La nuit du 12, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : La Nuit du 12, un film français de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon et Bouli Lanners (Yohan et Marceau, enquêteurs de la PJ), Anouk Grinberg (la juge), adapté du livre de Pauline Guéna 18-3, une année à la PJ (Gallimard, 2021).
Qui a tué la jeune Clara Royer ? je ne partage pas l’avis de Christophe Despaux dans L’Incorrect, qui titre son article « une daube féministe » en reprochant à cette Nuit du 12 de « faire rimer angoisse avec De Haas ».
Certes, le concept de féminicide, selon lequel on tuerait des femmes pour l’unique raison qu’elles sont femmes, me paraît relever du délire féministe pour cacher une volonté de tout féminiser, premier pas avant l’écriture inclusive.
Ce qui est français c’est l’homicide, l’auteur, le professeur, le maire, le député et le ministre, tandis que le (la ?) féminicide, l’auteure, la maire, la députée et la ministre (pour ne citer que ces mots-là) relève de la subversion de la langue française.
La Nuit du 12, fait suite à l’excellent Harry, un ami qui vous veut du bien, et au médiocre Seules les bêtes, du même réalisateur. C’est un très bon docufiction sur une enquête criminelle de la PJ, avec les hommes qui la mènent et leurs soucis d’hommes ( « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie » St François de Sales), et les insuffisances – budgétaires - de l’institution.
Quand 20 % des affaires criminelles ne sont pas élucidées, c’est le service public qui ne remplit pas son rôle et cela met en cause la responsabilité et la culpabilité des politiques qui nous gouvernent.