Qui veut la peau de Sarko? "Ils" la veulent tous....
Pas plus qu'un autre, Nicolas Sarkozy n'est sans défaut. Et, pas plus qu'un autre, il n'a évité les erreurs.
Ses défauts? Ils relèvent essentiellement de son rapport personnel à l'argent, au clinquant, au médiatique. D'une certaine vulgarité dans l'étalage du "matériel". D'un manque évident de retenue, de discrétion, de recul vis à vis du pouvoir et de la célébrité. Défauts qui, chez un particulier, susciteraient déjà la critique mais qui, lorsqu'on assume la fonction qui est la sienne, ne "passent pas" dans le public. De grands Rois de France, au règne bénéfique, comme Louis XV, ont payé cher dans le coeur de l'opinion le fait d'avoir affiché une vie privée qui s'éloignait par trop d'un modèle de décence et, au moins, de discrétion qui, en France sied à la fonction suprême....
Ses erreurs? Il a probablement sur-estimé son habileté -qui est fort grande...- et sous-estimé la capacité de résistance des adversaires qu'il s'est plu à affronter, en quelque sorte, tous à la fois. Il pensait ainsi désorienter l'opposition et la mettre sur la défensive. Le calcul n'était pas mauvais, et cette façon de faire s'est révélé efficace au début. Mais il a suffi qu'un grain de sable apparaisse pour que la machine se grippe.
Et ce fut le déchaînement, frisant l'hystérie. Mais précisément, que signifient ce déchaînement, cette hystérie? Ils s'expliquent très simplement par la revanche que souhaitent absolument prendre sur lui les membres du Pays Légal, et plus généralement le grand Syndicat des Conservateurs, l'alliance contre nature de tous les intérêts que Sarkozy a prétendu bousculer, limiter, annuler. Pele-mêle: les tenants de la laïcité (qui craignent la fin de leur chère république de 1905...); les soixante-huitards attardés (bobos-gauchos-trotskos), qui n'ont pas digéré ses affirmations selon lesquelles il fallait "en finir avec Mai 68"; le parti immigrationniste, qui voit bien que -même si c'est encore pour nous très largement insuffisant...- Sarkozy romp avec des décennies d'immigrationnisme débridé; les derniers reliquats de "la France de 1945" (notamment les appareils des syndicats) organisée au sortir de la deuxième Guerre mondiale lorsque de Gaulle, incapable d'entrer en lutte ouverte avec eux, a préféré "lâcher" aux communistes en particulier (et aux révolutionnaires en général) tout ce qui relevait de l'Esprit: l'Université et l'Ecole (erreur capitale...), les Médias; mais aussi l'Administration du pays (livrant au PC les Ports, EDF/GDF etc... car il lui était difficile faire autrement: il faut bien se remettre dans le contexte du communisme triomphant de l'époque, à l'intérieur comme à l'extérieur...);sans doute était-ce le prix de la défaite.....
Mais il y a un fait nouveau dans cette révolte de tous les conservatismes: c'est l'emergence du secteur associatif et la croissance de son influence. Sous la quatrième république, à côté de quelques institutions comme la Ligue des Droits de l'Homme, on n'avait presque que l'abbé Pierre! Aujourd'hui on a au contraire un foisonnement d'associations dont le fond est intrinséquement révolutionnaire, et qui est couplé aux médias (à quelques exceptions près, les associations non révolutionnaires n'intéressant justement pas les médias, et n'étant donc pas relayées par eux...)
Le Pays Légal a donc changé, dans le sens où il s'est agrandi et renforcé d'un élément nouveau, à savoir cette nébuleuse d'associations. La caisse de résonance qu'offrent des médias acquis à la gauche à un monde associatif non moins acquis à la gauche fait penser à ce qu'on appelle en mécanique "l'effet de couple", qui permet de démultiplier la force et de l'un et de l'autre.
Ce duo Médias/Association a tout naturellement vocation a devenir un trio, en rencontrant l'actuelle opposition politique de gauche. Une opposition politique (c'est le vice de notre démocratie) qui n'est pas forcément tout entière acquise a ces idéaux-là mais qui, par intérêt partisan, pour prendre le pouvoir, finit par marcher avec eux..... Et le trio, la boucle étant bouclée, impose et fait régner sa dictature idéologique.
N'en prenons qu'un exemple: la loi Dati. 80% des Français y sont favorables, mais la quasi totalité des médias se déchaîne contre elle! On se demande comment fait le peuple français pour résister à ce point, et pour garder son bon sens face à ce déversements quotidien d'intox; face à ce bombardement ininterrompu qu'il faut bien appeler par son nom: le bourrage de crâne, qui lui est imposé. La "liberté de penser" -comme dirait Florent Pagny- est à ce stade là fortement mise en cause. Et la question de fond est donc: où est la liberté du peuple français?....
"Ils" veulent s'opposer à Sarko, certes, mais c'est pour empêcher ses réformes, conserver leurs pouvoirs, leurs privilèges et leurs positions dominantes. Sarko a voulu y toucher: pour eux tous, le "syndicat des privilégiés du statu quo", il doit être éliminé!.....