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Ils sont fous, ces Anglais ! Retour sur le Royal Baby mais surtout sur la spécificité anglaise, avec Dominique Jamet ...

La Grande-Bretagne a, ces jours-ci, une double actualité : la naissance du royal baby et l'engouement paradoxal qu'il suscite - dont Frédéric Rouvillois a analysé les causalités hier, ici-même - et la très incertaine consultation qui se déroule aujourd'hui pour élire le 56e Parlement du Royaume-Uni. Dans le billet politico-humoristique qui suit, Dominique Jamet a donné, dans Boulevard Voltaire, sa perception de la spécificité anglaise. Laquelle se caractérise d'abord par ce fait, difficilement exportable chez nous, que le peuple anglais, de façon très naturelle et spontanée, n'a jamais accepté que sa souveraineté et son indépendance puissent être si peu que ce soit amoindries. Dans ou hors de l'Europe n'a pour lui, en ce sens, qu'une relative importance ... LFAR     

 

3312863504.jpgIls sont fous, ces Anglais. Et pas du chocolat Lanvin, comme feu Salvador Dalí, qui avait dû toucher de substantielles royalties pour se fendre de cette déclaration immortelle et feindre de s’en pourlécher les moustaches. Non, fous d’un royal baby de trois kilos sept cents grammes né sans complications, en toute simplicité, dans une clinique à 7.000 euros la nuit, de la princesse Charlotte Diana Elizabeth, qui pourrait bien devenir un jour leur reine si son arrière-grand-mère, son grand-père, son père et son frère aîné venaient à faire défaut, et qui, à défaut de jamais les gouverner, règne déjà sur leurs cœurs et donne un coup de fouet bien venu à l’économie nationale. Complètement gagas de ce petit bout de chou et prêts à se ruer sur les magazines, les layettes, les mugs, les théières, les assiettes, les robes et les napperons qui rappelleront le considérable événement dont Kate ex-Middleton et duchesse de Cambridge vient d’accoucher.

Peuple bizarre qui n’hésita pas à décapiter son roi un siècle et demi avant que nous en fissions autant au nôtre mais qui entoure d’une dévotion fétichiste les représentants de la dynastie germano-germanique dont les hasards matrimoniaux ont fait le symbole vivant de l’unité nationale. Peuple curieux qui roule à gauche et vote à droite. Peuple étrange où l’usage est qu’un Premier ministre, s’il vient à être battu aux élections, quitte à jamais la scène politique (une exception, de taille : Winston Churchill). Peuple qui ne fait rien comme tout le monde.

Il y a des décennies qu’outre-Manche comme de ce côté du Channel, l’Europe, plus exactement l’adhésion à l’Union européenne, avec les abandons de souveraineté, les servitudes, à proprement parler, qu’elle a entraînés, fait débat. Il y a quelques années que les sondages font ressortir régulièrement qu’une majorité de citoyens britanniques sont plutôt partisans de distendre, de renégocier, voire de rompre les liens qui attachent leur pays à la construction boiteuse et bancale dont le siège est à Bruxelles.

Or, figurez-vous que, de la même manière que l’an dernier le gouvernement de Sa Majesté avait invité les électeurs écossais à dire en toute liberté et en toute sérénité s’ils voulaient demeurer dans le Royaume-Uni ou s’en séparer, sachant que, quelle que fût leur réponse, celle-ci serait prise en compte, le Premier ministre sortant, David Cameron, s’est engagé, s’il est reconduit jeudi à son poste, à consulter ses concitoyens, au plus tard en 2017, par référendum, pour leur demander de décider souverainement et tranquillement s’ils entendent diluer l’indépendance britannique dans la soupe fédéraliste ou redevenir maîtres de leur destin, étant entendu, quelle que soit leur réponse, que le pouvoir exécutif s’inclinera devant le verdict de son peuple. À n’y pas croire…

C’est bien la peine d’avoir conservé la monarchie pour donner des leçons de démocratie à la terre entière, à commencer par un pays que nous connaissons bien et qui passe son temps à prétendre qu’il lui a donné naissance en 1789.

Oui, décidément, ils sont fous, ces Anglais, comme dirait Astérix.   

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- Boulevard Voltaire

 

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