. La population diminue de 160.000 personnes par an, tandis que 50.000 jeunes quittent chaque année le pays, qu’environ 600.000 immigrants clandestins d’Afrique et du Moyen-Orient viennent de s’installer.

    Pendant ce temps, le bitcoin à 19.511 dollars en décembre 2017 n’en finit pas de chuter (6.700 dollars, le vendredi 30 mars). Tesla et Uber sèment le doute en Bourse ainsi que sur la technologie de la voiture autonome. À Hong Kong, une bombe immobilière qui repose sur l’emprunt est prête, elle aussi, à exploser avec la hausse des taux de la Fed et du LIBOR. Alors que le pourcentage de l’or mondial détenu par les personnes privées, en 1966, était de 49,66 %, il est aujourd’hui de 91,35 %, et 8,65 % seulement pour les banques centrales et le FMI, qui s’entêtent à manipuler le prix.

    Tout cela sent la poudre, l’Italie pouvant être l’étincelle.   • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Le temps des chevaliers

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgUn tout récent sondage montre qu’une majorité de Français (61%) est favorable à des « mesures d’exception » contre le terrorisme islamique.

    Mais la gauche médiatique bien-pensante, arcboutée sur son credo droit-de-l’hommiste, n’a que faire de la vox populi, à laquelle elle continue de faire la leçon. Ainsi M. Legrand (France Inter, 26 mars), après avoir dénoncé le danger qu’il y aurait à sortir « d’un état de droit démocratique acceptable », juge-t-il bon de conclure sa chronique en citant, pour la énième fois, Benjamin Franklin :  « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux ». Piètre argument d’autorité, par ailleurs totalement fallacieux, et qui ne prouve qu’une chose : la vie et la sécurité des Français comptent moins aux yeux de certains que leur idéologie. 

    Le pouvoir politique a plutôt le devoir de faire tout ce qu’il peut pour maintenir l’ordre et la sécurité. Et, de toute façon, on ne voit pas comment un Etat de droit pourrait subsister alors que l’Etat lui-même serait incapable d’assurer cet ordre et cette sécurité. Ceux qui jouent la carte de la stricte légalité, laquelle en l’occurrence consiste donc à contester qu’aucune mesure préventive puisse être prise contre un individu déjà repéré pour ses actes et ses propos, confortent la mouvance islamo-gauchiste. Cette dernière, cornaquée par M. Plenel (Mediapart) s’inscrit dans la stratégie que  décrit fort bien Soumission de Michel Houellebecq : il suffit de laisser les choses aller à leur terme et l’islam (-isme) pourrait l’emporter de la façon la plus démocratique qui soit, à l’occasion d’une élection présidentielle. 

    Cela dit, et même s’il est légitime de les prendre, il est certain que ce ne sont pas quelques mesures sécuritaires de plus qui nous débarrasseront de l’ennemi islamiste. On peut aller jusqu’à imaginer nos forces de l’ordre réduisant, de façon quasi-militaire, des quartiers entiers soulevés à l’appel du jihad ; on doit comprendre que d’autres suivraient, vu le vivier terroriste que représente la quantité potentielle des combattants de l’intérieur (30% des musulmans vivant en France - combien de millions ? - privilégient le système coranique). Un embrasement n’est pas à exclure, d’où sortirait peut-être, d’ailleurs, la solution… Or ces ennemis nous méprisent d’abord, et avec quelque raison, pour notre propre faiblesse - qui fait pourtant leur force -, pour la nullité de ce que notre société libérale, permissive et démocratique offre comme perspective à une jeunesse qui a forcément besoin de transcendance. 

