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Le Nationalisme intégral.

Ce texte qui n’a pas pris une ride, trou­vé sur le site : « Maurras.net » date de 1908 et bien qu’écrit dans un contexte de ten­sion six ans avant la grande guerre , ou plu­tôt à cause de cela, doit ins­pi­rer aux mili­tants actuels qui peuplent à nou­veau nos cercles et per­ma­nences, une pro­fonde et saine réflexion sur l’état d’esprit de l’Action fran­çaise,depuis sa créa­tion, qui reste inchan­gé. (NDLR)

Obs­cu­ré­ment, mais patiem­ment, avec la per­sé­vé­rance de la pas­sion, voi­là bien des années que l’Ac­tion fran­çaise tra­vaille : elle n’a jamais ces­sé de redire qu’elle s’a­dresse au Peuple fran­çais tout entier. 

Elle l’a dit dans sa Revue. Elle l’a ensei­gné dans son Ins­ti­tut. Elle l’a crié dans ses réunions et sur ses affiches. En tête du jour­nal des­ti­né à pro­pa­ger quo­ti­dien­ne­ment sa pen­sée, l’Ac­tion fran­çaise a le devoir de répé­ter qu’elle n’a jamais fait appel à un par­ti. Vous sen­tez-vous Fran­çais ? Trai­tons des affaires de France au point de vue des seuls inté­rêts du pays. Voi­là le seul lan­gage que nous ayons tenu. Ce sera notre lan­gage de tous les jours. Il ne s’a­git pas de mettre en avant nos pré­fé­rences per­son­nelles, nos goûts ou nos dégoûts, nos pen­chants ou nos volon­tés. Nous pre­nons ce qu’il y a de com­mun entre nous — la patrie, la race his­to­rique — et nous deman­dons au lec­teur de se pla­cer au même point de vue fraternel. 

Ni les rangs sociaux, ni la nuance poli­tique ne nous importent. La véri­té se doit d’a­van­cer dans tous les milieux. Nous savons qu’il y a par­tout du patrio­tisme et que la rai­son peut se faire entendre par­tout. Quelles que soient les dif­fé­rences des mœurs ou des idées, il existe des prin­cipes supé­rieurs et des com­mu­nau­tés de sen­ti­ment plus pro­fondes : là dis­pa­raît l’i­dée de la lutte des classes ou de la lutte des par­tis. Toutes nos conclu­sions poli­tiques dérivent de ce prin­cipe fon­da­men­tal : il faut que notre France vive, et de cette ques­tion posée non point par nous mais par les cir­cons­tances : com­ment la pré­ser­ver de toutes ces forces de mort ?  #

Assu­ré­ment, comme nos cama­rades de la presse natio­na­liste et conser­va­trice, nous mène­rons de notre mieux la guerre à l’a­nar­chie. Si tout patriote fran­çais nous est ami, si toute idée sérieuse nous paraît digne d’exa­men et de dis­cus­sion, nous ne ferons aucun quar­tier aux idées, aux hommes, aux par­tis qui conspirent contre l’in­té­rêt du pays. Vive l’u­ni­té natio­nale ! Péris­sent donc tous les élé­ments divi­seurs ! Nous n’é­par­gne­rons ni cette anar­chie par­le­men­taire qui annule le pou­voir en le divi­sant, ni l’a­nar­chie éco­no­mique dont l’ou­vrier fran­çais est la plus cruelle vic­time, ni l’a­nar­chie bour­geoise qui se dit libé­rale et qui cause plus de mal­heurs que les bombes des libertaires. 

Nous com­bat­trons, comme nous le fîmes tou­jours, cette anar­chie cos­mo­po­lite qui remet à des étran­gers de nais­sance ou de cœur le gou­ver­ne­ment de la France, l’a­nar­chie uni­ver­si­taire qui confie l’é­du­ca­tion des jeunes fran­çais à des maîtres bar­bares, les­quels, avant d’en­sei­gner par­mi nous, devraient eux-mêmes se polir au contact de la civi­li­sa­tion, de l’es­prit et du goût de la France. Nous mon­tre­rons dans la clar­té qui suf­fit à leur faire honte, les plaies d’a­nar­chie domes­tique, tuant l’au­to­ri­té des pères ou l’u­nion des époux, et, la pire de toutes, l’a­nar­chie reli­gieuse achar­née à dis­soudre l’or­ga­ni­sa­tion catho­lique ou ten­tant de refaire contre l’É­glise une uni­té morale en la fon­dant sur des Nuées. 

