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Feuilleton : Son "érudition intelligente" fait "des lecteurs reconnaissants" : Jacques Bainville... (90)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Illustration : portrait de Jacques Bainville par Marie-Lucas Robiquet; couverture du "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres, Histoire, Politique et Littérature", Édition établie et présentée par Christophe Dickès, Bouquins, Robert Laffont (1.149 pages).

Aujourd'hui : 

Bainville vu par...

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L'Histoire de France (I) : Sur le Blog "le pas grand'chose"...(Paru le 30 juin 2012)

 

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L'Histoire de France (I)...

L'Histoire de France (I)...

Sur le Blog "le pas grand'chose"...(Paru le 30 juin 2012)


Dans son Avant-propos, Jacques Bainville (1879-1936) confesse qu'il n'aimait pas l'Histoire à l'école ; comme sans doute bien d'autres écoliers, et je sais de quoi je parle... Il faut dire que cette matière – pourtant essentielle à qui souhaite comprendre un minimum d'où il vient – n'a rien d'attrayant lorsqu'on la résume à un enchevêtrement de dates à apprendre par cœur. Mais dès lors qu'on situe les choses dans un contexte précis, dans un enchaînement d'évènements liés, avec le recul, par une logique dans la plupart des cas implacable, alors les dates deviennent secondaires, et l'Histoire défile, limpide tout en se complexifiant des dimensions politique et humaine sans lesquelles ces vingt derniers siècles n'ont que peu de sens.

Cette œuvre colossale et ce prodige, Jacques Bainville les livrait après seulement deux années d'écriture. Résumer plus de 2000 ans en moins de 600 pages n'est déjà pas une mince affaire, mais par son style vif et sobre, l'historien parvenait par dessus le marché à en faire un récit haletant de la première à la dernière page. De l'occupation romaine (rapidement survolée) aux lendemains du traité de Versailles, de l'avènement de Clovis à la Troisième République déclinante, l'historien nous éclaire sur des évènements trop sommairement réduits à des dates sur les tableaux noirs de notre enfance.

Jacques Bainville, académicien et journaliste à l'Action française, était un intellectuel aux convictions politiques fortes. Mais s'il s'autorise souvent à rectifier ça et là des erreurs d'analyse trop ressassées à son goût par certains de ses confrères, ce fervent monarchiste n'en est pas pour autant un idéologue exalté. Comme l'indique Antoine Prost dans sa préface, l'Histoire de France de Bainville est avant toute chose une œuvre d'analyste. Et si parti pris il y a, il est toujours étayé par le raisonnement, jamais par la passion.

Ainsi, si le bilan qu'il dresse de la Révolution est loin d'être aussi positif et glorieux que la version un brin manichéenne des manuels de l'école républicaine, l'inclination de Jacques Bainville pour l'autorité – il défend tout au long du livre l'idée d'autorité bienveillante, rempart le plus efficace à ses yeux pour protéger le peuple des périls auxquels il est naturellement exposé – son inclination pour l'autorité, donc, ne le mène pas pour autant au panégyrique de l'œuvre de Napoléon, et sa critique, entre autre, du règne de Louis XVI ou de la régence de Philippe d'Orléans (et à travers elle, les dispositions prises par Louis XIV peu avant sa mort afin de limiter les pouvoirs du duc d'Orléans dont il se méfiait), sa critique des monarques n'est donc pas non plus particulièrement indulgente.

Rédigé dans les années 20, le livre s'arrête par conséquent à l'entre-deux-guerres, et on regrette que Bainville n'ait pu vivre un peu davantage, ne serait-ce que pour nous livrer son analyse de la seconde guerre mondiale. Avec un peu plus de gourmandise, on songerait à lire son éclairage sur notre époque, les conséquences des décisions ou des renoncements de nos gouvernants, lui qu'un biographe désignait comme « l'historien de l'avenir », non sans raison, puisqu'il avait vu, dès les lendemains de la première guerre mondiale, le conflit qui devait embraser à nouveau l'Europe deux décennies plus tard, sans parler des évènements qui surviendraient bien plus tard (Yougoslavie, Tchécoslovaquie...).

Comme le note l'éditeur Jean-Claude Zylberstein dans sa présentation de l'édition Texto (dont on pourra déplorer l'accumulation de coquilles dans la reproduction du texte), comme il le relève donc si justement, « il se produit pour le lecteur contemporain une sorte de prodige : c'est que l'on se sent au fil des pages d'abord content, puis heureux et enfin quasiment ému d'être français », rappelant au paragraphe suivant que le sentiment nationaliste « ne conduit pas nécessairement au fascisme, moins encore à l'antisémitisme ou à la xénophobie ». Et il n'est pas inutile de le préciser, par les temps qui courent.

 

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Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir : 

• numéro du Samedi 29 Mars 1924  :

Grandes "Une" de L'Action française : 29 Mars 1924 : Bainville publie son "Histoire de France"...

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