UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Médias • Jean-Michel Apathie, un journaliste aux basques du système

 

par Aristide Leucate

Jean-Michel Apathie fait partie du système, ne s’en cache pas et peut même, à l’occasion, en incarner la quintessence jusqu’à la caricature. Comment s'opposer au Système ? Antiquus, dans les commentaires de Lafautearousseau donne la juste réponse : « Ne rien laisser passer (...) pointer tous les mensonges, les tentatives de pervertir les esprits. Mettre en lumière toutes les contradictions, les incohérences et les intentions équivoques. Ne jamais se laisser amollir par une apparence de sincérité. Combattre inlassablement la république. » C'est ce qu'Aristide Leucate fait ici, à propos de Jean-Michel Apathie, dans cet excellent billet. [Boulevard Voltaire, 22.06].

 

3266751844.jpgJean-Michel Apathie fait partie du système, ne s’en cache pas et peut même, à l’occasion, en incarner la quintessence jusqu’à la caricature. De ce point de vue, on citera Jean-François Kahn, autre tenancier dudit système, le talent et l’intelligence en plus : « C’est un type d’une arrogance incroyable. Il pense être les médias à lui tout seul, ne supporte aucune critique. C’est un excellent intervieweur mais un mauvais chroniqueur, qui mouline deux idées obsessionnelles, le déficit et la dette, alors qu’il nous fait le coup de l’objectivité incarnée ! » (Le Monde, 18 avril 2013).

Arrogant est le mot. Mais encore, dispensateur de leçons, livreur de satisfecit en tout genre, parangon des vertus démocratiques. Et puis aussi représentant d’une certaine anti-France, celle du mépris de caste pour les petites gens et leurs défenseurs (au hasard), Zemmour, Le Pen, Dupont-Aignan.

Dans le dernier numéro du mensuel politique de la rive gauche, Charles, Apathie revient sur ces personnalités qui eurent l’outrecuidance de commettre le crime de lèse-Apathie. Pour ce dernier, Dupont-Aignan est un « crétin », Zemmour un indécrottable « misogyne » « d’extrême droite » et Marine Le Pen une « conne » atrabilaire et « violente ». Fermez le ban, circulez, il n’y a rien à voir !

Munis de tels viatiques, les intéressés n’ont plus qu’à balancer leurs frusques « réacs » achetées à La Belle Jardinière, et à opter pour une enseigne plus « fun », plus « 2.0 », comme disent les « métrosexuels », s’ils souhaitent regagner l’estime de cet ancien militant du PS aux basques du système.

Le premier eut l’affront de lui demander, sur le plateau du « Grand Journal » de Canal+ (13 avril 2012), de dévoiler son salaire qu’il jugeait vraisemblablement mirobolant au regard de son utilité pseudo-journalistique dans un PAF (paysage audiovisuel français) sursaturé de saltimbanques se prenant pour Rouletabille. L’autre se récria, furibard, phobique, à l’instar de Dracula face au soleil. Pourtant, ce « pilier du “Grand Journal” [dont les] interventions sont à la croisée de l’information et du divertissement » (sic) percevait, « au titre de sa participation au “Grand Journal”, 400.000 euros par an […], soit 1.200 euros par prestation quotidienne » ainsi qu’« un salaire annuel de 250.000 euros comme directeur adjoint de la rédaction de RTL » (Emmanuel Schwartzenberg, « Les stars TV soumises à l’impôt Hollande ? », Le Figaro, 16 avril 2012).

Pour ce phénix autoproclamé dont le brio intellectuel éclatant devrait nous aveugler, Apathie se défend plutôt mal. Versant dans un nominalisme affligeant, celui-ci ne suggère pas moins que, pour Dupont-Aignan, « à partir d’un certain salaire, on n’aurait plus le droit d’exercer un métier ? C’est très crétin, comme attitude. » Savoureux, venant de ce natif des Pyrénées… eût relevé Léon Bloy.

Mais, en définitive, ce manque de perspicacité est symptomatique de ce que le grand reporter Jean-Jacques Cros appelle ces « journalistes d’en haut […] excessivement bien payés, apparaiss[a]nt dans les pages de la presse people, au point qu’on peut se demander s’ils appartiennent encore au même monde que le reste des journalistes. […] Ces journalistes ne considèrent pas que leur premier devoir est de surveiller le pouvoir en place. Nombre d’entre eux se voient plutôt comme des intellectuels, préférant analyser les événements et influencer les lecteurs plutôt que de reporter des faits » (Médias : la grande illusion, JCG, 2013). 

Docteur en droit, journaliste et essayiste

Les commentaires sont fermés.