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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • DEMAIN, MARCHER A PARIS CONTRE LA PMA !

    • PARIS, Dimanche 6 Octobre :

    Marche contre la PMA 

     

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    Du cinéma au pavé... Guilhem de Tarlé marchera contre la PMA : il nous envoie sa toute dernière chronique - consacrée au film brésilien Bacurau - en plus de celle du jour, qui prend ainsi un relief tout particulier...
     
     
    4568198.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgBacurau, un film brésilien (VOSTF) de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, avec Silvero Pereira (Lunga), Barbara Colen (Teresa), Thomas Aquino (Pacote), Udo Kier (Michael) et Sônia Braga (Domingas).
     
    A quelques semaines de nos Noces d'or mon épouse me surprend toujours... Elle a aimé comme un western cette chasse à l'homme dans un coin perdu du Brésil.

    Bacurau, c'est un jeu, à l'image d'un jeu vidéo, au cours duquel les participants et les participantes, animés par des écouteurs dans les oreilles, doivent tuer la totalité des habitants d'un village... chaque mort donne des points et le gagnant sera celui qui en aura le plus. Un safari... humain... (si l’on peut dire).
    Bacurau, un long-métrage déjanté qui se présente comme un film d'anticipation... "Dans un futur proche... dans quelques années"

    Déjanté ou anticipation ? L'organisation et la participation à de tels jeux de massacre est-elle inimaginable ?

    Imaginait-on, il y a 60 ans, que l'avortement - le droit de tuer un enfant avant sa naissance - deviendrait "un droit fondamental de la Femme" ?
    Imaginait-on, il y a 20 ans, que l'on instituerait le "mariage" homosexuel ?
    Imaginait-on, il y a dix ans que l'on préparerait une loi autorisant la Procréation "Médicale" Assistée (l’enfant sans père), remboursée par la Sécurité sociale, à une paire de femmes ?
    Ne voit-on pas qu'après la PMA on aura la GPA (l’enfant sans mère), déjà reconnue quand elle est faite à l'étranger ?

    Demain, le 6 octobre 2019, je marcherai à Paris contre cette barbarie "En Marche".

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Au nom de la terre

    non

    03/10/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Downton Abbey

    non

    02/10/2019

    Un bon film

    Bacurau

    oui

    05/10/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    L’Affaire Pasolini

    oui

    29/09/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Viendra le feu

    non

    01/10/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Ad Astra

    non

    26/09/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Les Américains en Syrie : partiront ? partiront pas ?... par Antoine de Lacoste

    Rien n’est simple et rien n’est sûr avec Donald Trump.

    Dimanche soir, à la suite d’un entretien téléphonique avec Erdogan, il créait la surprise en annonçant le retrait des troupes américaines du nord de la Syrie : « Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales, et de ramener nos soldats à la maison. »

    antoine de lacoste.jpgLe mot tribal est sans doute inadéquat mais on pouvait espérer qu’au moins, cette fois, l’Amérique mettait un terme à son intervention et à l’occupation, parfaitement illégale, du nord et de l’est de la Syrie.

    D’ailleurs, dès le lundi matin, entre 50 et 100 (le chiffre varie selon les sources) soldats américains, membres des forces spéciales, quittaient Tal Abyad et Ras al-Aïn, deux positions situées le long de la frontière turque.

    Les réactions furent violentes, dans le monde entier certes, mais surtout dans le camp républicain qui considère que l’abandon des kurdes à la vengeance turque est inacceptable. En outre, cela revient à laisser le champ libre à la Russie qui reste, pour la majorité de la classe politique américaine, l’ennemi numéro 1.

    Or, Trump est fragilisé par une offensive sans précédent des démocrates qui rêvent de déclencher la fameuse procédure « d’impeachment ». La raison invoquée est l’existence de pressions supposées de Trump sur son homologue ukrainien pour qu’il enquête sur les activités délictuelles du fils d’un concurrent démocrate ayant des intérêts en Ukraine. Le président américain a, dans ce contexte, bien mal choisi son moment pour cette annonce de retrait qui ne peut que crisper une partie importante de son propre camp.

    Pourtant, en cherchant à se retirer de Syrie pour la seconde fois (une première annonce avait été faite à la fin de l’année dernière), Trump ne fait que tenir une promesse de campagne : fin des aventures extérieures coûteuses et inutiles voire nocives.

    Sous la pression, il a opéré un spectaculaire rétropédalage. Erdogan ayant aussitôt déclaré que la Turquie était prête pour une offensive contre les kurdes dans le nord de la Syrie, Trump, tout en finesse, a tweeté : « Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie. » L’homme n’est tout de même pas très facile à suivre. Inquiet d’un rapprochement récent de la Russie et de la Turquie, il veut se rapprocher de cette dernière en lui laissant le champ libre en Syrie, puis, dès le lendemain, la menace de destruction économique si elle fait ce qu’elle a toujours dit qu’elle ferait : attaquer les kurdes.

    L’imbroglio est aujourd’hui complet et plus personne ne sait ce qui va se passer. Pour l’instant, les Américains semblent avoir interrompu leur retrait ce qui, par définition, gèle toute intervention turque. Les kurdes sont naturellement furieux de l’attitude américaine et rappelle qu’ils détiennent en Syrie plus de 10 000 combattants de l’Etat islamique, ainsi que leurs familles, à quoi s’ajoutent de nombreuses veuves et orphelins de combattants soit plus de 100 000 personnes. S’ils sont attaqués, le risque est qu’ils ne les surveillent plus.

