Au cinéma : L’Improbable voyage de Harold Fry, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : L’Improbable voyage de Harold Fry, un film anglais (vostf) de Hettie MacDonald, avec Jim Broadbent et Penelope Wilton (Harold et Maureen Fry),
adapté du premier roman de Rachel Joyce : La Lettre qui allait changer le destin de Harold Fry (2013).
Je suis toujours très étonné par le manque d’imagination des auteurs et des réalisateurs et leur incapacité à attribuer un titre simple – éventuellement énigmatique – à leurs œuvres. Le roman ne pourrait-il pas s’intituler tout simplement La Lettre ?
Rachel Joyce vient de publier un nouveau livre : L’Inoubliable voyage de miss Benson…
A la lecture de ces deux titres on s’interrogera sur la volonté du réalisateur avec son Improbable voyage de Harold Fry.
Il n’empêche que la bande-annonce était tentante, et c’est ensuite le qualificatif « ennuyeux » du sempiternel critique de La Provence qui a achevé de m’y faire courir marcher… d’autant plus que nous avions bénéficié de l’excellent entraînement des Sentiers noirs de Sylvain Tesson mis en marche par le réalisateur Denis Imbert.
« Je vais marcher et tu vivras »… l’enthousiasme, la « foi » (même si elle n’est pas religieuse) que révèle cette « promesse » constitue le sujet et l’intérêt du film.
800 km à pied, « ça use, ça use », et davantage que « les souliers »… Harold ne chante pas mais il subit – peut-être d’autant plus - ces handicaps physiques et psychologiques, dont la publicité et la popularité ne furent pas les moindres.
On pense aux marcheurs de Compostelle, et d’ailleurs, dont la solitude les protège de ce que l’Evangile appelle « les sollicitudes de ce siècle et l’illusion des richesses ».
« La route est longue, longue, longue.
Chante si tu es fatigué.
(…)
Si la route est souvent austère,
Garde toi jamais d’oublier
Qu’elle te mène à la lumière,
A la joie, à la vérité ».