Au Cinéma : Je verrai toujours vos visages, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Je verrai toujours vos visages, un film français de Jeanne Herry, avec Miou-Miou, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos (les victimes : Sabine, Nawelle, Grégoire, Chloé Delarme), Elodie Bouchez, Jean-Pierre Darroussin et Denis Podalydès (les médiateurs : Judith, Michel et Paul).
Je verrai toujours vos visages … Au titre près, qui n’a rien d’aguichant, un film extraordinaire au sens premier du terme , en fait un docufiction sur la justice restaurative… (Qu’èsaquo ?, comme on dit en Provence).
J’avoue n’en avoir jamais entendu parler auparavant, ce semble être une invention de l’Union Européenne (et, pour une fois, sans doute, une bonne invention) dans une Directive 2012/29 du 25 octobre 2012, reprise dans le droit français par une loi du 15 août 2014 (sous Hollande) et mise en œuvre par une circulaire du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, le 15 mars 2017. Elle consiste, avec leur consentement, à organiser un dialogue entre des victimes et des délinquants, qu’elles soient ou non concernées par la même affaire.
Nous avions déjà beaucoup aimé Pupille, de la même réalisatrice en 2018 avec, là encore, sa mère, Miou-Miou, particulièrement réelle dans ce dernier film, Gilles Lellouche, à nouveau excellent, et la très jolie Élodie Bouchez. Jeanne Herry sort, avec ce nouveau long-métrage, des sentiers battus en nous clouant sur nos fauteuils. Un film dur et poignant auquel d’aucuns prêteront sans doute un aspect bisounours avec des « selfies » évoqués à la fin réunissant victimes et délinquants… nous sommes au cinéma, et je veux moi, bien croire que cette procédure aide particulièrement les victimes à « se reconstruire » et à reprendre le dessus sur les mauvais souvenirs de leur agression.
Pour une fois que les socialos s’intéressent aux victimes… il faut les en féliciter