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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

Un feuilleton pour dénoncer l'espionnage allemand.

Un feuilleton pour dénoncer l'espionnage allemand.

De "La Pluie de sang", pages 105/106 :

"...Au printemps de 1916, je publiai dans L'Action française, en feuilleton, puis en librairie, chez mon vieil ami Arthème Fayard, un roman forcément édulcoré (vu les circonstances) sur l'espionnage boche, sous ce titre : "La vermine du monde".
Les difficultés commencèrent tout de suite à propos de l'affiche, remarquable et haute en couleur, de Jeanniot, qui annonçait le bouquin, et dont notre dévoué secrétaire administratif d'alors, René Theeten, avait envoyé un exemplaire à la préfecture de police pour visa.
Cette affiche représentait un grand et osseux Boche en civil, décoré de la Légion d'honneur, assaili par un poilu, qui se préparait à le fourrer au bloc, cependant que d'autres Boches des deux sexes fuyaient épouvantés.
Dans le fond défilaient quelques apétissants cochons coiffés, jusqu'au groin du casque à pointe.
C'est un fait que Jeanniot, qui a fait la guerre de 70, n'aime pas les Allemands.
C'est un grand et consciencieux artiste, un ami loyal, une nature d'élite, mais on n'est jamais parfait : il n'aime ni l'art allemand, ni les Allemands.
Il a même consacré, à la peinture de leurs atrocités de 1914, une série de planches dignes de Goya, et qui sont autre chose que Goya..."