Le désastre stratégique français face au Covid-19 !, par Christian Vanneste.
Zemmour, toujours inspiré par sa passion pour l’histoire militaire, explique que la France commence toujours mal les guerres.
Mais il oublie qu’elle peut aussi mal les terminer, lorsqu’elle est envahie et même totalement occupée.
La métaphore s’arrête là car personne n’imagine la victoire du virus. Avoir mal entamé cette guerre, c’est donc déjà l’avoir perdue parce que la France a montré qu’elle n’avait pas su opposer une stratégie efficace à l’épidémie et limiter le nombre de morts. La progression du mal aura été le révélateur d’un mal plus profond, celui de la décadence inexorable de notre pays de plus en plus criante malgré les rodomontades des politiques et le concert médiatique qui les accompagne.
Le pouvoir s’est trompé à chaque étape de la bataille à mener. Il a commencé par nier qu’elle pouvait atteindre notre sol. Le 24 Janvier, Mme Buzyn, ministre de la Santé déclarait que "le risque d’importation du virus depuis Wuhan est pratiquement nul, le risque de propagation très faible" . Ce jour-là, la ministre de la Santé s’appuie sur "des analyses de risques modélisés par des équipes de recherche" . L’INSERM vient de construire "un modèle pour estimer le risque d’importation de l’épidémie en Europe".
Ses chercheurs ont réalisé deux scénarios, "celui d’un faible risque de diffusion et celui d’un risque élevé". Pour la France, le risque d’importation était estimé entre 5% et 13%. Il n’était donc pas nul, contrairement à ce qu’a dit la ministre, et il a été moins faible que les manipulateurs de chiffres plutôt que de molécules ne l’avaient prévu.
Pendant près de deux mois, jusqu’au 15 Mars, quand la Chine multipliait des mesures d’exception, avec le confinement des villes doublé de contrôles et prises de température à l’entrée et à la sortie, la concentration des moyens dédiés et les commandes appropriées, la construction ultra-rapide de nouveaux hôpitaux, la France lançait une bande dessinée : Manu au bar des handicapés, Manu au théâtre, Manu va voter et puis Manu va-t-en guerre.
Dans la dernière édition, le climat avait changé : il ne s’agissait plus de tranquilliser la population mais de la préparer à un combat pour lequel on avait oublié de stocker les munitions : manque de masques, notamment FFP2 pour le personnel médical, manque de tests, manque de respirateurs et de lits adaptés dans certaines régions particulièrement touchées.
Toute la communication gouvernementale s’est, dès lors, ingéniée à justifier une stratégie imposée à la France par le manque de prévoyance et par la pénurie des moyens. L’absence de contact devait pallier l’absence de solution médicale. La France, grande puissance, pays riche, menait une lutte médiévale destinée à ralentir la propagation, le temps de fabriquer ou de commander les armes nécessaires pour livrer le vrai combat, en dépistant systématiquement les personnes atteintes par le virus et capables de le transmettre, sans laisser elles-mêmes apparaître de symptômes, en protégeant le personnel médical avec des masques FFP2, et en soignant le plus vite possible les malades avant que les cas ne deviennent trop graves.
Dans cette gesticulation du pouvoir mêlant mensonges et avalanche de mesures, les unes limitant la liberté de circuler, les autres visant à empêcher la panique économique à grands renforts de dépenses d’un Etat déjà hyper-endetté, les boulettes se sont multipliées.
C’est Madame Belloubet annonçant la libération anticipée de 5000 détenus parce que cela « chauffe » trop dans les prisons, alors que l’ordre ne règne pas non plus dans les quartiers de non-droit, que des « libérés » vont rejoindre. Si les professionnels du tourisme et les indépendants, en général, les commerçants en particulier, souffrent, les trafics, eux, continuent. C’est M. Le Maire ou Mme Pénicaud qui incitent à aller travailler malgré le confinement et sans abuser pour les employeurs du chômage partiel et pour les employés du droit de retrait… Entre les essentiels et ceux qui ne le sont pas, ceux qui peuvent télétravailler, et ceux qui ne peuvent pas, les Français découvrent de nouvelles inégalités, avant peut-être d’apprendre celle qui surgira devant la mort, pour les plus fragiles qui seront discriminés… négativement !
Dans cette confusion qui est l’apogée du « en même temps », un conflit local typiquement français s’est déclaré : entre le village gaulois de l’IUH de Marseille dirigé par le Professeur Didier Raoult et l’Etat parisien, ses consuls et ses légions. Le virologue, de réputation mondiale, mais climatosceptique, définit une bonne stratégie : dépistage massif et soins précoces à base d’Hydroxychloroquine associée à un antibiotique.
Comme la France n’a pas les moyens du dépistage, « en raison de difficultés techniques et logistiques », contrairement à l’Allemagne qui fait quatre fois plus de tests, une levée de boucliers a été organisée contre l’iconoclaste : les autorités « scientifiques » et médiatiques pointent les dangers d’un « vieux » médicament pourtant bien connu et veulent le réserver aux cas graves… Un essai clinique européen a été lancé, Discovery. La partie française sera supervisée par l’Inserm, et cinq hôpitaux français y participeront, mais l’IHU du Pr Raoult n’en sera pas. Le Pr Bruno Lina, virologue, membre du Conseil Scientifique, met en garde contre la prescription de la chloroquine. Le traitement associant l’antibiotique ne sera pas expérimenté…
Pour des raisons qui mêlent la science à d’obscures rivalités, auxquelles prendrait part, selon certains, l’ancien patron de l’INSERM, et époux de Mme Buzyn, le Professeur Raoult n’est pas en cour…
On n’ose imaginer que l’appétit de certains laboratoires se cacherait derrière cette obstruction. Mais, nous sommes sauvés, un nouveau « machin » a été créé pour conseiller le pouvoir : le CARE, au nom typiquement progressiste français….
Commentaires
Tout va très bien Madame la Marquise, nous en sommes déjà à l'internement préventif des Français, qui malheureusement, dans 3 mois auront tout oublié