La Coupo (I)...
L'amitié de coeur et d'esprit entre les Catalans et les Provençaux est une constante chez ces deux peuples frères, qui sont deux des sept branches de la même Raço latino.
Accueillis chaleureusement par les Félibres provençaux en 1867, alors que de graves troubles politiques agitaient l'Espagne, Raymond Balaguer et ses amis, touchés de cet accueil, offrirent en guise de remerciement une magnifique coupe d'argent ciselée, représentant la Provence et la Catalogne.
Il s'agit d'une conque de forme antique, supportée par un palmier. Debout contre le tronc du palmier deux figurines se regardent: ce sont les deux sœurs, la Catalogne et la Provence. La Provence a posé son bras droit autour du cou de la Catalogne, pour lui marquer son amitié; la Catalogne a mis sa main droite sur son cœur, comme pour remercier.
Aux pieds de chacune des deux figurines, vêtues d'une toge latine et le sein nu, se trouve un écusson avec les armoiries de sa province.
Autour de la conque et au dehors, écrit sur une bande tréssée avec du laurier, on lit l'inscription suivante:
"Souvenir offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer. 1867".
Sur le piédestal sont finement gravées les inscriptions suivantes:
-"Elle est morte, disent-ils, mais je crois qu'elle est vivante", de Balaguer.
-"Ah ! s'ils savaient m'entendre ! Ah ! s'ils voulaient me suivre !", de Mistral
Cette coupe a été ciselée par le sculpteur Fulconis d'Avignon, lequel refusa d'être payé pour son travail, lorsqu'il apprit la destination et le sens de cette Coupo, beau symbole de l'amitié entre deux peuples, auquel il a ainsi grandement contribué.....
Ce cadeau inspira à Mistral l'idée de composer un hymne, dont il écrivit les paroles, se servant -pour la musique- d'un air célèbre des Noëls de Nicolas Saboly, composé au XVIIe siècle.