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Nous avons semé le vent, mangé des raisins verts, nous en avons les dents agacées, nous récoltons la tempète ...

 

Compte non tenu de leur soutien quasi inconditionnel envers Israël - sauf les quelques périodes ou circonstances où la France fit exception - les pays occidentaux, au cours des vingt-cinq dernières années, sont intervenus militairement au Proche-Orient et dans le monde musulman, à de multiples reprises et dans une perspective telle, fondée à la fois sur l'idéologie et la supériorité écrasante de leurs armes, que des conséquences graves ne pourraient manquer de survenir. Les dirigeants des Etats et coalitions d'Etats qui ont mené ces opérations ne se sont pas soucié de leurs suites. Hormis d'installer partout la démocratie, ils n'ont pas prévu les lendemains d'intervention; sans plan sérieux de reconstruction des structures, institutions, groupes dirigeants qu'ils détruisaient, ils s'y sont partout enlisés, ils y ont partout échoué (Irak, Afghanistan, Libye) ils ont installé partout le chaos. Au contraire, au lieu de se réduire, ce chaos, comme il était prévisible, s'est répandu très au delà des théâtres d'opération initiaux. A vrai dire, dans tout le Proche-Orient, tout le Levant, toute l'Afrique du Nord et dans de nombreux Etats africains après que l'intervention française en Libye eût ouvert et livré aux djihadistes les riches arsenaux que détenait et contrôlait Kadhafi ... Dans l'anarchie des Etats détruits a surgi Daech et l'ordre islamiste. Quant à l'Europe, elle subit, aujourd'hui, à la fois les attentats, les risques et les conséquences du terrorisme, un surcroît d'immigration du fait des guerres et du chaos du Proche-Orient, d'Afrique et même d'Asie qui poussent les populations à la fuite, et, pour ce qui est de la France, la charge lourde et difficile des opérations extérieures. L'armée française les mène brillamment malgré ses moyens limités - très diminués au cours des dernières décennies- mais avec des chances de résultats à l'évidence aléatoires. 

Voilà, au lendemain des attentats du Bardo à Tunis, le constat et, en quelque sorte, le bilan que l'on peut dresser, selon nous, des vingt-cinq dernières années d'errements diplomatiques et géopolitiques, où les Etats-Unis ont sans-doute la part la plus importante, mais où les cercles dirigeants et médiatiques européens, français notamment, ne sont pas en reste. La fable des Printemps arabes montée et entretenue de toutes pièces par nos politiques et les médias, notamment français - qu'ils ne se décident pas, d'ailleurs, à mettre en sourdine - aura coûté cher aux intéressés comme aux occidentaux. Et comme il n'en existe et subsiste qu'un fragile vestige à Tunis, les attentats d'hier prennent une résonance, une importance particulières.  

En somme, tout le monde paye aujourd'hui l'addition des illusions et des erreurs du dernier quart de siècle et d'un certain nombre d'hommes - pas si nombreux qu'on pourrait croire - qui ont tout simplement manqué de culture et de sagesse politiques, de réalisme et de bon sens. Qui plus est nous ignorons à ce jour à combien cette addition se montera ni jusqu'à quand elle continuera d'augmenter. 

 

Commentaires

  • Ce que nos dirigeants, de droite comme de gauche, semblent ignorer totalement, puisqu'ils continuent sans relâche à la prêcher, c'est que la DEMOCRATIE n'existe pas en Afrique, même pour les non musulmans ; ce n'est tout simplement pas dans la forme d'esprit des Africains, qu'ils soient du nord, du centre ou du sud. Il faut y avoir vécu pour s'en rendre compte.

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