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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

De Napoléon et Louis XVIII sur Chateaubriand....

De Napoléon et Louis XVIII sur Chateaubriand....

De Jean d'Ormesson, Mon dernier rêve sera pour vous, Le livre de poche, pages 276/277 :

"...Sur un point au moins, Louis XVIII partageait les idées de Napoléon: il avait une piètre opinion des capacités politiques de Chateaubriand.
"Il y a des hommes qui se croient aptes à tout parce qu'ils ont une qualité ou un talent, disait l'Empereur à Metternich. Au nombre de ces hommes se trouve Chateaubriand, qui fait de l'opposition parce que je ne veux pas l'employer (1). Cet homme est un raisonneur dans le vide, mais doué d'une grande force de dialectique. S'il voulait user de son talent dans la ligne qu'on lui désignerait, il pourrait être utile. Mais il ne s'y prêterait pas, et il n'est, dès lors, bon à rien. Aussi ne faut-il pas l'employer. Il s'est offert vingt fois à moi: mais comme c'était pour me faire plier à son imagination, qui toujours le conduit à faux, et non pour m'obéir, je me suis refusé à ses services, c'est-à-dire à le servir."
Et Louis XVIII, avec moins de force et de subtilité, mais avec la même méfiance pour des défauts qui ne sont peut-être que des vertus : "Donnez-vous garde d'admettre jamais un poète dans vos affaires; il perdra tout. Ces gens-là ne sont bons à rien."
Entre la littérature et le pouvoir, chacun voulant soumettre l'autre à ses exigences opposées, le malentendu est définitif et congénital..."


(1) Chateaubriand était bel et bien employé par l'Empereur - mais au service de la France, dans la diplomatie- lorsqu'il démissionna, avec panache, révulsé par l'assassinat du duc d'Enghien...
Par ailleurs, on peut rappeler ce mot de Louis XVIII sur Chateaubriand : "Qu'il est grand, quand il ne se met pas devant lui !..."