Russie-Europe : la voie de l’équilibre...et, pour l’Europe, de l’indépendance ?.
Le jeudi 13, nous avons publié "La Russie, voilà l'amie !...". Comme en écho à cette note, et comme un prolongement de notre propre réflexion, dans laquelle elle s'insère parfaitement, Patrice de Plunkett publiait à son tour cette note le lendemain :
"Le président Dmitri Medvedev a estimé jeudi que la Russie et l'Union européenne vont pouvoir "parler d'une seule voix" au sommet de Washington (G20) sur la crise financière. Le président russe, qui s'exprimait devant un forum d'investisseurs à Cannes à la veille d'un sommet avec l'Union européenne, a souligné que sur la plupart des points, les positions de la Russie et l'Union européenne "coïncident" à quelques "nuances" près. "Je pense que nous allons parler d'une seule voix à Washington », a-t-il ajouté.
Cette indication, assortie de la reprise des discussions euro-russes sur le nouvel accord de partenariat, est objectivement une bonne nouvelle : les Européens semblent entrapercevoir la voie d’une politique libérée des consignes américaines.La vassalité devient obsolète – au vif regret de la plupart de nos journaux et de quelques nostalgiques de la guerre froide. Au vif regret aussi du gouvernement géorgien, dirigé par un agent non dissimulé de Washington… Le week-end dernier, sa ministre des Affaires étrangères, Eka Tkeshelashvili, a dénoncé la décision de reprendre les négociations entre l'Union européenne et la Russie. Elle y voit un "feu vert inconditionnel" qui ne poussera pas la Russie à se montrer "constructive" lors des négociations sur l'avenir de la Géorgie qui doivent reprendre à Genève le 18 novembre.
Sur la question géorgienne, le point de vue exprimé par Moscou recoupe le point de vue (non exprimé) de la plupart des capitales d’Europe : rien de constructif ne sera envisageable dans la région tant que Tbilissi sera au main de Saakachvili, vestige de la politique du président américain sortant ; politique qui cherchait toutes sortes de conflits avec la Russie. Cette entreprise de déstabilisation était irresponsable. Obama aura-t-il assez de lucidité pour s’en détacher ?"