Beau succés pour le banquet camelot 2019 de nos amis du GAR
Le Banquet Camelot inaugurant la saison du Groupe d’Action Royaliste se tenait en ce premier jour de décembre. Comme à l’accoutumée, nous nous sommes retrouvés avec joie, pour quelques riches heures de partage, de rires, de chants et d’échanges placées sous le signe de l’amitié et de la convivialité et motivées par l’avancée de notre noble cause. S’il est une particularité à retenir de ce banquet en particulier, c’est le rythme extrêmement soutenu auquel se sont succédées les interventions. Autour de la grande tablée où les conversations allaient bon train, étaient rassemblés depuis midi plus de cinquante convives et de nombreux invités attendant impatiemment la première intervention, revenant d’autorité à notre cher Frédéric Winkler, organisateur infaillible de nos banquets.
Comme le veut la tradition de nos banquets, l’adresse de l’intervention débuta par quelques mots sur Baudouin IV de Jérusalem, figure tutélaire de notre banquet d’automne. S’ensuivit un rappel des relations historiques et des liens d’amitié ancestraux entre l’Écosse et la France. Frédéric insista sur le cas particulier de l’Irlande, dont le lien entretenu avec notre pays fut différent en raison des persécutions et de l’émigration : il rappela la création du régiment de la brigade irlandaise par Louis XIV et le rôle de ces soldats dans la victoire de Fontenoy, sous Louis XV. Frédéric rappela ensuite le rôle des régiments Suisse auprès du Roi de France, ainsi que la visite du Comte de Chambord en Irlande, toutes ces références nous permettant de saisir l’amitié des peuples voisins pour notre belle terre de France. Enfin – et pendant que l’équipe de salle s’activait pour prendre les nombreuses commandes, Frédéric Winkler insista sur la présence de représentants du Caucase et de la Russie amie. Quelle tragédie que le sort de l’Empire russe, d’une tradition et d’une culture si riches, mis en miettes, pulvérisé par les allemands avec l’appui de réseaux très opaques, dont l’un des agents n’était autre que le funeste Lénine…
Parmi les très nombreux invités de ce banquet automnal, la première à intervenir fut Stéphanie Bignon, présidente et fondatrice de l’association Terre et Famille, dont la devise est « S’enraciner pour s’élever ». Cette ingénieur, spécialisée dans les travaux sous-marins depuis 30 ans, ayant œuvré auprès de l’industrie et de la recherche biologique, archéologique et pétrolière nous a expliqué comment elle était venue au royalisme non par biais familial mais par cheminement personnel, au gré de longs moments d’absence de la terre ferme. Durant ces périodes où elle n’était pas soumise au joug médiatique et à ses influences négatives, puisque son métier l’emmenait loin du tumulte et des idées reçues, elle a pu lire posément Charles Maurras. Lors de son retour de mission, elle a décidé de s’investir dans la vie locale en élevant des bovins charolais, en participant à la vie communale en charge du patrimoine. Au cœur de ses premières préoccupations, en tant que jeune baptisées, catholique et royaliste, il y eut la restauration de l’église du village, puis du presbytère. Dans la foulée, elle réussit à installer un prêtre dans le presbytère restauré, en dépit de la crise des vocations. Les fondations étant posées, elle instaure un chapelet mensuel, sans que personne ne s’interpose. Selon Stéphanie Bignon, on ne peut que suivre la logique du royaliste lorsqu’on comprend ce qu’est intrinsèquement la France, et cette logique est indissociable du catholicisme. Elle analyse la mainmise républicaine par une stratégie qui tient en quelques mots : la « sidération par le chaos ». Dans ce système par essence perverti, on assiste démuni et sidéré à la négation du diable, à la négation du vice, à la négation du péché. Les esprits sont tant corrompus et pervertis qu’on en vient à leur faire apprendre que le terme « absolu » accolé à la monarchie est synonyme de « total », « intégral », ce qui est dévoyer le sens initial correspondant à « délié de toute influence, en particulier de celle de l’argent ».
Une fois ces bases posées, Stéphanie Bignon évoqua, à la stupéfaction générale, le cas de Jérôme Laronze, paysan résistant au diktat agro-industriel. Cet homme, représentant de la paysannerie à la française, fut tué au début des événements. Opposé au système qui nous asservit, il voulait élever à l’ancienne dans la ferme qui lui appartenait. Jérôme Laronze dut subir une inspection du troupeau par la DDPP : au cours de cette inspection, les animaux furent effrayés par les méthodes des représentants du système et six bœufs périrent noyés. Jérôme Laronze était entouré d’avocats et de gens dont l’influence locale pouvait lui permettre de s’adresser à la presse. Il dénonça donc la pratique dont il avait été victime dans la presse locale, avec l’appui de sa sœur. Forcé au silence et menacé suite à l’article, il reçut un verdict fatal concernant son troupeau, et le bétail fut euthanasié. Alors qu’il continuait de se battre, il fut assassiné de deux balles dans le dos. Cette histoire est tristement représentative de l’état de détresse dans laquelle se trouve notre paysannerie, et de l’état d’abandon dans lequel elle est laissée par la république des coquins. Ceci n’est pas étonnant, dans la mesure où le ver est dans le fruit : les denrées alimentaires sont cotées en bourse. Il devient donc urgent, pour notre salut, de chasser les marchands du temple.