    La guerre n’est hélas pas finie en Syrie.

  • Comment les islamistes de la Ghouta réduisaient la population civile en esclavage

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    1456949215.png

    Depuis que l’armée syrienne a libéré la quasi totalité du territoire de la Ghouta, cette vaste banlieue Est de Damas, on en sait un peu plus sur les méthodes de « gouvernement » des différentes milices islamistes.

    La population se taisait par peur des représailles, l’ineffable OSDH (Observatoire syrien des Droits de l’Homme) n’était sans doute pas au courant, donc les médias non plus.

    Et pourtant. Des milliers d’hommes ont été, pendant des années, réduits en esclavage par les islamistes pour construire leur arme de guerre favorite : les tunnels.

    On sait que ces tunnels, qui peuvent s’étendre sur des dizaines de kilomètres, ont été largement utilisés par les islamistes depuis le début du conflit. Afin de parfaire leur technique, les dirigeants de Daesh avaient même fait venir en Syrie des spécialistes reconnus : des militants du Hamas palestinien qui avaient bâti un réseau remarquable dans la bande de Gaza.

    Depuis, l’ensemble des groupes islamistes utilisaient cette méthode afin de se protéger des bombardements, de ravitailler des zones encerclées ou de monter des embuscades dans le dos de l’armée syrienne.

    Seulement, creuser des tunnels, c’est long et fatigant. Et puis les combattants ont mieux à faire. Alors quoi de mieux que de rafler les hommes en état de creuser, tout en assurant la subsistance de leurs familles, étroitement surveillées comme il se doit.

    La main d’œuvre n’étant pas toujours suffisante, Jaych al-Islam, le groupe salafiste qui tenait Douma jusqu’à présent, s’est livré à de nombreux enlèvements en zone loyaliste. L’opération la plus spectaculaire a eu lieu en 2013 à Adra : des dizaines de fonctionnaires, et de civils pris au hasard ont été enlevés, certains avec leurs familles. Les prises les plus intéressantes ont été incarcérées, les autres envoyées dans les tunnels. On les a appelés « les kidnappés d’Adra ». La plupart sont alaouites, la confession de la famille Assad. Rappelons que cette incursion à Adra s’est accompagnée de massacres épouvantables, mais cela n’a pas beaucoup intéressé l’OSDH.

    Plusieurs de ces esclaves ont disparu. Leurs familles n’ont aucune nouvelle et, depuis que la Ghouta est progressivement libérée, de nombreuses mères ou épouses font le guet. En effet, des dizaines de prisonniers ont déjà été libérés à la faveur des négociations menées par les Russes et chacun espère voir réapparaître les siens.

    D’autres prisonniers ont été vus récemment : afin d’empêcher les bombardements, les islamistes les mettaient dans des cages qu’ils disposaient au milieu de la chaussée…

    Les familles sont également sans nouvelles de plusieurs dizaines de femmes, et le pire est à craindre pour elles.

    Tous ces prisonniers, dont on ignore le nombre exact, ont été au cœur des négociations de ces derniers jours qui vont aboutir à la libération totale de l’est de la Ghouta.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Après Patrick Buisson, les déclarations de Michel Houellebecq : scandale pour la bien-pensance !

     

    Les propos de Michel Houellebecq - qu'on va découvrir - n'étonneront pas ceux qui l'ont lu. Ont-ils surpris les lecteurs du Spiegel pour qui ils ont été tenus ? Ils ont été rapportés et commentés de toutes parts et notamment hier matin sur France Inter par Claude Askolovitch, au cours de sa revue de presse de 8 h 30, avec un mélange d'ironie et d'indignation à peine contenues. Mettons-nous à sa place : ce que dit ici Houellebecq est insupportable pour lui et ceux de son engeance. On lira ci-dessous l'information que 20 minutes a donnée en ligne dès hier. Nous y reviendrons.  LFAR 

    Michel Houellebecq a donné une interview fleuve à Der Spiegel fin octobre. Elle a été traduite par Valeurs actuelles en étroite collaboration avec le romancier. Le magazine reproduit cette semaine le texte dans son intégralité et voilà un condensé de « la pensée de l’un des plus grands écrivains français des 30 dernières années ».

    L’auteur des Particules élémentaires analyse la recette d’Emmanuel Macron, « une ode à l’optimisme ». Il y décrit le chef de l’Etat, « un être étrange » qu’il a rencontré avant son élection. « Il s’hypnotise lui-même, et ensuite hypnotise le pays tout entier », explique-t-il avant d’évoquer le retour du catholicisme.

    Le retour du catholicisme pour éviter la guerre civile 

    Il a d’ailleurs la solution pour éviter la guerre civile en France. « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. Le prophète Mahomet ne pouvait pas imaginer l’existence d’un athée », explique celui qui a écrit (...) Soumission, un livre d’anticipation où il imaginait l’arrivée au pouvoir d’un parti musulman.

