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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (140)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Union sacrée des Royalistes...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Sous le titre "Les Ordres du roi", Charles Maurras faisait paraître dans "L'Action française", le 12 août 1914, les révélations suivantes sur cette bien mesquine - et misérable... - réaction de Viviani à la demande d'engagement du Prince dans l'Armée française.
Cofondateur du journal "L'Humanité" avec Jean Jaurès, ancien ministre du Travail, Viviani était président du Conseil, au moment de la déclaration de la guerre de 1914 1918 (il faut se souvenir que la loi du 26 juin 1886, dite "loi d'exil", interdisait l’accès et le séjour sur le sol français aux chefs des familles royale et impériale ayant régné sur la France, ainsi qu’à leurs fils aînés. Elle interdisait également à tous les hommes de ces familles de servir dans l’armée française. Elle n'a été abrogée qu'en 1950) :

"Monseigneur le duc d'Orléans a appris la déclaration de guerre au cours d'un voyage. Le Prince s'est hâté de rentrer à Bruxelles et, dès son arrivée, il a adressé la dépêche suivante à notre ministre de la Guerre :

Monsieur le Ministre,

Devant les événements actuels, toutes lois d'exception, tout dissentiment politique doivent tomber ; tous les Français ont le devoir et le droit de reprendre leur place sous les drapeaux.

Ce droit et cet honneur, je viens vous les demander pour la durée des hostilités, certain que vous saurez comprendre à quel sentiment j'obéis.

J'attends donc avec confiance votre réponse télégraphique et vos instructions pour partir.

PHILIPPE, duc d'Orléans.
Hôtel Métropole, Bruxelles.

Au bout de plusieurs jours, Monseigneur le duc d'Orléans a reçu de M. René Viviani, président du Conseil, la réponse suivante :

Le Président du Conseil des ministres à Philippe, duc d'Orléans.
Hôtel Métropole, Bruxelles.

Paris, le 9 août, 14 h. 40.

L'état de la législation française ne permettant pas votre enrôlement dans l'armée française, tout en rendant hommage à votre initiative, je ne puis que vous faire la réponse déjà faite à d'autres demandes pareilles à la vôtre et vous engager à vous enrôler dans les armées amies ou alliées qui combattent à nos côtés.

N'ayant pu faire accepter ses services en France, le Prince a fait pressentir les Souverains belge et anglais.

Malgré l'indication contenue dans la dépêche de M. René Viviani, Monseigneur le duc d'Orléans a constaté que les puissances amies et alliées conservaient un scrupule et n'envisageaient pas comme possible la présence dans leurs armées du Chef de la Maison de France.

Patriotiquement résolu à ne susciter aucune difficulté dans les circonstances actuelles, Monseigneur le duc d'Orléans dont "toutes les pensées vont à la France", qu'il désire servir par tous les moyens restés à sa disposition, s'est résigné à sacrifier son vœu et son espoir de défendre sa patrie les armes à la main.

Il a pris la décision de demeurer à Bruxelles au milieu des malades de l'ambulance qu'il a organisée au château de Putdaël avec le concours du docteur Depage.

Sa Majesté la reine des Belges, qui est à la tête de la Croix-Rouge de Belgique, a agréé les services de Monseigneur le duc d'Orléans.

Le serviteur fidèle qui est allé chercher en Belgique ces informations et ces documents a rapporté aussi ces paroles du Prince destinées à un royaliste parisien :

"Dites à X… que toutes mes pensées vont à la France.
Il n'y a plus de divisions politiques qui tiennent.
Face à l'ennemi !"

Charles Maurras

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