La leçon de Claude Lévi-Strauss et sa sagesse
"Il n'est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d'éprouver peu d'attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s'éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (...) Cette incommunicabilité relative n'autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu'on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n'a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement."
Claude Lévi-Strauss, conférence à l'UNESCO, Race et culture
Commentaires
C'est une façon de dire , très subtile! pour faire passer les dérives d'Israël !...
Tout à fait d'accord avec le précédent commentaire...
On peut même appliquer cela à certain protagoniste de la question qui s'avère si tragique en Ukraine.
Je suis en total désaccord avec les deux commentaires ci-dessus inapplicables à la pensée de l'ethnologue de très haut vol que fut Claude Lévy-Strauss.
Israël n'a rien à voir à l'affaire, ou alors, en sens inverse de ce que croient ChantalDefois et Assino.
Lévy-Strauss s'oppose essentiellement à l'indifférenciation du monde, au profit d'un standard universel unique.
Après la disparition des totalitarismes durs, il n'y a plus qu'un seul modèle qui prétende à être un standard universel : c'est le standard libéralo-américain, dans la mouvance duquel, précisément se range Israël.
La standardisation du monde se fait, on le sait, toujours par le nivellement et par le bas. Lévy-Strauss s'y oppose et, de surcroît, légitime notre attachement, même exclusif, à notre propre civilisation.
Franchement, les deux commentaires ci-dessus sont à côté de la plaque.
Je n'ai guère de sympathie pour l'Etat d'Israël et, même, à vrai dire, pas du tout. Mais lorsque cette hostilité tourne à l'obsession, l'on s'expose, tout simplement, à dire des sottises.
La pensée de Claude Lévy-Strauss est, en effet, subtile. Raison de plus pour tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche, avant de juger ...
Tout à fait de votre avis mon cher LUC, une fois n'est pas coutume. L'oeuvre de Claude Levi Strauss, ne peut se réduire à un soutient inconditionnel à l'état d'Israël.
Lors de la Révolution, a-t-il remarqué, "on a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite, alors qu’elle est faite d’habitudes, d’usages, et qu’en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on pulvérise des genres de vie fondés sur une longue tradition, on réduit les individus à l’état d’atomes interchangeables et anonymes. La liberté véritable ne peut avoir qu’un contenu concret" ( Entretiens avec Didier Eribon, Odile Jacob, 1989). Ne serait-ce que pour cette phrase, ma sympathie lui est acquise.
Je plussoie le commentaire de LUC. La persistance de la monade antisémite ("antisioniste") dans nos "milieux" est très pénible, un boulet. Ceci sans approuver en rien la politique de l'état d'Israël.
Le sionisme est une idéologie politique, qui prône le retour des juifs en Palestine après leur éviction de cette contrée par les romains. Il n'y a rien de raciste (y compris dans nos milieux) à ne pas être d'accord avec cette idéologie.
Voyez ce qui ce passe aujourd'hui dans la bande de Gaza et dite moi au nom de quoi peut-on justifier un tel massacre.
Y aurait-il des massacres "plus politiquement corrects" que d'autres? Je crains que oui.
Les civilisations ne se valent pas du point de vue du "civilisé" et ce n'est pas un crime de le soutenir, nous fait comprendre Lévy-Strauss. Mais sa pensée se heurte quand même au principe démocratique organisant la dictature du Nombre.
Cette loi surclasse la majorité (parfois éphémère) et déclasse la minorité. Les déséquilibres démographiques aboutissent à la même différentiation.
Israël est hors-sujet.
Les ressorts de cet Etat-Nation ne sont pas civilisationnels mais hégémoniques et fort complexes.
Catoneo dit de façon simple - et claire - ce que, parlant à l'UNESCO (!), Claude Lévy-Strauss expose, en effet, de façon subtile ... Merci.
Sympa de retrouver Denis Blanc sur ce blog !
Oui mais qui c'est Denis Blanc ? Moi, je ne suis pas né dans la marmite royaliste. Alors, si vous préférer rester entre vous, dites-le. Sinon ne faites pas comme si Denis Blanc était aussi connu que François.
Denis Blanc a été un des responsables étudiant de la Restauration Nationale vers 1972-1975. Il s'est fait remarquer pour ses articles dans Action Française Etudiante (AFE) qui avait pris le relai d'Amitié Française Université (AFU). Ce dernier titre ayant été récupéré par la dissidence nafiste (Nouvelle Action Française) dirigée par Aumont, Renouvin, Leclerc sous la présidence de Wagner.
Il a ensuite fait partie des rédacteurs de la "Revue Royaliste", le laboratoire d'idée du Mouvement Royaliste Français (MRF). Cette revue crée par Louis (Philippe) Lallement se transformera ultérieurement en" Place Royale" sous la responsabilité d'Henry Montaigu.
Il est vrai que ce site devrait peut-etre mettre en ligne un explicatif rapide des divers experiences royalistes(mouvements, journeaux, revues, colloques) depuis 1968.
PS : Plutot qu'utiliser le terme de" marmitte royaliste" à connotation péjorative je vous engage a utiliser l'expression du sociologue Michel Michel de "nébuleuse royaliste", elle à connotation stratégique.