    Michel Houellebecq s’attaque ensuite à la politique. « La gauche (…) est à l’agonie. Ses idées sont mortes, le succès de Mélenchon ne reposait que sur lui-même, en aucun cas sur ses idées. » Et de poursuivre : « Il n’y a plus en France que la droite et l’extrême droite. La gauche a perdu sa force mobilisatrice. »  

    Valeurs actuelles

    20 minutes

  • Quand Jacques Bainville déjà s'inquiétait de l'avenir de l'orthographe ...

     

    Correction-de-faute-orthographe-766x480.jpgSomme toute, que reproche-t-on à l'orthographe usuelle ? D'être difficile à apprendre ? Que propose-t-on de lui substituer ? Une orthographe simplifiée et mise à la portée des instructions les plus négligées ?

    C'est ici que réside ce qui n'est pas seulement une erreur mais une sottise. Qui ne voit aussitôt que, si l'on raisonne pour les paresseux ou pour les pauvres d'esprit, il n'y aura jamais de simplification suffisante ?

    Il faut aller tout de suite à l'extrémité, et l'extrémité c'est l'orthographe phonétique, le droit donné à chacun d'écrire comme son oreille entend. Du moment qu'il y a une orthographe, elle sera toujours trop compliquée, il faudra toujours l'apprendre.

    On voit mal où est l'avantage. Pour le voir, pour soutenir qu'il existe et que les simplifications proposées abrégeraient des études inutiles, il faut admettre que les enfants ont un mal considérable à retenir la figure de chaque mot. Les réformateurs proposent, par exemple, de terminer uniformément par les lettre èle tous les mots qui contiennent ce son. On écrira hirondèle, èle, quèle, èle, je me rappèle comme stèle et fidèle.

    Vous souvenez-vous d'avoir eu la moindre peine à retenir qu'on devait mettre : hirondelle, aile, quelle, elle, rappelle ? Tel n'est pas mon cas. Et j'imagine qu'on apprendrait fort vite à ne pas confondre l'èle de l'oiseau avec èle, pronom personnel. Mais il faudrait l'apprendre encore, et je ne vois donc pas trop où est l'avantage, sinon de rendre obscure et lointaine l'origine du second mot et difficilement compréhensibles les dérivés (je ne sais en ce moment s'il en existe de très usuels, mais il y en a à coup sûr) où se retrouve la forme originale du latin ala.

    S'il s'agit d'apprendre pour apprendre, mieux vaut continuer d'enseigner ce qui est conforme à la fois aux habitudes et à l'étymologie. Aile, c'est ala, comme elle c'est illa. S'il y a difficulté, au moins est-elle logique et permet-elle de se débrouiller, tant bien que mal, dans la forêt des mots savants. L'orthographe actuelle est, à y bien regarder, plus utile que nuisible aux personnes médiocrement instruites : son accord, même quelquefois un peu lâche, avec l'étymologie, ce sont les humanités du pauvre, c'est le latin des études primaires. L'orthographe compliquée est par là plus « démocratique » que l'orthographe simplifiée.

    Il est surprenant que les réformateurs n'aient pas pensé à cela.     

     

    Journal, Tome I (années 1901 à 1918), Plon,

    pages 37-38. Note du 20 juillet 1906.

  • Poésie & Patrimoine • « Félix Leclerc, un immortel de la culture québécoise, toujours parmi nous »

     

    soleil.jpgIl ne faut pas oublier les poètes. Fussent-ils simplement auteurs, compositeurs, diseurs ou chanteurs de ballades populaires comme le fut Félix Leclerc.

    Mathieu Bock-Côté a eu raison non pas de rappeler sa mémoire, comme celle d'un disparu,  mais de le dire, le 8 août, dans le Journal de Montréal, « toujours parmi nous ». Pour Bock-Côté, Félix Leclerc est « un immortel de la culture québécoise ». Pour nous aussi, d'ailleurs, de ce côté-ci de l'Atlantique où l'on fut si sensible à la poésie de ce chanteur qui vivait à l'Île d'Orléans, ainsi nommée en souvenir de nos princes.

    Dans un entretien télévisé, à Paris, où on lui lui demandait si quelque chose le gênait lors de ses séjours en France, il avait eu le front de répondre :  « Oui, la langue ... anglaise ». Nous l'aimions aussi à cause de cette fidélité à notre langue commune qu'il parlait si bien, autant qu'à à la Belle Province, dont il a chanté de sa voix profonde et calme et grave reconnaissable entre toutes, toutes les saisons, tous les paysages, tous les personnages et tous les rêves..

    Félix Leclerc est mort à l'Île d'Orléans - il y a trente ans cette année - le 8 août 1988.  

     

    La mort de l'ours

    où il est question d'aller porter hommage au roi ... 

     

    d6274ce_6863-2b38gs.jpgLa Mort De L'Ours

    (Un peu à la manière d'une fable)

    Où allez-vous, Papa loup
    Chapeau mou, médaille au cou
    Vous a-t-on nommé shérif
    Des montagnes et des récifs ?

