L'Afrique subsaharienne francophone continue à tirer l'économie africaine (partie 2), par Ilyes Zouari.
Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone)
Une activité globale en forte baisse en Afrique de l’Est francophone
La croissance globale de cette partie du continent a connu une baisse particulièrement forte, passant d’environ 4 % par an (3,8 % en 2019) à ‑7,6 % en 2020.
Ce ralentissement brutal de l’activité s’explique par l’importance du secteur touristique dans la moitié des six pays de la région, et en particulier à Maurice et aux Seychelles dont le PIB a chuté, respectivement, de 12,9 % et de 15,9 %, suite à l’effondrement du tourisme international. Pour sa part, Madagascar, plus grand pays de la région, a enregistré une baisse assez importante de 4,2 % de son PIB (après une croissance positive de 4,8 % un an plus tôt).
De leur côté, les pays non dépendants du tourisme ont été ceux ayant réalisé les moins mauvaises performances. Djibouti a ainsi connu une croissance négative de ‑1,0 % en 2020, et qui pourrait rebondir à 7,1 % en 2021 pour retrouver son niveau des années précédentes. En effet, le pays avait réalisé une progression annuelle moyenne de 7,1 % également sur la période de six années allant de 2014 à 2019, et ce, en tirant profit de sa situation géographique stratégique qui lui permet de devenir progressivement une plaque tournante du commerce international, grâce notamment à des investissements massifs en provenance de Chine. Pourtant, seule une dizaine d’entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec lequel la compagnie aérienne Air France n’assure qu’un seul et unique vol hebdomadaire direct avec Paris. Contraste saisissant avec les sept vols directs assurés par Turkish Airlines en direction d’Istanbul, ou encore avec les trois liaisons assurées par le groupe Emirates vers Dubaï.
Cette faible présence économique de la France à Djibouti, tout comme en RDC, premier pays francophone du monde et pour lequel l’hexagone n’est que le 11e fournisseur et le 24e client (ne pesant que pour moins de 2 % du commerce extérieur annuel du pays, contre environ 30 % pour la Chine, importations et exportations confondues), en dit long sur la méconnaissance dont souffrent nombre d’acteurs économiques tricolores au sujet du monde francophone, et ce, … au plus grand bénéfice d’autres puissances.
Enfin, le Burundi et les Comores ont respectivement enregistré des taux de croissance de 0,3 % et de ‑1,4 %. La variation légèrement positive affichée par le Burundi s’expliquant principalement par le très faible niveau de développement du pays, qui se classe parmi les cinq pays les plus pauvres du continent (avec notamment le Malawi et le Soudan du Sud, qui font également partie de la minorité de pays ayant réalisé une croissance positive en 2020).
Un endettement globalement maîtrisé en Afrique subsaharienne francophone
La dette publique a globalement été maîtrisée en Afrique subsaharienne francophone, qui demeure, et de plus en plus, la partie la moins endettée du continent. En 2020, et au niveau de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, 10 des 28 pays ayant observé une hausse supérieure à cinq points de pourcentage du poids de la dette par rapport au PIB sont francophones (soit moins de la moitié des pays francophones, même en y incluant les Seychelles), et 5 des 14 pays ayant connu une hausse supérieure à dix points sont francophones (Seychelles inclus).
Parmi les 10 pays les plus endettés d’Afrique subsaharienne (et également du continent) au terme de l’année 2020, trois sont francophones, dont les Seychelles et Maurice. Le Congo-Brazzaville, pays francophone le plus endetté, n’arrive qu’à la septième place au niveau subsaharien comme au niveau continental. Le Congo faisant partie des cinq pays francophones subsahariens ayant connu la hausse la plus importante de leur niveau d’endettement en 2020, avec deux autres pays pétroliers d’Afrique centrale (le Gabon et la Guinée équatoriale), les Seychelles (extrêmement dépendants du tourisme) et la Guinée (très dépendante des industries minières).
