Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (29)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : Mise en place méthodique: la Terreur partout...
Illustration : peau humaine datant de la Révolution conservée au Muséum des Sciences Naturelles de Nantes
Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme :
• Terreur d’État : "Nous porterons la terreur jusqu’où elle peut aller" (Garat);
• L’homme nouveau : "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière" (Carrier);
• Épuration ethnique : les révolutionnaires donnent volontiers dans la symbolique macabre : ils coupent le sexe des hommes pour s’en faire des boucles d’oreille et font exploser des cartouches dans le vagin des femmes;
• Création, à Noirmoutier, du premier camp d’extermination de l’histoire moderne;
• Premiers essais de gazage de masse : insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement adéquat;
• Première utilisation de fours crématoires : essais peu concluants : il s’agissait de simples fours à pain de villages qui ne firent que quelques centaines de victimes. Amey s'en était fait une spécialité...
Plus efficace : l’utilisation des églises comme crématoires de grande capacité : un siècle et demi avant Oradour sur Glane (les nazis n'ont rien inventé...) 563 villageois sont carbonisés dans leur église des Lucs sur Boulogne...
• Mentir par les mots : quand les révolutionnaires ficellent de jeunes garçons et de jeunes filles, nus, par couple, avant de les précipiter dans la Loire (Bourganeuf, Nantes, 3.000 noyades), il s’agit simplement de "mariages républicains"… Le terme "brigand" désigne tout Vendéen, insurgé ou républicain !...
• À Clisson et Angers, création d’ateliers de tannage de peau humaine - peau dont se vêtissent les officiers républicains – et d’extraction de graisse par carbonisation : les corps des villageois massacrés constituent la matière première...
À Angers, le fondateur d’une tannerie de peau humaine fut le major Péquel qui chargea le tanneur Langlais de préparer les peaux...
Le manchonnier Prudhomme put ainsi confectionner trente-deux culottes en peau de Vendéens que portèrent certains officiers Bleus.
Dans un ouvrage impartial et s’appuyant sur des documents irréfutables, le professeur Raoul Mercier, professeur honoraire de l’École de Médecine de Tours, membre correspondant de l’Académie des Sciences, publia en 1939 chez Arrault et Cie, à Tours, "Le Monde médical dans la guerre de Vendée" où il donne des précisions sur le chirurgien-major Péquel du 4ème bataillon des Ardennes qui "s’est acquis - dit le Pr Mercier - une triste célébrité en dirigeant l’atelier de tannerie de peaux des Vendéens fusillés près d’Angers."
Le rôle de Péquel est certifié par deux témoins :
- l’un, Poitevin, agent national de la commune des Ponts-de-Cé, interrogé le 15 brumaire an III (6 novembre 1794), affirme avoir vu Péquel écorcher au bord de la Loire une trentaine de Vendéens fusillés;
- l’autre, un Angevin, Robin, raconta le 31 mai 1852, les scènes dont il fut témoin dans sa jeunesse :
"J’avais, dit-il, l’âge de treize à quatorze ans, je puis affirmer avoir vu, sur les bords du fleuve (la Loire, ndlr), les corps des malheureux Vendéens dont les cadavres avaient été écorchés. Il étaient écorchés à mi-corps parce qu’on coupait la peau au-dessous de la ceinture, puis le long des cuisses jusqu’à la cheville, de manière qu’après son enlèvement le pantalon se trouvait en partie formé. Il ne restait plus qu’à tanner et à coudre."
Les peaux étaient envoyées à la tannerie de Langlais, aux Ponts-Libres, ci-devant les Ponts-de-Cé, où elles étaient travaillées par des soldats, les ouvriers refusant de faire ce travail.
• Solution finale : à partir de mai 1793, pour les Robespierre, Saint-Just, Danton, Barère, Marat, Lazare Carnot, Carrier et autres gentils camarades du Comité de Salut public, le projet à l’ordre du jour n’est plus la simple mise au pas d’une province rebelle; il s’agit clairement de l’extermination des 815.000 habitants de la Vendée, hommes, femmes, enfants, et la confiscation ou l’anéantissement de leurs biens...
C'est "çà", la Révolution !