    Non, mon fils, j'ai pris un bain
    Chaussé guêtres et canne en main
    Vais porter hommage au roi
    Si tu veux, viens avec moi

    N'orignal ni carcajou
    Je ne connais roi que vous
    Peigne plutôt tes poils fous
    Et suis-moi à pas de loup

    Ils ont marché quatre lieux
    Arrivés près d'un torrent
    Sauvage et débordant
    De cris et de chants d'adieu

    Bonjour Sire, c'est moi, le loup
    M'voyez-vous, m'entendez-vous ?
    Suis venu à travers bois
    Vous saluer, comme ils se doit

    Il se tient droit, salue l'ours
    Qui a la patte dans le piège
    Plein de sang dessus la mousse
    Et tombe la première neige

    Le petit loup est ému
    Et voudrait rentrer chez lui
    Le gros ours, le gros poilu
    Lui sourit et dit merci

    Ils sont revenus de nuit
    A travers bouleaux jolis
    Le plus grand marchait devant
    Et pleurait abondamment.
  • Réaliser la transition écologique, un défi passionnant, par Louis Anders.

    285712845.8.jpgSource : https://www.politiquemagazine.fr/

    La transition écologique sans radicalité excessive est-elle possible ? Oui, affirme Philippe Murer dans un nouveau livre sur le sujet. Il suffirait d’une politique pragmatique suffisamment forte pour s’arracher aux lobbies de l’argent et de l’immédiateté. Cet économiste, qui avait coproduit une étude novatrice de la fondation Res Publica sur les scénarios de sortie de l’euro en 2013, avait intégré par la suite le Rassemblement national pour en refonder le programme écologique.

    Mais la transition écologique, qu’est-ce que c’est ? Dans l’esprit de l’auteur, il s’agit en priorité d’une transformation du modèle agricole contemporain – destructeur du sol et des eaux –, d’un virage énergétique afin de supprimer les sources émettrices de CO2, et de règles destinées à réduire les déchets de consommation. Le tout sans en faire payer le prix fort à la population. Philippe Murer calcule les coûts (élevés) du passage à une agriculture biologique ou à une économie de l’hydrogène.

    Une telle transition ne serait possible que par des politiques menées sur 5 à 25 ans selon les thématiques abordées. Elle s’appuierait sur « la régulation (des normes simples), l’État stratège, la commande publique et l’encouragement de l’investissement privé, l’utilisation de la banque centrale pour le financement ». La hausse éventuelle de taxes incitatives ne devrait advenir qu’« en dernier recours ». L’auteur estime qu’un tel programme serait créateur net d’emploi. « L’écologie n’est pas forcément un chemin pavé de sacrifices comme l’ont ancré dans nos esprits nombre de ses prophètes ».

    Si cet ouvrage (peu synthétique) montre un attrait assez marqué pour le concept de décroissance, il n’en porte pas moins une vision relativement ouverte de la transition écologique. Et il rappelle que de véritables avancées ont déjà été obtenues par le passé. Ainsi des pluies acides dues au dioxyde de soufre qui ravageaient les forêts dans les années 80 ont été stoppées par la purification des carburants. Plus étonnant, les émissions de CO2 ont été réduites de 25 % en France depuis 1990. À noter par ailleurs que 90 % de la pollution plastique des océans provient de 10 fleuves situés en Asie et en Afrique, et non depuis une Europe ou des États-Unis souvent montrés du doigt. Il n’empêche : selon l’auteur, le modèle de production actuel demeure néfaste pour notre santé et il est nécessaire de le transformer en profondeur.

  • Les rapports police-État, par Gérard Leclerc.

    © Ella_87 / Pixabay

    Que les policiers soient en colère à la suite de déclaration de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et donc leur ministre, se conçoit aisément. Ils s’estiment désavoués en une période d’extrême tension psychologique. Qu’un « soupçon avéré d’acte ou de propos raciste » entraîne systématiquement une suspension, selon les propos du ministre, leur est intolérable. Qu’est-ce qu’un soupçon avéré ? Un soupçon est un soupçon. S’il est confirmé par une vérification sérieuse, ce n’est plus un soupçon, c’est une vérité. On ne suspend pas un policier sur un soupçon.

    gerard leclerc.jpgEt par ailleurs, nos forces de l’ordre s’estiment également désarmées pour procéder à des arrestations de personnes violentes, si on leur interdit certaines pratiques physique. Une menace plane dans l’air : tout simplement laisser fuir les individus, dès lors que les moyens adéquats sont refusés à la police par le ministre de l’Intérieur.

    Les polémiques actuelles semblent désarçonner le gouvernement et le président lui-même qui, pour le coup, ne veulent pas encourir le soupçon de complaisance pour le racisme. D’où d’autres propos pour le moins curieux de Christophe Castaner déclarant que des manifestations interdites peuvent être tolérées du fait d’une « émotion saine ». L’émotion primerait donc le droit ? Il n’est pas seul en cause. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, s’est exposée à la critique en invitant la famille d’Adama Traoré à venir parler avec elle place Vendôme. Elle a d’ailleurs reçu un refus bien ajusté d’Assa Traoré, la sœur d’Adama, qui a rappelé tout bonnement les règles juridiques élémentaires.

    C’est que le climat actuel est malsain, en dépit du grand mouvement anti-raciste que beaucoup saluent. S’il y a des actes et des propos racistes de la part de certains policiers, ils doivent être sanctionnés. Mais il y a aussi urgence pour un pays de retrouver sa confiance envers ceux qui protègent sa vie quotidienne. Et cela d’autant plus qu’ils sont, depuis des années, soumis à rude épreuve. Que l’on songe à leur mobilisation incessante contre le terrorisme, aux débordements de certaines manifestations dues souvent aux fameux black-blocs. Aux surveillances nécessitées par le confinement… Le gouvernement risque d’être en difficulté, s’il a perdu durablement la confiance de sa police.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 juin 2020.