Si trois des pays de la zone Cemac ont connu une importante augmentation de leur endettement, les autres pays de cette même zone monétaire, comme le Cameroun, sont à l’inverse parvenus à en assurer la stabilité, à l’instar de la quasi-totalité des pays francophones de la zone UEMOA, qui a été, là aussi, la zone la plus stable du continent. En effet, et selon les estimations du FMI, l’UEMOA est l’ensemble ayant connu la plus faible hausse de son endettement au cours de l’année 2020, avec une augmentation globale de seulement 3,4 points (passant de 45,0 % à 48,4 %). Dans cet espace, seul un des sept pays francophones membres a vu son niveau d’endettement croître de plus de cinq points de pourcentage, à savoir le Niger (+ 6,3 points, soit une hausse modérément forte). Pour sa part, le Sénégal est le pays ayant connu la variation la plus légère (+1,3 point).
Pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, aucun des cinq pays le plus endettés n’est francophone (le Togo n’arrivant qu’à la sixième position), et aucun des quatre pays ayant connu une hausse supérieure à dix points de leur niveau d’endettement en 2020 ne fait partie de la zone UEMOA (le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert). Parmi ces quatre pays, le Ghana a connu une hausse assez brutale de sa dette publique, dont le niveau est passé de 62,8 % à 76,7 % du PIB, soit près du double de celui de la Côte d’Ivoire voisine (41,7 %, contre 37,9 % en 2019). Le Ghana a donc désormais un endettement à peu près aussi important que celui de l’Afrique du Sud, dont la dette publique a également connu une très forte hausse, passant de 62,2 % à 78,8 % et rapprochant ainsi le pays de la liste des dix pays les plus endettés du continent (14e). Parmi ces dix pays, six font partie de ceux ayant connu la plus forte augmentation de leur dette publique en 2020, alors même qu’ils faisaient déjà partie des dix pays le plus endettés un an plus tôt (le Soudan, le Cap-Vert, le Mozambique, l’Angola, la Zambie et le Congo). Arrivant une nouvelle fois en tête du classement des pays les plus endettés, le Soudan continue à traverser une grave crise économique et financière. Une situation qui n’est pas sans conséquences, et qui est probablement, entre autres, à l’origine de deux décisions majeures ayant marqué la politique étrangère du pays au cours de l’année 2020, et passées relativement inaperçues, à savoir la conclusion d’un accord avec la Russie pour l’installation prochaine d’une base militaire, et l’établissement de relations diplomatiques avec Israël en vue d’un rapprochement avec les États-Unis. Deux décisions faisant du Soudan le premier pays africain à abriter une base militaire russe, ainsi que le premier pays arabo-africain non frontalier à nouer des relations diplomatiques avec l’État hébreu.
Globalement, l’Afrique subsaharienne francophone demeure donc la partie la moins endettée du continent, tout en creusant l’écart un an après le déclenchement de la pandémie. Début 2021, le taux d’endettement global de cet ensemble composé de 22 pays s’établit à 47,7 % du PIB, en hausse de 4,1 points sur un an (57,3 % pour l’ensemble de l’Afrique francophone, Maghreb inclus). Un niveau largement inférieur à celui de la majorité des pays développés. Pour le reste de l’Afrique subsaharienne, le taux se situe à 64,3 %, en hausse de 8,3 points (69,1 % pour l’ensemble de l’Afrique non francophone). Un an plus tôt, l’écart entre l’Afrique subsaharienne francophone et le reste de l’Afrique subsaharienne était déjà de 12,4 points (et de 11,1 points entre l’ensemble de l’Afrique francophone et le reste du continent).
Un rebond attendu dans un contexte international et africain plus favorable
Même s’il convient de faire toujours preuve de prudence au sujet des prévisions établies en cours d’année pour les pays en développement, en de surcroît dans la période actuelle, marquée par une pandémie non encore maîtrisée, l’Afrique subsaharienne francophone devrait une nouvelle fois être la partie la plus dynamique du continent en 2021, tout en en demeurant la partie la moins endettée.
