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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le roi danse

    Le 3 juillet, dans une boîte de nuit de Lagos 

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    Aujourd’hui à Versailles, M. Macron se propose de « dévoiler le cap de son quinquennat devant députés et sénateurs » (Le Huffpost, 1er juillet).

    M. Ruffin, cocasse député de La France insoumise, a cru bon de déclarer, à propos du congrès de ce 9 juillet, qu’il « ne [voulait] pas aller écouter le Roi Soleil à Versailles » (France 3, 1er juillet). Il eût mieux fait de garder pour lui sa piteuse métaphore. Le pis est qu’il n’a pas été le seul. D’autres ont surenchéri, MM. Corbière et Mélenchon entre autres, jusqu’aux communistes assurant dans un communiqué ne pas vouloir aller « à Versailles adouber le monarque présidentiel ». Leur fait écho, en donnant lui aussi dans la caricature facile, M. Legrand, lequel commence son éditorial politique de vendredi 6 sur France Inter en dénonçant le « petit parfum monarchique » qui flotterait au-dessus de l’Elysée, « le château ». Reprenant les poncifs de la presse à sensation, M. Legrand ne se grandit pas en rabaissant l’institution monarchique à l’aune des caprices et fantaisies du couple Macron. 

    Pourtant n’est pas Louis XIV qui veut, même en dehors du champ politique. M. Macron, qui n’est ni roi ni soleil, est plutôt ridicule que resplendissant quand il s’exhibe. Certes, on ne saurait lui reprocher de ne pas avoir trouvé dans son entourage un Molière ou un Lully. Fallait-il pour autant, lui, chef de l’Etat, s’afficher le soir de la Fête de la musique (21 juin) avec une brochette d’exotiques danseurs « transgenres » et se contorsionner maladroitement quelques jours plus tard (3 juillet) dans une boîte de nuit de Lagos ? Pas très louis-quatorzien, tout de même. Rien d’étonnant, dès lors, que son gouvernement ait, à son image, l’opposition qu’il mérite : pitoyable, si ce n’est scandaleux, le comportement de ces « élus du peuple » qui rabaissent  à leur petit niveau politicien ce qui devrait, pour eux au moins, être un moment de rassemblement républicain (et, faisons bonne mesure, « citoyen »). On aurait presque envie d’en rire. 

    Les choses sont pourtant plus sérieuses qu’il n’y paraît car, au delà des guignols, c’est de la France qu’il s’agit. Si le pays s’est à peu près satisfait des actuelles institutions, il ne faut pas oublier que, dans les partis et factions de la gauche surtout mais aussi du centre et parfois même d’une droite un peu extrême, la Cinquième République a été volontiers vilipendée. « Fascisme », « coup d’Etat permanent », « déni de démocratie », les attaques n’ont pas manqué, avec au fond, comme point commun, le regret d’un parlementarisme débridé - dont l’Histoire nous enseigne les méfaits pour notre pays. M. Legrand, encore lui (France Inter, 4 juillet), ne le cache pas : « La rénovation de la politique viendra […] de la prise de conscience des parlementaires qu’en fait, s’ils le veulent, s’ils le prennent, ils ont du pouvoir. » Allons plus loin : ce qui prête à sourire aujourd’hui, car relevant de la farce avec les histrions de La France insoumise dans les principaux rôles, pourrait tourner au tragique demain pour le pays si les velléités de certains devaient se concrétiser par l’instauration d’une Sixième République.

    M. Macron peut bien danser, il n’est pas Louis XIV - ça se saurait. Ses proches prétendent cependant qu’à défaut de les reconnaître, il tient compte de ses erreurs. On peut donc encore espérer, si ce n’est penser, qu’il répondra mieux, si peu que ce soit, à l’attente manifeste des Français qui aspirent à une restauration et à une incarnation du pouvoir politique, préservant au moins ainsi le pays d’une dangereuse régression institutionnelle. ■ 

  • Salles de shoot : si ce n’est pas là, ce sera juste à côté !, par Marie Delarue.

    Pour décrire ce qui se passe dans Paris, notre belle capitale défigurée depuis plus de vingt ans par la chienlit socialo-bobo-écolo, on pourrait paraphraser la chanson Les Loups de Reggiani, un chanteur que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître :

    6.jpg« Les hommes avaient perdu le goût/ De vivre, et se foutaient de tout/ Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas/ Pour eux c’était qu’du cinéma/ Le ciel redevenait sauvage/ Le béton bouffait l’paysage, alors…/ Alors…/ Les camés, eh-eh, eh-eheh/ Les camés sont entrés dans Paris…/ Pas par Issy, pas par Ivry… »

    Plutôt par Stalingrad et la Porte de la Chapelle… en descendant tout droit de la colline du crack.

    C’est un fléau dont tous les politiques se sont lavé les mains jusqu’à ce que la population de l’arrondissement, excédée, envisage de régler le problème à sa façon. « Stalincrack » a envahi l’avenue de Flandre et les très bobos quais du Canal de l’Ourcq. On est loin de la carte postale d’Amélie Poulain Il aura fallu, en mai dernier, que des riverains excédés tirent au mortier d’artifice en direction des camés, dénonçant le « monstre que les pouvoirs politiques et publics ont laissé s’installer », pour que ça bouge.

    Le site SortirAparis.com avait alors rencontré les riverains, dont l’un actif dans la défense de son quartier qui rapportait : « Je me suis vraiment intégré avec les consommateurs, je les ai fréquentés pour connaître leur histoire. Oui il y en a beaucoup qui sont SDF, mais la plupart ont un travail, un logement, une femme, des enfants. J’ai même fait une soirée avec un avocat au barreau de Paris à Stalingrad ! C’est hallucinant, il y a un Uber Eats du crack sous nos fenêtres. Il ne faut pas qu’on accepte de devenir la poubelle de Paris. »

    C’était il y a cinq mois. La réponse conjointe de la mairie et du gouvernement arrive : c’est la multiplication des salles de shoot… qui ne disent pas leur nom.

    Parce qu’on ne dit plus « salle de shoot », c’est caca. Ça évoque de vilaines images qui font peur aux petits enfants et plus encore aux politiques. Non, on dit « salle de consommation », ce qui rappelle davantage le panier de la ménagère : une seringue et trois cailloux entre deux bottes de poireaux. Et mieux encore : depuis que le gouvernement et Madame Hidalgo ont décidé d’en implanter un peu partout dans Paris, y compris dans les locaux des maternelles, on dit « salle de soin » ou « salle de moindre risque », ou mieux encore « unité thérapeutique ». Ça sent bon l’alcool à 90° et la compresse stérile.

    Reculant face à la colère des habitants du quartier, Anne Hidalgo a renoncé à installer un « centre d’accueil de consommateurs » de crack près d’une école primaire de la rue Pelleport, dans le XXe, mais le Premier ministre lui a tout de même donné son accord pour en ouvrir quatre autres dans les Xe, XIXe et XXe. veut « offrir aux consommateurs des lieux de repos et un parcours de sevrage de qualité » et poursuivre le déploiement de « l’offre de soins ». Et peut-être aussi le coiffeur et la manucure pour se remonter le moral ?