  • Une révolution culturelle ?, par Gérard Leclerc.

    Que penser de cette vaste offensive qui aux

    États-Unis et en Europe s’en prend à des

    statues emblématiques du passé de nos

    nations ?

    © Cezary p / CC by-sa

    Depuis quelques jours, nous assistons aux États-Unis et en Europe à une vaste entreprise iconoclaste. Il faut prendre le mot au sens purement étymologique. L’iconoclaste c’est simplement un briseur d’images. Si l’on consulte le Petit Littré, on est renvoyé à tout un contexte religieux ancien, notamment à cette secte qui sévit au VIIIe siècle pour faire la guerre aux saintes images. Voilà qui parle d’ailleurs directement à nos amis orthodoxes qui célèbrent, chaque année, le triomphe de l’orthodoxie, précisément sur l’iconoclasme, c’est-à-dire l’interdit jeté sur la vénération des icônes du Christ, de la Vierge et des saints.

    gerard leclerc.jpgL’iconoclasme, sous une autre forme, réapparaît d’ailleurs au XVIe siècle, avec une tendance de la Réforme anti-catholique. Mais l’iconoclasme qui sévit en ce moment n’a de rapport avec ces précédents que par la mise en cause de certaines représentations que l’on pourrait définir comme inhérentes à un certain sacré profane. Car ce sont les icônes de la vie civile qui se trouvent souillées ou détruites en raison de ce qu’elles symbolisent dans la vie des nations.

    Il n’y a pas que Colbert qui soit visé comme rédacteur du Code noir au XVIIe siècle. Il y a aussi George Washington, Winston Churchill, le général de Gaulle. On a même vu des tombes d’un cimetière militaire saccagées. Comment ne pas songer plus encore qu’à l’iconoclasme religieux, à la révolution culturelle chinoise, telle qu’elle fut déclenchée en en 1966, à l’instigation de Mao Tsé-toung. Il s’agissait sans doute, pour le grand timonier, de reprendre en main solidement les rênes du pouvoir. Mais c’était sous le mode d’une révolution culturelle, où il s’agissait d’arracher le pays à son passé et à toutes ses valeurs traditionnelles. C’est ainsi que des milliers de sculptures et de temples bouddhistes furent détruits. Fort heureusement, la révolution culturelle, à laquelle nous assistons, ne se distingue pas par la férocité de la révolution chinoise qui fit des millions de morts. Mais il y a quelque chose d’analogue dans cette volonté forcenée de vouloir effacer et détruire les symboles du passé.

    Sans doute, la question du racisme et du passé esclavagiste de l’Occident est elle à l’origine de cette révolution culturelle, et c’est plutôt une volonté purificatrice qui s’affirme ainsi dans le but d’imposer un discernement historique. Mais force est de constater aussi que la dynamique purificatrice va beaucoup plus loin lorsqu’elle s’en prend à des figures aussi emblématiques que Washington, Churchill et de Gaulle. C’est du passé global que l’on veut faire table rase, et du même coup on expose toute une jeunesse à une aventure non seulement inconsidérée, mais dangereuse dans ses finalités et ses conséquences.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 juin 2020.

  • Stéphane Ravier : « Des CRS qui viennent lutter contre l’insécurité ? Non, pour faire respecter le port du masque ! ».

    1A.jpgSource : https://www.bvoltaire.fr/

    130 CRS vont être envoyés à pour faire respecter le port du masque. Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône, réagit au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/des-crs-en-renfort-pour-la-reglementation-covid-stephane-ravier-reagit

    À Marseille, 130 CRS vont arriver pour faire respecter le port du masque. Que vous évoque cette actualité ?

    J’ai cru, un moment, qu’il s’agissait d’une blague. Quand j’ai entendu que l’on nous envoyait enfin 130 CRS dans une situation estivale d’insécurité que même la presse locale ne cache plus (La Provence n’évoque plus le sentiment mais la réalité de l’insécurité), j’ai pensé qu’il s’agissait de CRS qui venaient pour lutter contre l’insécurité. Non, toujours pas ! C’est pour « inviter » les Marseillais à porter ce fameux masque. Je ne sais pas si cela relève de la provocation… On bat des records !
    Que les Marseillais doivent porter le masque comme partout ailleurs lorsque c’est nécessaire, ils sont assez adultes pour le comprendre et pour le faire. Mais de là à leur envoyer des CRS pour les informer et, dans un second temps, pour les verbaliser, je trouve que cela relève d’une véritable provocation.

    On suppose que vous auriez peut-être préféré que les 130 CRS soient disposés pour régler les problèmes d’insécurité.