Le contexte international devrait être favorable à un redémarrage progressif de l’activité, avec une situation sanitaire qui semble s’améliorer petit à petit, et avec des cours des hydrocarbures qui devraient se maintenir, en dépit d’une récente hausse, à un niveau raisonnable pour les pays importateurs de pétrole et de gaz (notamment à cause de la progression constante de la part des énergies renouvelables, et des efforts en matière de réduction des gaz à effet de serre), et soutenir ainsi la croissance de la plupart des pays francophones, assez pauvres en richesses naturelles. Pour leur part, les pays de la zone CFA (soit 13 des 22 pays francophones subsahariens et la Guinée-Bissau, et auxquels l’on peut aussi ajouter les Comores, dont la monnaie est également arrimée à l’euro), devraient continuer à bénéficier, dans leurs efforts de diversification, d’un euro assez bon marché, compte tenu de la crise économique que connaissent les pays européens partageant cette monnaie unique, et notamment l’Allemagne dont l’économie était déjà en difficulté en 2019 (avec une croissance de seulement 0,6 %, contre 1,5 % pour la France).
Première puissance exportatrice d’Europe, l’Allemagne, qui a historiquement toujours été en faveur d’un euro fort, au risque de pénaliser les pays de la zone CFA dont la monnaie y est arrimée (et de nuire ainsi, doublement, aux intérêts de la France), n’a aujourd’hui d’autre choix que de maintenir l’euro à un niveau raisonnable. Et ce, d’une part à cause de la crise économique internationale et de la baisse de la croissance chinoise, et d’autre part, parce qu’elle devrait être également pénalisée par l’accord commercial signé en 2019 entre les États-Unis et la Chine, et selon lequel celle-ci s’engageait à importer pour 200 milliards de dollars de produits et services américains supplémentaires au cours des deux années suivantes (au détriment donc, probablement, d’un certain nombre de produits et de services allemands). Un accord qui demeure en vigueur, même si sa mise en application a pâti de la pandémie, et qu’une renégociation partielle pourrait prochainement avoir lieu.
Par ailleurs, et parallèlement à l’amélioration du contexte international, le contexte africain devrait lui aussi connaître une évolution favorable à la croissance économique, avec la mise en place progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), entamée le 1er janvier 2021. Du moins d’un point de vue théorique, puisque qu’il convient de rappeler que la hausse des échanges entre pays ne dépend pas seulement de l’abaissement ou de l’élimination des barrières douanières entre ces mêmes pays, mais également et surtout de la capacité de ces derniers à produire des biens et services, à travers la mise en place préalable d’un environnement national favorable à l’investissement (cadres juridique, réglementaire et fiscal, infrastructures et formation, devant permettre à la fois de produire des biens et services et d’en assurer la compétitivité). L’évolution marginale des échanges au sein des ensembles régionaux ayant déjà abaissé ou supprimé les taxes douanières est là pour le démontrer.
Il en va d’ailleurs de même pour ce qui est de la question d’une monnaie unique, à l’instar de l’Eco que les pays d’Afrique de l’Ouest, membres de la CEDEAO, semblent souhaiter mettre en place. Ainsi, force est de constater que les pays de la zone UEMOA, qui bénéficient déjà, et depuis longtemps, d’une vaste zone de libre-échange doublée d’une monnaie unique, n’ont vu leurs échanges que faiblement augmenter à l’intérieur de cet espace, et demeurer à des niveaux globalement assez bas. Autre exemple intéressant, la part de la zone euro dans le commerce extérieur de la France a baissé depuis la mise en place de cette monnaie unique, suite à une augmentation plus importante des échanges entre la France et le reste du monde qu’avec les pays de la zone euro. Ce qui permet, d’ailleurs, de constater que les flux commerciaux entre la France et les autres pays de la zone monétaire étaient déjà très importants avant l’adoption d’une monnaie unique…
Une prudence qui s’impose avant l’adoption d’une éventuelle monnaie ouest-africaine
Si la réduction significative des barrières douanières et la mise en place d’une quasi-zone de libre-échange à l’échelle continentale demeurent un élément favorable, à terme, au développement des pays du continent, ceux-ci doivent donc toutefois et parallèlement poursuivre leurs réformes économiques afin de tirer pleinement profit de l’ouverture des différents marchés africains. Des réformes qui ont d’ailleurs déjà été nombreuses dans la majorité des pays francophones, et en particulier dans ceux d’Afrique de l’Ouest membres de la zone UEMOA. Mais ces derniers, et afin de conserver les bénéfices de leurs efforts, devront faire preuve à l’avenir de la plus grande prudence avant d’adhérer à une éventuelle monnaie unique couvrant l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, et ne pas agir avec précipitation.