    Parce qu’il a fait face, en toute connaissance de cause, à sa propre mort, le lieutenant-colonel Beltrame, « héritier des chevaliers et des moines, pas des vedettes de téléréalité » (M. Zemmour, RTL, 27 avril), nous  montre le chemin à suivre. Il était un soldat prêt à tuer l’ennemi, sans état d’âme. Il a aussi été ce « héros » digne des grands noms de notre Histoire. Comme le souligne M. Zemmour, il a incarné jusqu’à la mort des valeurs en totale opposition à ce qu’on nous serine à l’occasion du cinquantenaire des événements de mai 1968 : « Par l'intermédiaire de ses représentants les plus éminents, notre époque peut bien le récupérer. Elle ne pourra pas effacer ce que son geste lui a d'irréductiblement étranger. » L’émotion et l’admiration suscitées « par la bravoure d’un seul » (M. Macron aux Invalides, 28 avril) sont suffisamment éloquentes. Si les mesures sécuritaires les plus strictes sont indispensables dans l’immédiat, à long terme ce sont bien les valeurs « françaises » (n’en déplaise à certains) retrouvées qui constitueront notre plus sûre défense. 

  • Le « scandale Facebook » - dit aussi « scandale des données »

    Mark Zuckerberg

     

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    Le « scandale Facebook » - dit aussi « scandale des données » - fait la « une « des médias du monde entier. L'indignation est générale.

    Comme si l'objet du scandale était une surprise. Alors que de fait l'exploitation commerciale des informations personnelles ou non imprudemment mises en ligne sur Facebook par des multitudes d'internautes des cinq continents est au principe même de ce réseau mondial tentaculaire. C'est d'ailleurs là aussi son principe financier qui a produit ses profits colossaux et engendré sa puissance, égale ou supérieure à nombre d'États ... 

    Autour de deux milliards d'utilisateurs se sont ainsi vautrés dans l'étalage vulgaire de leur intimité, de leur mode de vie, de leurs opinions, de leurs comportements privés, et même de leurs pulsions les plus diverses, voire les plus scabreuses, abandonnant cette pudeur ancestrale, ce silence jaloux sur les « misérables petits tas de secrets* » qui avaient prévalu depuis la nuit des temps. Comme si, dans le monde virtuel, l'homme de l'ère numérique s'était senti soudain libéré de cette sorte de retenue qui est naturelle aux rapports humains, charnels, du monde réel. Retenue qui est pourtant l'un des fondements de la vie en société, de la civilisation elle-même. 

    Facebook a vendu très cher ces données. Elles seraient « le pétrole » de l'ère postmoderne, la richesse immatérielle de cette société liquide, cette « civilisation » de l'impudeur où ne subsistent plus que l'individu réduit à l'état de consommateur hyperconditionné, et le marché qui l'encadre et l'exploite. Cette emprise d'un 3e ou 4e type s'exerce notamment grâce à la maîtrise sophistiquée d'une masse considérable de données sans qualités autres que mercantiles. Ses champions d'origine US sont les GAFA. 

    Et voici que le scandale Facebook s'amplifie. Qu'il prend des proportions inouïes. Que son titre perd 15% à Wall-Street. Qu'il est introduit dans l'aire politique et judiciaire. En France, des caisses de retraite ou de Sécurité Sociale ferment leurs pages Facebook - et / ou leurs comptes Twitter. Nombre de particuliers ou d'institutions en font autant. De multiples plaintes sont déposées. Notamment auprès de la CNIL. Aux Etats-Unis le Congrès est saisi de la question et doit procéder aujourd'hui à l'audition de Mark Zuckerberg. Il ne faut pas trop s'attendre, nous semble-t-il, à ce que, malgré les quatre-vingt sept millions de membres américains de Facebook lésés par ses pratiques, les Institutions fédérales états-uniennes s'aventurent à porter sérieusement atteinte à la puissance et à la richesse de ce fleuron hégémonique de leur « industrie » numérique.  

    La repentance tardive de Mark Zuckerberg, son actuel président, égal ou supérieur à nombre de chefs d'État, semble activer l'incendie plutôt que de l'éteindre, au point que son prédécesseur, Sean Parker vient d'accuser le Facebook de Mark Zuckerberg d'exploiter « la vulnérabilité humaine ». C’est parler d'or. 

    Mais il y a plus grave, nous semble-t-il que le dévoilement mercantile de ces millions de « misérables petits tas de secrets » dont seuls les intéressés s'imaginent qu'ils ont un intérêt. 