    Oui. Il y a quelques semaines, la presse locale se faisait l’écho, pour la première fois, de la réalité de l’insécurité que je dénonce depuis des années. Je demande que l’État donne à Marseille les moyens policiers pour lutter contre cette insécurité. Mais ils ne viennent jamais.
    La presse locale a relevé une explosion de l’insécurité en raison d’une affluence de touristes français. Cette insécurité relève davantage d’incivilités, mais surtout de ces Marseillais qui n’ont pas pu aller au bled. Ces blédards qui sont au nombre de 40.000 et qui ont dû rester à Marseille et qui, manifestement, en souffrent. Certains d’entre eux se livrent à toute une série d’actes plus ou moins violents. Je ne fais que rapporter ce qui a été dit.
    J’imaginais donc que ces CRS venaient en renfort pour lutter contre cette insécurité grandissante. Nous en avons besoin. Mais non, on est encore dans le déni de l’insécurité et dans cette volonté de mettre tous les moyens policiers pour forcer les Marseillais à porter un masque. Nous avons le professeur Raoult et n’avons pas besoin d’autre chose. Lorsqu’il s’agit d’insécurité physique, on nous dit qu’il faut de la prévention, de l’éducation, etc. Cela vaut pour les masques. À Marseille en particulier, on continue à faire tout et son contraire. C’est navrant !

     

    Stéphane Ravier

    Président du groupe RN au conseil municipal de #Marseille | Sénateur des Bouches-du-Rhône (13)
  • La métamorphose de Michael Lonsdale, par Gérard Leclerc.

    © Michel Pourny

    La mort du grand acteur aux multiples talents qu’était Michael Lonsdale suscite de multiples témoignages admiratifs. On évoque, à juste raison, sa foi chrétienne profonde. Mais cette foi, Michaël l’avait découverte au milieu de sa vie en vivant une véritable métamorphose.

    gerard leclerc.jpgEn apprenant hier après-midi la mort de Michael Lonsdale, différentes images me sont revenues en tête. Je le revois en divers lieux privilégiés où il était parfaitement lui-même. À Paray-le-Monial au milieu de ses amis de la communauté de l’Emmanuel, à l’église Saint-Gervais de Paris, telle nuit de Pâques, dans un studio de Radio où nous échangions sur Charles Péguy après avoir assisté à une mémorable représentation du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc. D’autres qui l’ont côtoyé beaucoup plus que moi seraient à même de parler beaucoup mieux de sa personnalité, de sa cordialité, de sa foi. D’ailleurs leurs témoignages ne cessent de se multiplier sur les réseaux sociaux, et j’en suis très heureux.

    La seule chose peut-être d’un peu original, que je pourrais esquisser à son propos, tient à la métamorphose dont j’ai été le témoin, il y a déjà fort longtemps. Comme tout le monde, je connaissais bien sûr l’acteur aux multiples talents, déjà célèbre au début des années 80. Mais la première fois où il me fut donné de le voir et de l’entendre, il n’avait pas encore accompli le changement intérieur qui fut le sien, quand il fit l’expérience de la prière profonde, de la méditation de l’Évangile et aussi de la vie d’une communauté fraternelle. Ce jour-là, sa présence détonnait un peu sur une tribune résolument politique. Lui-même n’avait pas de message politique particulier alors que ceux qui l’accueillaient voulaient manifester leur solidarité avec la lutte des dissidents de l’empire soviétique. Il voulait faire part d’un témoignage purement personnel, d’une recherche. Mais une recherche encore inaboutie. J’avoue que j’en fus un peu troublé, parce que c’était plutôt un malaise intérieur qu’il exprimait.

    C’est dire que quelques temps après je ne retrouvais plus le même homme. Une métamorphose s’était accomplie en lui, qui montrait avec bonheur comment la lumière de l’Évangile pouvait jaillir afin de donner un sens à une existence. Une existence pourtant bien pleine, mais qui aspirait à la révélation d’un chemin de Damas.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 septembre 2020.

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Quand la vie prend un sens !, par Gérard Leclerc.

    Alors que nous sommes à la veille de ce qu’on appelle les grandes vacances, cette année nous sommes forcément dans des conditions d’esprit particulières. L’étrange période que nous venons de vivre nous oblige à une sorte de bilan personnel et collectif. Ce bilan peut se stratifier selon les catégories sociales, notamment celles qui ont affronté la crise sanitaire de plein fouet. En premier lieu, les soignants. À ce propos, quelles belles images que celles de policiers applaudissant les soignants, alors qu’ils avaient pour tâche de sauvegarder l’ordre et la sécurité, lors de leurs manifestations de protestation…

    gerard leclerc.jpgEh oui, c’est bien là le paradoxe ! Ces soignants qui ont droit à toute notre reconnaissance, leurs mérites ne sont pas reconnus à leur juste prix. L’héroïsme dont ils ont fait preuve va-t-il leur valoir enfin la reconnaissance nécessaire ?

    Ils ne sont pas les seuls à s’être montrés aussi serviables et secourables. Impossible de nommer tout le monde ! Mais je pense à ce qu’exprimait un prêtre à propos de tout ce personnel, humble souvent, qui aspirait au retour de l’eucharistie, pour se nourrir du viatique pour lui absolument vital. Ainsi désignait-il la faim profonde de cette nourriture dont le Verbe fait chair nous a fait don, le Jeudi saint. Oui, qu’il est grand ce sacrement, proclamait Thomas d’Aquin. Et je comprends mal le dédain de ceux qui parlent d’un simple rituel, comme si on pouvait en faire aisément l’économie. Oui, les chrétiens ont pris leur part dans cette épreuve et ils ne pouvaient se comporter que conformément à leur foi qui les éclaire et en puisant à la force que l’Église a mission de leur apporter. Ne pouvant accéder à leurs sanctuaires, il leur était précieux, par l’intermédiaire de Radio Notre-Dame par exemple, d’être en lien de cœur avec l’Eucharistie célébrée dans des lieux qui leur sont chers.