En attendant, les pays de zone UEMOA doivent déjà prochainement sortir du franc CFA pour le remplacer par une nouvelle monnaie plus indépendante de la France, qui en resterait la garante. Une importante réforme qui comprend, entre autres, la fin de l’obligation historique et souvent critiquée de centraliser en France 50 % des réserves en devises des pays de la zone (ce qui n’était pourtant qu’une question technique, n’en déplaise à certains qui le reconnaissent indirectement aujourd’hui en minimisant l’importance de la réforme, et dont l’abandon, déjà ratifié par la France, ne modifiera pas les capacités financières des pays de l’espace UEMOA, mais permettra par contre à la France de ne plus avoir à verser des intérêts à des taux souvent supérieurs à ceux dont elle peut bénéficier sur les marchés internationaux).
Une fois cette réforme effectuée, et même si la création ultérieure d’une monnaie unique ouest-africaine prendra encore de nombreuses années, principalement du fait de l’impréparation des pays non membres de l’UEMOA (pays anglophones, Cap-Vert et Guinée) qui sont loin de remplir les critères de convergence, faute d’être habitués, à l’inverse de leurs voisins francophones, aux principes de discipline budgétaire et monétaire qu’impose l’adoption d’une monnaie unique (ce qui explique le report permanent de la création d’un Eco ouest-africain depuis déjà quelques décennies), les pays francophones de l’UEMOA, devront faire preuve d’une approche purement rationnelle et non « affective » lorsque les autres pays de la région seront prêts à adhérer à une monnaie unique (et dont le cours sera probablement déterminé en fonction d’un panier de devises pour aboutir à un taux de change flexible, ce qui constitue une solution préférable à long terme pour l’ensemble des pays de la région, même si de nombreux pays dans le monde ont aujourd’hui une monnaie arrimée à une autre devise, y compris en Afrique non francophone).
Une réflexion qui s’imposera notamment lorsqu’il s’agira d’examiner une éventuelle adhésion du Nigeria, dont le poids démographique, d’une part, et les graves difficultés économiques, d’autre part, sont probablement incompatibles avec les intérêts des autres pays de la région, qu’ils soient francophones, lusophones ou anglophones (comme le Ghana, par exemple). En effet, et bien qu’en voie d’appauvrissement, le Nigeria continuera tout de même à peser assez lourdement en Afrique de l’Ouest du simple fait de son poids démographique (et, in fine, économique). Une adhésion de sa part à une monnaie ouest-africaine représenterait ainsi une grave menace pour la souveraineté de l’ensemble des pays de la région, dont l’influence sur la gestion de cette monnaie supranationale pourrait être limitée. La fermeture récente fin 2019 des frontières du Nigeria aux marchandises venant des pays frontaliers de la CEDEAO, sans concertation préalable et en dehors des règles mêmes de l’organisation, était d’ailleurs assez révélatrice de ce que pourrait être l’attitude du pays dans le cadre de la gestion d’une monnaie commune ouest-africaine (qui aurait probablement pour principal objectif de servir avant tout les intérêts du Nigeria).