Allons au fond du vrai : parce que, au fond, ce qui nous divise le plus est le régime répu­bli­cain et parce que cet élé­ment divi­seur par excel­lence est aus­si celui qui orga­nise, qui règle et qui éter­nise l’ex­ploi­ta­tion du pays qu’il a divi­sé, l’Ac­tion fran­çaise appelle tous les bons citoyens contre la République. 

Mais, dit-on, quelques-uns croient encore à la Répu­blique. — Pos­sible : ils se font rares. Ces der­niers croyants per­dront vite leur foi dès qu’ils nous auront accor­dé quelques minutes de l’at­ten­tion et de la réflexion qu’un élec­teur doit accor­der à la chose publique. Sans y pas­ser huit heures par jour, comme Louis XIV, tout Fran­çais intel­li­gent com­pren­dra bien que ce qu’il y a de mieux à faire est de don­ner sa démis­sion de sou­ve­rain et de se déchar­ger des besognes d’É­tat sur quel­qu’un de plus apte et de plus com­pé­tent. L’é­vi­dence lui fera dire, comme à l’un des plus grands amis de l’Ac­tion fran­çaise : « quand je songe que j’ai été répu­bli­cain, je me battrais. » 

Ce regret si noble est d’un ancien radi­cal qui lut­ta contre le second Empire et la poli­tique du maré­chal 1. Et nous pour­rons citer des regrets du même ordre éma­nant d’an­ciens libé­raux, ou d’an­ciens col­lec­ti­vistes, ou d’an­ciens démo­crates plé­bis­ci­taires. Ne les appe­lez pas conver­tis de l’Ac­tion fran­çaise : ils sont des conver­tis du bon sens fran­çais. Nos véri­tés poli­tiques ne sont tirées d’au­cun fonds d’i­ma­gi­na­tion qui nous soit per­son­nel. Elles vivent dans l’âme de nos audi­teurs et de nos lec­teurs. La seule chose dont on puisse se pré­va­loir ici, c’est d’a­voir obli­gé le lec­teur patriote à décou­vrir au fond de ses propres pen­sées et de ses propres sen­ti­ments éle­vés au maxi­mum de la conscience lucide… — Quoi donc ?  — La néces­si­té d’un recours au Roi.

Qui veut bien quelque chose en veut la condi­tion. La condi­tion de ce qu’on veut quand on réclame le res­pect de la reli­gion, ou la paix sociale, ou la res­ti­tu­tion de la France aux Fran­çais, cette condi­tion préa­lable, c’est le Roi. Pas de Roi, pas de puis­sance natio­nale, pas de garan­tie pour l’in­dé­pen­dance de la nation. Pas de Roi, pas d’an­ti-maçon­nisme effi­cace, pas de résis­tance à l’é­tran­ger de l’in­té­rieur, pas de réformes bien conduites ni sérieu­se­ment appliquées. 

C’est en cela pré­ci­sé­ment que réside le natio­na­lisme inté­gral. Il met en ordre les pro­blèmes fran­çais, il per­met de les com­prendre, et ce qu’ils peuvent offrir de contra­dic­toire sans lui s’ac­corde en lui par­fai­te­ment ; par exemple, un Pou­voir cen­tral très fort et des Villes, des Pro­vinces, des Cor­po­ra­tions entiè­re­ment libres, au lieu de se détruire comme en Répu­blique, se prêtent un appui réci­proque et se conso­lident par l’o­pé­ra­tion de la monarchie. 

C’est un fait ; nous le ferons voir. Mais c’est un autre fait que beau­coup de gens en sont frap­pés. C’est un troi­sième fait que, en tout temps, nos Princes, du fond de leur exil, ont sen­ti cet accord et l’ont ins­crit dans leur pro­gramme, qui n’a pas été fait pour les besoins de nos polé­miques de 1908. Nos que­relles du mois cou­rant seraient réglées par l’ap­pli­ca­tion d’un prin­cipe posé, posé voi­ci dix, vingt ou qua­rante ans, dans une lettre du comte de Cham­bord, du comte de Paris ou de Mon­sei­gneur le duc d’Orléans. 

