À la découverte du fonds lafautearousseau (29) : 1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide...
lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...
Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...
Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...
Aujourd'hui : 1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide...
(tiré de notre Éphéméride du 13 septembre)
(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :
Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")
1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide...
Pendant la première Guerre mondiale, l'Empire Ottoman est l'allié de l'Allemagne et de l'Autriche. Il en profite pour régler ses comptes, à l'intérieur, avec sa très importante communauté arménienne, qu'il accuse de prendre part pour les Russes - chrétiens comme elle - dont elle serait, en quelque sorte, une cinquième colonne. Au moment des revers, l'accusation s'amplifie et les Jeunes Turcs - qui dirigent alors l'Empire - décident de faire d'une pierre deux coup : détourner la colère de l'opinion, face aux défaites, sur la minorité arménienne, et procéder ainsi à une purification ethno-religieuse...
En 1915, le génocide est décidé : alors que l'élimination systématique des élites arméniennes a déjà commencé, depuis longtemps, les trois millions d'Arméniens de Turquie reçoivent une lettre des autorités, leur intimant l'ordre de se regrouper, pour partir vers des camps, installés dans le désert de Syrie.
Au large de la pointe nord de la baie d'Antioche, dans la région du massif montagneux du Djebel Mussa (Mont Moïse), de l'ancien royaume de la Petite Arménie, ou Cilicie, les habitants de sept villages de Mousa Ler ont compris ce qui se passait. Les chefs de village les emmènent, avec leur bétail, au sommet du mont Moussa Dagh : cinq mille personnes environ, dont 700 hommes armés de fusils...
Au bout de quarante jours, n'ayant plus de nourriture, ni de munitions pour résister aux assauts des bachi-bouzouks ("soldats" irréguliers de l'armée ottomane), les réfugiés descendent vers le rivage, préférant se jeter dans la mer plutôt que de tomber aux mains des Turcs. Arrivés sur le rivage, ils déploient "deux grands draps de lit sur un rocher surplombant le golfe. L'un portait cousues dessus, en forme de croix, deux soutanes rouges d'enfants de choeur orthodoxes. L'autre appelait à l'aide : "Chrétiens en détresse... au secours !". Le 5 septembre 1915, un croiseur de la marine française aperçoit ces signaux de détresse. Il se rapproche de la côte. Un représentant des Arméniens monte à son bord, décrit la situation désespérée de leur groupe. Alors le commandant de l'escadre, sans attendre des ordres qui ne venaient pas, prend la "décision historique", au risque de sa carrière, de les embarquer tous; y compris les hommes, dont il estime le combat sans issue. Le Guichen, la Foudre, le Desaix, l'Amiral Charner et le D'Estrées viennent mouiller face à la plage où sont groupés les réfugiés, donnant du canon pour éloigner les Ottomans. L'opération a lieu le s12 et 13 septembre : par un temps "clapoteux", les marins bretons approchent leurs chaloupes au plus près pour recueillir les Arméniens... En seize heures, 4.085 personnes se retrouvent à bord, nourries et soignées..." (source : Guillemette de la Borie, Le Pélerin)