Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Petit pays.
A l’affiche : Petit pays, un film franco-belge d’Éric Barbier, avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina (Michel, Yvonne, Gabriel, dit Gaby, et Ana, les parents et leurs enfants),
adapté du livre éponyme de Gaël Faye, né au Burundi d’un père français et d’une mère rwandaise, d’ethnie tutsi.
Petit pays…
C’est un violent cri d’amour à son Petit pays que Gaël Faye a dû exprimer dans son livre, qu’il a quitté à 13 ans, en 1995, pour la France, et qu’Éric Barbier a apparemment particulièrement bien retranscrit au cinéma.
Je n’ai pas lu le « roman » de Gaël Faye, de même que je n’ai pas lu le « Rwanda, un génocide en questions » de l’africaniste Bernard Lugan, qui m’auraient sans doute éclairé sur ces événements des années 1990 du Burundi et du Rwanda.
Pour mémoire : colonie allemande au début du XXème siècle, le Burundi intègre l’empire colonial belge au lendemain de la guerre 14-18, qui s’appuie sur les Tutsis.
Lors de l’indépendance, le 1er juillet 1962, les Tutsis, qui représentent 15 % de la population, monopolisent le pouvoir en se heurtant aux Hutus. Une insurrection en 1972 est durement réprimée avec une estimation de 100 000 à 200 000 morts chez les Hutus.
Les premières élections « démocratiques » en 1993 donnent la victoire au candidat Hutu, Melchior Ndadaye.
Celui-ci est renversé par l’armée (majoritairement Tutsi) le 21 octobre 1993 et exécuté.
Des massacres sont alors perpétrés des deux côtés jusqu’à un accord de janvier 1994 qui donne le poste de 1er ministre à un tutsi et la présidence à un hutu, Cyprien Ntaryamira.
Trois mois plus tard, le 6 avril 1994, un avion dans lequel il se trouve avec le président du Rwanda, lui aussi Hutu, est victime d’un tir de missile au moment de l’atterrissage sur l’aéroport de Kigali .
Cet attentat déclenche le génocide des Tutsis au Rwanda tandis que la guerre civile continuera au Burundi jusqu’en 2005 faisant 300 000 morts.
On accuse en permanence les seuls européens de « racisme », mais la guerre civile du Burundi et le massacre au Rwanda des Tutsis par les Hutus n’illustrent-ils pas un véritable racisme qui oppose ces deux ethnies ?
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 500 autres sur mon blog Je ciné mate.
Pour mémoire : un tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier
Titre |
Réalisateur |
appréciation |
genre |
nationalité |
Date de sortie |
Dark Waters |
Todd Haynes |
Je recommande |
Biopic, drame |
américain |
Février 2020 |
Le cas Richard Jewell |
Clint Eastwood |
Je recommande |
drame |
américain |
Février 2020 |
La fille au bracelet |
Stéphane Demoustier |
Je recommande |
Drame, justice |
Français |
Février 2020 |
Voir le jour |
Marion Laine |
Un bon film |
Comédie-dramatique |
Français |
Août 2020 |
L’appel de la forêt |
Chris Sanders |
Un bon film |
Aventure, animalier |
Américain |
Juin 2020 |
The Perfect Candidate |
Haifaa Al Mansour |
Un bon film |
Docufiction |
Saoudien |
Août 2020 |
Les Parfums |
Grégory Magne |
Un bon film |
Docufiction/comédie |
Français |
Juillet 2020 |
Les Misérables |
Ladj Ly |
Je recommande |
Drame |
français |
Novembre 2019 |
Petit pays |
Éric Barbier |
Un très bon film |
Drame |
Franco-belge |
Août 2020 |
La forêt de mon père |
Vero Cratzborn |
Un bon film |
Drame |
belge |
juillet 2020 |