    Oui, notre radio chrétienne, en dépit de difficultés auxquelles elle devait faire face, a maintenu tout le temps nécessaire ces liens de solidarité à travers l’espace, au moment où nous étions confinés pour la plupart dans nos foyers domestiques. Je pense notamment à nos techniciens grâce à qui la radio a pu continuer à émettre dans les meilleures conditions. Je pense aussi à tous les responsables d’émissions qui se sont efforcés de conserver un contenu aussi riche pour leurs interventions. La gratitude que nous devons à Radio Notre-Dame, il nous faut la manifester de la façon la plus concrète, pour que son été se passe au mieux et que surtout elle puisse continuer le rôle essentiel qui est le sien. Plus que jamais, avec Radio Notre-Dame, la vie prend un sens !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 juin 2020.

  • Beyrouth ravagée par une gigantesque explosion qui semble accidentelle, par Antoine de Lacoste.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Le n’avait pas besoin de cela ! À la crise financière, économique et politique qui détruit le pays à petit feu, voilà que s’est ajoutée une explosion d’une violence folle qui a anéanti des quartiers entiers de Beyrouth, son port et toutes ses réserves de céréales. Le bilan humain, qui devrait s’alourdir encore, est terrible : plus d’une centaine de morts et au moins 4.000 blessés, dont beaucoup gravement atteints. Les hôpitaux sont débordés alors que plusieurs ont eux-mêmes subi des dégâts importants.

    antoine de lacoste.jpgL’enquête ne fait que commencer mais, en l’état actuel des informations diffusées par les médias libanais, il semblerait que la cause soit accidentelle. Ce seraient 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans des entrepôts qui ont explosé en deux temps : une première explosion, suivie d’une seconde qui semble encore plus terrible. Les nombreuses vidéos amateurs visibles sur le Net montrent cela très explicitement.

    Selon le Premier ministre Hassan Diab, qui a pris la parole à la télévision libanaise, cette matière hautement explosive est stockée depuis… 2014. De nombreux responsables politiques et militaires se sont successivement exprimés, diffusant des informations parfois contradictoires sur l’origine de ces nitrates. Ainsi, le général Ibrahim, directeur de la sûreté générale au Liban, a indiqué que ces tonnes de matières explosives avaient été saisies sur un cargo, plusieurs années auparavant. Mais plus rien n’a été dit, ensuite, sur ce cargo.

    Une commission d’enquête a déjà été nommée et ses premières conclusions, qui seront rendues publiques d’ici quelques jours, sont attendues avec impatience.

    Mais au-delà des causes et des responsabilités, c’est toute une ville qui est détruite. De très nombreux immeubles ne sont plus que des carcasses et plusieurs des derniers édifices historiques de Beyrouth se sont effondrés. La capitale, déjà ravagée par quinze ans de guerre civile (1975-1990) et reconstruite par des groupes saoudiens au mépris de la préservation du patrimoine, va encore devoir se relever, si cela est possible.

    Les messages de solidarité affluent du monde entier, même d’Israël, pourtant officiellement en guerre avec le Liban. L’armée israélienne, dont l’aviation passe son temps à violer l’espace aérien libanais, a d’ailleurs fait savoir qu’elle n’était pour rien dans cette explosion, ce dont on se doutait tout de même un peu.

    a annoncé l’envoi de plusieurs tonnes de matériel sanitaire et de personnel de la Sécurité civile. Lui-même devrait se rendre, jeudi, dans la capitale meurtrie.

    Les premières réactions des Libanais oscillaient entre accablement et volonté de se redresser encore et toujours. Mais le vent de la colère pourrait souffler à nouveau si l’État (ou ce qu’il en reste) n’organise pas correctement la gestion de la catastrophe. Les grandes manifestations de l’automne dernier pourraient reprendre, attisées non plus seulement par les multiples pénuries et l’appauvrissement croissant du peuple libanais, mais aussi par l’incurie meurtrière de responsables massivement corrompus cherchant avant tout à sauver un système dont ils vivent.

    En attendant, Beyrouth doit, une nouvelle fois, panser ses plaies et c’est le moment, pour tous les amis des chrétiens d’Orient, de leur manifester leur solidarité.

  • Comment la Turquie infiltre le Liban, par Antoine de Lacoste.

    Dans le monde moderne envahi d’anglicismes (merci à Radio Courtoisie d’être une sentinelle implacable), il y a le soft power et le hard power pour qualifier certains comportements dans le cadre des relations internationales.
    Les nouvelles routes de la soie chinoises par exemple constituent une manière pacifique d’étendre sa puissance (soft power). L’invasion de l’Irak par les États-Unis relève bien sûr de la deuxième attitude (hard power).

    antoine de lacoste.jpgToutes les grandes puissances savent alterner les deux stratégies. Notre bon sultan par exemple : guerrier en Libye ou en Syrie, mais pacifique au .

