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SOS EDUCATION : Réflexions sur « Zizi sexuel », l’expo qui tue l’amour

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« Zizi Sexuel l’expo » est de retour à la Cité des Sciences et de l’Industrie et ce jusqu’au mois d’août 2015.

Des milliers d’élèves de neuf à quatorze ans vont y être accompagnés par nos écoles dans le but de « répondre aux questions que se posent les enfants sur l’amour et la sexualité » et de « redorer l’amour ».
Pour le redorer c’est très simple : les enfants se retrouvent face à un « zizi piquet » qui en appuyant sur une pédale provoque l’érection d’un personnage masculin dessiné sur le mur ou à un autre qui éjacule.
Au-delà de ces nombreux modules, ce qui est frappant c’est l’une des premières questions à l’entrée de l’exposition : « Pourquoi l’amour c’est difficile ? Parce que c’est plein de surprises et qu’il n’y a aucune loi en amour. Quelquefois, on peut arrêter d’être amoureux tout simplement parce qu’on n’en a plus envie. C’est la vie. Et d’autres fois, on aime quelqu’un qui ne nous aime pas, alors ça fait souffrir. C’est ce qu’on appelle un chagrin d’amour. On croit toujours qu’on ne s’en remettra pas mais un jour ça passe. Il n’y a qu’à laisser faire le temps. Puis, plus tard, on comprend qu’on n’était pas fait pour être ensemble, parce que l’amour c’est chouette quand c’est partagé. »
Pourquoi débuter par une telle question avec un public si jeune sur un si beau sujet ?
La réponse si vide est-elle le résultat d’une société d’adultes qui renvoie sur ses enfants ses propres frustrations ?
L’amour est certes bien difficile à résumer mais avec les chefs d’œuvres de littérature qui évoquent la beauté et la souffrance de l’amour, n’est-il pas possible d’éveiller le cœur des enfants à d’autre prose ?
N’est-il pas possible, au lieu de passer de cette question à un lit en forme de cœur sur lequel des enfants de neuf ans s’allongent et restent fixés devant un écran diffusant des scènes d’amour, qu’ils puissent passer d’un beau poème à un espace où ils puissent échanger sur celui-ci et en rédiger un eux-mêmes ?
N’est-il pas possible d’éviter l’écœurant cliché féminin nommé « puberté-o-matic » devant lequel les enfants observent une figure féminine avec des seins et des fesses qui gonflent si vite et dans une proportion si grande que nous avons l’impression qu’ils vont nous éclater au visage, avec en prime du sang qui coule entre ses cuisses ?

N’est-il pas possible d’éviter un espace « interdit aux adultes » mais d’en créer un avec parents et enfants réunis pour qu’ils puissent discuter de ce sujet si important ?
N’est-il pas possible d’éviter des raccourcis si dangereux comme ce papa qui caresse le ventre de sa fille et qui est présenté comme incestueux ?
N’est-il pas possible de parler d’amour à nos enfants plutôt que de le réduire de manière systématique à des techniques sexuelles et contraceptives ?
L’obsession de la connaissance technique de la sexualité, déconnectée de toute autre forme d’enseignement affectif adapté à l’âge des enfants, tue l’amour. Si l’on multiplie les expositions de ce type, il est fort à craindre qu’un jour, les enfants ne puissent goûter la profondeur des sentiments que l’on trouve dans la littérature amoureuse, qu’il s’agisse de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette ou encore du Grand Meaulnes et d’Yvonne de Galais. Ce jour-là, le triomphe de la technique sur la vie humaine sera total, au point que l’on pourra légitimement s’interroger sur le caractère humaniste de l’éducation infligée aux enfants. ♦ 

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