« Affaire Taponnier/Ghesquière » : D’accord avec… Jean-Dominique Merchet : face au réflexe corporatiste de la caste médiatique, « il n’y a pas de quoi être fier… »...
Avec beaucoup de justesse et de fermeté, Jean-Dominique Merchet met les points sur les i en ce qui concerne les indécences diverses et variées auxquelles on a eu droit depuis la libération des deux journalistes. On savait depuis belle lurette que certains sont plus égaux que d'autres, mais Merchet enfonce le clou à propos de cette caste - par ailleurs, idéologiquement très marquée à gauche -de la cléricature médiatique.
Et de « un » ! :
"...Sur le premier point, il est incontestable que la libération d'Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier a donné lieu à une couverture médiatique sans commune mesure avec l'annonce de la mort de militaires français en Afghanistan. D'un côté, des heures de direct, la mise en scène télévisuelle de l'émotion des proches, les commentaires de spécialistes (dont l'auteur de ce blog...). De l'autre, une vague brève en fin de journal télévisé ou dans un bas de page des quotidiens. Qui a entendu parler de Cyrille Hugodot, mort à 24 ans au service de la France ? Qui n'a pas entendu parler de Ghesquière et Taponier ? Il est malheureusement clair, et c'est un journaliste qui l'écrit, que le poids médiatique d'un journaliste est bien supérieur à celui d'un simple parachutiste. Il n'y a pas de quoi être fier...."
Et de « deux » ! :
"...2) De nombreux militaires ne comprennent pas l'atitude des deux journalistes de France-Télévisions en particulier les risques qu'ils ont pris sur le terrain. Hervé Ghesquière a cru bon d'expliquer, juste après son retour, que "personne ne nous a rien dit. Que ce soit clair". Ce n'est malheureusement pas aussi clair et la direction de France-Télévisions n'ignore pas qu'il existe des traces écrites des avertissements lancés par l'armée française la veille même de l'enlèvement des deux journalistes, le 30 décembre 2009. Idem sur l'existence de conversations téléphoniques assez directes entre les deux reporters et un officier français (que l'on peut difficilement qualifié d'hostile à la rédaction de France 3 pour des raisons personnelles). Tout le monde sait qu'ils ont bien été avertis du danger de se rendre dans ce secteur non sécurisé, qui plus est à la recherche de contacts avec les talibans. D'ailleurs, tous les journalistes français arrivant sur le théâtre afghan le sont systématiquement...."
En bonne logique - on n'ose pas dire "justice"... - étant donné ce qu'on dit les deux journalistes à leur arrivée en France et ce que dit ici J.D Merchet (confirmant les informations de plusieurs gradés de haut rang), il devrait, comme on dit, y avoir des suites. Il devrait, mais, vu la puissance de la cléricature médiatique et de la caste journalistique....
Pour lire l'intégralité du billet de Jean-Dominique Merchet :
PS : là, on parle de journalistes; mais il n’y a pas que la caste des journalistes qui soit concernée, défendant "ses" membres becs et ongles. Bien d'autres personnes sont ainsi systématiquement défendues, du fait même qu'elles appartiennent à tel ou tel groupe...