À cela, s’ajoutent donc les graves difficultés structurelles auxquelles fait face le Nigeria, qui connaît une croissance économique très faible depuis plusieurs années (largement inférieure à sa croissance démographique, contrairement aux pays francophones frontaliers), une inflation assez forte (11,6 % en moyenne annuelle sur les huit années de la période 2012 – 2019, soit à peu près comme le Ghana, 11,9 %, mais très largement au-dessus de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal, respectivement 0,8 % et 0,7 %), une monnaie ayant perdu près de 60 % de sa valeur face au dollar depuis 2014 (et plus de 99 % de sa valeur depuis sa création en 1973, lorsque la livre sterling valait 2 nairas, contre 530 au 15 février 2021), et dont 94 % des exportations reposent encore aujourd’hui sur le pétrole et le gaz (le pays n’étant toujours pas parvenu, plus de 60 ans après son indépendance, à diversifier son économie et à mettre en place un tissu industriel capable d’exporter).
L’intégration d’une économie en aussi mauvaise santé et en déclin comme celle du Nigeria à une monnaie ouest-africaine semble être incontestablement de nature à déstabiliser profondément les économies de tous les autres pays qui partageraient cette même monnaie, à travers une importante perte de valeur de celle-ci, accompagnée, de surcroît, d’une politique monétaire plus adaptée à un pays en crise (le Nigeria, par son poids démographique et donc économique, dictant probablement en grande partie cette politique), et ne correspondant donc pas aux besoins des pays dynamiques de la région. À commencer par ceux de l’UEMOA, zone la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest et de l’ensemble du continent, qui verraient ainsi leur dynamisme baisser significativement et assez rapidement. Par ailleurs, le déclin économique du Nigeria est de nature, à terme, à accroître considérablement l’émigration de Nigérians, en quête d’une vie meilleure, vers des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, et en particulier vers la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Sénégal, le Cameroun et le Gabon. Des pays qui devront alors faire face à ce qui pourrait être un véritable choc migratoire, compte tenu de la population du Nigeria, et, pour l’Afrique de l’Ouest, des règles de la CEDEAO qui prévoient la liberté de circulation et de résidence pour les ressortissants des pays membres.
Mais si l’intégration du Nigeria à une zone monétaire ouest-africaine mérite réflexion (sachant d’ailleurs que la zone UEMOA représente déjà un vaste territoire et un vaste marché), celle d’un pays comme le Ghana semble à l’inverse bien plus compatible. En effet, et même si le Ghana est un important producteur d’or et de pétrole, très dépendant du cours de ces deux matières premières (qui représentent plus des deux tiers de ses exportations, à peu près à part égales), et qu’il souffre d’une assez forte inflation et d’un niveau élevé d’endettement, celui-ci a toutefois le double avantage d’avoir une population comparable en nombre à celle d’autres pays de la région, et de faire partie des rares pays dont l’économie peut s’appuyer sur deux richesses naturelles dont les cours évoluent souvent de manière opposée (la baisse du prix de l’une étant plus ou moins compensée par la hausse du cours de l’autre). Chose qui contribue à la stabilité du Ghana, qui, et en dépit de taux de croissance parfois assez faibles, n’a jamais enregistré de croissance négative au cours des dix dernières années. L’enthousiasme manifesté par le président ghanéen fin 2019, lorsqu’il avait annoncé sa volonté de rejoindre au plus vite les pays de la zone UEMOA dans leur projet de création d’une nouvelle monnaie unique devant se substituer au franc CFA, témoigne d’ailleurs de la proximité et de la compatibilité du pays avec ces voisins. Mais le président ghanéen avait dû ensuite rapidement revenir sur ses propos, non pas au nom des intérêts de son pays (qui bénéficierait grandement d’un rapprochement avec l’espace UEMOA, compte tenu de ses difficultés), mais suite aux pressions exercées par le Nigeria, et dictées par les intérêts de ce dernier.
Source : https://www.actionfrancaise.net/