RODOMONT SANS JOIE, par Bernard Leconte.
Nous avons naguère décerné à notre cher président Emmanuel le surnom très honorable de sale gosse. Quel surnom conviendra à son succulent premier ministre ?
Clown triste pourrait aller. En effet, notre héros a assez bien la face ahurie d’un clown qui reçoit une tarte à la crème en pleine poire et qui pleure.
Mais croquemort serait pas mal non plus. Notre homme politique a les allures endimanchées, lugubres et cérémonieuses de ces gens dont le métier est d’accompagner les cercueils. Mais ces gens-là généralement ne paraissent affligés que lorsqu’ils sont en plein travail. À la porte de l’église ou du crématorium, pendant que se déroule l’office, ils échangent entre eux des blagues avec bonheur. Or, on imagine mal M. Castex rire avec ses collègues. On l’a même vu, à la sortie d’un conseil des ministres où il aurait pu paraître un peu détendu, se montrer énervé, avec des gestes saccadés, et pas marrant du tout.
Nous voici maintenant en présence de trois synonymes : bravache, matamore, rodomont. Bravache pourrait aller, quoique la terminaison vache puisse paraître insultante. Matamore ne va pas du tout. À Dieu ne plaise que, suivant l’étymologie, notre premier ministre à la triste figure se soit un jour vanté d’avoir tué des Mores. Mon Dieu, vous n’y pensez pas ! Loin de lui cette pensée ! À la rigueur, il aurait pu tuer des morts. Rodomont, en revanche, lui irait plutôt bien. Le début du mot évoque la rondeur de son crâne, la longueur relative du mot son assez haute taille et la finale nasale a quelque chose de chagrin. M. Castex est donc bien un rodomont. Sans arrêt et dès qu’un policier ou une vieille femme meurt, il nous dit que sa « détermination reste intacte », qu’il continue à nous tenir « un discours de fermeté ». Aussitôt nous comprenons qu’il veut dire : « J’affirme bravement que je ne ferai rien » et encore s’il nous disait cela avec un éclair de malice dans son œil bovin, mais non, c’est un rodomont sans joie.
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