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On achève bien… la classe moyenne !, par Olivier Piacentini.

On achève bien les chevaux est le titre d’un roman écrit pendant la Grande Dépression, qui décrit ces classes moyennes ruinées, obligées de se donner en spectacle dans d’exténuants « marathons de danse » pour tenter de survivre. En 2021, c’est la classe moyenne française qui est au bord de la rupture.

7.jpegQue l’on voie un complot ou pas derrière tout cela, force est de constater que tout converge pour démolir les classes moyennes, en particulier actives et indépendantes.

C’est le cas des restaurateurs, mais aussi des commerçants et artisans soumis à un suspense continuel pour savoir si le gouvernement va daigner les autoriser à travailler. Pendant ce temps-là, n’en doutez pas, certains commerces, eux, prospèrent : les points de deal restent ouverts, sans avoir à demander de dérogation, et bénéficient toujours de leur régime fiscal préférentiel… Mais peut-être qu’en 2021, la dope est devenue « essentielle », même aux yeux des autorités ?

La question va d’ailleurs bien au-delà de cela. Ce sont les valeurs de la classe moyenne – travail, indépendance, effort, créativité – qui, au travers des événements actuels, sont profondément atteintes. Plus que d’ordinaire, puisque en réalité, cela fait vingt ans au moins que cela dure. Pendant que ceux qui travaillent d’arrache-pied sont persécutés depuis longtemps, bien avant le Covid-19, d’ailleurs, les voyous prospèrent sur le laxisme de l’État. À la télé, les « stars » de la télé-réalité, choisies sur casting pour leur vacuité et leurs seules apparences, s’égaient dans des villas et des voitures de luxe : quelle est donc la hiérarchie des valeurs que la jeunesse peut déduire de tout cela, dans une société qui laisse faire les racailles, place la nullité et la fainéantise sur un piédestal pendant que leurs parents s’éreintent à honorer leurs impôts et charges et paient les pots cassés de la crise sanitaire ?

La classe moyenne française est la grande persécutée de cette crise. Elle en sortira lessivée, la proie des grands groupes financiers qui s’enrichiront en ramassant les morceaux à la casse. Le « monde de demain » s’annonce le paradis de la superclasse mondiale, de la racaille et des valets écervelés à son service. Mais pas celui des gens éduqués dans les valeurs morales et le sens de l’effort… Le grand reset est en marche : après avoir puissamment œuvré à l’inversion des valeurs de la société, il s’annonce comme le transfert massif des biens, activités et patrimoines des classes moyennes vers une élite mondiale hors-sol, qui manipule les esprits depuis des décennies pour préparer le terrain, avant de donner le dernier coup de semonce…

 

Olivier Piacentini

Ecrivain, politologue

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