    Depuis plusieurs années, la communauté sunnite est ainsi l’objet de toutes les attentions de la part de la Turquie. Un hôpital financé par Ankara doit bientôt être inauguré dans le sud du pays, à Saïda nous apprend par exemple le grand quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
    Les Turkmènes sont également courtisés. Cette communauté est importante en Syrie et plusieurs milices islamistes présentes dans la province d’Idleb et sous contrôle turc sont composées de Turkmènes. Moins implantés au Liban, ils y comptent toutefois quelques dizaines de milliers de membres et Erdogan leur a proposé de leur accorder la nationalité turque sur simple demande. Près de dix mille d’entre eux ont fait la démarche.
    Au fil du temps, l’influence turque se développe et devient agressive. Ainsi, plusieurs rassemblements arméniens (nombreux au Liban) ont fait l’objet de contre-manifestations, drapeaux turcs en tête. Un comble pour ces Arméniens dont beaucoup descendent de rescapés du génocide qui avaient trouvé refuge au pays du cèdre lors du mandat français. Des slogans très menaçants ont été entendus par les médias libanais.

    On peut d’ailleurs noter en passant qu’un phénomène similaire s’est passé en France cet été : à Décines, près de Lyon, des manifestants turcs ont perturbé et menacé un grand rassemblement arménien…
    La Turquie investit aussi pour l’avenir en offrant notamment des bourses pour des étudiants sunnites.
    Politiquement, elle reste encore relativement prudente. Ainsi, le parti libanais affilié aux Frères musulmans (la confrérie islamiste préférée d’Erdogan), Jamaa islamiya, n’est pas officiellement soutenu par Ankara qui préfère développer un réseau plus large. La Turquie a par exemple proposé son aide après l’explosion du 4 août qui a ravagé Beyrouth et Erdogan a vivement critiqué lors de ses déplacements dans la capitale libanaise, l’accusant de vouloir restaurer l’influence coloniale de la France. Quelle ironie quand on se souvient que pendant des siècles toute cette région a subi un joug ottoman qui n’était guère suave…

    Erdogan tisse sa toile et entretient des relations personnelles avec plusieurs hommes politiques importants. L’ancien premier ministre sunnite, Saad Hariri, a ainsi été témoin du mariage de la fille d’Erdogan.
    L’enjeu est de taille. La Turquie a conquis la Tripolitaine en Libye, occupe la province d’Idleb en Syrie, a des bases militaires et navales au Qatar, en Somalie et tente de spolier le gaz au large de Chypre… Et cela ne fait que commencer. C’est l’occasion pour la France de s’affirmer à nouveau comme la protectrice du Liban.

  • Crise sanitaire : à quand la fin de la paralysie ?, par Floris de Bonneville.

    Des milliards de déficit. Des milliards qui tombent du ciel mais qu’il faudra que nos descendants remboursent bien un jour. Des décisions à l’emporte pièce et contradictoires prises dans l’atmosphère ambiante d’une psychose collective qui émane de nos gouvernants. Des Français sans visage. Des maladies graves qui passent au second plan.

    8.jpgLa déprime, la catastrophe à tous les niveaux, économique, sociale, morale. En quelques mois, , qui aura tout dit et surtout son contraire, aura abandonné la France à la peur. Certes, rarement, sauf en cas de guerre, un chef de l’Etat aura eu à affronter un tel défi. En 14-18 et 39-40, ce défi était qu’il fallait vivre avec la guerre et l’occupation. En 2020, notre Président et ses deux assistants successifs n’auront pas été capables de nous faire vivre avec le virus.

    Oui, Emmanuel Macron, il faut que nous admettions qu’il y a ce virus Covid-19 comme il y a, chaque année une grippe plus ou moins mortelle, et qu’il faut vivre avec. Vivre avec, mais normalement. Aller au bureau, à l’usine (il y en a encore quelques unes quand même), sortir au théâtre, au cinéma, dîner en famille ou avec ses amis, se balader dans la rue sans ce maudit masque, boire un coup au bistrot ou déguster un bon plat dans un restaurant. Bref VIVRE.

    Et bien, il serait bon de siffler la fin de la récréation, et de remettre la France au travail, de lui redonner sa vie ordinaire. En prenant bien sûr les quelques précautions d’usage. Et si ces précautions ne sont pas respectées, comme les gestes barrière, mais des gestes barrières raisonnables, sans un masque imposé à tous dans la rue ou au bureau, eh bien, que ces irrespectueux admettent qu’ils peuvent attraper le maudit virus et au pire être hospitalisés voire partir en réanimation.

    Mais que la France revive. Comme la Suède, comme la Hollande. Comme la Chine même.

    Comme vient de le déclarer aux Échos le Professeur Alexandre Carpentier, chef du service de neurochirurgie à l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière, «  acceptons de prendre le risque raisonnable d’être contaminé ». Et de préciser : « Peut-on revenir à la raison et mettre fin à cette médecine sanitaire préventive de groupe qui paralyse la France ? On égrène nos morts dans des litanies Covid à faire pâlir notre quatrième âge, mais pourrait-on mettre en balance toutes les victimes collatérales : suicides, dépression, surendettés, licenciés, déscolarises. Un enfant qui décroche, un chef d’entreprise qui licencie faute de commandes, ne méritent-ils pas qu’on se libère de nos excès de précaution ? » Le professeur Carpentier souligne alors qu’on empêchera jamais un virus de circuler et que 60 % de la population sera atteinte, quelles que soient les précautions prises.

    Alors pourquoi, Jean Castex, Olivier Véran et leur grand patron continueraient-ils d’entraver nos libertés ?

     

    Floris de Bonneville

    Journaliste
    Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma