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Daesh intra muros, par Louis-Joseph Delanglade

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Ces lignes ont été écrites quelques heures avant que l'« Etat islamique » ne lance, contre la France, les menaces extrêmes que l'on sait. Et elles ont été immédiatement suivies de la capture d'un otage Français, en Algérie. Il est clair que cet homme risque la mort. Ces menaces ne font que rendre plus pertinentes encore les réflexions qui suivent, et notamment leur conclusion. Lafautearousseau ♦  

Malgré moult bonnes raisons de ne pas y aller (ne pas s’engager dans une « guerre » qui ne résoudra rien, laisser les Américains s’occuper du chaos dans lequel ils ont eux-mêmes plongé le pays en 2003, ne pas risquer une goutte de sang français pour une entreprise vaguement « droit-de-lhommiste », économiser une armée qui n’en peut mais des coupes budgétaires, etc.), M. Hollande a donc donné l’ordre de procéder à des frappes aériennes en Irak. Convenons qu’il y aurait eu quelque inconséquence à ne pas le faire et qu’il est bon que la technologie militaire française s’affiche avec succès.  

En revanche, l’exécutif a tort de refuser de prendre la vraie mesure de cette guerre qui ne veut pas dire son nom mais qui couve déjà sur notre propre sol. Sans être des modèles, les Anglo-Saxons ont au moins le mérite de nommer et de cibler l’ennemi islamo-terroriste (« patriot act » aux Etats-Unis, durcissement de la législation au Royaume-Uni, opération policière d’envergure en Australie). Ici, les mesures envisagées sont aussi dérisoires qu’inappropriées, et d’ailleurs toutes « préventives » (interdiction administrative de sortie du territoire, confiscation des passeports et cartes d’identité, blocage administratif de sites internet). Pour ce qui est de la répression, on fera confiance à l’arsenal juridique traditionnel ! 

Voici, à titre d’exemple, l’histoire de deux Français, plus tout à fait comme les autres, MM. Farès et Nemmouche. M. Farès, « franco-marocain », recruteur jihadiste patenté, proclame sur Facebook : « Oui je suis terroriste et fier de l'être !!! C'est un ordre suprême d’Allah », avant d’être appréhendé sur les chemins qui mènent en Mésopotamie. Revenu de Syrie et/ou d’Irak, où il aurait été le geôlier peu amène de quelques uns de ses « compatriotes », M. Nemmouche, « franco-algérien », planifie et exécute méthodiquement la tuerie perpétrée au Musée juif de Bruxelles. Les services de M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, ont ainsi dénombré un petit millier (c’est donc un chiffre plancher) de Français (ou d’étrangers résidant en France), partis « faire le jihad ». Parmi eux, une proportion non négligeable de femmes et de mineurs. 

Est-ce cela qui émeut MM. Valls et Hollande ? Toujours est-il qu’en haut lieu, ce que l’on déplore explicitement, c’est que ces gens-là courent un grand risque - certains (une trentaine) seraient même morts… Compassion ? A quand une marche blanche en leur mémoire et une cellule de soutien psychologique pour les survivants ? 

Combien reviendront ? Combien sont-ils encore ici même ? Si tous les « jihadistes » ne sont pas des Farès ou des Nemmouche, tous peuvent le devenir. Le sacro-saint principe de précaution exige donc de les considérer tous comme des ennemis potentiellement très dangereux et de les traiter tous comme tels. Du fait de notre engagement en Irak, tout « Français »convaincu de participation à lentreprise de guerre contre les armes de la France que constitue le « jihad » devrait être passible de la peine habituellement infligée en pareil cas. Les frappes de nos avions Rafale pourraient ainsi permettre dinitier une véritable politique de guerre à lislamisme intérieur.  u

 

Commentaires

  • Une petite remarque an passant, les prédicateurs et autres agitateurs contre les régimes syrien, irakien ou encore jordanien, pour ne citer que ces derniers, ne mettent pas la même hargne et la même "verve " pour s’attaquer à Israël.
    Et surtout pour appeler au "Djihad" contre un régime de "mécréants" ou encore de "criminels qui tuent nos mères et nos enfants". C’est le vocabulaire utilisé contre les régimes arabes.
    Il faut dire que parmi ceux qui les ont armés et poussé au "combat" il y a bien des pays qui sont des alliés sûrs d’Israël.

  • Excellente analyse : rien n'y manque, rien n'y est en trop; et la conclusion, qui s'impose... En plein accord avec vous !

  • Israël, bien que l'une des sources principales du réveil de l'Islam et de la montée en puissance progressive de son agressivité, n'est pas le danger qui nous menace immédiatement. A cet égard-là, il n'est pas le sujet. Je n'ai aucune sympathie particulière pour cet Etat et n'ai aucune tendance sioniste. J'ai connu des personnalités marquées comme antisémites, qui étaient sionistes. C'était, par exemple, le cas de Xavier Vallat. Ce n'est pas le mien. Mais force est de tenir compte du fait que ce n'est pas Israël qui nous menace physiquement, aujourd'hui. Ce sont les islamistes. Au reste, le fait de n'avoir guère de sympathie pour les uns n'entraîne pas dialectiquement que nous en ayons pour les autres.

  • Je faisais simplement remarquer que dans cette affaire, les islamistes radicaux, devraient avoir Israël comme ennemi principal. Or ce n'est pas le cas.

    La destruction des nations arabes par des groupes djihadistes, idiots utiles d’un Grand Israël à venir est une situation permise par les "Printemps arabes ", dont Bernard-Henri Lévy assurait en 2011 qu’ils étaient "bons pour Israël ".

  • L'incursion de la France dans le conflit irakien n'est pas pertinente sauf en renfort des aviations séoudienne et émiratis. Mais peut-être y sont-elles déjà, auquel cas, je retire ma critique.

    Par contre cette intervention (très médiatisée) nous place en première ligne des représailles possibles. L'enlèvement d'un guide alpin en Algérie le confirme.

    Osera-t-on en haut lieu considérer qu'une insurrection islamiste en France permettrait de crever l'abcès en liquidant toute cette menace mise à jour une bonne fois ? J'en doute, mais ce serait l'occasion. Et les "autres" se tiendraient tranquilles.
    Je dis ça, je dis rien.

  • S'agissant d'Israël, je ne crois pas, pour ma part, que cet Etat largement artificiel parce que, de façon très singulière, la grande majorité de ses citoyens potentiels n'y réside pas, soit encore dans une phase ascensionnelle. Sa population compte une proportion de non-Juifs qui ne cesse de s'accroître et un récent sondage indique que 30% de la population d'Israël envisage d'en partir ... La supériorité d'Israël notamment sur le plan militaire - mais pas seulement ! - repose-t-elle encore sur un substrat politique et sociétal d'une solidité à toute épreuve ? Je crois qu'il est au moins permis de se poser la question. Nombre d'Israéliens doutent aujourd'hui de la pérennité de leur Etat. Politique fiction ? L'Histoire en a vu d'autres.
    Quant aux "nations" arabes, la vérité est qu'à quelques exceptions près, elles n'existent guère que dans l'esprit des "Occidentaux". Les Arabes se divisent d'abord selon des critères religieux et tribaux qui remontent à la nuit des temps et ignorent les frontières et les "Etats" créés d'autorité par les Européens après la première guerre mondiale, sur les dépouilles de l'empire Ottoman. Ces créations récentes s'effondrent, aujourd'hui, démontrant que les forces de l'Histoire la plus ancienne l'emportent en définitive sur les péripéties de l'Histoire récente ... En fait, s'ils ont indéniablement une certaine conscience collective qui réagit à l'unisson aux pressions extérieures, les Arabes finissent toujours par retomber dans leurs divisions. C'est leur division et leur anarchie qui domine leur Histoire. Inutile et dangereux, selon moi, de les voir et de les traiter comme un bloc.
    Quant à l'hypothèse, à la quelle se risque Catoneo, de troubles islamistes graves en France (et en Europe), qui permettraient de "crever l'abcès en liquidant toute cette menace mise à jour, une bonne fois", il me semble qu'il est permis en effet de l'envisager. Et même, malgré les risques inhérents à cette perspective – dont il me semble qu’elle sera de longue haleine, je crois qu'il est possible de l'envisager comme positive ...

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