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Obligation vaccinale : dans le monde postmoderne, la liberté est-elle encore un bien essentiel ?, par Marie d'Armagnac.

Il y a quelques jours, le sénateur italien Davide Faraone, proche de Matteo Renzi, lançait une bombe sur Facebook. Évoquant l’impossibilité d’imposer par force la vaccination contre le Covid-19, il préconisait pour les récalcitrants rien moins que la mort sociale :

3.jpgplus de possibilité de prendre le train, l’avion, le bateau, ni d’aller au bar ou au restaurant, au théâtre ou au musée, au stade ou dans les centres commerciaux sans le passeport sanitaire délivré lors de la vaccination. Et plus de possibilité, non plus, d’aller à l’école ou de se faire soigner dans les hôpitaux.

Proposition farfelue, me direz-vous, les Italiens sont toujours un peu extravagants…

Eh bien, non, cette appétence pour des pratiques d’exclusion totalitaire est fort répandue en France. Yannick Jadot, Gérard Larcher, François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit, Christophe Barbier : tous militent pour l’obligation vaccinale. Le progressisme et la défense hystérique des droits – en l’occurrence ce mystérieux droit à la santé – ne font pas bon ménage avec l’exercice des libertés : celles-ci ne sont définitivement plus classées dans la catégorie des biens essentiels.

En France, le gouvernent reste prudent pour le moment, tant il perçoit que l’exaspération des Français a supplanté, et de loin, « l’acceptabilité » des mesures gouvernementales en matière de gestion du Covid-19. Cependant, juge la Haute Autorité de santé, s’il est « inopportun » de rendre la vaccination obligatoire en début de campagne, la HAS l’envisage tout de même, notamment « lorsque les outils de persuasion n’ont pas permis d’atteindre une couverture vaccinale suffisante pour protéger la population », soit 75 % minimum de la population.

Mardi soir, lors de son discours, a affirmé que la vaccination ne serait pas rendue obligatoire. Le sondage Odoxa du 9 novembre dernier révélait que 60 % des Français étaient opposés au caractère obligatoire du quand celui d’Ipsos affirmait que 55 % des Français étaient prêts à se faire vacciner. « Ma crainte est que les Français ne se fassent pas assez vacciner », disait, d’ailleurs, récemment, .

Les raisons d’une telle défiance ? Un manque évident de recul sur la maladie, et encore plus sur le vaccin (il faut une dizaine d’années pour évaluer l’efficacité d’un vaccin, et surtout ses éventuels effets secondaires). Mais aussi, et c’est capital, une méfiance gigantesque des Français vis-à-vis des autorités sanitaires et des laboratoires, et une perte de crédibilité très forte de la parole publique gouvernementale en la matière, tant la gestion de l’épidémie a pu révéler de mensonges et d’impréparation.

À l’étranger, si, pour le Royaume-Uni de Boris Johnson, la vaccination anti-Covid ne sera pas obligatoire, la nouvelle loi sanitaire de la région autonome de Galice, en Espagne prévoit une amende minimum de 3.000 euros pour ceux qui refuseraient de se faire vacciner.

On peut, néanmoins, se demander si la question de l’obligation, ou pas, de se vacciner n’est pas déjà dépassée. En effet, Alan Joyer, le PDG de la compagnie aérienne australienne Qantas, vient de déclarer qu’il mettrait en place, pour tous ses vols internationaux, l’obligation pour tous les voyageurs d’être vaccinés.

Dans le même temps se mettent en place des standards internationaux pour la création d’un passeport sanitaire numérique, avec l’application Common Pass, qui évalue les tests obligatoires selon la destination des passagers, télécharge sur leur téléphone les résultats transmis par un laboratoire agréé et génère un code QR scannable. Or, selon le docteur Brad Perkins, responsable du projet, « à mesure que les vaccins vont devenir largement disponibles, de nombreux pays vont exiger des voyageurs qu’ils présentent une preuve de vaccination à leur arrivée ».

Et l’on passera, sans coup férir, de l’obligation de test à l’obligation de vaccination pour pouvoir se rendre à l’étranger.

Aura-t-on, dans le futur, réellement la liberté de ne pas se faire vacciner contre le Covid-19 ?

 

Marie d'Armagnac

Journaliste
Journaliste et auteur

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