    Lundi dernier, Le Parisien faisait état d’une “fuite” : deux salles de shoot seraient prévues sur les Grands Boulevards, l’une devant le Musée du chocolat, Boulevard Bonne-Nouvelle, et l’autre un peu plus loin, devant le Théâtre de la Renaissance, à l’angle du Boulevard Saint-Denis. Un quartier touristique s’il en est. « Le musée [du chocolat] attire des écoliers toutes les semaines. Les théâtres, de nombreux spectateurs tous les soirs. On va tous les faire marcher au milieu de gens hagards, sous crack ? On marche sur la tête », s’indignait un commerçant.

    La refuse de confirmer, ne dément pas non plus. Anne Hidalgo a la tête ailleurs : elle regarde vers l’Elysée !

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Livres & Actualité • Demain la Dictature

    César, Musée de l'Arles antique

    Un entretien avec Philippe Bornet

    La dictature en France marque la fin d'un cycle. L'analyse du processus dictatorial paraît d'une intéressante actualité. 

    Quelle différence entre une Dictature et une Tyrannie ?

    Le Tyran ne dispose que de la potestas (puissance) ; il règne par la contrainte uniquement sans légitimité. Le Dictateur dispose de la potestas et de l’auctoritas (autorité). Disons même qu’il est le grand restaurateur de l’autorité. Le propre du Dictateur est que sa magistrature est parfaitement légale et qu’il bénéficie d’un large consensus populaire. Paradoxalement, seuls les pays libres connaissent des Dictatures. Seuls les peuples d’esclaves, capables de s’incliner sous le joug de la puissance injuste, les ignorent. Renan l’a dit et expliqué, seuls les Latins ont des Dictateurs. Les peuples germains admettent la loi du plus fort (faustrecht) : celui qui a la puissance a toujours, de facto, l’autorité.

    Le recours au dictateur est-il plus ardemment souhaité par les extrêmes ou par les soutiens de l’ordre établi ?

    Le recours au dictateur commence généralement par une négociation dans les coulisses pour désigner le repreneur d’entreprise en faillite.  Le futur Dictateur se voit présenter un cahier des charges qui consiste généralement à reprendre le personnel politique précédent et à le reclasser. En général, les choses se passent à l’amiable et le peuple n’est convié que pour applaudir. C’est ce qui s’est passé le 18 brumaire où l’abbé Sieyès changea au dernier moment le nom du premier rôle, qui aurait pu être Moreau ou Joubert. Bonaparte était disponible, n’ayant pas d’engagement ailleurs. La question du souhait populaire n’a donc guère d’importance. Il semblerait cependant que contrairement à une idée convenue, les électeurs centristes sont peu imbus de sens démocratique comme le montre les dernières enquêtes d’opinion.

    La dictature est-elle un moment systématique du cycle du pouvoir républicain ?

    Rome a connu 64 dictateurs et plus de dictatures jusqu’à Marius, Sylla, Pompée, César. Paradoxalement Octave Auguste n’a jamais été dictateur, il a même refusé de l’être. C’est dire si cette magistrature, inventée par la république romaine, faisait partie intégrante des institutions romaines. En France, nous avons connu une dictature à chaque fin de République. La dictature marque l’achèvement d’un cycle. Elle peut se transformer en Monarchie ou en une nouvelle République car, contrairement à ce qu’on dit, le Dictateur dépose souvent sa dictature soit parce qu’il se sent trop âgé, soit qu’il est fatigué du pouvoir.

    Y a-t-il en France un climat insurrectionnel ou révolutionnaire qui mènerait à l’instauration d’une Dictature ?

    Oui, la perspective d’une nouvelle Dictature me paraît maintenant inéluctable. Il existe une succession de douze étapes qui mènent à l’apparition d’une dictature : 1. désordre dans la rue, 2. impéritie du gouvernement, 3. mécontentement dans l’armée et la police, 4. guerre ou menace de guerre, 5. échec et peur des élites, 6. prestige d’un général, etc. Nous sommes à la phase 5 et déjà des noms de généraux circulent sur les réseaux. La crise des Gilets jaunes à laquelle personne ne s’attendait il y a deux mois est venue renforcer cette impression. Pour les sept dernières étapes, je me permets de vous renvoyer à mon ouvrage. Tout y est expliqué à partir des exemples antiques et modernes.

    Le Dictateur est-il le méchant du Politique ?

    Certains veulent lui voir endosser ce rôle. En fait, le Dictateur restaure l’autorité. Il fait preuve d’une désobéissance contraire. Contrairement à Prométhée, il ne lève pas l’étendard de la révolte mais refonde un système, ferme une parenthèse ou restaure un régime.

    Le Dictateur est le gentil de l’Histoire. Je dirais même qu’il est une figure christique et Cicéron lui-même écrit dans le De Republica que les Dictateurs vont au paradis !  

     

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    Philippe Bornat

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    Demain la Dictature, de Philippe Bornat, aux Presses de la Délivrance, 250 pages, 22 euros.

  • Société • Mathieu Bock-Côté : Contre le technologisme

    Robin Williams dans La société des poètes disparus

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette tribune - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 21 février. Mathieu Bock-Côté y dénonce la tyrannie des écrans et leur fonction décérébrante, déculturante. L'affaire est grave et sérieuse. Il s'agit en dernière analyse de la survie ou non de notre civilisation.   LFAR 

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    Un spectre hante le monde de l’éducation : le spectre du technologisme.

    On pourrait aussi dire qu’il s’agit d’une idéologie qui s’infiltre partout, transforme notre idée de l’école, et surtout, révolutionne notre conception de l’enseignement. Cette idéologie pose comme thèse centrale qu’il faut placer les « nouvelles technologies » au cœur de toute activité pédagogique.

    Apple

    Peu à peu, elles remplaceront l’enseignant.

    Cette idéologie se décline de plusieurs manières : les uns veulent placer le texto au cœur de l’enseignement du français, les autres s’imaginent qu’une vidéo YouTube vaut un livre. On s’imagine même que traîner sur internet vaut un passage à la bibliothèque et qu’il ne sert à rien de cultiver sa mémoire puisque de toute façon, tout est déjà archivé sur Google. 

    Hier encore, dans Le Journal de Montréal, on apprenait que certaines écoles font de la visite au Apple Store une activité pédagogique. En gros, il s’agit de placer les produits Apple au cœur des méthodes d’apprentissage.

    Cette technologie défigure l’école en prétendant la moderniser alors qu’il nous faudrait plutôt renouer avec l’enseignement à l’ancienne, qui n’est rien d’autre que l’enseignement de toujours.

    Au cœur de l’école, il faut un enseignant en chair et en os, avec des passions, des sentiments, un enseignant maîtrisant admirablement sa matière, capable de transformer sa classe en théâtre et d’éveiller chez les jeunes qu’il a devant lui un désir pour la culture, pour le savoir, pour la connaissance. Je l’ai souvent écrit, mais qu’on me permette de le redire : la robotisation de l’école correspond à sa déshumanisation.

    ligue-du-lol-la-mairie-de-paris-aussi-touchee-1327761.jpgNotre existence est déjà colonisée par les « nouvelles technologies ». Plus exactement, elle est polluée par les écrans. Dans la rue, au restaurant, au café, dans les transports en commun, et même dans les voitures individuelles, tout le monde a la tête rivée à son écran à temps plein. On peut y voir une forme d’esclavage.

    L’école devrait urgemment s’en mettre en retrait et renouer avec certaines des choses les plus précieuses au monde, que notre civilisation piétine. Je parle de la concentration, sans laquelle l’individu est condamné à la dispersion permanente. Je parle de l’art de la lecture, qu’on ne saurait pratiquer sans redécouvrir les vertus lumineuses du silence.

