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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (35)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Vers 1895 : ...puis à Stockholm... et "banquet Goncourt" à Paris !

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Vers 1895 : ...puis à Stockholm...

 

De "L'entre-Deux-Guerres", page 304 (continuation immédiate du texte précédent) :

"— Et maintenant, s’écria Georges, à Stockholm !
Malheureux que nous étions !
Nous avions oublié le banquet en l’honneur de M. de Goncourt, remis par suite de la mort de Vacquerie et auquel il eût été sacrilège de ne point assister; car nous aimions et admirions de toutes nos forces l’auteur de "Germinie Lacerteux" et de "La Faustin".
Un nouveau télégramme nous rappela cette circonstance aggravante, en même temps que le directeur des postes et télégraphes de l’Empire nous faisait savoir qu’une assez forte somme, destinée à notre ravitaillement, était "accrochée" à Hambourg.
Tout cela fit que nous disposions juste de quarante-huit heures pour faire la connaissance de Stockholm, de ses environs, de l’aimable ministre plénipotentiaire M. Rouvier, et du romancier historien de Marie-Antoinette et de Fersen, le sympathique Heidenstamm.
Ce bref délai fut bien employé; visite à Drottingholm par une tourmente de neige, course en traîneau, promenade à travers la ville, dîner, présentations.
Puis en route !"

 

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Vers 1895 : ...et "banquet Goncourt" à Paris !

Portrait d'Edmond de Goncourt (1888) par Jean-François Raffaëlli, musée des Beaux-Arts de Nancy...

 

De "L'entre-Deux-Guerres", page 305 (continuation immédiate du texte précédent) :

"Quatre-vingts heures plus tard, ainsi que dans une pièce de Jules Verne, nous débarquions en habit et rasés de frais au Grand Hôtel, où quatre à cinq cents personnes de la première société, comme on dit à Londres, fêtaient le bon parrain de ma jeune sœur.
Il était bien content, le parrain.
Il riait aux anges, à Ajalbert, à Geffroy, à Rosny, à Mirbeau, à Georges, à Lucien, et notre tour de force en quatre-vingts heures le laissait tout à fait indifférent.
Mon père, au lieu de prononcer un discours, adressa quelques paroles d’une émotion tendre, au "vieux compagnon qui lui avait été bien bon dans des heures douloureuses", et chacun eut la gorge serrée, les yeux humides. L’allocution de Raymond Poincaré fut délicatement nuancée, parfaite en tous points.
Celle de Clemenceau, bien intentionnée, mais trop verbeuse. Renonçant momentanément à la politique, à ses pompes et à ses œuvres, et piochant le plan de "Les plus Forts", Clemenceau avait hâte de montrer à tous qu’il était du bâtiment, qu’il connaissait les bons auteurs, que la composition romanesque et l’art dramatique n’avaient point de secret pour lui. Mais l’important était que Goncourt fût enchanté et il le fut, car il appuya sa joue tremblante contre la pommette dure de Clemenceau.
En sortant de là, comme il faisait grand’soif, je proposai à une demi-douzaine de nos amis une tournée d’un Champagne demi-doux, non glacé, mais frais, qui fut acceptée avec enthousiasme.
Goncourt a raconté depuis qu’il avait forte envie de nous accompagner, mais qu’il avait craint de troubler la fête par la présence d’un vieux monsieur.
Je me reprocherai toujours de n’avoir pas osé l’inviter, car, pas un instant de sa verte vieillesse, il n’eut l’air, ni les manières d’un empêcheur de trinquer en rond..."

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