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Vaccins: faire taire le complotisme Beaucoup de gens vont à la vaccination à reculons, par Yves Laisné.

Bill Gates, photographié ici en 2018, est-il en train de réfléchir à son prochain complot ? © Nils Jorgensen/Shutters/SIPA Numéro de reportage: Shutterstock40642908_000036

Certains citoyens se demandent si les futures injections vaccinales ne contiendront pas des « nanopuces » pour tracer les individus. D’autres sont persuadés qu’un vaste complot travaille à une « grande remise à zéro » de l’humanité. D’où sortent ces théories? Faut-il les combattre? Une analyse d’Yves Laisné.

2.JPGLe scepticisme par rapport aux vaccins n’est, dans son principe, qu’une variante du scepticisme par rapport aux médicaments. Ce dernier est très répandu, y compris dans les milieux scientifiques et médicaux et, s’il est vain de nier que le développement des médicaments – et des vaccins – a sauvé de nombreuses vies, il est dû à la vérité de constater que beaucoup de médicaments sont inutiles, soignent au prix « d’effets secondaires » pires que le mal, voire sont dangereux et, pour certains, létaux.

À la vérité est dû encore le constat que tout ce qui touche à l’expression d’opinions sur la santé publique en France est entaché d’arrière-pensées chez la plupart des intervenants: corporatisme des « soignants », gigantisme des budgets sociaux, monopole de la « Sécurité sociale », intérêts colossaux de l’industrie pharmaceutique (plus profitable que le pétrole, le luxe et les armements…), encadrement de la « recherche », esprit totalitaire de la « communauté scientifique », sensationnalisme de la majorité des médias, constituent un substrat de la transmission de l’information dans ce domaine qui doit naturellement conduire tout esprit libre ayant gardé sa capacité de critique à ne recevoir les flux transmis par les médias qu’avec la plus grande circonspection.

Le doute, ce maître du bon sens

Pour ne citer qu’un exemple, avant que le scandale de l’amiante éclate, il existait entre 1982 et 1995, sous l’égide des pouvoirs publics, un « Comité permanent amiante » (CPA), parfaitement institutionnel, même s’il est aujourd’hui rétrospectivement qualifié d’informel pour dédouaner les pouvoirs publics, peuplé de sommités scientifiques et de hauts fonctionnaires, dont l’objet était de persuader le public, y compris à l’international, que l’amiante ne présentait aucun danger pour la santé humaine.

Mais il y eut aussi la thalidomide, le distilbène, l’hormone de croissance, le chlordécone, l’Isoméride, le Mediator, la Dépakine et il y en aura bien d’autres. Faut-il dès lors rejeter tous les médicaments ? Évidemment non. Il faut simplement ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui est raconté et garder à l’esprit ce maître du bon sens: le doute.

C’est sur les vaccins en gestation ou en début d’application, relatifs au « Covid-19 » que se concentreraient, paraît-il, les théories conspirationnistes.

La principale d’entre elles, la plus inquiétante et la plus polémique porte sur le développement de « nanopuces » parfois dénommées RFID qui permettraient un traçage et un fichage perfectionné des individus. Certaines expériences d’implantation de puces électroniques dans le corps humain ont déjà été effectuées, sur le fondement du volontariat, par exemple pour remplacer des badges de contrôle d’accès. Ce n’est pas de la science-fiction. Mais ces puces, comme celles qui permettent de tracer les animaux, ne sont pas à l’échelle nanométrique, ce qui interdit de les implanter à l’insu du sujet.

La vérité n’est pas ailleurs

De là à imaginer que des puces électroniques, capables de stocker et de transmettre des informations, puissent être fabriquées à l’échelle nanométrique, puis insérées dans le corps humain par différents procédés, dont le plus effrayant est effectivement l’injection vaccinale, il y a un chemin à parcourir dont on ne trouve pas trace dans les documentations de vulgarisation scientifique (les seules auquel l’auteur a accès, du fait d’une spécialisation intellectuelle différente).