    On ne saurait sérieusement libérer l’imagination de l’enfant en le fixant devant un écran. Il faut lui faire lire de grands romans, il faut aussi le pousser vers l’histoire, le projeter vers d’autres époques, pour découvrir que la vie n’a pas toujours le même visage.

    Bibliothèque

    36398-le-cercle-des-po_tes-dispar.jpgC’est ainsi qu’il saura éviter de se laisser berner par toutes les niaiseries de la culture de masse. Il saura que la culture se trouve ailleurs que dans les débilités issues de la téléréalité.

    En d’autres mots, il faut décoloniser l’école du technologisme.

    Mon école idéale ? Un maître, des élèves, un tableau, des livres, des fenêtres, et pas trop loin, une bibliothèque. C’est vers elle qu’il faudrait conduire les élèves, et pas au Apple Store.    

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Zemmour : « Le rassemblement contre l'antisémitisme à Paris est une mascarade »

    ooooooooooooo

    Pour qui s'intéresse à la vraie politique, ce passage d'Éric Zemmour sur LCI, mardi dernier, mérite d'être suivi en entier (25').

    Donc, selon Lafautearousseau à regarder, écouter, absolument.

    Bonne écoute ! LFAR  


    logo_lci.pngLa rédaction de LCI 

    INVITE POLITIQUE - Eric Zemmour était l'invité de Christophe Jakubyszyn ce mardi sur LCI. L'éditorialiste a expliqué d'où venait, selon lui, la vague d'actes antisémites que connait actuellement la France et a donné son sentiment sur la grande mobilisation contre l'antisémitisme prévue ce mardi.

    Concernant la grande manifestation contre l'antisémitisme qui doit se dérouler partout en France, ce mardi 19 février, il n'y va pas par quatre chemins : "c'est une mascarade", dit-il. "Cette manifestation est une mascarade car les organisateurs sont des pompiers pyromanes (...) Ceux qui l'organisent sont responsables de deux manières : ne pas endiguer l'immigration de masse qui en est le terreau, et nous avoir expliqué que l'islam est une religion de paix et d'amour", analyse l'éditorialiste qui indique qu'il ne sera pas dans la rue, ce mardi, "avec des gens que j'estime être responsable de tout ce qui arrive". D'ailleurs, la présence d'Edouard Philippe au rassemblement parisien ne semble pas lui plaire : "je préférerais qu'il travaille sur l'immigration". 

    Car pour lui, l'antisémitisme que connaît la France actuellement est la conséquence de "l'immigration de masse". "Cette immigration est le terreau de l'antisémitisme. Il n'y a plus d'enfants juifs dans les écoles de Seine-Saint-Denis. Ce n'est pas dans les écoles publiques du XVIe arrondissement !", dit-il. Selon lui, "il y a une alliance entre l'extrême gauche qui cherche des troupes avec les jeunes musulmans de banlieue contre le capitalisme, et les frères musulmans  qui cherchent des alliés pour islamiser la France et abattre juifs et chrétiens. Il y a une stratégie des frères musulmans de colonisation pour dominer le pays". 

    Puis d'évoquer les églises profanées : "on parle des actes antisémites, on devrait aussi parler des églises profanées tous les jours. Ça vient d'où, ça ? J'aimerais bien qu'on le sache ! Pourquoi on souille, massacre, détruit les églises ? Qui a tué des juifs ? Qui a tué le père Hamel ? Ce sont les mêmes".

    Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ambigus ?

    Estime-t-il qu'il y a de l’ambiguïté dans les positions de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sur ce sujet ? "Chez Marine Le Pen, il y a une histoire de l'antisémitisme maurrassien, des pseudo bons mots et des fréquentations de son père, même si autour de lui il y avait des résistants et des collabos. Elle a toujours essayé de montrer qu'elle n'est plus dans cette lignée-là", dit-il. 

    Quant à Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour estime que le patron de la France Insoumise est "pris entre deux eaux". "La culture révolutionnaire et son environnement, comme Danièle Obono, proche des milieux islamo-gauchistes. Elle a du mal à dire "Vive la france"". Et de faire ce constat très personnel : "on voit bien que l'islamo-gauchisme bouffe la France Insoumise". 

    Au sujet de la loi sur l'antisionisme que la majorité souhaite porter, Eric Zemmour estime que dans cette affaire, "on traite les conséquences et jamais les causes"."C'est toujours la même chose (...) On peut critiquer Israël. On peut être juif et ne pas être sioniste... Vous en avez un devant vous. Ces lois essayent de verrouiller les comportements et la liberté de parole, j'y suis hostile, fortement. Je pense qu'il faut traiter ça par la raison et le débat", explique le polémiste. 

  • Les Occidentaux doivent-ils planifier leur suicide démographique pour le bien de la planète ?

    Par  Mathieu Bock-Côté 

    Un commentaire critique vigoureux et pertinent des propos et plus encore des idées d'Yves Cochet, leader écologiste d'esprit extrême ou, si l'on préfère, radical. Au point d'en devenir hideux à force de haine de notre civilisation. Comme souvent cette chronique du Journal de Montréal [6 janvier] est aussi un un cri d'alarme.  LFAR 

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    Retour sur un entretien d’Yves Cochet.

    Un leader écologiste français invite les peuples occidentaux au suicide démographique. 

    Ancien ministre de l’Environnement français, Yves Cochet n’a rien d’un marginal.

    C’est un écologiste dont la parole est sollicitée. Et dans le plus récent numéro de L’Obs, il livre ses réflexions à propos de la logique de la décroissance, qu’il croit nécessaire pour sauver la planète à l’heure des changements climatiques. Et cette décroissance, selon lui, devrait être démographique. Il faudrait prendre les mesures nécessaires pour limiter les naissances, notamment en cessant de financer la natalité. « Faire des enfants n’est plus seulement une question personnelle. C’est devenu un choix politique. Ne pas faire un enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique. Les enfants qui attendent un foyer sont déjà bien assez nombreux ». 

    1608804_3_28dd_yves-cochet-eurodepute-eelv_55a43c5e69a28a6d0b52eb6e78b3f31f.jpgOn ne saurait dire assez à quel point un telle perspective est mortifère, en plus d’être philosophiquement glaçante. C’est l’instinct de vie de l’humanité qu’on entend ainsi étouffer, et l’élan qui pousse les hommes et les femmes, d’une génération à l’autre, à se reproduire pour la suite du monde. On aura compris que les hommes et les femmes ne devraient plus voir dans leurs enfants la suite de leur lignée – un tel principe serait probablement tribal, archaïque, et pourquoi pas, réactionnaire – mais plutôt s’inscrire à un pool collectif d’adoption mondialisé. On aurait envie de répondre que si l’adoption est une grâce et un acte d’une générosité inouïe, elle ne saurait, à l’échelle d’une civilisation non plus que pour la plupart des hommes et des femmes, se substituer à ce qu’on appellera pudiquement la manière traditionnelle d’avoir des enfants. 