    En premier lieu, l'affaire Facebook met en marche, par réaction, une volonté affichée de reprise en mains et de contrôle par la police de la pensée, des espaces de vraie liberté qui ont pu se développer sur Internet. Gare aux sites, blogs et autres qui divergeront avec le politiquement correct ! Gare aux fermetures à venir. Sur Facebook et ailleurs. Le moment est peut-être venu pour la cléricature des systèmes dominants de réduire les insupportables médias qui échappent encore à son contrôle. 

    Il y a en second lieu, s'agissant de l'addiction d'un grand nombre de gens, surtout jeunes, â la fréquentation trop exclusive de Facebook et des réseaux parents, le reformatage débilitant de nos catégories mentales et intellectuelles. A la fois cause et symptôme, parmi d'autres, du terrible affaissement culturel de nos sociétés. Sommes-nous condamnés à n’être plus qu’un peuple d'ilotes ? C'est une grande question.   

    * Expression de François Mauriac reprise par André Malraux dans les Antimémoires.

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Guerre des monnaies ? • Le dollar face à la ruée vers l’or en Allemagne et au yuan-or chinois en Arabie Séoudite

     

    Par Marc Rousset

     

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    Selon une étude du World Gold Council publiée début octobre et intitulée « La décennie dorée de l’Allemagne », la demande d’or privée allemande a atteint un record de 190 tonnes : 110 tonnes physiques en pièces et barres et l’équivalent de 80 tonnes en titres indexés sur l’or, pour une valeur de 6,8 milliards d’euros. Si les Français continuent de rêver malgré la sévère mise en garde de la crise de 2008, les Allemands, non ! Hormis la Suisse, les Allemands, avec 1,5 gramme par habitant, sont les plus gros acheteurs d’or d’Europe. Ils font mieux que les Turcs avec 0,9 gramme, les Chinois avec 0,6 gramme ou même les Indiens (0,5 gramme) et la France, (0,1 gramme seulement).

    L’Allemagne a été marquée par l’hyperinflation hallucinante de 1923 et par huit monnaies différentes durant les cent dernières années. Les Allemands sont conscients de l’instabilité financière et des effets d’érosion sur les richesses qui menacent le monde. Les taux bas et négatifs inquiètent suffisamment les Allemands pour que 57 % d’entre eux investissent dans l’or afin de protéger leur patrimoine. La bataille de l’or légitime contre le dollar illégitime comme étalon mondial est, en fait, une lutte économique et géopolitique (Chine, Russie, Iran, Venezuela) sans merci tous azimuts au niveau de la planète, et ce qui se passe en Allemagne est un avertissement sérieux de plus parmi d’autres à l’encontre de l’impérialisme non justifié du dollar.

    Dans une interview accordée au média américain CNBC le 11 octobre, l’économiste Carl B. Weinberg a estimé que Pékin pourrait bientôt acheter l’or noir avec sa propre devise, le yuan, sans devoir passer par le dollar, car la Chine devrait, d’ici un an ou deux, surpasser les États-Unis en tant que premier importateur de pétrole. Si les Saoudiens se décident à accepter le paiement en yuans-or, les autres acteurs du marché du pétrole suivront son exemple. Pékin a toutes les chances de faire pencher la balance en sa faveur avec la carotte supplémentaire de la convertibilité en or du yuan à Hong Kong, Shanghaï ou Londres. 

    Ce serait donc la fin pour l’Amérique, malgré tous ses efforts, de l’accord conclu en 1974 entre le président américain Richard Nixon et le roi Fayçal d’Arabie pour que Riyad libelle ses ventes de pétrole en dollars, d’où les pétrodollars et l’origine même de la suprématie du dollar dans le monde. Les tentatives de Trump pour remettre en cause l’accord conclu avec Téhéran sur la non-détention d’armes nucléaires ne sont pas faites seulement pour satisfaire Israël, qui tient à rester la seule puissance détentrice de l’arme nucléaire au Moyen-Orient, mais aussi et surtout pour plaire à l’Arabie saoudite, qui voit dans l’Iran chiite et perse un dangereux, vaste et puissant ennemi héréditaire de l’autre côté du golfe Persique, afin de la dissuader de coter son pétrole en yuans. 

    La Russie et la Chine, de leur côté, feront tout pour toucher au cœur la puissance financière de l’Amérique en n’utilisant plus le dollar pour le commerce du pétrole.

