Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Des hommes.
A l’affiche : Des hommes, un film français de Lucas Belvaux, avec Yoann Zimmer (Bernard) alias Gérard Depardieu (Feu-de-Bois), Catherine Frot (Solange, sa sœur), Jean-Pierre Darroussin et Édouard Sulpice ( Rabut), adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier (2009).
Il y a eu Voyage au bout de l’enfer (1978) et Apocalypse now (1979)… On se souvient plus récemment d’American sniper (2014), Maryland (2015) et Voir du pays (2016)… Ils sont en fait, paraît-il, plus d’une trentaine de films sur le syndrome post traumatique du retour de guerre. Des hommes est le dernier. C’est le 7ème long-métrage que nous voyons depuis la réouverture des salles, mais, malgré ce sujet brûlant de la guerre d’Algérie, c’est le 1er bon film !
Certes il est un peu compliqué avec des personnages vus à 40 ans d’intervalle, joués par des acteurs différents, et des voix off. Cela vaudrait la peine de le revoir après avoir bien identifié chacun des intervenants.
Certes il n’est pas non plus exempt de quelques piques contre la colonisation, l’OAS et des « atrocités » qui auraient été commises par des soldats français. Reconnaissons néanmoins qu’il n’est pas manichéen.
D’abord, dans le même temps où il montre des scènes horribles à charge contre des soldats français, il nous fait partager leur panique et leur stress… on dirait aujourd’hui leur « perte de repère » !
Avant d’être exécuté, le 11 mars 1963, (les gaullistes et la gauche, à l’époque, étaient pour la peine de mort !) le colonel Bastien-Thiry avait fait devant ses juges le triste constat que « les troupes de Jeanne- d’Arc elle-même se sont livrées plusieurs fois à des massacres ».
Mais surtout, ce film n’est pas manichéen parce que s’il montre les premiers, il répète à plusieurs reprises qu’il ne peut ni faire voir ni décrire les actes de barbarie perpétrés par ceux d’en face, les mutilations subies par leurs frères d’armes ou par les populations civiles européennes et musulmanes pro-françaises.
Evoquons donc pour conclure, afin de leur rendre les honneurs, les dizaines de milliers de harkis que la France a livrés, en quittant l’Algérie, à la torture et aux massacres du FLN.
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.
Pour mémoire : palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021
Titre |
Réalisateur |
appréciation |
genre |
nationalité |
Date de sortie |
Dark Waters |
Todd Haynes |
Je recommande |
Biopic, drame |
américain |
Février 2020 |
Le cas Richard Jewell |
Clint Eastwood |
Je recommande |
drame |
américain |
Février 2020 |
La fille au bracelet |
Stéphane Demoustier |
Je recommande |
Drame, justice |
Français |
Février 2020 |
Voir le jour |
Marion Laine |
Un bon film |
Comédie-dramatique |
Français |
Août 2020 |
Les choses qu’on dit, |
Emmanuel Mouret |
Un très bon film |
Comédie dramatique, |
Français |
Septembre 2020 |
Les Misérables |
Ladj Ly |
Je recommande |
Drame |
français |
Novembre 2019 |
Petit pays |
Éric Barbier |
Un très bon film |
Drame |
Franco-belge |
Août 2020 |
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part |
Arnaud Viard |
Un très bon film |
Comédie dramatique |
français |
2020 |
Des hommes |
Lucas Belvaux |
Un bon film |
Drame, historique |
Français |
2021 |
Lux Aeterna |
Gaspard Noé |
Une bonne soirée |
documentaire |
Français |
2020 |
Antigone |
Sophie Deraspe |
Je recommande |
Drame |
canadien |
septembre 2020 |