Magistral et sans pitié! Un grand intellectuel massacre l’État français, par Pascal Tenno.
Un intellectuel, un grand, un vrai.
Pierre Manent est un des plus grands intellectuels français contemporains. Historien, philosophe, catholique et grand défenseur de la liberté, directeur d’études à l’École des Hautes Études, il fait partie de l’élite de nos vrais penseurs, avec Besançon, Brague, Némo.
Pierre Manent est un homme tranquille, paisible, qui ne pète jamais un boulon et qui ne hurle jamais. Il préfère réfléchir dans sa bibliothèque que de gesticuler sur les plateaux-télé. Alors, quand il s’énerve, on l’écoute.
Dans un grand entretien accordé au Figaro, il sort soudain la boîte à claques, et tout le monde s’en prend une, sans exceptions. FL24 vous a sélectionné les moments-chocs de cet entretien.
“Nous observons le retour des traits les moins aimables de notre État. Au nom de l’urgence sanitaire, un état d’exception a été de fait institué. En vertu de cet état d’exception, on a pris la mesure la plus primitive et la plus brutale: le confinement général sous surveillance policière.”
“Primitive” et “brutale”! Voilà les mots justes!
“La rapidité, la complétude, l’allégresse même, avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’il s’agisse des masques, des tests ou des traitement éventuels.”
Oui! Plus l’État est brutal, moins il est compétent, et réciproquement!
“Des amendes exorbitantes frappent des écarts innocents ou bénins. Il est interdit de sortir de chez soi sans passeport, mais le rétablissement des frontières est toujours un péché mortel. Je ne pense pas que la crise réhabilite cet État-là.”
Très juste. Le confinement à la Mode Macron nous fait détester l’État, sans nous offrir la moindre porte de sortie.
“La fragilité de la santé humaine constitue en quelque sorte une urgence permanente qui peut fournir à l’État une justification permanente pour un état d’exception permanent. Un boulevard est ouvert pour l’inquisition d’État.”
Oui, après tout: n’importe quelle maladie mortelle peut désormais justifier un confinement éternel! Plus rien n’empêche Macron de nous tyranniser en prenant notre santé pour alibi.
“Notre régime a connu une corruption qui a affecté toutes les classes: les riches, car il a favorisé la finance et la rente, et les pauvres et les modestes, car il a découragé le travail par les prestations sociales. Les fonctions régaliennes, justice, police, armée ont été privées de ressources. Quant à la Nation, elle a été abandonnée, discréditée, délégitimée depuis deux générations. Nous avons renoncé même à l’idée d’indépendance nationale.”
Oui, l’État a corrompu la France du haut en bas de la hiérarchie. Et Pierre Manent a raison de nous rappeler que, dans cette corruption généralisée, les pauvres fanatiques d’assistanat aux frais du contribuable ne sont pas plus innocents que les riches fanatiques de profit immérité. La gauche classique est aussi coupable que la droite éternelle. Et ce ne sont ni Jean-Luc Mélenchon, ni Marine Le Pen, rêvant tous deux de nationalisations et de mise au pas de l’économie par un État toujours plus tentaculaire, qui peuvent nous empêcher de nous noyer.
Il est grand temps de prendre conscience de nos erreurs… s’il n’est pas trop tard. Au moins, Pierre Manent est la preuve que l’intelligence n’est pas encore morte en France. Il fait mal. La vérité fait mal.
Sources : Le Figaro