    Mais là où Cochet devient carrément effrayant, c’est lorsqu’il tire les conséquences politiques de sa vision du monde.

    immigres5.jpgLorsque la journaliste de L’Obs lui demande si c’est la France qui doit faire le plus d’efforts, il répond : « je précise que je ne vise pas les pays les plus pauvres, qui font plus d’enfants que les autres. Au contraire. Les pays riches sont les premiers à devoir décroître démographiquement. Ce sont eux qui ont le mode de vie le plus polluant. Par ailleurs, limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes ». La dernière phrase est ahurissante mais est révélatrice de la tentation nihiliste d’un certain écologisme, qui carbure à l’aversion pour l’Occident et fantasme sur sa disparition. 

    En gros, les peuples occidentaux, coupables d’avoir saccagé la planète, devraient faire pénitence et planifier leur propre extinction démographique. Ils devraient plus exactement s’effacer pour faire de la place à des populations nouvelles, venues du tiers-monde, et qui veulent s’établir chez eux. En cédant la place à de nouveaux peuples et en se suicidant démographiquement, les peuples occidentaux pourraient enfin connaître une certaine rédemption à l’échelle de l’histoire, comme si on pouvait se grandir en s’abolissant soi-même. Il n’est pas certain que cet appel au suicide civilisationnel vertueux soit de nature à enthousiasmer les peuples auxquels il est destiné. Il a néanmoins la vertu de révéler le fond idéologique hideux d’un certain écologisme qui cache derrière sa prétention à la vertu des sentiments profondément haineux pour notre civilisation.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).  
  • Royauté • On demande un arbitre

    par Claude Wallaert 

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    On l’appelle « roi »...  

    C‘est toujours un sujet d’étonnement que de voir sur un terrain de rugby trente gaillards taillés comme des portefaix s’empoigner furieusement pour la possession du ballon ovale, et former ensemble des espèces de taupinières géantes de muscles et d’os qui s’écrasent avec entrain.

    sport24_351835_6087878_4_fre-FR.jpgMais le plus étonnant est que ce tumulte s’apaise aussitôt que retentit le sifflet du tout petit arbitre qui vient les séparer.

    Ces joueurs pourtant acharnés acceptent l’autorité d’une personne extérieure au jeu et impartiale, qui consacrera leur victoire ou confirmera leur défaite.

    En temps de guerre, le terrain s’appelle un ou des théâtres d’opérations, les adversaires sont des ennemis, et les coups qu’ils s’infligent se soldent par des destructions, des morts et des blessés. L’arbitrage n’est pas toujours possible, car le plus souvent, le vainqueur impose ses conditions au vaincu, sans accepter l’intervention d’une tierce puissance.

    770035116.JPGDes tentatives ont eu lieu dans l’histoire, rarement couronnées de réussite ; le roi de France Louis IX, auréolé de justice et de probité a pu autrefois jouer ce rôle avec bonheur. Le congrès de Vienne, dans son acte final de 1815 manifeste un esprit d’arbitrage qui donnera à l’Europe une stabilité d’environ un demi-siècle. En revanche, les alliés de 1918, faute de cet esprit, créeront les conditions de l’explosion suivante dès vingt ans après !

    Un arbitrage équitable tend à éviter l’écrasement du perdant ou du vaincu et à limiter ses désirs de revanche. Pour l’exercer, il faut disposer d’outils de niveaux adaptés, règlements, décrets, lois constitutions, traités, à créer éventuellement pour la circonstance, mais il est essentiel que cet esprit d’arbitrage et d’équité soit incarné par une ou des personnes reconnues par toutes les parties prenantes.

    Dans le champ de la vie politique d’un pays, l’arbitrage, ou règlement des conflits est assuré en principe par les tribunaux, les fonctionnaires, les magistrats élus ou non, qui ont compétence pour exploiter les textes accumulés (et souvent inextricablement imbriqués) au fil du temps. Mais, me direz-vous, à l’échelle d’un pays comme la France, il faut bien un arbitre du denier recours qui soit investi durablement de la confiance de la nation, les textes les mieux rédigés ne peuvent suffire à régler tous les litiges et les conflits d’intérêt et d’ambition qui fleurissent si bien chez nous ! Qui est-ce ? Ah oui, le président de la République… Eh bien non, hélas, le président de la République n’est pas un arbitre. Pourquoi ? Mais parce que pour bien arbitrer, il faut se situer au-dessus de la mêlée et n’avoir à défendre dans la résolution du conflit aucun autre intérêt que le bien commun ; voyez le phénomène des Gilets jaunes, qui s’éternise et fonce dans l’impasse : comment le Président traite-il l’affaire ? En arbitre suprême ? Que non pas : il agit en tant que ce qu’il est en réalité : le chef du parti qu’il s’est créé comme instrument de conquête du pouvoir, élu par une minorité de citoyens pour un temps limité, et qui voudrait bien se hisser sur le pavois Europe, en se servant de l’escabeau France, en bon avatar de Giscard.

    mail-1050x600-1024x585.jpgQui serait capable, alors de jouer ce rôle si crucial ? Vous l’avez deviné, ami lecteur : un homme non dépendant des aléas des suffrages, pour qui la France est à la fois une personne et un héritage à transmettre, un père plutôt qu’un juge, un « vaillant des combats », mais pitoyable aux faibles et impitoyable aux prédateurs. On l’appelle «roi ».   

  • Quand M. Bastien Lachaud, député de la « France insoumise » tente de faire interdire l’audition de Bernard Lugan par la

    Mardi 2 mars 2021, passant outre à la tentative de censure de la « France insoumise », Bernard Lugan a été longuement auditionné par la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale au sujet de la situation dans la BBS et de la force Barkhane.

    bernard lugan.jpgPour l’édification des lecteurs de ce blog, nous donnons copie de la lettre du député Bastien Lachaud, du groupe « France insoumise », adressée à Madame la présidente de la Commission de la Défense pour fins de censure.

    Selon Wikipédia, le député Bastien Lachaud a été condamné le 9 décembre 2019 par le tribunal correctionnel de Bobigny à 6000 euros d’amende pour « acte d’intimidation contre l’autorité judiciaire, rébellion et provocation ».

    Sa lettre :

    « Madame la Présidente, chère collègue,

    Je tiens à vous faire part de mon incompréhension de voir la mission d’information sur Barkhane auditionner demain monsieur Bernard Lugan. Je regrette de n’avoir pu vous en faire part plus tôt mais comme vous le savez la modestie des effectifs de mon groupe ainsi que l’usage qui a cours à l’Assemblée de laisser aux rapporteurs une grande latitude dans l’organisation de leurs travaux ne me permettent pas de m’y investir autant que j’aurais souhaité.

    Néanmoins je tiens à vous signaler que, selon moi, monsieur Lugan ne devrait pas être auditionné par la mission d’information. Ce polygraphe extrêmement prolixe, auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages, n’est tout simplement pas un spécialiste de la région sahélienne.

    En outre, de très nombreux universitaires considèrent, non sans raison, que ses écrits sont, à tout le moins, empreints d’une idéologie politique qui fait de la race ou de l’ethnie le critère prépondérant sinon unique pour la compréhension des relations sociales et de l’organisation des sociétés, en particulier africaines.

    Quoique monsieur Lugan ait longtemps professé ses thèses dans les milieux militaires, on pouvait croire que la recherche scientifique contemporaine avait fini par faire reconnaître que le biais intellectuel et politique qui affecte toute sa production était de nature à brouiller la compréhension des sociétés africaines, mais aussi de faire advenir les tensions intercommunautaires par un mécanisme de « prophétie autoréalisatrice » hélas bien connu.

