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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (32)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Vers 1895 : en Hollande (I)

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Vers 1895 : en Hollande (I)

Patineurs sur les canaux gelés d'Amsterdam...

 

De "L'entre-Deux-Guerres", pages 294 à 297 :

"...Plus fréquemment encore que celui de Londres, j’ai fait, il y a une vingtaine d’années (1), le voyage d’Amsterdam et de la Hollande.
Ce pays, resserré mais significatif, m’est familier sous tous ses aspects et en toutes saisons.
Sans méconnaître le charme exquis des damiers fleuris de toutes couleurs, jacinthes et tulipes, que le printemps dispose autour de Harlem, je préfère la Hollande en hiver, classique, avec ses patineurs et ses canaux, ses soleils froids entre les silhouettes brunes ou bleues des moulins.
Je revenais d’Enkhuisen à Amsterdam en traîneau.
Le ciel était ouaté de blanc. Il flottait une poussière de neige.
Parallèlement à la route, il y avait le canal, semblable à une lame de sabre, et ses coureurs penchés en avant, comme allant à la rencontre de leur propre chute, puis la voie ferrée...
Le poisson tel quel, cuit à point, avec une sauce au beurre sans plus, est incomparable chez Van Laar, à Amsterdam. Il est aussi une damnation, car vous le recherchez en vain à tous les restaurants de l’Europe. Mais le patron du café Riche, toujours à Amsterdam, M. Lelorrain, était bien aimable et connaissait sa cave sur le bout de la langue.
Quand il vous disait : "Allez-y", il fallait l’écouter.
Georges Hugo, qui est fastueux, ne reculait devant aucun Château-Margaux; à quoi Mariéton, se frottant le crâne : "Garçon, je vois ici le chiffre quinze. C’est des floflorins ou des francs ? Aussitôt Georges : "Bois-le d’abord. Ensuite tu déploreras son prix"...
...C’est au musée d’Amsterdam, et notamment devant les toiles de Vermeer et Delft, que je suis devenu amoureux de la Hollande. Rembrandt enrichit l’esprit d’une seconde vision des êtres et de la lumière. Hals a peint à la fois la force et la décrépitude. Schwob avait découvert Scorel, qui est secondaire mais intéressant. Il ne voulait voir que les toiles de Scorel, auquel il prêtait une profondeur d’apocalypse et je dus une fois l’emporter à bras, sous les yeux des gardiens stupéfaits, pour l’arracher à la contemplation de ce petit maître.
Il y a aussi Jean Steen, qui n’est pas négligeable - sa Jeune malade est un chef-d’œuvre, on n’a jamais mieux rendu les yeux de la fièvre -Pierre de Hoog et même Terburg."

(1) "L'Entre-Deux-Guerres" étant paru en 1915, ce voyage en Hollande se situe donc dans la même période que le voyage à Londres évoqué précédemment : vers 1895...

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