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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

22 janvier 1923 : Assassinat de Marius Plateau...

22 janvier 1923 : Assassinat de Marius Plateau...

...raconté par la propre Germaine Berton, dans ses déclarations au juge Devise, à l'Hôpital Beaujon.

En 1922, l'Action française (et Léon Daudet, député, à la Chambre) soutiennent Poincaré dans son occupation de la Ruhr, afin de contraindre l'Allemagne, récalcitrante, à payer les "réparations" qui lui ont été imposée au Traité de Versailles.
Le lundi 22 janvier 1923, une anarchiste, Germaine Berton, cherchant d'abord à assassiner Daudet, puis Maurras, échoue dans ses deux tentatives.
Elle se rabat alors sur Marius Plateau...

De "L'Action française racontée par elle-même", par Albert Marty, page 184 (c'est Germaine Berton qui parle, lors de sa déposition...):

"...Depuis un certain temps, je voulais voir Daudet et je cherchais à le rencontrer pour le tuer, car j'estime qu'il a a la plus grosse part de responsabilités dans la nouvelle guerre qui reprend dans la Ruhr.
Je lui en veux aussi de sa vie, passée à lutter contre la classe ouvrière, et, encore, pour avoir fomenté les complots qui ont amené l'assassinat de Jaurès, et surtout celui d'Almereyda, le chef des jeunes gardes.
Samedi dernier, je me suis présentée à l'Action française pour voir Daudet, et, ne pouvant être reçue par lui, j'avais donné une lettre expliquant que je voulais donner des renseignements sur les anarchistes, mais, en réalité, destinée à me mettre en présence de lui pour le tuer.
Econduite samedi, je suis allée ce matin à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, à la messe anniversaire de la mort de Louis XVI, pour le rencontrer, mais je ne l'ai pas vu. Ayant aperçu Maurras, qui sortait de l'église, j'ai eu l'intention de le tuer à la place de Daudet, mais j'ai remarqué que Maurras était entouré par plusieurs jeunes Camelots et j'ai craint de manquer mon coup.
C'est alors que j'ai décidé de me rabattre sur Plateau, qui est chef des Camelots du roi.
Je suis allée à l'Action française et j'ai été reçue par Plateau.
Je lui ai expliqué que je voulais lui donner des renseignements sur les anarchistes, et, au cours de notre entretien, rien d'anormal ne s'est passé.
Plateau me reconduisait à la porte quand, profitant de ce qu'il avait le dos tourné, je lui ai tiré par derrière un coup de révolver.
Il s'est retourné.
J'ai alors tiré deux ou trois coups et je l'ai atteint, je ne saurais dire où..."

Illustration : la jeune anarchiste Germaine Berton.