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À la découverte du fonds lafautearousseau (27) : Louis XIV, à l'origine de l'expression "Paris, Ville lumière"...

lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

Aujourd'hui : Louis XIV, à l'origine de l'expression "Paris, Ville lumière"...

(tiré de notre Éphéméride du 2 septembre)

(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

 

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1667 : Louis XIV, à l'origine de l'expression "Paris, Ville lumière"...

 

C'est Louis XIV qui arrêta définitivement l’organisation de la police de Paris. C'est lui qui créa, par Édit, un lieutenant de police, appelant La Reynie à ce poste.
L’organisation générale de l’éclairage de la ville fut un des premiers actes de La Reynie, pour lutter contre leur dangerosité, la nuit tombée, et les violences des délinquants de tous ordres : le 2 septembre 1667, parut l’ordonnance prescrivant d’établir des lanternes dans toutes les rues, places et carrefours de Paris.

 

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Ce n'était pas la première fois que le pouvoir politique essayait de lutter contre la criminalité : on trouve trace, dès le 4 juillet 1465, d'une ordonnance imposant la présence de lanternes dans les rues ! Mais l'ordonnance ne permit que l'installation de quelques chandelles, placées dans de fragiles lanternes, elles-mêmes disposées dans un petit nombre de rues...
On lit aussi, dans la Chronique de Louis XI : "...Le mercredi 4 juillet, fut publié, et fait savoir par les carrefours de Paris, que en chacun hôtel d’icelle ville, y eût sur la fenêtre une lanterne et une chandelle ardente durant la nuit; que chacun ménage qui avait chien l’enfermât en sa maison, et ce sur peine de la hart...(corde avec laquelle on pendait les criminels, ndlr)" et chaque bourgeois de Paris était obligé d’illuminer sa croisée. Mais cette ordonnance ne fut jamais réellement observée...

Les premiers essais de l’éclairage public commencèrent à Paris en 1524 (sous le règne de François premier) : cette année-là, le 24 mai, le tiers de la ville de Meaux fut détruit par un incendie allumé par des malfaiteurs. C’est pour prévenir un semblable désastre qu’un arrêt du parlement, du 7 juin de cette année, ordonna de nouveau aux bourgeois de Paris de mettre des lanternes à leur fenêtre et de tenir chaque soir, près de leur porte, un seau rempli d’eau "...pour éviter aux périls et inconvénients du feu qui pourraient advenir en cette ville de Paris, et résister aux entreprises et conspirations d’aucune boutefeux étant ce présent en ce royaume, qui ont conspiré mettre le feu en bonnes villes de ce dit royaume, comme jà (déjà, ndlr) ils ont fait en aucunes d’icelles villes; la cour a ordonné et enjoint derechef à tous les manants et habitants de cette ville, privilégiés et non privilégiés, que par chacun jour ils aient à faire le guet de nuit... Et outre icelle cour enjoint et commande à tous les dits habitants et chacun d’eulx qu’ils aient à mettre à neuf heures du soir à leurs fenêtres très répondantes sur la rue une lanterne garnie d’une chandelle allumée en la manière accoutumée, et que un chacun se fournisse d’eau en sa maison afin de remédier promptement au dit inconvénient si aucun en survient..." 

En 1525, une bande de voleurs appelés mauvais garçons commença d’exercer à Paris des pillages que l’autorité demeurait impuissante à réprimer. Elle détroussait les passants, battait le guet, volait les bateaux sur la rivière, et, à la faveur de la nuit, se retirait hors de la ville avec son butin. Le 24 octobre, le parlement fit publier de nouveau l’ordonnance des lanternes et du guet, "pour les aventuriers, gens vagabonds et sans aveu qui se viennent jeter en cette ville." Par une nouvelle ordonnance du 16 novembre 1526, il fut enjoint "que, en chacune maison, y eut lanternes et chandelles ardentes comme il fut fait l’an passé, pour éviter aux dangers des mauvais garçons qui courent la nuit par cette ville."

