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Maîtres et témoins...(I) : Frédéric Mistral.

Té Mau ras, manjo e béu...

Té Mau ras, manjo e béu...

Maurras avait 21 ans lorsque Mistral fit sur lui ce jeu de mot:
"Te mau-ras manjo e beù !"
"Tiens, mal rassasié, mange et bois !"
Maurras y revient, pour l'expliquer, dans les dernières années de sa vie, et c'est dans La Balance intérieure:

"Il faut bien dire à quel propos Mistral fit à mon nom l’honneur de ce calembour.
Cela remonte à 1889. Il venait de publier la seconde édition, étendue et completée, des Îles d’or. J’y avais naturellement répondu par un article d’enthousiasme heureux. Il m’en remercia.
Mais La Reine Jeanne paraissait. Je ne recevais pas La Reine Jeanne ! Je réclamai ! Le poète me l’adressa tout de suite après avoir inscrit au premier feuillet une pointe pour le critique insatiable qui avait toujours faim et soif de ses vers.
J’eus le tort d’essayer de lui répondre dans un petit poème provençal bien mauvais.
Quarante ans plus tard, en recueillant mon œuvrette en langue d’oc, Mar e lono (Mer et lagune, ndlr), je m’escrimai à refaire cette pauvre réponse qui n’en valut pas mieux.
L’étincelante flèche d’or du Maillanais n’en vibre pas moins, dans toute sa gloire, au fond de ma pensée comme à quelques surfaces de ma vie et de mon action."