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Une visite chez Charles Maurras...

Destin contrarié

Destin contrarié

Comme son grand-père maternel, Garnier, qui a reçu chez lui, au Chemin de Paradis, le Prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe, sous les ordres duquel il naviguait, Maurras aurait voulu être marin. Et dans la marine de guerre...

C'était un petit garçon plein de vie et d'énergie, aux antipodes de l'image que l'on a trop souvent d'un Maurras vieux monsieur austère. Vocation contrariée, et même plus : empêchée, à partir du moment où il était devenu, non pas sourd, comme on le dit souvent, mais fortement malentendant...

Maurras a fait de cette vocation contrariée, et de la perte de ses rêves d'enfant, le thème d'un de ses poèmes, en partie cryptée (mais en partie seulement, car plusieurs passages sont parfaitement clairs, et évoquent cet appel irrésistible de la mer et du grand large que ressentent tous les marins...)  Destinée :


Tu naquis le jour de la lune,
Et sous le signe des combats,
Le soleil n'en finissait pas
De se lever sur ta lagune

Le vent d'ouest au seuil béant
De ta maison sur le rivage
Vint moduler son cri sauvage
Et les appels de l'océan.

Mais tu n'as pas quitté ton île
Ni fait bataille sur la mer :
Jamais la gloire du vrai fer
N'a brillé dans ta main débile.

Tu ne peux être matelot
Que d'imaginaires espaces
Où, plus qu'ailleurs, l'aube fugace
Est longue à naître sous le flot,

Darde au zénith la flamme torse
Des volontés de ton destin :
Dans les angoisses du Matin
Quelle Nuit lente use ta force !