L’intervenant suivant n’était autre que le gilet jaune royaliste bien connu sur les réseaux sociaux, Thibaut Devienne, qui nous présenta son combat et son analyse du terrain. Il insista sur la dimension de sincérité ayant innervé le mouvement des gilets jaunes à ses débuts et sur la réalité du mouvement initial en tant que jacquerie, à savoir une insurrection populaire non dirigée, horizontale et sans but. Thibaut Devienne revint sur les multiples sources aux origines de ce conflit inédit : vie chère, mesures gouvernementales impopulaires, souci lié à un quotidien de plus en plus anxiogène. Verdict : comme à son habitude, la république a tenté de faire passer les gilets jaunes pour des « fachos antisémites et violents » et en a tué la dynamique dans l’œuf alors qu’il s’agissait d’une expression unique en son genre du pays réel. Par conséquent, le mouvement s’enlise depuis de longs mois, faute de figure de proue. Profitant d’un intermède de passe-plats favorable, Frédéric Winkler fit alors un point sur l’avancée de l’édification de la statue de Sainte Jeanne d’Arc à Saint-Pétersbourg, dont le financement depuis juin permit la fonte et la poursuite du projet. Il insista sur l’amitié franco-russe dans l’histoire, la preuve de celle-ci résidant dans l’acceptation par les autorités de faire édifier une statue de Sainte catholique, une première au sein de la religion orthodoxe. Rebondissant sur l’événement, Frédéric ajouta que le mouvement du GAR avait ainsi dépassé le cadre strictement royaliste, en insistant sur notre point d’ancrage : notre attachement à la terre ancestrale et aux libertés individuelles, et notre volonté de ne laisser à l’État que la sphère régalienne. Or, jusqu’à présent, que constatons-nous ? L’État a liquidé la francophonie pour y substituer le globish. Notre combat dépose donc nos frontières : il s’agit désormais de la survie de notre langue, de notre héritage, de notre culture, il s’agit du noble combat français par excellence.
Le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, nous ayant fait l’honneur de sa présence, nous proposa sa vision des gilets jaunes, une vision qui portait à réfléchir : selon le Prince, les Français fortunés expatriés sont les premiers gilets jaunes, mais leur départ n’a pas été correctement analysé. En réalité, asphyxiés par la fiscalité française, et puisqu’ils en avaient les moyens, ils ont précédé le combat des gilets jaunes en quittant le pays. Ce sont les premiers gilets jaunes, qui ont pris des décisions radicales à cause de l’enfer fiscal. La seconde ligne a surgi car le problème de fond n’a jamais été résolu, et sont donc apparus ceux qui n’avaient pas pu fuir l’enfer et l’oppression des taxes : les classes laborieuses, pieds et poings liés à leur quotidien, qui ne peuvent plus profiter des petits plaisirs simples de la vie. Le Prince évoqua ensuite la question de l’écologie, détournée de ses racines pour le profit de quelques-uns, qualifiant le label « bio » d’insupportable tant il devrait être normal de produire au naturel. Avant de prendre congé, il nous encouragea à continuer le combat et nous invita à rassembler les idées les meilleures émanant du débat d’idées actuel.
L’intervention très attendue de Marion Sigaut, laquelle nous régala plus tard de Fanfan la Tulipe, fut quant à elle axée sur la paysannerie et sa liquidation par les industriels et spéculateurs, à travers trois exemples : sud-africain, palestinien et français. En Afrique du Sud, les usufruitiers furent chassés pour faire du profit en 1960, puis les terres furent privatisées pour rentabiliser davantage la vente des matières premières. La terre africaine fut transformée en gigantesque entreprise agroalimentaire, avec pour seul objectif d’abrutir les gens qui la travaillaient en les coupant de leurs méthodes ancestrales au profit de méthodes ultralibérales occidentales.
En Palestine, les colons juifs ont acheté la terre. L’administration ottomane a ensuite voulu lever un impôt en obligeant les paysans à se déclarer propriétaires. Jusqu’alors, l’agriculture palestinienne était communautaire : le village gérait ses propres affaires sur un modèle quasi corporatiste. Le nouveau modèle a ruiné les paysans, contraints à la vente de leur bien pour des motifs de spéculation. Le nouvel ordre mondial fait main basse sur la terre et la propriété, et nous sommes tous en danger si nous ne sommes pas vigilants. Tout est progressivement privatisé et confisqué, le retour à la terre devient donc plus que jamais nécessaire afin d’échapper à l’oppression.