    Le système financier mondial basé sur le dollar-étalon aux pieds d’argile, l’hyper-endettement, la folle création monétaire et la domination de Wall Street constituent, en fait, face au monde et à l’or, une gigantesque bombe à retardement qui explosera inéluctablement. Le seul problème, c’est que personne ne connaît la date et l’heure à laquelle la bombe a été réglée.  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Personne ne redressera jamais la France tant que les médias seront ce qu'ils sont

    Léa Salamé et Raphaël Glucksmann

      

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    Une chose est certaine : personne ne redressera jamais la France tant que les médias seront ce qu'ils sont.  Tant qu'on ne prendra pas à bras le corps le problème qu'ils sont pour la santé mentale de la nation. Et tant qu'on ne l'aura pas réglé. 

    Nous vivons en régime d'opinion et chacun sait bien que celle-ci ne naît pas de génération spontanée. L'opinion se fabrique et ses idées sont celles qu'on lui instille. Sa capacité d'autonomie est faible, rare et éphémère, facile à retourner, même lorsque, à l'égard des médias, le doute s'installe, voire la contestation, l'hostilité ou le mépris. Façonner l'opinion, même rebelle, n'a jamais été aussi aisé qu'aujourd'hui où les moyens techniques de communication de masse en continu en font un jeu d'enfants d'une redoutable efficacité. La santé mentale de la société française dépend étroitement de l'orientation des médias. 

    Or la caste très fermée qui s'est approprié radios et télévisions, qui monopolise les heures d'antenne, n'aime pas la France ni sa civilisation, ni son ordre traditionnel, ni les peuples et les ethnies qui les ont fondées. Cette caste hostile assure spontanément sa propre permanence. Elle se renouvelle par cooptation, par copinage évidemment de gauche, et même par mariage. On entend beaucoup plus Raphaël Glucksmann sur certaines stations depuis que, revenu de ses aventures politico-sentimentales de Kiev et de Tbilissi, il a épousé la très influente Léa Salamé... et travaille pour Benoît Hamon. Le phénomène de couple joue dans les médias comme ailleurs son rôle d’apporteur de puissance, d'audience et d'influence. Mariages qui peuvent relier le monde des médias aux milieux politiques, aux milieux d'affaires ou people ... Le recrutement de cette caste est assez largement communautaire, rarement de lointaine tradition française et très majoritairement de gauche, modérée, extrême ou radicale, gauche « friquée », où la détestation de la France historique, de toute société traditionnelle, est dominante. Ainsi ne cesseront d'être attaqués, moqués, ridiculisés, nos principes traditionnels, notre histoire, nos mémoires, nos structures sociales. Etc.  

    Cette caste toutes chaînes confondues a son vocabulaire, ses formules, ses tics de langage, ses rites, ses préférences, ses choix, ses ostracismes implacables, partout les mêmes, stéréotypés, uniformisés, inévitables. Elle multiplie les campagnes lancinantes destinées thème par thème à littéralement hystériser l'opinion, y compris au moyen de la plus extrême vulgarité, pour quelques jours, semaines ou mois, comme s'en est indigné Maxime Tandonnet, il y a à peine quelques jours.  Il y a enfin les grands combats électoraux. Dans les campagnes électorales les médias ont toujours leur candidat. Unique en général ; le même pour tous. 

    Le système médiatique qui a assuré jusqu'à présent sa pérennité par les moyens que nous avons tenté de signaler brièvement, a une homogénéité et une cohérence. Le message des médias a un sens. Il s'agit en bref de détruire ou si l'on préfère de déconstruire la société française, historique et traditionnelle. Et par là de subvertir le mental français.

    « L'impression du sol qui se dérobe sous nos pieds s'aggrave sans cesse » écrit Olivier Rey fort justement. Ainsi naît la nostalgie, la mélancolie, le profond malaise français, source de nos renoncements et de notre déclin. De ces renoncements et de ce déclin les médias portent une grande part de responsabilité. 

    C'est pourquoi nul ne redressera la France tant que les médias seront ce qu'ils sont. 