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Mais rien n'y faisait... Par un arrêt rendu le 29 octobre 1558, la chambre du conseil donna au guet de Paris une organisation nouvelle. On ordonna que dans toutes les rues où le guet était établi, un homme veillerait avec du feu et de la lumière, "pour voir et escouter de fois à autre" ; il fut en même temps prescrit, qu’au lieu des lanternes que chaque habitant était tenu, avant cette époque, de placer à sa fenêtre, il y aurait au coin de chaque rue un falot allumé depuis dix heures du soir jusqu’à quatre heures du matin : "Ordonne la dite chambre, qu’en la maison où se devra faire le guet, y aura un homme veillant dans la rue ayant feu et lumière par devers lui, pour voir et écouter de fois à autre s’il apercevra ou ouïra aucuns larrons ou voleurs, effracteurs de portes et huis, et à cette fin aura une clochette que l’on puisse ouïr par toute la rue, pour d’icelle sonner et éveiller les voisins quand il apercevra ou ouïra aucuns larrons et voleurs, effracteurs de portes et huis. Et sera tenu celui qui fera le guet à la maison de l’autre côté de la rue, lui répondre de sa clochette, et ainsi les uns aux autres de rue en rue et de quartier en quartier, afin s’il est possible de surprendre les dits larrons et voleurs et les mener en justice. À cette fin permet à chacun habitant, à faute de sergent, les mener en prison ou autres lieux, pour les représenter à justice le lendemain... Plus ordonne la dite chambre que au lieu des lanternes que l’on a ordonné aux dits habitants mettre aux fenêtres, tant en cette dite ville que faubourgs, y aura au coin de chacune rue ou autre lieu plus commode, un falot ardent depuis les dix heures du soir jusque à quatre heures du matin, et où les dites rues seront si longues que le dit falot ne puisse éclairer d’un bout à l’autre, en sera mis un au milieu des dites rues, et plus suivant la grandeur d’icelles, le tout à telle distance qu’il sera requis et par l’avis des commissaires quarteniers (chefs d’un quartier, ndlr) dixainiers (chefs de dix maisons, ndlr), de chacun quartier, appelés avec eux deux bourgeois notables de chacune rue pour aviser aux frais des dits falots." 

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Comme tous ces règlements successifs manquaient à chaque fois leur but, il se créa un service composé d’un certain nombre de personnes, appelées porte-flambeaux ou porte-lanternes, qui se chargeaient, moyennant rétribution, de conduire et d’éclairer par la ville les personnes obligées de parcourir les rues pendant la nuit.

C’est l'abbé Laudati de Caraffa qui avait créé cette entreprise, après avoir obtenu du roi, au mois de mars 1662, des lettres patentes qui lui en accordaient le privilège. Le 26 août 1665, le parlement enregistra ces lettres, en réduisant à vingt ans le privilège, qui était perpétuel, "aux charges et conditions que tous les flambeaux dont se serviraient les commis seraient de bonne cire jaune, achetés chez les épiciers de la ville ou par eux fabriqués et marqués des armes de la ville." Ces cierges étaient divisés en dix portions, et l’on payait cinq sous chaque portion pour se faire escorter dans les rues. Les porte-lanternes étaient distribués par stations, éloignées chacune de cent toises (une toise équivalait à quasiment deux mètres; très exactement : 1,949 mètre, ndlr); on payait un sou pour aller d’un poste à l’autre. Pour se faire éclairer en carrosse, il fallait payer aux porte-lanternes cinq sous par quart d’heure; à pied, on payait seulement trois sous pour le même temps.

C’est le succès de cette entreprise particulière qui amena l’établissement de l’éclairage public de la capitale, décrété le 2 septembre 1667 par Louis XIV.

Le Grand Roi fut si satisfait qu'il ordonna la frappe d'une médaille URBIS SECURITAS ET NITOR (La Sécurité et la propreté de la Ville : la ville de Paris, personnifiée par une femme debout, tient une lanterne rayonnante et une bourse) :

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N'est-il pas logique, somme toute, que le Roi-Soleil soit à l'origine de l'expression : "Paris, Ville lumière" ?

 

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