S’ensuivit l’analyse sociale, politique et économique de Jean-Philippe Chauvin. Le 5 décembre signifiant le début de quelque chose que nous ne maîtrisons toujours pas et venant d’agglomérer à la colère des gilets jaunes, il nous évoqua le sujet des retraites et la réforme de leur financement.
Selon toute évidence, il s’agit d’une énième stratégie de la part de l’État qui ne cache pas sa volonté d’appropriation à son profit de systèmes rodés. Mettre la main sur le pactole signifierait donner davantage d’argent à la république qui ne sait pas gérer. Depuis plus de deux siècles, la république gaspille et dilapide malhonnêtement. Si elle échoue, il est d’usage qu’elle se rattrape sur ce qui fonctionne et qu’elle n’admette jamais son incapacité, préférant le recours à la violence à l’aveu d’échec. Encore une fois, sur ce sujet, l’espérance est portée par les royalistes.
Olivier Tournafond, professeur de droit à Paris 12 et producteur de l’émission « Droits et libertés » à Radio Courtoisie prit ensuite la parole pour nous proposer son analyse de la situation actuelle.
Selon lui, le mal se situe au-delà du système politique et nous impose désormais une lutte de chaque instant contre la progression révolutionnaire démoniaque de la corruption généralisée des mœurs et des idées. Ceci se traduit par une démagogie perpétuelle de bas-instinct, par une dénaturation, une déformation de toute chose, par une trahison de la vérité. Par un déracinement dont seul le pouvoir a le secret, le peuple meurt d’ignorance et se décompose. À cause des suppôts de Satan, la déliquescence est actuellement proche de certaines maladies qui détruisent ce qui aurait dû être harmonieux. D’où vient le mal et la corruption : selon le Professeur O. Tournafond, de la pensée révolutionnaire issue d’un Christianisme dénaturé, déformé, caricatural.
L’intervention suivante fut celle de Maître Heck qui rappela une fois de plus au cours de ce banquet l’inauguration de la statue de Sainte Jeanne d’Arc le 30 mai 2020 à Saint Pétersbourg, événement témoignant du rayonnement naturel de la France. Il rappela que Louis Bertrand avait été le premier à sortir Louis XIV de l’oubli après la tragique période révolutionnaire, et en avait étudié le règne sous un nouvel angle, non pas celui de l’histoire mais celui de l’homme. Il revint ensuite sur la haine viscérale des historiens vis-à-vis de l’Ancien régime, haine véhiculée par l’idéologie dominante dans les milieux académiques et universitaires, imprégnés des idées révolutionnaires et n’ayant que la grille de lecture marxiste comme logiciel de compréhension du fait historique.
Stéphanie Bignon reprit brièvement la parole afin de nous alerter sur la disparition des communes au profit des agglomérations et métropoles. Elle nous exhorta à reprendre le pouvoir partout où cela était possible, à commencer par notre comportement au quotidien, ne serait-ce qu’en faisant les courses. Au terme d’un banquet haut en couleurs, Frédéric Winkler nous invita à plus de responsabilité individuelle encore, nous rappela de ne compter que sur nous-même et de court-circuiter la grande distribution aussi fréquemment que possible, afin de retisser les liens de nos communautés de proximité. Comme au temps de nos rois, une seule solution, choisir les produits locaux, cultivés par nos paysans dans le respect de la terre et de son cycle naturel !
C’est sur ces paroles revigorantes que nous prîmes congé les uns des autres, nous promettant de nous retrouver le plus promptement possible à la faveur d’un prochain banquet dédié à la Cause.
Notre jour viendra !
Hélène C.
Commentaires
Connaissant bien le milieu "expatriés" j'avais fait jadis la même analyse que Charles Emmanuel de Bourbon Parme. L'enfer fiscal français, conséquence directe de la gabegie socialiste, est la première cause de la fuite du succès. Le bouclier fiscal à 50% de Sarkozy était une réponse efficace.
Mais ce n'est pas la seule cause du départ :
La bureaucratie de modèle tsariste en est la seconde, qui crée autant de formulaires et d'obligations qu'elle n'en supprime ; la troisième est la fébrilité des agences bancaires qui sont toutes gérées comme des caisses d'épargne et ne font pas d'effort d'analyse des situations mais se contentent d'appliquer aux dossiers des clients professionnels des grilles préétablies tout ou rien ; et la dernière, le Code du travail qui n'est qu'un manuel de revendications.
Les entrepreneurs expatriés (je ne parle pas des employés détachés) ont tous le même bilan dont le vrai résultat est un retour de la sérénité du chef d'entreprise et... une vie familiale retrouvée.
Ils sont bien des précurseurs des gilets jaunes qui ont exprimé un mal-être profond avant que la jacquerie ne soit déviée par les partis d'extrême gauche en déshérence.
C'est à mon avis le plus gros sujet d'inquiétude pour ce pays, bien avant les autres critiques exprimées lors du dîner camelot du GAR.