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Catholicisme minoritaire ?, par Gérard Leclerc.

Grande Troménie de Locronan, Finistère. Ce pèlerinage circulaire a lieu le deuxième dimanche de juillet.

© Philippe Lissac / Godong

Voilà bien longtemps que je réagis, personnellement, assez mal à l’affirmation selon laquelle la destinée du christianisme chez nous serait d’être minoritaire. Car il semble que, pour certains, il ne s’agirait pas seulement d’une constatation de type sociologique, mais presque d’une évolution souhaitable. 

gerard leclerc.jpgSouhaitable, parce qu’elle s’inscrirait dans un processus de société multiculturelle. Le christianisme entrerait dans une phase démocratique, où il ne serait plus dans une situation hégémonique, contraint qu’il serait de cohabiter désormais avec d’autres familles spirituelles et philosophiques. Qu’il s’agisse d’une situation objective, on peut l’admettre, non sans s’interroger sur la nature de ces cultures multiples, et surtout sur l’état réel, à mon sens problématique, de l’opinion publique. Comment dire ce qui a remplacé le christianisme ? A-t-il été vraiment remplacé ? Le phénomène ne se caractérise-t-il pas dans un alignement sur le monde des médias ? En premier lieu, de la télévision, même si celle-ci subit désormais la rude concurrence des réseaux sociaux.

Déjà, au moment où l’Église en France était dominée par l’Action catholique, j’étais mal à l’aise avec une promotion du laïcat qui se traduisait par l’exaltation des «  militants  », au détriment du bon peuple des paroisses, infériorisé sous prétexte d’une absence de conscience historique. Le moment conciliaire a semblé cautionner cette supériorité du laïcat engagé, jusqu’à ce qu’il se disperse dans la nature, privilégiant l’engagement politique sur l’engagement missionnaire.

Des dérives coûteuses

Le moment conciliaire se trouve, en ce moment, en proie à une critique radicale de la part de ceux qui s’interrogent sur les véritables causes de l’effondrement de la pratique religieuse dans les années soixante. Je comprends les objections que suscite l’analyse véhémente de Patrick Buisson dans son essai foisonnant sur La fin d’un monde (Albin Michel). On aurait tort, à mon sens, de dédaigner ou de mépriser une telle analyse, qui même si elle suscite des objections, n’en pose pas moins des questions d’une importance singulière. Lorsque Buisson cite Maurice Clavel et Serge Bonnet, il rappelle des avertissements quant à des dérives qui nous ont coûté très cher. Ce qui s’est effondré au début des années soixante, c’est bien une religion populaire, que d’aucuns n’avaient nul regret de voir disparaître. N’y avait-il pas tout un ancrage païen dans ces croyances et ces habitus, dont il fallait s’émanciper, afin de susciter ce qu’un Congar appelait «  un christianisme adulte  » ? Le problème, c’est qu’on a tué la religion populaire, et que le christianisme adulte n’a guère émergé pour autant.

Je ne veux pas dire que la pastorale en faveur d’une meilleure connaissance de la doctrine chrétienne, de ses fondements bibliques et de ses développements de siècle en siècle, était une vaine entreprise. Je suis trop attaché à la pensée du saint cardinal Newman pour le contester. Mais le christianisme populaire défendu par Serge Bonnet me semble néanmoins une cause irréductible à défendre, d’autant qu’elle se réfère complètement à l’Évangile.

Jésus s’adressait aux foules

Jésus s’adressait aux foules, il était suivi par les foules ! Certes s’adressait-il aux élites, tel un Joseph d’Arimathie, mais du tout-venant il avait pitié ! Un article du Dictionnaire Jésus vient compléter l’article sur les « Foules », il s’intitule «  Mission aux nations  ». Oui, la volonté de Salut de Jésus est universelle, son message s’adresse à tous, au-delà des fils d’Israël. La Résurrection a fait tomber toutes les barrières, et Paul peut affirmer la dimension universelle du Salut. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.

Source : https://www.france-catholique.fr/

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