Cinéma • Le Redoutable
Par Guilhem de Tarlé
Le Redoutable : un biopic de Michel Hazanavicius, avec Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Béjo et Grégory Gadebois.
Le Redoutable. on se dit qu’on aurait pu « ne pas le voir », et je m’interroge sur l’objectif du réalisateur : a-t-il voulu « descendre » Jean-Luc Godard ?
Quel personnage odieux !
A vrai dire, si son nom évidemment m’était bien connu, j’ignorais tout ou j’avais oublié ce que je pouvais savoir de ce monsieur, et manifestement je ne perdais rien ; j’aurais pu ne pas le… connaître.
Je n’ai vu en effet aucun de ses films (mon « goût » du cinéma, et surtout de le commenter, est un passe-temps - une addiction ? - de retraité), et j’imagine que j’aurais davantage compris ce biopic si j’avais vu La Chinoise et Le Mépris !
Du mépris précisément c’est probablement le défaut qui caractérise le mieux J.L. Godard : il méprise tout le monde à commencer par sa « conne » (sic) de (seconde) femme pourtant si amoureuse et si mignonne ; il méprise aussi les étudiants avec lesquels il manifeste : « Ce qui m’intéresse dans le mouvement étudiant, c’est le mouvement et non pas les étudiants ».
Il a néanmoins un regard assez juste sur Mai 68 en pressentant et en affirmant que tout commence, quand ledit mouvement semble s’essouffler. N’a-t-on pas vu, en effet, ces dernières années les soixante-huitards tenir le haut du pavé (celui-là même qu’ils avaient battu et lancé sur les forces de l’ordre et les institutions) dans tous les domaines politico-médiatiques, et même religieux, avec Cohn Bendit en icône ?
1968, surtout n’a-t-il pas été essentiellement une révolution libertaire et ne vit-on pas aujourd’hui dans une société et une idéologie égalitariste, libérale-libertaire ?
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore (comme moi) aujourd’hui Mai 68 a gagné et, à l’inverse de Letizia Bonaparte, nous n’avons plus qu’à implorer le Ciel : « pourvu que ça ne dure pas » !
Puis-je conclure en disant que je ne comprends pas l’évocation du Redoutable que je trouve factice, même si elle date l’événement.
J’ai en revanche éprouvé du plaisir à entendre la musique de Pénélope (celle de Brassens et non de Fillon) et du Vieux Léon. •