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Au cinéma : Marie-Line et son juge, par Guilhem de Tarlé

Marie-Line et son juge de Jean-Pierre Améris (2023) - Unifrance

 

A l’affiche : Marie-Line et son juge, un film français de Jean-Pierre Améris, avec Louane Emera et Michel Blanc (dans les rôles-titre), Victor Belmondo (Alexandre) et Philippe Rebbot (le père de Marie-Line),
adapté du livre Changer le sens des rivières (2019) de Murielle Magellan.

« Certes de nos voisins l’alliance m’enchante,
Mais leur langue, à vrai dire, est trop envahissante »

Jean-Pons-Guillaume Viennet s’en désolait déjà devant l’Académie française, il y près de deux siècles, dans son Epitre à Boileau  . Le Grand Remplacement des mots est aussi, malheureusement, une réalité : je lis que ce film est un « buddy-movie »  c’est-à-dire un film qui met en scène un « « duo de choc », deux personnages que tout oppose.
En l’occurrence, les Laurel et Hardy sont un juge, enfermé sur lui-même, et une fille de « milieu modeste », extravertie et exubérante, tatouée - sans doute de partout -, minijupe et poitrine à l’air, dont la mère s’est suicidée et le père « en situation de handicap » - comme on dit maintenant de façon ampoulée au lieu d’un simple « handicapé » – victime d’un accident du travail.

L’actrice Louane, à elle seule, « crève l’écran » et « fait » le film comme elle l’avait fait dans La Famille Bélier (2014) dont nous gardons un excellent souvenir.

On passe un bon moment à voir ce long-métrage qui s’oppose au déterminisme social : « Quand on veut, on peut (…) la chance, on la provoque (…) Redresse la tête, pousse la barrière » ne sont pas « des phrases de riche ».
C’est sans doute ce qu’écrit dans son roman Murielle Magellan, dont je n’ai jamais entendu parler.
C’est peut-être aussi l’objet de la filmographie de François Truffaut à propos duquel, je serais bien incapable d'écrire quelque chose, n’ayant, comme Marie-Line. aucune culture cinématographique. Je n'ai d'ailleurs sans doute jamais vu, ni en 1962 ni depuis, son Jules et Gim qui est le « film culte » d’Alexandre et du juge.
Dans son Dictionnaire passionné du cinéma, Laurent Dandrieu écrit que Jules et Jim est un film « raté »... En tout cas Marie-Line et son juge ne l’est pas.
Une chose m’a choqué pourtant, mais avec Edouard Philippe tous les mensonges sont permis, à savoir la ville du Havre en permanence sous un soleil éclatant !

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