    Notre mission d’information doit certes veiller à recueillir une diversité de points de vue académiques afin de proposer, en toute conscience, une reformulation politique des résultats et des défis de l’opération Barkhane. En revanche, cet impératif éthique et méthodologique ne devrait pas bénéficier à la promotion d’une recherche universitaire dévoyée ni à un conservatisme politique extrême dissimulé sous les atours d’une érudition ampoulée.

    Si notre commission souhaite l’éclairage d’universitaires reconnus pour compléter celles de messieurs Alain Antil, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Olivier de France et de madame Caroline Roussy, je me permets de suggérer d’entendre plutôt mesdames Niagalé Bagayoko, Johanna Siméant, Marielle Debos, messieurs André Bourgeot et Yvan Guichaoua ou encore pour une réflexion sur l’histoire longue du continent madame Catherine Coquery-Vidrovitch ou messieurs François-Xavier Fauvelle et Jean-François Bayart.

    Notre commission pourrait également s'appuyer sur de nombreux jeunes chercheurs, docteurs et doctorants dont la discrétion n'a d’égale que la maîtrise des complexités africaines, et sahéliennes en particulier.

    Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ce courrier et vous prie d’agréer, Madame la Présidente, mes meilleures sentiments républicaines.

    Bastien Lachaud »

    Nous donnons rendez-vous aux lecteurs de ce blog et à tous ceux qui reçoivent ses communiqués, au jeudi 4 mars pour l’annonce d’une robuste riposte aux offensives des « islamo-gauchistes » et de leurs alliés « décoloniaux ».

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • Conflit Chine-Occident : une escalade inquiétante, par Henri Feng.

    Lu Shaye, l’ambassadeur de en , a été convoqué par notre ministère des Affaires étrangères, le 23 mars, pour avoir copieusement insulté un chercheur français, celui-ci ayant eu l’outrecuidance de défendre nos parlementaires voulant se rendre à Taïwan, ennemi historique de Pékin : « petite frappe », « hyène folle » et « troll idéologique », via son compte Twitter.

    8.jpegEn l’occurrence, la tension ne cesse de monter entre l’empire du Milieu et l’Occident, tension exacerbée par l’origine chinoise du Covid-19. Autre élément à charge : le régime néo-maoïste n’hésite pas à persécuter les ouïghours, peuple turcophone et musulman du Xinjiang. Des crimes face à nos droits de l’homme : camps de rééducation et de concentration, puis stérilisation des femmes, entre autres. D’où les récentes sanctions de l’Union européenne contre quatre dirigeants de cette région : interdictions de visas et gels d’avoirs. Comme une déclaration de guerre.

    Rappelons que les han, l’ethnie majoritaire, subissent, depuis 1997, des attaques de nature djihadiste, une des plus violentes étant celle qui a abattu des dizaines de personnes à Urumqi (capitale du Xinjiang), en mai 2014. Des motivations tant géographiques que religieuses : tels les Tibétains, les ouïghours veulent faire sécession. Seulement, la Chine n’est ni l’ ni l’. Par conséquent, les Américains ne peuvent y faire de l’ingérence, et non sans provoquer le Choc des civilisations, initialement redouté par Samuel P. Huntington en 1996. Ce serait, en effet, lourd de sens à l’endroit de cette multimillénaire, celle qui a créé une première forme d’écriture, trois mille ans avant notre ère.

    En réalité, Washington craint la constitution progressive d’un bloc eurasiatique, principalement de Moscou à Pékin, potentiellement supérieur et spectaculaire si l’Europe de l’Est se mêlait à la fête. Et contre l’Union européenne qui n’est, dans les idées et dans les actes, qu’un appendice des USA. Puisque deux modèles civilisationnels s’opposent : le Village global et le Royaume, autrement dit, le et le nationalisme. À terme, il ne sera donc plus question, pour les Machins, de badiner avec « les gestes barrières » à l’endroit de « l’usine du monde », le tout signifiant encore une dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. C’est le destin funeste des nations devenant moyennes, voire faibles, car si hantées par l’angoisse de ne pas avoir été plus dominatrices. Après quoi, il n’y a qu’une alternative : se rallier ou dépérir.

    En outre, nos démocraties libérales n’ont pu enrayer, en un an, la pandémie de coronavirus : à tous les niveaux un manque criant de puissance. Néanmoins, le président Xi devait impérativement revoir sa copie : en octobre 2020, il a, enfin, interdit l’élevage de 45 espèces, dans la mesure où ce SARS-CoV-2 aurait été généré par la négligence et le manque d’hygiène. « Le monde humain est le royaume du hasard et de l’erreur », avait affirmé Schopenhauer.

    Alors, attention à la prochaine étincelle ! Dans le Pacifique, d’abord, car Taipei, Séoul et Tokyo font office de colonies de l’Oncle Sam : LGBTisation, racialisation et même islamisation des masses, servies, qui plus est, par une titanesque numérisation des esprits depuis la Silicon Valley. Sans oublier les luttes d’influence que mène Pékin, notamment en Afrique. Incontestablement, un troisième conflit mondial a commencé.

     

    Henri Feng

    Docteur en histoire de la philosophie
     
  • Pourquoi l’État islamique est en train de se répandre en Afrique noire, par Nicolas Gauthier.

    La tension vient de monter d’un cran au Mozambique, ancienne colonie portugaise, l’une des nations les plus pauvres au monde, avec la prise de la ville côtière de Palma, ce lundi 29 mars, par Ahlu Sunna wal Jamaa (ASWJA), groupe lié à l’État islamique.

    Au-delà de l’inquiétude légitime, voilà qui pose au moins deux questions.

    2.jpgLa première, c’est qu’en cette région déshéritée, des compagnies telles que le Français Total, l’Italien Eni et l’américain Exxon sont en train d’explorer des gisements gaziers à peu près aussi gigantesques que ceux du Qatar. Ce qui, vu ces enjeux économiques et stratégiques pour les décennies à venir, tombe plus que mal, sachant que cette nation, aux frontières issues de la portugaise et découpées en dépit du bon sens, oblige à faire cohabiter plusieurs ethnies rivales, certaines musulmanes, d’autres chrétiennes : entre 20 % et 40 % pour les unes, le reste pour les autres.

    La seconde, c’est que l’on ne récolte jamais que ce que l’on a semé. Ainsi, lors de l’invasion de l’ par les Soviétiques, en 1979, les Américains estiment pertinent de remettre à l’honneur un concept théologique depuis longtemps tombé en désuétude : l’islamisme de combat, soit le « petit djihad », d’ordre militaire, à ne pas confondre avec le « grand djihad », relevant du domaine spirituel, mais concept qui, avec les pétrodollars de l’, a fini par redevenir d’actualité. Et c’est ainsi qu’au nom de la lutte anticommuniste furent créées des générations de desperados sans frontières. Ce grand « rêve » que les gauchistes tiers-mondistes n’ont su accomplir au siècle dernier – le Che promettant d’allumer des locaux avant le grand anti-impérialiste –, les islamistes sont en train de le réaliser au-delà de toute espérance. Quelle ironie…

    Ces réflexes issus de la guerre froide persistent encore, le méchant islamiste ayant pris la place, dans les opinions publiques occidentales, de l’affreux bolchevique. Une conception manichéenne de l’ qui n’est pas forcément la meilleure manière d’appréhender la marche du vaste monde. Car la véritable question se niche ailleurs : comment expliquer pourquoi des peuplades, même musulmanes de et plutôt paisibles de nature, versent tout à coup dans l’islamisme de combat. Il y a, certes, le gigantesque enjeu gazier, mais ce sont aussi les incidences d’un capitalisme mondialisé qu’il convient de prendre en compte.