    Il y aujourd'hui en France assez de journalistes et d'intellectuels de grand talent, qui aiment la France, dont les noms sont connus de tous et la liste facile à établir, pour que le ménage qui s'impose dans les médias et le grand remplacement de la caste qui les occupe puissent être tentés et réussis. 

    Il y faudrait une révolution politique qui tarde à venir alors qu'elle est peut-être ce que les Français recherchent et attendent. Confusément encore.  

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Défense - Armée de l’air : ce qu’il faut faire et ne plus faire

     

    Par Mathieu Épinay

     

    Les temps changent. La France doit songer sérieusement à se défendre. Les Français conscients le comprennent mieux. Encore faut-il avoir une vraie politique. 

    2007 Afghanistan, 2011 Libye, 2013 Mali, 2014 Levant, autant d’opérations lointaines où notre aviation, entrée dans l’ère du Rafale, s’est aguerrie, tout en absorbant réductions d’effectifs et restrictions budgétaires.

    Politiquement vaines en Afghanistan, désastreuses en Libye, les premières interventions aériennes furent exemplaires quant à l’exécution tactique. Nécessaires et légitimes, d’autres opérations continuent maintenant au Levant et en Afrique.

    Au Levant, 10 Rafale de l’armée de l’air, renforcés par 4 Rafale de la marine, privés du porte-avions en carénage, pourchassent Daech. En Afrique 6 Mirages appuient nos forces terrestres. Sur un théâtre aussi vaste que l’Europe l’armée de l’air fait des prouesses pour assurer la mobilité et la logistique des « terriens ». Les premiers Airbus A400M se posent au plus près de l’action, mais les vieux Transall doivent encore tenir quelques années avant la relève complète et nos 14 Hercules leur apportent une aide précieuse. Quatre commandes supplémentaires de ces avions de transport américains permettront le ravitaillement en vol de nos hélicoptères. 

    En 2018 les forces aériennes stratégiques (FAS) remplaceront les derniers Mirage 2000 N par des Rafale. Parallèlement, la relève des vieux Boeing par des Airbus de ravitaillement en vol commencera. Comme le Rafale, ces avions polyvalents des Forces nucléaires sont souvent détachés pour des missions conventionnelles demandées par Paris.

    Au fil des opérations, l’armée de l’air a acquis une expertise unique en Europe des processus et systèmes de conduite des opérations. Le centre de commandement du Mont Verdun à Lyon reçoit la situation aérienne sur les différents théâtres, comme les vidéos prises par les drones au confins du Sahara. Tout est retransmis instantanément par nos satellites militaires. Sans ôter au commandant local ses prérogatives, cette vision centralisée permet d’accélérer la décision et d’optimiser l’emploi des flottes entre Sahel et Levant.

    Avec le recul des ans, de vieilles controverses font maintenant sourire. Des Rafale monoplace partis de France frappent au Mali après 9 heures de vol ; des drones sans pilote, avec 24 heures d’autonomie, en surveillent les moindres recoins. Pourtant, dans les années 90, on avait frauduleusement obtenu d’un ministre que 60% des Rafale de l’armée de l’air soient des biplaces plus chers. En 2000, le chef d’état-major de la marine en voulut aussi ; pourtant le Rafale embarqué monoplace convenait à ses pilotes. Il eut gain de cause. Mais, deux ans plus tard, à Paris, une poignée d’officiers forts de leur légitimité opérationnelle et de leur réalisme écrasaient dans l’oeuf ces surenchères coûteuses. Pas de biplaces pour la marine et une majorité de monoplaces pour l’armée de l’air, décidait le Ministre. Gain pour La Défense : 400 millions. Quinze ans plus tard, personne ne s’en plaint.

    L’éviction récente des Mirage 2000D d’Irak pour les reléguer au Mali, moins dangereux, a agité les cercles initiés. Ce chasseur bombardier, conçu dans les années 90 sans radar ni missile crédible, est aveugle et désarmé. Au lieu de pallier ces carences, on s’est saigné pour y installer la « liaison 16 ». En 2010, le scandale de cette liaison de données tactiques américaines obsolète, verrouillée par le Pentagone et pourtant intégrée sur tous nos chasseurs, éclatait discrètement (secret Défense oblige). Il y eut quelques bruissements vite étouffés au Palais-Bourbon et au Sénat et on en resta là. Perte pour La Défense : 500 millions. Sept ans plus tard, plus personne n’en parle.

