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11 novembre 1918 : le défilé de la victoire, vu par Léon Daudet


18135919.jpg« Le 11 novembre 1918, ce fut l'armistice de la Grande Guerre, attirée sur nous par le désarmement, l'incurie démocratique et l'aveuglement de tous les gouvernements de la République, auxquels cette terrible épreuve, du reste, n'a pas servi.

 L'Action Française prit place dans le vaste défilé qui s'organisa de la place de l'Etoile aux Tuileries, au milieu d'un enthousiasme délirant.

 Il n'y en avait que pour Clemenceau, qui faillit être étouffé et écrasé, en se rendant à une estrade, sise place de la Concorde, non loin de la rue Saint-Florentin.

Des petites boutiques aux couleurs alsaciennes, aux noms de villes et de bourgs d'Alsace, où l'on vendait des drapeaux et des cocardes, décoraient l'avenue redevenue glorieuse, que garnissaient, de chaque côté, des centaine set des centaines de caissons et de canons, pris aux Boches par l'armée Mangin.

Des avions traversaient l'air, volant bas, au milieu d'acclamations, de chants, de fanfares.

C'était le débordement de la joie, le déliement de l'angoisse immense, aussi vaste que la nuit, et que l'océan.

Tout avait la couleur, le goût, le tressaillement de l'aube. Un puissant espoir se levait au-dessus du charnier le plus pathétique de l'histoire moderne, charnier voulu par toute l'Allemagne et par toutes les créatures de l'Allemagne, par malheur insuffisammment châtiées.

La France brillait tel un beau fruit, au sommet de l'arbre dur de la dure victoire. Mais le ver, la République, restait dans le fruit. On allait le voir.»

 

Léon DAUDET

Paris vécu, Première série, rive droite, pages 195/196

 

Commentaires

  • Et en 2015, le ver est toujours dans le fruit ! Il est même en train de nous en préparer une troisième !

  • "Il n'y en avait que pour Clemenceau" écrit Léon Daudet, et le même un peu plus haut "L'Action Française prit place dans le vaste défilé"

    Ajouterai-je "pour faire la claque ?"

  • Insulte gratuite et anachronique. Un siècle a passé. Ceux qui ont payé cher - en grand nombre de leur vie - leur engagement juste ou nom dans la guerre, ne relèvent pas de l'insulte gratuite de leurs lointains successeurs.

  • Dois je préciser que je suis particulièrement révolté, et très mal à l’aise de voir deux médiocres technocrates, l’ancien et le nouveau, patauger dans la commémoration, comme ils viendraient à l’arrivée du Tour de France.
    Jour de deuil et de recueillement. Où l’on ne peut que lire aux jeunes générations quelques pages de Genevoix ou « La vie des martyres » de Duhamel. J’aime le coquelicot à la boutonnière des Britanniques. Cent ans après ce suicide européen nous restons encore sans voix devant cette folie, qui fit découvrir trop tard, la nature de la guerre industrielle.

  • Au-delà de l’histoire factuelle (l’assassinat du Duc Ferdinand d’Autriche, les déclarations de guerres successives des pays européens) des raisons géopolitiques et stratégiques pour la possessions des réserves pétroliéres étaient en réalité le socle et le subconscient du conflit.

    Alors que l'empereur François-Joseph voulait simplement punir les Serbes par une action aussi vigoureuse que brève, les Anglais n’auront de cesse d’attiser par tous les moyens la poudrière balkanique. L’assassinat du duc Ferdinand par un Serbe s’inscrit dans cette déstabilisation anglo-saxonne secrète mais constante.

    Pendant que l’Europe se déchirera dans une gigantesque guerre civile, les Britanniques déplaceront discrètement la majorité de leurs troupes au Moyen-Orient pour monopoliser le pétrole et expulser les Ottomans du Levant, d’Irak et de la péninsule arabique par une union avec les tribus arabes autochtones.

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