Les Fran­çais à qui cette évi­dence devien­dra claire feront hon­neur à la viva­ci­té d’es­prit de leur race. Ensemble, diront-ils, nous avons fait une sot­tise noire en nous sépa­rant de nos Rois : puisque rien de sérieux ne sau­rait se faire sans eux, le plus simple est de nous dépê­cher de les rap­pe­ler, et avec eux, de nous remettre le plus tôt pos­sible au travail. 

À ce lan­gage de bon sens, on n’ob­jecte que la pru­dence des timides, ceux qui tremblent que la monar­chie ne signi­fie « pour le public » le gou­ver­ne­ment des nobles et des curés (simple sot­tise de pri­maires), ou ceux qui (moins igno­rants et plus impru­dents) savent com­bien ce pré­ju­gé est faux, mais qui en craignent la puis­sance. Nous ne crai­gnons, pour notre part, aucune puis­sance d’er­reur. Notre devoir est de les réduire l’une après l’autre en leur oppo­sant l’é­vi­dence. Mais une évi­dence mili­te­ra, dès l’a­bord, en notre faveur : c’est le recru­te­ment du per­son­nel de l’Ac­tion française. 

Ceux que le natio­na­lisme inté­gral ral­lia nous sont venus de toutes les classes et de tous les mondes. Ces hommes qui, depuis des années, tra­vaillent, sans un désac­cord, à la même œuvre de recons­ti­tu­tion natio­nale, sont le pro­duitsd’é­du­ca­tions et de milieux aus­si dif­fé­rents que les Jésuites et la Sor­bonne, le bar­reau et l’ar­mée, l’Union pour l’Ac­tion morale et la Gazette de France. On pour­rait dire qu’ils ne s’ac­cordent sur rien, hors de la poli­tique, et que, en poli­tique, ils s’ac­cordent sur tout. Car non seule­ment leur poli­tique éco­no­mique ou mili­taire, mais leur poli­tique morale, leur poli­tique reli­gieuse est une. On a remar­qué, dans leurs rangs, des hommes étran­gers à la foi du catho­li­cisme. On n’en signale pas un seul qui n’ait mille fois décla­ré que la poli­tique reli­gieuse de notre France est néces­sai­re­ment catho­lique et que le catho­li­cisme fran­çais ne peut être sou­mis à un régime d’é­ga­li­té banale, mais y doit être hau­te­ment et res­pec­tueu­se­ment pri­vi­lé­gié. De sorte que l’ac­cord intel­lec­tuel et moral déter­mi­né par le natio­na­lisme inté­gral de l’Ac­tion fran­çaise peut être envi­sa­gé tout à la fois comme le der­nier mot de la tolé­rance et comme le triomphe du Syllabus. 

Et ces deux aspects ne sont pas contra­dic­toires. Nous appor­tons à la France la Monar­chie. La Monar­chie est la condi­tion de la paix publique. La Monar­chie est la condi­tion de toute renais­sance de la tra­di­tion et de l’u­ni­té dans notre pays. C’est pour l’a­mour de cette uni­té, de cet ordre, que com­mence aujourd’­hui notre guerre quo­ti­dienne au prin­cipe de la divi­sion et du mal, au prin­cipe du trouble et du déchi­re­ment, au prin­cipe républicain. 

À bas la Répu­blique ! et, pour que vive la France, vive le Roi ! 

Hen­ri Vau­geois,
Léon Dau­det,
Charles Maur­ras,
Léon de Mon­tes­quiou,
Lucien Moreau,
Jacques Bain­ville,
Louis Dimier,
Ber­nard de Vesins,
Robert de Bois­fleu­ry,
Paul Robain,
Fré­dé­ric Dele­becque,
Mau­rice Pujo.1. Patrice de Mac Mahon. (n.d.é.)

Source : https://www.actionfrancaise.net/

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