    Ainsi, le site Observatoire des multinationales nous explique que, là-bas, ces mêmes multinationales plus haut citées ont fait en sorte, afin de forer large et profond, que les pêcheurs soient relégués à l’intérieur des terres, au même titre que les paysans du cru, leur interdisant ainsi tout moyen de subsistance. Certes, les grands chantiers à venir pouvaient être promesses d’emplois pour les Mozambicains. Sauf que la majeure partie des postes qualifiés se trouve réservée aux cadres européens ou à l’oligarchie locale.

    Résultat ? Le petit peuple des pêcheurs et des paysans a faim. Le seul espoir de ne pas finir entassé dans un bidonville ? Rejoindre les rangs de Daech, organisation qui, elle au moins, paye généreusement chaque fin de mois. Certains de nos lecteurs qualifieront éventuellement L’Observatoire des multinationales d’organisation de « gauche », ce qui n’est pas faux. Il est, en revanche, plus intéressant de constater qu’un Éric Zemmour et un Éric de Riedmatten, son comparse en matière économique sur le plateau de « Face à l’info » sur CNews, aient pu souvent développer les mêmes conclusions.

    L’islamisme est certes un péril pour l’ noire, mais le mondialisme est loin de faire figure de bénédiction. En attendant, les autochtones pleurent sur un lait versé par d’autres qu’eux.

     

    Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain
  • L’édito du mois : les pierres crieront !

    Édito d’avril par Pierre de la Taille, co-organisateur de la Marche vers Notre-Dame

    « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »

    « (…) ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission » (Is 55, 11).
    « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » (Lc, 19, 40)

    8.jpgIl y a deux ans, au cœur de la Semaine Sainte, le monde entier avait les yeux rivés sur Notre-Dame de Paris en proie aux flammes. En ce Lundi saint, que l’histoire n’oubliera pas, le peuple parisien assistait impuissant et médusé à la « Passion » de sa cathédrale…

    Ce soir là, nous avons pris conscience que celle qui avait traversé tant de tempêtes, porté tant de douleurs, célébré tant de joies, pouvait disparaître du jour au lendemain.

    Mais après la sidération et la tristesse, vinrent le soulagement et l’espérance : grâce au labeur acharné des soldats du feu, aidés par la Providence, la « Première Dame de France » était sauvée. Au milieu des décombres et de la cendre, la Croix dorée et lumineuse du maître-autel était toujours debout, intacte. Tout comme le coq surplombant la flèche de Viollet-Le-Duc, abritant de précieuses reliques, retrouvé miraculeusement dans les gravas…

     

    « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. » (1P 2,5)

     

    Bien plus qu’un événement matériel et historique, l’incendie de Notre-Dame peut être vu comme un puissant symbole, ainsi qu’un appel pressant à redécouvrir nos racines profondes, et pour les chrétiens à être, plus que jamais, les véritables « pierres vivantes », à la suite du Christ, « pierre angulaire » de l’Eglise.

     

    « Lève-toi car je t’établis témoin de ce que tu as vu ! » (Ac, 26, 16)

     

    L’Eglise et le monde d’aujourd’hui ont tant besoin d’une jeunesse généreuse et déterminée à vivre radicalement l’Evangile, et transmettre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour chacun de nous.

    Animé d’un tel esprit, un groupe de jeunes laïcs catholiques invite chacun, croyant ou non, à participer à une grande Marche vers Notre-Dame de Paris, le dimanche 18 avril 2021. La procession s’élancera de la Chapelle de la rue du Bac et se conclura par un temps de recueillement et de prière au pied de la Cathédrale.
    En nous mettant en marche à la suite de Marie, Patronne de la France, nous lui présenterons toutes nos intentions et nous lui demanderons d’intercéder particulièrement auprès de son Fils pour les plus pauvres et les plus vulnérables de notre société. Ce sera également l’occasion de manifester notre soutien aux artisans et aux ouvriers qui travaillent sans relâche pour redonner à la cathédrale sa splendeur d’antan. Enfin nous nous rappellerons, en ces temps marqués par l’épidémie, que l’Amour lui aussi est « contagieux » ! Pour reprendre le titre d’un livre du Pape François…

    N’hésitez pas à contribuer à ce projet en vous portant volontaire via le lien suivant : https://forms.gle/15aoEBBMRUxr8mym6

    Par ailleurs, un événement facebook est en ligne pour plus d’information.

    Merci d’avance de votre soutien !

    Joyeuse Pâques,

    Pierre de la Taille, Pole communication de la Marche

    © Yannick Boschat

    Source : https://www.paris.catholique.fr/

  • « Ordure », « bon Arabe de l’extrême droite » : l’époux d’un ministre ne devrait pas dire ça…, par Gabrielle Cluzel.

    S’est-on moqué des petites dames de jadis, façon Tante Yvonne ou Germaine Coty, qui restaient dans l’ombre de leur mari, leur petit sac serré contre elles, le bibi sur la tête, tout justes bonnes à couper les rubans des inaugurations, à distribuer les cadeaux de Noël et à se pencher pour tapoter les joues des enfants. 

    gabrielle cluzel.jpegCertains se souviennent d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing, associée, le 31 décembre 1975, aux vœux présidentiels, empruntée, mal à l’aise, ayant de l’impair. C’est qu’elles craignaient de nuire à leur prestigieux époux. On peut en sourire. Cela avait pourtant quelque chose de beau, de sacrificiel et de touchant. De respectueux pour la fonction et le pays aussi.

    Mathias Wargon n’a pas les mêmes délicatesses avec son épouse de ministre , déjà pourtant justement en délicate situation dans une sombre histoire de « faites-ce-que-je-dis-ne-faites-pas-ce-que-je fais » en matière de mixité sociale. Il pourrait se faire tout petit, éviter de lui rajouter des ennuis, du bad buzz, de la polémique sur le dos, et de mettre encore une fois le nom « Wargon » en tendance sur les réseaux sociaux. Pas du tout, en matière matrimoniale, Mathias Wargon fait du manspreading : sa femme, bien assise dans la vie, a une belle place au soleil, il s’assoit à côté d’elle en écartant les jambes pour capter lui aussi la lumière. Car s’il n’était pas le mari de la dame, tout , passé la porte du service des urgences de l’hôpital de Saint-Denis, se soucierait comme d’une guigne des saillies de salle de garde et des grossièretés du docteur Wargon. Comme l’écrivait Le Monde, en avril 2020, « il réagit à tout, à la fois en traitant ses contradicteurs de “débiles” et de “gros tarés”, mais aussi en publiant des liens vers des travaux de sommités (“c’est chiant, mais c’est précis”). Bien sûr, tout cela serait presque banal si cet adepte de l’émoticône “doigt d’honneur” n’était à la ville l’époux d’Emmanuelle Wargon. » Un certain nombre de ses pairs confient entre haut et bas ne pas lui avoir pardonné – un minimum de confraternité étant quand même de mise, dans le métier – d’avoir traité le professeur Perronne, l’hiver dernier, de « guignol », l’accusant de « ne dire que des conneries ».