Reste que les théories conspirationnistes ont trouvé un aliment de choix dans certaines déclarations autorisées :

Bill Gates, dont la fondation consacre des milliards à la vaccination des populations, aurait annoncé un « carnet de vaccination injecté sous la peau » (source, le JDD.fr, 04.12.2020, URL Covid-19: pourquoi Bill Gates est devenu la cible de tant de théories du complot (msn.com) et encore : « A terme, nous disposerons de certificats numériques indiquant qui s’est rétabli ou a été testé récemment ou, quand nous aurons un vaccin, qui l’a reçu… »

Plus général dans ses commentaires, Klaus Schwab, professeur d’université, président du Forum économique mondial (qui organise la célèbre rencontre mondiale de Davos) vient de publier un ouvrage, seulement en anglais pour le moment, dont le titre veut dire La grande remise à zéro et dont l’argument est en substance que la pandémie de « Covid 19 » serait une chance pour l’humanité, car elle permettrait une restructuration en profondeur des sociétés, de l’économie et des comportements.

Il n’est pas difficile dès lors d’extrapoler des quantités de théories, sans doute non prouvées, mais non dénuées de vraisemblance.

D’autant que les progrès du contrôle social par la technologie sont une réalité quotidienne: caméras omniprésentes, drones, documents biométriques, reconnaissance faciale, signature par empreinte digitale, traçage GPS, analyse des préférences de recherches Internet, profilage de consommation, croisements de fichiers, font partie de notre réalité quotidienne actuelle et indiscutable.

Conjurer des peurs légitimes

Cette tendance ne fera que s’amplifier. Il suffit de se rapporter à ce qui filtre du « communisme 2.0 » chinois pour prévoir ce qui nous attend à très court terme: traçage et analyse systématisés des déplacements individuels, contrôle sur tous les mouvements monétaires par la monnaie électronique, disparition de la vie privée, technopolice et profilage prévisionnel des comportements (le monde de Minority Report). Tout cela est pour demain.

Imaginer que cela pourrait aller encore plus loin par l’injection non consentie de « nanopuces » ne sort dès lors plus du vraisemblable. Mais reste pour le moment imaginaire.

Comment faire pour empêcher l’imagination de galoper? Pas par l’interdit, l’ostracisme ou la stigmatisation. Grâce aux réseaux sociaux, le « conspirationnisme » est comme naguère le feu grégeois, plus on verse d’eau pour l’éteindre, plus il se développe. La seule solution consiste à faire appel à la raison. La thèse des « nanopuces », comme certains commentateurs l’ont remarqué, est fondée sur une peur: celle que des individus, des forces plus ou moins cachées ou des autorités, utilisent ces technologies supposées, à l’insu des populations, pour les contrôler.

Que font, très souvent les gouvernements pour conjurer des peurs: ils édictent des lois pénales. Si l’injection de composants électroniques dans le corps à l’insu d’un sujet devient un crime, plus personne ne craindra la commission d’un tel acte, car aucun médecin ou fonctionnaire raisonnable ne risquera de finir ses jours en prison pour procéder à cet acte de contrôle social. Et la théorie conspirationniste des « nanopuces » aura vécu.

Je propose donc, pour rassurer les populations et mettre fin aux fantasmagories, le vote par le Parlement de l’article de loi suivant:

Code pénal, Article 221-5-6

Le fait d’insérer dans le corps humain un dispositif électronique ou équivalent, quelles que soient sa taille, sa technologie ou sa fonction, sans avoir recueilli le consentement préalable, écrit et éclairé de la personne concernée, est puni des peines de l’article 225, même si ce dispositif n’a eu aucun effet détectable sur la santé.

Il s’agit des peines de l’empoisonnement: 30 ans de réclusion criminelle et, en cas de circonstances aggravantes, réclusion criminelle à perpétuité.

Si ce texte est voté, les théories conspirationnistes liées aux « nanopuces », perdant tout semblant de crédibilité, s’éteindront d’elles-mêmes. S’il n’est pas voté…

 

 
est docteur en droit, chef d’entreprises et auteur de l'essai "Le Ve Empire ou la face obscure de l’exception française".
 

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