    Ces fautes ruineuses, une nouvelle génération de chefs mieux sélectionnée que celle de mai 68 ne les commettra pas et c’est tant mieux, car les projections budgétaires optimistes du président Macron n’ont pas dépassé le stade des promesses.  •

    Mathieu Épinay

  • La Grèce toujours en faillite, mais le mensonge continue

     

    Par Marc Rousset

     

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    Français, on vous ment pour la gravité de l’invasion migratoire, comme on vous ment pour la dette grecque.

    Le FMI est l’exception qui confirme la règle pour la Grèce. Il dit la vérité : sans allègement réel de la dette grecque, c’est-à-dire sans renoncement au remboursement pur et simple de la dette publique grecque, et non pas avec un simple allongement des échéances, la Grèce tombera immanquablement en faillite à terme !

    Le FMI répète que la dette grecque représente encore aujourd’hui 178 % du PIB du pays. L’accord de juin 2018 devrait permettre à Athènes d’avoir accès, à moyen terme, à des financements par les marchés, mais tout cela est théorique et repose sur du sable, car il sera impossible à la Grèce d’avoir une croissance de 3 % tout en maintenant un excédent budgétaire de 2,2 % du PIB, hors service de la dette.

    Selon le FMI, la croissance n’a été que de 1,7 % en 2017 et atteindra difficilement 2 % en 2018 et les années suivantes, tandis que l’excédent budgétaire sera au maximum de 1,5 % du PIB et non pas 2,2 %.

    Le reflux du chômage est tout à fait anecdotique, conjoncturel en Grèce et non pas structurel puisqu’en étant hyper-optimiste, il passerait de 21,5 %, en 2017, à 19,9 %, en 2018, et 18,1 %, en 2019. Les risques de banqueroute grecque sont, en fait, énormes si l’on songe à la moindre hausse des taux d’intérêt, au calendrier de politique intérieure grecque, à l’immigration clandestine extra-européenne, à une population à bout, fatiguée des réformes et du « demain, on rasera gratis » !

    Le drame, c’est que ce n’est pas l’euro qui est la cause de la dette grecque, contrairement à ce que prétend Jacques Sapir, mais tout simplement l’inconscience laxiste d’un pays et de ses dirigeants qui ont tiré trop fort sur la corde de l’État-providence pendant des années jusqu’à ce qu’elle casse, tandis que Goldman Sachs truquait les comptes pour faire entrer la Grèce dans la zone euro, sans avoir à subir – ce qui est scandaleux – une amende gigantesque de l’Union européenne d’au moins 20 milliards d’euros et la condamnation de ses dirigeants à la prison ferme en Europe pour manipulation frauduleuse des comptes publics et montage d’opérations bancaires fictives.

    Le drame, également, c’est que les banques, sur la demande de l’Allemagne et des pays de la zone euro, ont effectivement déjà allégé la dette grecque de 90 milliards en 2011. Merkel a voulu, à juste titre, que les banques qui avaient pris des risques inconsidérés paient une partie de la note. Le 27 octobre 2011, les banques européennes ont donc dû abandonner 50 % de la dette publique qu’elles détenaient sur la Grèce. De plus, alors que l’opinion publique allemande souhaitait le défaut de paiement et la mise en faillite pure et simple de la Grèce en 2011, Merkel a promis solennellement aux Allemands que les Grecs rembourseraient les nouveaux prêts accordés à la Grèce avec la garantie des États.

    Merkel ne peut pas perdre la face, ayant déjà sur le dos l’entrée folle du million de clandestins immigrés sans contrôle aux frontières. Et (cerise sur le gâteau) si, demain, la Grèce ne paie pas – ce qui sera le cas -, les déficits publics annuels de la France et de l’Allemagne seront augmentés d’autant, d’où l’acharnement du Système pour reculer la date de faillite inexorable à venir de la Grèce.