    S’il a été mis, par l’ARS, à la tête de l’Observatoire régional des urgences et des soins non programmés (ORUSNP) pour l’Île-de-, il garde comme une blessure le fait de ne pas avoir été nommé professeur : « Je l’ai longtemps regretté. Ma grande gueule m’a coûté une ­partie de ma carrière. Je suis beaucoup dans l’­affrontement, pas très machiavélique. » Comme si l’élémentaire politesse était synonyme de calcul, d’intrigue et de machination.

    Mathias Wargon vient donc encore de frapper, cette fois à l’endroit de , assenant tout d’abord dans un tweet « qu’il y a les bons Arabes, et les mauvais Arabes », avant de le retirer et de préciser : « Ne vous faites pas plus c… que vous êtes », « Effectivement, vous êtes le bon Arabe de l’extrême . Riche, énarque et chrétien. Pas maghrébin », lui jetant à la figure, plus loin, le terme de « cher ami » que Jean Messiha avait utilisé pour s’adresser à lui : « Cher ami ? Non mais, ça va pas ! Mes amis ne sont pas des ordures qui chaque soir défèquent leurs idées pourries dans les médias. »

    Peu importe, à dire vrai, le fond du débat. Comme le commente sur , « traiter quelqu’un d’ordure parce qu’on n’aime pas ce qu’il pense et dit, sur Twitter ou ailleurs, est lamentable. Qu’on soit ou non compagnon d’une ministre. Ce délitement est-il fatal ? »

    2.jpg

    Ce « délitement » risque, en tout cas, d’être « fatal » à un certain personnel , qui s’abaisse lui-même, ou qui est abaissé par son entourage, lequel veut bien tous les avantages et les droits d’une fonction – ils sont nombreux… – mais en aucun cas les inconvénients et les devoirs, en particulier tenir son rang et donc sa langue. Le déclassement d’un pays se voit aussi, hélas, à ces choses-là.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Sur la page FB de nos amis du GAR : la Monarchie face à la mondialisation. Partie 3 : L'indépendance de la parole royale

    Pour tenir sa place dans le concert des nations, la France se doit d'être elle-même et d'avoir la volonté de sa liberté, mais aussi d'enraciner sa politique dans la durée et la mémoire, ce que, mieux qu'une République présidentielle ou parlementaire, peut faire et assumer une Monarchie royale qui ne détient pas son pouvoir ni sa légitimité d'un « vote de fracture » d'une majorité contre une minorité : par essence, la Monarchie royale, « non élue », n'est pas d'un camp contre l'autre, elle est au-dessus de la mêlée politique sans pour autant être indifférente ou insignifiante.

    En somme, elle est arbitrale, et, comme l'arbitre d'une rencontre de balle-au-pied, elle suit la partie mais ne la joue pas, se contentant de « distinguer » entre des points de vue qui peuvent être, pour de multiples raisons, divergents, et de décider de valider ou non telle ou telle option de grande politique, par sa signature ou son « conseil ».
    Car la Monarchie royale, de par sa position au-dessus des débats politiques et des actes gouvernementaux eux-mêmes, et en dehors du Pays légal partisan (sans pour autant méconnaître son existence et nier ses particularités, ce qui ne veut pas forcément dire que le souverain s’en satisfasse…), assume et incarne l’unité de la nation, comme une sorte de clé de voûte discrète et trop haute pour qu’on l’aperçoive nettement ou que l’on s’y intéresse vraiment en temps ordinaires. Les temps de grande crise (militaire ou, ici, sanitaire) révèlent la force discrète et tranquille de la Couronne, en offrant aux citoyens un point de repère dans la tempête qui, comme un phare scintillant, rassure et prévient (et prémunit ainsi) du danger. « Voici une autorité unipersonnelle. Elle n’est pas affectée par les changements politiques qui peuvent intervenir dans les hémicycles parlementaires. Elle n’est pas tributaire d’une élection périodique. Elle n’est pas affectée par la composition en mosaïque qui préside à l’aménagement des autres institutions publiques. Peut-être même fait-elle, dans les Etats les plus diversifiés ou les plus complexes, figure de symbole des préoccupations communes ? (1) ». Le souverain est celui qui porte, à travers sa personne (qui n’est « une » que physiquement, étant « famille » historiquement et étatiquement, et se voulant « toutes » nationalement), la charge émotionnelle de l’Etat, comme la protection accordée à tous : il apparaît comme une sorte d’intercesseur entre les individus de la nation et des forces mystérieuses auxquelles l’on croit plus facilement, parfois de façon superstitieuse plus que religieuse, dans les périodes agitées ou sombres de l’histoire. Marc Bloch avait bien compris cela quand il évoquait les « rois thaumaturges » et « le mystère de Reims » (lieu du sacre des rois de France), sortant apparemment du simple « rationnel » pour voir plus profond dans la psychologie des hommes… C’est cette sorte de « magie » qui fait que la Monarchie, quelle qu’elle soit son influence réelle sur les événements et sur les pouvoirs, est écoutée quand les pouvoirs gouvernementaux sont, eux, plus facilement accusés (à tort ou à raison, selon les cas) de « ne pas tout dire » : la parole royale n’est pas attendue comme une explication ni comme une médication, mais comme une médiation et un appel à une sorte « d’au-delà du politique ». Du coup, elle donne du sens aux choses, et s’avère plus rassurante, voire plus « résistante » : elle n’est pas une promesse, elle est plutôt l’espérance ou, en reprenant le fameux mot de Bernanos, « le désespoir surmonté ». Il n’est que de relire le message du roi George, père d’Elisabeth, ce fameux « discours d’un roi » dont le beau film éponyme montre l’élaboration difficile. La reine sa fille, 80 ans après, poursuit cette œuvre royale : « Venant d’une souveraine qui a connu les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, les mots prennent un sens rare. Et c’est bien à cet « esprit de la nation » cher à son père, le roi George VI, qu’elle a, dans ce discours écrit par ses soins, subtilement fait appel. ». Et il est intéressant de noter que, dans les monarchies d’Europe où le monarque s’est exprimé, le ressenti a été le même : « à l’ombre des grands arbres, l’on se presse pour éviter les feux trop brûlants du soleil ou les chutes infernales des eaux sur terre », pourrait-on dire. Cela est d’autant plus visible quand les gouvernements locaux sont controversés…
    (à suivre)
  • Anne Hidalgo #saccageparis : à quand la fin du cauchemar ?, par Serge Federbusch.

    3.jpgDepuis 2008, mon site Internet Delanopolis a fait un recensement de toutes les démagogies, massacres et aberrations, architecturales, urbanistiques, financières et sociales de Bertrand Delanoë puis d’. Où étaient, alors, les pourfendeurs d’aujourd’hui ? Ils étaient tétanisés par le marchand de sable qui régnait à l’hôtel de ville. Qui, pour contester les aberrantes pistes cyclables et teufs à neuneu ? Pas grand monde. Et encore moins pour s’opposer à la destruction de la place de la République ou du boulevard de Magenta que l’association Vigilance République que je présidais fut seule à combattre.

    Ce qui est plus gênant, c’est que je ne suis pas sûr que ces néo-opposants à Mme Hidalgo aient compris la véritable nature du problème. Un système clientéliste et prédateur s’est emparé de la ville en 2001. C’est une sangsue qui n’arrêtera de nuire que lorsque la ville sera ruinée ou lorsque l’État s’opposera au délabrement financier et physique de sa capitale.

