Au Cinéma : Un beau matin,, par Guilhem de Tarlé
Arts & Ciné : Un beau matin, un film français de Mia Hansen-Love, avec Pascal Greggory, Nicole Garcia, Léa Seydoux (Georg, le père, Françoise, son épouse divorcée, Sandra, leur fille), et Melvil Poupaud (Clément).
«… Je sais que je m’éveillerai
Différemment de tous les autres jours »
C’est le « beau matin » de Charles Aznavour « délivré enfin de (son) amour », mais aussi celui de Sandra qui retrouve Clément, c’est surtout celui de Georg, victime du syndrome de Benson qui lui fait perdre la vue et ses facultés intellectuelles… (ce qui n’est pas le cas en l’occurrence de Pascal Greggory qui nous offre une prestation magnifique).
Un beau matin… C’est un véritable docu-fiction sur le « naufrage » de la vieillesse et la promiscuité dans les antichambres de la mort que sont les ehpads. Un film qui pose explicitement la question de l’euthanasie… un film propagande ? « en même temps » oui et non - comme dirait l’Autre – puisque Sandra et Clément se la promettent mutuellement, mais rendons cette justice à la réalisatrice de ne pas nous imposer une I.V.V. (Interruption Volontaire de Vieillesse) pour Georg.
Peut-être d’ailleurs n’est-il pas anodin qu’elle nous ait fait entendre « Douce nuit » le soir de Noël et qu’elle ait convié des scouts pour faire chanter les personnes âgées.
Un beau matin… un très beau film mais néanmoins très démoralisant… d’autant plus, qu’en regard, la façon dont Sandra se jette dans les bras et le lit de Clément m’a paru indécemment goulue…
Ceci écrit, je suis peut-être tout simplement jaloux car elle est effectivement très mignonne et j’aurais volontiers pris la place de Clément en chantant les amours de Saint-Jean :
« Comment ne pas perdre la tête
Serré par des bras audacieux »