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Requête en suspicion légitime...

          Il y a peu, Ségolène Royal affirmait qu'elle ne croyait pas a certains points -pourtant majeurs- de son programme et que, si elle avait été élue, elle ne les aurait tout simplement pas appliqué. Comme la très grande majorité de nos concitoyens, nous avions été choqués par ces propos, surtout tenus par quelqu'un qui -par ailleurs- s'était élevé contre son adversaire, dans les discours duquel elle voyait "le summum de l'immoralité" (!) Nous avions immédiatement réagi pour manifester notre étonnement, en disant que cette attitude malhonnête, frisant l'imposture, disqualifiait pour toujours madame Royal, et l'excluait définitivement à l'avenir de tout débat politique: nous disions que c'était une question d'éthique, de morale (et que, sur ce point précis, nous étions d'accord avec Laurent Fabius).

          Voici que le livre de Lionel Jospin vient relancer un "débat" que l'on pouvait croire clos. L'ancien Premier ministre accable l'ancienne candidate avec une férocité et une rage peu communes; il n'est pas le premier: Claude Allègre avait ouvert le feu, avec "La défaite en chantant" (chez Plon), suivi par Marie Noëlle Lienemann ("Au-revoir Royal", chez Perrin); les deux n'étaient pas tendre avec Ségolène, mais sans aller aussi loin cependant que Jospin, qu'on en juge: "figure secondaire de la vie politique", Ségolène Royal n'était tout simplement "pas taillée pour ce rôle"; c'était la "candidate la moins capable de gagner", à cause de ses "insuffisances réelles" et de son manque de "talent", ses "improvisations incessantes" ou ses "propos de touriste" sur la justice chinoise; elle n'a réussi à s'imposer comme candidate qu'à la faveur d'une "illusion", et "avoir commis l'erreur" de la désigner "ne justifie pas qu'on la réitère". Ouf ! N'en jetez plus ! : la toute première réaction de Ségolène étant de dénoncer "la rage", "le sexisme" de Jospin, et même son "racisme" (sic !) on voit bien que le PS, aujourd'hui, ça tourne aux jeux du Cirque, la rue de Solférino étant une sorte de Colisée où, dorénavant, les combats qui se livrent n'ont plus rien de feutré, mais sont des combats à mort; les crabes règlent leurs comptes à coup de pinces dans leur panier; les crocodiles se dévorent dans le marigot qu'ils se disputent:

          Mais ce n'est pas cela qui nous intéresse: après tout, c'est le problème du PS; à la classe politique et ses remugles, aux querelles et intérêts personnels, nous préférons la recherche du Bien Commun; et la politique politicienne ne nous intéresse pas. Ce n'est donc pas à une ex-candidate que nous réserverons nos critiques; ni même à un parti (le PS); mais bien au système républicain. En effet, peut-on, doit-on, va-t-on admettre et tolérer qu'un système se mette à présenter des candidats finalement "bidons" (confession de Jospin), avec des programmes qui ne le sont pas moins (confession de Royal) ? des candidats qui, entre autres, disposeront -une paille !- des codes permettant d'ouvrir le feu nucléaire ! Un tel régime -or, c'est ce qui vient de se passer- est-ce un régime sérieux ? est-ce un régime crédible et honnête ?

          On le voit, à partir de ce que nous avons appris "hier" de la bouche de madame Royal, puis à partir de ce que nous avons appris "aujourd'hui" de la bouche de Lionel Jospin, ce n'est plus une candidate mais un parti, puis un système que nous condamnons; ce n'est plus à ségolène Royal, mais -par gradation- au parti Socialiste puis à tout le système républicain que nous adressons notre critique: ce que nous appelons en titre "requête en suspicion légitime" c'est, tout simplement cette question, nette et franche: si ces moeurs républicaines devaient perdurer et se pérenniser, la république ne perdrait-elle pas, ipso facto, toute légitimité ?.....

 

Commentaires

  • Une femme qui a réussis a dupper + de 45 % des français, ne devrait plus etre citer, c' est trop d 'honneur que de lui faire.

  • Ce qui m'étonne, quant à moi, c'est la question qui clôt cette note.
    Les "moeurs républicaines" dont il est question sont-elles une nouveauté ?
    Devrions-nous vraiment attendre de vérifier si elles "perdurent et se pérennisent" pour douter de la légitimité de la république ?
    Est-ce qu'il n'y a pas de multiples raisons de fond de remettre en cause la dite légitimité ?

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