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Un peu de tenue ! Anne Hidalgo enjoint l’électorat Zemmour à « se reprendre », par Gabrielle Cluzel.

Telle Marielle Le Quesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille, juge que les électeurs d’Éric Zemmour ont perdu le sens commun. 

gabrielle cluzel.jpegÀ la question, posée par Caroline Roux sur France 2, de savoir ce qu’elle leur dirait, elle répond : « Je leur dis qu’il faut qu’ils se reprennent un peu. » Et rajoute : « On ne peut pas tourner le dos à notre Histoire et nos valeurs. »

 

 

 

 

Vous manquez de tenue, Archibald ! Ressaisissez-vous. qui, en femme de sa qualité, a sans doute l’estomac fragile et le palais délicat – c’est sans doute pour cela qu’elle reste bien à l’écart des relents méphitiques de Stalingrad -, affirme par ailleurs que la montée d’Éric Zemmour la « dégoûte jusqu’à la nausée ». Brrrr.

Ce n’est pas la première fois qu’ en remontre à Éric Zemmour dans le registre des convenances sur un ton de dame patronnesse boutonnée jusqu’en haut. Lors d’un entretien sur BFM TV, le 21 septembre dernier, elle avait qualifié ses propos « d’absolument indécents ». Rajoutant même, s’essayant à la psychologie : « Je pense qu’il doit être malheureux. » Pas en ce moment, toujours, avec les résultats du sondage Challenges-Harris Interactive qui le propulse au second tour. Mais peut-être malheureux de l’état de la France, de son délitement, de sa déliquescence : la tristesse serait donc un péché, et la souffrance des électeurs inconvenante ? « Never explain, never complain » : il faut croire qu’ a fait sienne la devise de Violet Crawley, la comtesse douairière de Grantham dans Dowton Abbey. Les soucis, cela fait tellement middle class. Apprenons les bonnes manières aux « lamentables », comme les appelait une autre Anglo-Saxonne très chic, Hillary Clinton.

Si, un jour, Anne Hidalgo – qu’à Dieu ne plaise – n’était plus maire de Paris, elle pourrait devenir, en somme, la nouvelle baronne de Rothschild. Cours de maintien et de savoir-vivre, devis sur demande : ne pas mettre la fourchette à droite, ses doigts dans le nez, et un bulletin Éric Zemmour dans l’urne. Mais saura-t-elle écrire le tome 2 du célèbre best-seller de la sémillante Nadine, Le bonheur de séduire, l’art de réussir ? C’est moins certain. Car sa progression est actuellement inversement proportionnelle à celle d’Éric Zemmour, constatation dans laquelle on peut voir, sinon un phénomène de vases communicants – le chemin électoral de l’un à autre est quand même long, avec moult offres intermédiaires -, du moins un constat qui devrait appeler à un peu d’humilité, voire de remise en question. Ou elle risque de découvrir, comme Hillary Clinton, que la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille. « On ne peut pas tourner le dos à notre Histoires et nos valeurs », cet électorat est bien d’accord. Mais on peut tourner le dos à Anne Hidalgo.

Lors de sa victoire au premier tour, en 2002, Jean-Marie Le Pen, homme politique nauséabond et malséant s’il en est, avait repris, pour s’adresser à ses troupes, la fameuse tirade de L’Aiglon : « Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades/Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades/Sans espoir de duchés ni de dotations/Nous qui marchions toujours et jamais n’avancions/Trop simples et trop gueux pour que l’espoir nous berne… »

Si le destin lui sourit jusqu’au bout – sait-on jamais -, il n’est pas impossible qu’eu égard à ses goûts historiques, Éric Zemmour puise, pour son morceau de bravoure le jour J, dans les mêmes sources d’inspiration. En repensant, notamment, au mépris condescendant d’Anne Hidalgo.

 

Gabrielle Cluzel

Ecrivain, journaliste

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