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Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

La Revue Universelle, présentée par Massis (I)

La Revue Universelle, présentée par Massis (I)

Dans "Maurras et notre temps" (Tome I, pages 144 à 159) Henri Massis donne d'utiles éclairages sur la genèse de la Revue universelle :

1. Pour un parti de l'intelligence (pages 144/145) :

"Dès la fin de 1919, nous avions conçu et rédigé notre manifeste "pour un parti de l’intelligence", en réponse à celui où les Romain Rolland, les Barbusse accusaient les écrivains français d’avoir, pendant la guerre, avili, abaissé, dégradé la pensée en la mettant au service de la patrie et de sa juste cause. Je n’en transcrirai ici que les premières lignes :
« Nous avons, y disions-nous, nous avons défendu dans cette guerre, la cause de l’esprit. C’est pour que cette grandeur ne disparaisse pas que des hommes se sont fait tuer. Il nous faut continuer ce service en renouvelant la vie intellectuelle de la France. Cela est nécessaire quand on songe à la haute mission humaine, à la grande élection spirituelle qui domine toute son histoire, à cette destination qui est la sienne, et dont la victoire nous restitue le sentiment profond."
"Le parti de l'intelligence, ajoutions-nous, c'est celui que nous entendons servir pour l'opposer à ce bolchévisme qui, dès l'abord, s'attaque à l'esprit et à la culture, afin de mieux détruire la société, nation, famille, individu. Nous n'en attendons rien de moins que la reconstitution nationale et le relèvement du genre humain."
Oui, tout était à refaire, tout était à recommencer. Je pressentais une époque difficile à vivre, je l'éprouvais en moi-même, n'eût-ce été que par ce "dépeuplement de la première, de l'ancienne amitié", où nous nous retrouvions, nous, les survivants de la guerre, qui nous étions formés et qui avions grandi dans ce grave climat de confiance et de foi dont elle avait été précédée. Il nous restait le message de nos morts, notre fidélité essentielle aux pensées qui étaient les leurs. Nous y mêlions une haute dose d'espérance, la croyance à une restauration métaphysique de l'homme, car l'esprit, pour les réfections nécessaires, allait - telle était notre certitude - avoir la responsabilité principale....