    La Grèce est le cancre de l’Union européenne et la France « une petite Grèce » quant au chemin décadent et laxiste parcouru depuis quarante ans. Alors que la situation de la France est catastrophique et demande des mesures draconiennes, structurelles, chirurgicales en matière de dépenses publiques, sociales et de réduction du nombre de fonctionnaires pour éviter la faillite à venir, l’action de Macron relève du traitement médical législatif homéopathique.  

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Quel Aquarius pour sauver l'Europe ? 

    La galère de Don Juan d’Autriche, le jeune infant de 24 ans, qui, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans à Lépante [Musée Maritime, Barcelone] 

     

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    Pour qui n'a pas de pensée ni de culture, ni de sentiment social historique, communautaire, pour qui n'est constitué de nulle autre substance que l'individualisme hors sol, c'est à dire sans racines, qui caractérise la modernité, sauver des vies, porter secours, réagir dans l'urgence, s'impose sans-doute comme un impératif moral et, somme toute, naturel, spontané, catégorique.

    Et, en un sens, il l'est. C'est pourquoi les ONG mobilisent, recrutent, convoquent à l'action humanitaire nombre de gens qui ne sont pas forcément des idéologues et - ou des militants. A quoi d'autre de grand et de généreux invite-t-on aujourd'hui en Europe aussi bien la jeunesse que les compétences de l'âge mûr ? A quel supplément d'âme ? Aux fausses délices de la consommation et du marché ? On préférera sauver les vies de pauvres types, arabes et surtout noirs, venus d'Afrique et d’Orient, en masse, par milliers, centaines de milliers, millions. Peut-être devrions-nous faire l'effort de le comprendre. 

    Le comprendre, oui, l'approuver, sûrement pas. Car le simple sens moral de certains se double en réalité de la redoutable idéologie multiculturaliste et diversitaire qui veut le métissage généralisé des cultures, des peuples, des ethnies et des races, lequel effacera les nations de la réalité immémoriale du monde et donnera naissance à une ère universellement et uniformément postnationale. Une ère nouvelle sans civilisation ni qualité. Cette entreprise est en cours de réalisation en France et en Europe.  

    Pour empêcher qu'elle ne se brise, à terme, sur le refus et la colère des peuples européens, il est fait appel à toutes les puissances de l'émotion, de la morale et du sentiment,  de la spiritualité et des religions. A commencer par l'Église catholique, pape en tête, dont les prédécesseurs avaient jadis prêché la résistance de l'Europe aux diverses poussées de l'Islam, et qui aujourd’hui concourt à son suicide. L'immense campagne des médias et des politiques à l'occasion des tribulations de l'Aquarius a consisté en une opération de pure et simple propagande. De formatage de l’opinion, morale et politique confondues. 

    Mais tout ce qui est fait maintenant pour contrecarrer au moyen de l'émotion et sous l'invocation de la morale la vague de rejet des migrants qui monte dans toute l'Europe ne réussit plus à l'arrêter.  

    Tout ce qui constitue le Système s'en effraie : médias, journalistes, intellectuels de gauche et de droite, politiciens conformes et gouvernements. Leur réaction d'autodéfense par la propagande est simplement à la hauteur de leur inquiétude. Elle s'apparente à la panique.

    C'est sans-doute que les nations elles aussi sont des personnes ; que chacune a un visage qui l'identifie, une terre, une histoire, une culture, une civilisation, des morts et des vivants, des mœurs et des croyances, une religion. Elles aussi veulent vivre. Être et durer. Elles aussi méritent la sollicitude des généreux, des sensibles, des moraux et des charitables. Elles auront droit par surcroît à l'engagement des réalistes qui savent qu’il y a un ordre du monde fait de limites et de différences et au soutien des peuples qui, eux, à l'inverse de leurs « élites », sous la menace se redécouvrent patriotes. Le temps n'est pas encore venu, semble-t-il, où l'on pourra leur imposer le suicide et la mort par nivellement, mixage et submersion. 

    C'est ce que les peuples manifestent en ce moment d'un bout à l'autre du continent européen. Comme un Aquarius géant pour le sauvetage de l'Europe.  ■ 

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