    Observez les résultats des dernières régionales, et législative partielle à Paris. Anne Hidalgo se moque de #saccageparis tant que les populations logées en HLM et encadrées par des associations subventionnées vont voter, le jour J, pour elle ou ses alliés écolos. Du reste, la plus grand menace qui plane sur le maire de Paris, ce sont les écolos qui réclament encore plus de destruction de chaussées, de , d’accueil de , etc.

    Ce système peut durer tant qu’il y a de l’argent pour le financer. Et, hélas, Paris est riche et continue de bénéficier d’entreprises multinationales ou des transferts de l’État qui entretiennent une partie de la ville et y paient un nombre important de hauts fonctionnaires qui y vivent.

    Quand Anne Hidalgo devra augmenter durement la taxe foncière, les dents vont grincer, sachant qu’elle se refusera à faire de même avec la taxe d’habitation pour ne pas faire de mal à ses électeurs. Quand elle ne pourra plus rénover le moindre logement de sociétés HLM dont les comptes auront été siphonnés, le problème se posera aussi.

    En réalité, il faudrait que la préfecture et la Cour des comptes mettent la ville sous tutelle en anticipant le plus possible sur sa faillite. Car ne vous faites aucune illusion : les électeurs d’Hidalgo se moquent pas mal de Notre-Dame, de la Sainte Chapelle ou de l’esthétique haussmanienne. Ce n’est pas leur culture et souvent pas leur non plus.

    Le problème est donc éminemment . J’avais tenté, avec « Aimer Paris », d’unir les oppositions et d’arrêter le massacre lors des dernières municipales.

    Je terminerai néanmoins sur une note optimiste. Paris en a vu d’autres et des bien pires : occupations étrangères, pestes, hordes barbares passant à proximité, ligues, révolutions, famines.

    Quand le cauchemar socialiste sera dissipé, nous retrouverons une chose simple et merveilleuse : le spectacle de la plus belle ville du monde où tous les styles architecturaux ou presque sont représentés depuis l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle, dans une harmonie voulue par les rois, les empereurs et même certains présidents, les plus décadents et ignorants étant ,hélas, les plus récents. Détruire les pistes cyclables, bitoniaux et mobilier urbain déshonorants sera aisé. Anne Hidalgo sera renvoyée dans les poubelles de l’Histoire, comme disent ses amis marxistes.

    Vive Paris !

     

    Serge Federbusch

    Homme politique
    Élu conseiller du 10e arrondissement (2008), fondateur d'Aimer Paris, candidat à l'élection municipale de 2020
  • Guillaume Bigot : “Le front républicain contre le RN est un réflexe corporatiste et anti-démocratique”.

    A quelques heures de la fin de la campagne des régionales, plusieurs figures de la gauche, de LREM, ou de réactivent le front républicain contre le . Guillaume Bigot estime qu'”on peut reprocher beaucoup de choses au RN, mais pas d’être anti-républicain“.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/guillaume-bigot-5

    Qu’est-ce que le front républicain que l’on voit depuis plusieurs décennies dans la vie ?

    C’est une sorte de regroupement de tous les partis politiques contre le Rassemblement national. Cela a commencé du temps du Front national, lorsque ses discours et en particulier celui de son président soulevaient des questions d’éthique républicaine, ses mauvais jeu de mots étaient désagréables pour un républicain bon teint. Depuis la purge, l’éviction du père et des brebis galeuses et le recalage du Rassemblement national avec un discours authentiquement républicain, on peut reprocher beaucoup de choses à Marine Le Pen et au rassemblement national, on peut contester son diagnostique et ses propositions, mais on ne peut pas le faire d’un point de vue républicain.
    Ce front républicain est une usurpation, car il est question d’intérêt politique ou partisan, mais pas du principe même de la république dans cette manœuvre.
    Depuis longtemps, on a vu un cordon sanitaire autour de l’extrême . Sous la IVe République, il y avait une pratique un peu oubliée que l’on appelait les apparentements : lorsque les partis dominants c’est-à-dire, c’est-à-dire le et le RPF gaulliste était archi dominant dans l’opinion publique, tous les autres partis étaient obligés de se grouper entre eux en se drapant dans les grands principes de la république.

    On a cette volonté de front républicain pour faire battre le RN et en même temps On se plaint du désintérêt des électeurs qui est peut-être une des conséquences du front républicain. Ils ont le sentiment de vol d’élections car les listes RN qui se retrouvent au premier tour sont finalement battues grâce à des alliances contre nature.

    Exactement, c’est d’autant plus vrai dans un scrutin régional où les fusions de liste sont autorisés pour le deuxième tour. Lorsque personne n’atteint la majorité absolue pour le premier tour, on a ce mécanisme dans lequel des formations très différentes sont obligées de se regrouper. Cela alimente l’abstention car les électeurs considèrent que LFI n’a rien à voir avec LR ou autres… tous ces partis qui ont des propositions incompatibles vont finalement d’un seul coup se retrouver d’accord. On voit que l’enjeu est moins de défendre la république que de défendre leurs prébendes, c’est une forme de corporatisme de politiciens professionnels que le général appelait les politichiens. Ils trouvent un moyen de maintenir leurs positions quitte à faire de la place sur leur liste pour ceux de la liste d’à côté. Il y a quelque chose d’anachronique dans ce front républicain, et même quelque chose de psychanalytique car les gens qui appellent à ce front républicain sont les mêmes qui ont effacé le résultat du démocratique de 2005. Ils ne cessent de battre en brèche la souveraineté populaire en refusant d’organiser des référendums, de peur de les perdre et se proclament d’une souveraineté européenne parfaitement illégale voire inique eut égard aux principes républicains.

    De plus ces partis qui se réclament de la gauche et comptent les gens en fonction de la couleur de leur peau s’attaquent à la racine des principes de la république. Il y a quelque chose de profondément antirépublicain. La république est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, c’est indissociable de la et ce réflexe corporatiste de s’allier pour éviter d’être battu par la majorité est antidémocratique. On est prêt à tout pour que le meilleur ne l’emporte pas.

    Le RN est-il antidémocratique et antirépublicain ?

    S’il était antidémocratique et antirépublicain, il suffirait de l’interdire comme dit Michel Onfray. On interdit bien les groupuscules qui portent atteinte aux principes de la république. Il y a différentes formes d’anti république : les mouvements monarchistes qui voulaient remplacer la république par la monarchie, ou les communistes avec la dictature du prolétariat et l’Union européenne.
    On peut reprocher beaucoup de choses au Rassemblement national, mais pas d’être antirépublicain.
    Ils se garderont bien de supprimer le Rassemblement national pour une simple raison, ce Rassemblement national leur donne encore un minimum de contenance. Cette histoire de front républicain fonctionne comme une prophétie réalisatrice : à force de crier au loup ils le font venir. S’ils étaient vraiment convaincus de ce danger pour la république, ils ne s’y prendraient pas ainsi. Ils n’ont plus d’autres projets politiques que de faire barrage au Rassemblement national. Ils ne cessent de mettre le Rassemblement national au cœur du jeu démocratique et ils alimentent ainsi le discours du Rassemblement national.

     

    Guillaume Bigot

    Politologue et chroniqueur